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French 3 August 1995 Masja Kempen David Mckelvie processing of original corpus files into tei conformance.
920201 DOC=LEY FAB=01311303 NUM=920201-2-013-02 REF=2-013-02 SEC=ECO TAI=18 PRESSE QUOTIDIENNE PRIX LE FIGARO Le Figaro vendu 6 francs à partir du 3 février.

Le prix du quotidien le Figaro passera de 5,50 francs à 6 francs lundi 3 février. M. Philippe Villin, vice-PDG du journal du groupe Hersant, explique aux lecteurs, dans le numéro du 31 janvier, cette décision par " la profonde récession économique que connaît notre pays " et " la forte baisse des recettes publicitaires et tout spécialement de celles qui proviennent des annonces classées d'offres d'emploi " du journal. Ce dernier a vu ses recettes " petites annonces " baisser de 32 % en 1991.

920203 DOC=BHL FAB=02011250 NUM=920203-2-017-01 REF=2-017-01 SEC=ECO TAI=79 COMMERCE INTERNATIONAL AGRICULTURE CROISSANCE ECONOMIQUE ECONOMIE MONDE RENCONTRE INTERNATIONALE COLLOQUE GATT CEI BARRE RAYMOND IZRAELEWICZ ERIK 22EME FORUM SYNPOSIUM ANNUEL MONDIAL DE L'ECONOMIE A DAVOS BILLET. " Manque de visibilité "

Il y a un an, la guerre du Golfe avait provoqué une paralysie quasi générale des grands acteurs de l'économie mondiale. Le " Forum de l'économie mondiale " de Davos, ce séminaire où se retrouve chaque année, depuis 1971, le gratin des affaires et de la politique, en avait été la victime. Un désert ou presque. Cette année, au contraire, c'est à nouveau le trop plein. Le Palais des congrès de Davos ressemble, question sécurité, au bâtiment new-yorkais de l'ONU en pleine session ! Plus de trente chefs d'Etat et de gouvernement ainsi que les patrons de nombreuses organisations internationales étaient attendus par près d'un millier de dirigeants de grandes entreprises de tous pays.

Les incertitudes politiques, elles, continuent aujourd'hui à alimenter une certaine morosité parmi les décideurs. Le " manque de visibilité " évoqué par l'ancien premier ministre français, M. Raymond Barre, bloque, à les écouter, leurs initiatives. Cela est particulièrement ressenti dans deux domaines : l'avenir du commerce mondial et celui de la Communauté des États indépendants (l'ex-URSS).

Sur le commerce mondial, l'exaspération est presque unanime parmi les chefs d'entreprise participant aux débats. Ils souhaitent tous que les négociations sur la libéralisation du commerce mondial (l'Uruguay Round) aboutissent au plus vite. Ils n'arrivent pas à comprendre comment quelques lobbies représentant des groupes sociaux pourtant en déclin _ les agriculteurs en particulier _ arrivent à peser aussi lourd sur des affaires aussi importantes. L'avenir de l'ex-URSS constitue une autre source d'incertitudes handicapant la croissance mondiale. Les dirigeants d'entreprise disposent ici de sources d'informations précieuses : plus d'une centaine d'ex-Soviétiques ont fait le voyage de Davos, dont les présidents de huit Républiques, les membres de gouvernements de plusieurs d'entre elles, les patrons de firmes privées et les conseillers économiques des différentes équipes. Les propos tenus par les uns et par les autres ne sont pourtant pas de nature à rassurer. M. Andreï Fedorov, conseiller du vice-président de la Fédération de Russie, a expliqué la désintégration en cours de la Russie.

Sur le GATT comme sur la CEI, les inconnues restent donc fortes. Il y en a bien d'autres : l'avenir des Républiques de l'ex-Yougoslavie, également représentées ici par leurs présidents, celui du président George Bush... Ces incertitudes constituent des freins à la reprise de la croissance mondiale. L'économie est aussi affaire de politique et de psychologie.

920203 DOC=BHL FAB=02011253 NUM=920203-2-017-03 REF=2-017-03 SEC=ECO TAI=24 TRAVAUX PUBLICS INDUSTRIE DU BATIMENT OPA FOUGEROLLE SOCIETE AUXILIAIRE D'ENTREPRISES JAMMES JEAN CLAUDE La SAE accepte l'OPA de Fougerolle. _

Le président de la Société auxiliaire d'entreprises (SAE), M. Jean-Claude Jammes, a annoncé, vendredi 31 janvier, que le conseil d'administration de sa société avait accepté " à l'unanimité " l'offre publique d'achat (OPA) lancée par son concurrent et partenaire Fougerolle (le Monde du 29 janvier). " Sauf revirement de dernière heure, l'opération est réussie, Fougerolle devant recevoir 80 % des titres SAE ", a-t-il indiqué. La nouvelle société Fougerolle-SAE pèsera 40 milliards de francs de chiffre d'affaires, ce qui la mettra au troisième rang du BTP français. L'offre initiale de Fougerolle a été légèrement augmentée, de 10 francs par action : 1 110 francs (pour paiement comptant) ou 1 210 francs (pour paiement fin 1992).i

920203 DOC=BHL FAB=02011256 NUM=920203-2-017-02 REF=2-017-02 SEC=ECO TAI=62 ALLEMAGNE PROJET SOMMET ECONOMIQUE PAYS INDUSTRIALISES PAYS INDUSTRIALISES INSTANCE RUSSIE COMMERCE INTERNATIONAL MOLLEMAN JURGEN ATTALI JACQUES GROUPE DES SEPT GROUPE DES HUIT BERD GATT

DAVOS &dia; de notre envoyé spécial

IZRAELEWICZ ERIK PROPOSITION DE JURGEN MOLLEMAN AU 22EME FORUM SYNPOSIUM DE L'ECONOMIE MONDIALE DE DAVOS, LE 31 JANVIER 1992 D'AVANCER CE SOMMET DE JUILLET A AVRIL 1992; PROPOSITION DE J.ATTALI D'ELARGIR LE G 7 A LA RUSSIE DEVENANT LE G 8 Le Forum de l'économie mondiale à Davos (Suisse) et les négociations du GATT. L'Allemagne propose un sommet exceptionnel des Sept

Alors que les négociations sur la libéralisation du commerce mondial (l'Uruguay Round) s'embourbent, le ministre allemand de l'économie, M. Juergen Moelleman, a proposé, vendredi 31 janvier, la convocation d'un sommet exceptionnel des chefs d'Etat et de gouvernement des sept grands pays industrialisés à la fin du mois de mars ou au début du mois d'avril, avant la réunion prévue normalement en juillet à Munich.

M. Moelleman, qui s'exprimait à Davos devant les chefs d'entreprise réunis par le Forum de l'économie mondiale, a estimé que le blocage actuel des négociations du GATT (Accord général sur les tarifs douaniers et le commerce) constituait une menace pour le commerce international, et donc pour la croissance. " Nous ne pouvons laisser ces questions à des spécialistes, à des négociateurs de second rang, c'est trop important ", a déclaré le ministre allemand. Pour lui, une réunion au plus haut niveau politique est désormais nécessaire. Il faut qu'à cette occasion, le G 7 prenne une position très ferme, les grands pays devant accepter de remettre en cause leurs intérêts particuliers, notamment en matière agricole. Cette initiative allemande confirme que l'écart se creuse entre Paris et Bonn sur la question des aides à l'agriculture et de la réforme de la politique agricole commune en Europe.

Le président de la Banque Européenne pour la reconstruction et le développement (BERD), M. Jacques Attali, qui intervenait à la même table ronde que le ministre allemand, a lui aussi estimé qu'un succès de l'Uruguay Round constituait une condition à la croissance mondiale. Indépendamment de cette question, il a proposé que le G 7 s'élargisse et que, intégrant la Russie, il devienne le G 8.

Samedi matin, on apprenait que le premier ministre français, Mme Edith Cresson, avait annulé son voyage et renoncé à venir à Davos.

920203 DOC=BHL FAB=02011251 NUM=920203-2-017-07 REF=2-017-07 SEC=ECO TAI=148 INSTANCE ELECTION MUTATION SYNDICAT CONGRES VIANNET LOUIS CGT NORMAND JEAN MICHEL 44EME CONGRES DE LA CGT A MONTREUIL L'élection de M. Louis Viannet au poste de secrétaire général. Trois virages à négocier pour la CGT

En portant M. Louis Viannet au poste de secrétaire général, la CGT n'a pas choisi un homme neuf pour mettre en oeuvre sa " volonté de changement et d'indépendance ". On ne saurait en conclure pour autant que le désir de transformation affiché lors du 44 congrès, qui a pris fin vendredi 31 janvier à Montreuil (Seine-Saint-Denis), n'est qu'un faux-semblant. Il en révèle cependant les limites.

Le curriculum vitae de cet ancien postier de cinquante-huit ans est on ne peut plus conforme à la tradition cégétiste : membre de la commission exécutive de la CGT depuis vingt ans, il siège au comité central comme au bureau politique du Parti communiste. Moins cultivé que M. Henri Krasucki, mais beaucoup plus médiatique et doté d'un solide sens de l'humour, M. Viannet sait, comme son prédécesseur, peser chaque mot pour distiller des messages soigneusement codés.

Les relations entre les deux hommes ont parfois été orageuses. En mai 1985, alors numéro deux de la centrale, M. Viannet s'est distingué en montant au créneau... devant le comité central du PCF. Il s'en était alors pris à la " mollesse " de son secrétaire général, accusé de manquer de combativité à l'égard du gouvernement socialiste. En revanche, il n'a pas hésité à reprendre les thèses exprimées par M. Krasucki en juin dernier contre " le monolithisme qui appauvrit dangereusement la CGT ". Le nouveau patron de la première centrale syndicale française n'en nourrit pas moins une sérieuse méfiance à l'égard des " modernistes ".

Erreur

d'appréciation

Si l'une de ses qualités majeures paraît bien être sa capacité à évaluer les rapports de force, M. Viannet a tout de même commis une erreur d'appréciation. Quelques jours avant l'ouverture du congrès (le Monde du 24 janvier), il n'a pu faire échec à l'offensive des " modernistes " de l'Union générale des ingénieurs, cadres et techniciens (UGICT-CGT), qui ont obtenu la désignation de Mme Maïté Demons au bureau confédéral. C'est donc avec un secrétaire général virtuellement minoritaire au sein de la direction que la CGT va aborder les trois virages qu'elle entend négocier pour enrayer son déclin.

Le premier changement de cap vise à rompre avec certaines " mauvaises habitudes " contraires à la " démocratie syndicale ". Sur ce point, le congrès a clairement montré la voie en opérant une autocritique courageuse, mais qu'il reste à concrétiser sur le terrain. S'ils devaient se reproduire, des accrocs tels que celui qui s'est produit en novembre lors de la fin de la grève de l'usine Renault de Cléon seraient beaucoup plus difficiles à gérer. De même, on pourra apprécier si la CGT continue de lancer régulièrement ses journées nationales d'action " presse-bouton ", dont l'insuccès est d'une remarquable constance. La seconde inflexion porte sur les rapports avec la Place du Colonel-Fabien. La volonté d'atténuer la tutelle de la " maison d'en face " _ si ce n'est de s'en affranchir véritablement _ est proclamée. Désormais, la ligne de fracture se situe entre " modernistes " et " orthodoxes ". Reste que les communistes, quelle que soit leur sensibilité, constituent toujours une famille à part : vendredi 31 janvier, les membres de la commission exécutive les plus mal élus étaient les candidats non communistes... L'attitude de la CGT lors des prochaines échéances électorales fournira un test.

Le dernier virage est d'ordre sociologique. Les " modernistes " considèrent que la CGT doit assumer une réalité : la " classe ouvrière " ne représente plus qu'une partie du salariat, où le secteur tertiaire est dominant. Il faudrait donc en tirer les conséquences et promouvoir " une CGT plurielle " capable de prendre en considération " les spécificités ", à commencer par celles des cadres et techniciens, plutôt que de s'en tenir à un discours généraliste stéréotypé.

Alors que certains militants redoutent que ce discours ne dissolve l'identité de la CGT (les candidats de l'UGICT-CGT à la commission exécutive ont été, eux aussi, plutôt mal élus), on peut toutefois se demander si la proclamation incessante de " la pertinence et [de] l'actualité de la lutte des classes ", la valorisation délibérée des conflits au détriment des compromis négociés (alors que la CGT signe les trois quarts des accords d'entreprise) ou le refus de la construction européenne constituent le meilleur moyen de séduire les catégories professionnelles montantes.

En fait, M. Viannet et ses proches redoutent surtout que l'UGICT _ structure horizontale dotée de multiples ramifications _ utilise ce thème pour étendre son influence au sein de la CGT. Et servir du même coup les ambitions de son actuel dirigeant, M. Alain Obadia, qui se verrait fort bien succéder au nouveau secrétaire général, dans trois ans.

920203 DOC=BHL FAB=02011252 NUM=920203-2-017-08 REF=2-017-08 SEC=ECO TAI=22 CONGRES COMPOSITION LISTE SYNDICAT INSTANCE VIANNET LOUIS

(*) Membre du PCF. (**) Membre du PS.

AU 44EME CONGRES DE LA CGT A MONTREUIL L'ELECTION DE M. LOUIS VIANNET au po. STE d. E SECRETAIRE GENERAL. LE NOUVEAU BUREAU CONFEDERAL

Le bureau confédéral de la CGT élu vendredi 31 janvier comprend quatorze membres au lieu de seize, parmi lesquels cinq nouveaux venus (Mme Commergnat et Demons, MM. Niel, Vivant et Lamoot). Il est ainsi composé :

Secrétaire général : M. Louis Viannet (*)

Secrétaires : Mme Lydia Brovelli, Michelle Commergnat (*), Maïté Demons (*), Jacqueline Léonard (*), Jeanine Marest, MM. Gérard Alezard (*), André Deluchat (**), François Duteil (*), Maurice Lamoot, Didier Niel, Alain Obadia (*), Alphonse Véronèse, Bernard Vivant (*).

920203 DOC=BHL FAB=02011254 NUM=920203-2-017-05 REF=2-017-05 SEC=ECO TAI=31 IRLANDE PROJET REFORME IMPOT SUR LE REVENU BUDGET 1993 Importante réforme fiscale en Irlande

Dans le projet de budget pour 1993 qu'ils viennent de communiquer au Parlement, MM. Charles Haughey et Bertie Ahern, respectivement premier ministre et ministre des finances d'Irlande, prévoient de poursuivre la réforme de l'impôt sur le revenu engagée depuis quatre ans. Les tranches du barème seraient ramenées de trois à deux. Le taux d'imposition de la tranche haute baisserait de 4 points et serait ramené à 48 % ; le taux de la tranche basse serait réduit de 2 points et passerait à 27 %.

L'impôt sur le revenu irlandais deviendrait ainsi le plus simple et le plus léger d'Europe avec celui de la Grande-Bretagne. En contrepartie, le taux de la TVA serait majoré de 3,5 points et passerait de 12,5 % à 16 %. La présentation du budget au Parlement s'est faite en pleine crise politique, le premier ministre, éclaboussé par des scandales, s'apprêtant à démissionner et M. Bertie Ahern paraissant le mieux placé pour le remplacer (le Monde du 1 février). _ (AFP.)

920203 DOC=BHL FAB=02011257 NUM=920203-2-017-04 REF=2-017-04 SEC=ECO TAI=49 CHOMAGE INDICE MENSUEL NOVEMBRE 1991 CEE RESULTATS PRECIS POUR LES DOUZE MOINS LA GRECE ET LES PAYS BAS Stabilité du chômage européen en novembre.

En novembre, selon les dernières données publiées par Eurostat, le taux de chômage par rapport à la population active s'établissait à 9,3 % en données corrigées pour les douze pays de la Communauté européenne. Ce résultat est conforme à celui d'octobre, où l'on comptait 15,3 millions de demandeurs d'emploi, en données brutes.

Depuis le début de l'année, en revanche, l'aggravation a été rapide avec une hausse de 11 %, le taux passant de 8,4 % à 9,3 %. Quatre Etats membres connaissent une évolution proche de la moyenne européenne : la Belgique, le Danemark, la France et l'Italie. Au Portugal (_ 11 %) et dans la partie occidentale de l'Allemagne (_ 4 %), la situation est plus favorable. Pour les seuls Länder de l'Est, toujours comptabilisés à part, il y avait 1 031 000 demandeurs en novembre, soit 18 000 de moins que le mois précédent. Depuis le premier trimestre, l'Irlande affiche le taux de chômage le plus élevé, progressant de 15,8 % à 18 %, et supplante désormais l'Espagne qui s'est stabilisée à 16,3 %. De novembre à novembre, la Grande-Bretagne a été affectée par l'augmentation la plus importante, de 40 %, et son taux de chômage, qui était de 7,4 %, est maintenant de 10,2 %.

Comme de coutume, les statistiques en provenance des Pays-Bas et de la Grèce ne sont pas disponibles, et le classement s'établit donc de la façon suivante, en données standardisées : Irlande, 18 % ; Espagne, 16,3 % ; Italie et Grande-Bretagne, 10,2 % ; France, 10,1 % ; Danemark, 9,2 % ; Belgique, 8,4 % ; Allemagne, 4,6 % ; Portugal, 4 % ; Luxembourg, 2 %.

920203 DOC=BHL FAB=02011258 NUM=920203-2-017-09 REF=2-017-09 SEC=ECO TAI=54 INSTANCE DECLARATION SYNDICAT MUTATION KRASUCKI HENRI CGT NORMAND JEAN MICHEL AU 44EME CONGRES DE LA CGT A MONTREUIL LE 31 JANVIER 1992 Le dernier message de " Krasu "

Après dix années passées à la tête de la centrale syndicale, M. Henri Krasucki, soixante-huit ans, a quitté le secrétariat général de la CGT avec sa conscience pour lui. S'il n'a pu stopper l'hémorragie _ la confédération a perdu plus de la moitié de ses effectifs depuis 1982 _, ce communiste fier de l'être, chassé de Pologne par les persécutions antisémites, résistant et déporté, représentant d'une génération qui ne pouvait que s'identifier à l'Union soviétique, a su, avant nombre de ceux qui, aujourd'hui, se proclament " modernistes ", comprendre la nécessité de transformer la CGT. Alors qu'à l'extérieur beaucoup le considérent comme l'homme de l'alignement sur le PCF, c'est lui qui a tenté de donner davantage d'autonomie à la centrale. Ce qui faillit à plusieurs reprises l'écarter de la direction.

Esprit fin, l'oeil bleu et vif, ce personnage d'une culture étonnante a toutefois perdu son pari sur la réussite de M. Mikhaïl Gorbatchev. Mais M. Krasucki a la foi chevillée au corps. " On ne choisit pas son époque ni les péripéties qui la marquent. On l'assume et l'on fait face. Si les générations qui nous ont précédés n'avaient pas agi comme elles l'ont fait, nous en serions encore aux cavernes. Pourquoi serions-nous moins bons, moins persévérants que ceux qui ont, par leurs combats obscurs ou glorieux, amené la société au point où elle en est ? ", a-t-il déclaré, vendredi 31 janvier, devant le 44 congrès de la CGT. Avant de prendre une année sabbatique, " Krasu " a délivré un dernier message : la déroute du modèle soviétique n'est qu'une péripétie au regard de l'histoire car, " il n'est au pouvoir de personne de faire disparaître le drapeau des travailleurs ! ".

920203 DOC=BHL FAB=02011259 NUM=920203-2-017-06 REF=2-017-06 SEC=ECO TAI=23 DECLARATION LOGEMENT SOCIAL INSTANCE ANNONCE DECRET DEBARGE MARCEL M. Debarge souhaite éviter la sortie de milliers de logements du secteur social.

_ Le secrétaire d'Etat au logement, M. Marcel Debarge, a déclaré, vendredi 31 janvier, lors d'une rencontre avec les journalistes de l'AGIBAT (Association des journalistes de l'habitat) vouloir éviter que des dizaines de milliers de logements sortent du secteur conventionné et passent entre les mains de spéculateurs immobiliers. Pour ce faire, un décret, qui sera publié le mois prochain au Journal officiel, permettra aux organismes collecteurs de la participation des employeurs à la construction (le " 1 % patronal ") de racheter des parts ou actions souscrites par les entreprises dans des sociétés immobilières locatives.l

920203 DOC=BHL FAB=02017022 NUM=920203-2-018-01 REF=2-018-01 SEC=ECO TAI=174 BOURSE BOURSE DE PARIS GALLOIS DOMINIQUE SEMAINE DU 27 AU 31 JANVIER 1992 Retour à la raison

Nouveau mois, premier record. Ce début du terme de février, à l'image du précédent, a démarré sous de bons auspices. Les valeurs ont repris le chemin de la hausse un moment délaissé la semaine précédente. Le gain pour ces cinq séances est de 1,37 % dans un marché actif. Mieux, l'indice CAC 40 a enfin dépassé son plus haut de 1991 (1 888,35 points le 23 septembre) en s'inscrivant à 1 890,60 points mardi. Mais cette hausse raisonnable n'a rien à voir avec l'euphorie du début de l'année car les nouvelles venant surtout des Etats-Unis montrent que la reprise n'est toujours pas au rendez-vous.

Mardi, le discours du président Bush sur l'état de l'Union, très attendu, fut considéré comme un non-événement, décevant même par la faiblesse du plan de relance économique. Le lendemain, les commentaires du président de la Réserve fédérale, M. Alan Greenspan, refusant de procéder à tout nouvel assouplissement de la politique du crédit, ont déconcerté les intervenants. Et jeudi, la baisse des commandes de biens durables en décembre (_ 5 %), plus forte que prévue, associée à l'augmentation des demandes d'allocations chômage au cours de la semaine du 18 janvier ont rendu les intervenants sceptiques sur le redémarrage de l'activité outre-Atlantique et sur les possibilités annoncées d'une croissance de 2,2 % cette année.

Vivant à l'heure américaine, les investisseurs ont calqué leur réaction sur celle de Wall-Street. Lundi et mardi la hausse fut au rendez-vous (+ 1,05 %, + 1,14 %), laissant la place ensuite à la déception (_ 0,58 % et _ 0,30 %, + 0,07 %). Sceptiques dans l'immédiat, les analystes n'excluant pas une pause, ne veulent tout de même pas sombrer dans le pessimisme. Ils continuent d'espérer de voir l'indice CAC 40 refranchir la barre des 2 000 points d'ici à la fin de l'année et retrouver ainsi le niveau atteint voici deux ans.

Vraies et fausses OPA

L'agroalimentaire aura encore une fois été au centre des discussions. Lundi, le Conseil des Bourses de valeurs donnait son agrément au lancement de l'OPA de Nestlé et Indosuez sur Perrier qui prévoit, en cas de succès, la vente de Volvic à BSN. Mercredi, Perrier et ses actionnaires (Exor Saint-Louis et la Société générale) détenant ensemble 49,3 % du capital réaffirmaient leur opposition à ce raid dont le coût global est estimé à 13,2 milliards de francs. M. Jacques Vincent, président de la firme de Vergèze, affirmait que sa société avait saisi le conseil de la concurrence pour qu'il "ordonne à Nestlé et BSN de mettre fin à leurs accords ainsi qu'aux actes pris en vue de leur application, à savoir à ce jour l'OPA du 20 janvier ". Cette procédure est la quatrième engagée en moins d'une semaine, chaque camp en ayant engagé deux devant différentes instances. En attendant, la cotation des titres Perrier reste suspendue. Elle ne reprendra pas avant que les conclusions de l'enquête de la Commission des opérations de bourse (COB) ne soient transmises aux autorités boursières vraisemblablement mercredi prochain.

La récente entrée de Saint-Louis chez Perrier où sa participation pourrait passer de 13,68 % à 20 % a fait oublier que ce holding est surtout un grand du papier. Le 21 novembre dernier, il lançait une OPE (offre publique d'échange) amicale de 4,3 milliards de francs pour porter de 41,4 % à 100 % sa participation dans Arjomari Prioux, société détenant 39 % du premier groupe papetier communautaire Arjo-Wiggins-Appleton (AWA). L'OPE a été un succès puisque Saint Louis possède désormais 97 % d'Arjomari.

Pernod Ricard a atteint son plus haut niveau de l'année à 1 495 francs jeudi dans des marchés très actifs. En l'espace de trois semaines 10 % du capital ont changé de mains. Or pour l'instant ce groupe " est bien tenu " puisque 40 % du capital et 50 % des droits de vote sont entre les mains des familles et du personnel. Outre les rumeurs sur un achat de titres du britannique Grand Metropolitan figurent celles d'achats d'investisseurs étrangers impressionnés favorablement par des études financières sur ce groupe. Cette même raison expliquerait l'engouement soudain autour d'un autre " opéable ", le Crédit commercial de France.

Côté résultats, l'annonce des premières pertes de Paribas, après un temps de surprise, a été bien accueillie par les investisseurs. Ces derniers ont apprécié la franchise des dirigeants et surtout estiment que cet accident ne sera pas récurent. Vendredi, le titre figurait parmi les plus fortes hausses en s'appréciant de 4,6 % à 363,50 francs.

Dans la nébuleuse Paribas deux firmes ont été au centre de l'actualité : Axime et SAE, dont elle détient respectivement 35 % et 22,8 % du capital. Après avoir envisagé une OPA sur la société de service informatique Axime, l'un des actionnaires, M. Christian Marchandise, a renoncé à son projet devant le tollé déclenché à la mi-janvier. En revanche, le groupe de construction Fougerolle, controlé par ses salariés et Paribas, s'est attaqué à plus gros que lui en lançant mardi une OPA surprise et amicale sur son concurrent et partenaire, la Société auxiliaire d'entreprises (SAE) très convoitée ces derniers mois. Le prix proposé par action est de 1 110 francs payable comptant pour un dernier cours de 920 francs et de 1 210 francs payable dans un an, au choix des porteurs. Cette offre valorise à près de 5 milliards de francs le rapprochement de deux groupes de BTP. Ce montant est voisin de celui que devra débourser Pinault pour prendre le contrôle de 66 % du Printemps. A moins que la cour d'appel de Paris, saisie par les actionnaires minoritaires, en décide autrement le 10 février prochain, à la lecture d'un rapport de la COB qui critique la prise de contrôle de cette chaîne de grands magasins.

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920203 DOC=LEY NUM=920203-2-010-05 REF=2-010-05 SEC=ECO TAI=1 CROISSANCE ECONOMIQUE FINANCES REGIONALES CHOMAGE ETRANGER REGION PAYS DE LA LOIRE UN TOUR DE FRANCE DES REGIONS SERIE XVIII PAYS DE LA LOIRE 920203 DOC=BHL FAB=02011255 NUM=920203-2-020-32 REF=2-020-32 SEC=ECO TAI=57 FAILLITE LOI COMPAGNIE AERIENNE ETATS UNIS TWA LARONCHE MARTINE Avec un passif de 3,5 milliards de dollars. TWA demande la protection de la loi sur les faillites

La compagnie aérienne américaine Trans World Airlines (TWA) a annoncé, vendredi 31 janvier, avoir demandé la protection de la loi sur les faillites. Lourdement endettée, TWA est la sixième compagnie américaine à avoir recours, ces dernières années, au chapitre 11 de la loi sur les faillites. Parmi elles, Eastern Airlines, Midway et la Pan. Am ont cessé leurs activités, seules Continental et America West continuent de voler sous la protection judiciaire.

Selon le dossier remis à la Commission de contrôle des activités boursières dans le cadre de la demande de la protection de la loi sur les faillites, le passif de TWA se monte à 3,47 milliards de dollars et ses actifs à 2,68 milliards. Aux termes des accords que TWA a conclus avec ses créanciers, la compagnie prévoit de ramener sa dette de 1,7 milliard à 700 millions de dollars, a-t-elle précisé le 31 janvier dans un communiqué.

Le 30 juillet dernier, TWA, contrôlée depuis 1985 par M. Carl Icahn, avait déjà annoncé son intention de se placer sous la protection de la loi sur les faillites. Devenue bénéficiaire en 1987 et 1988, la compagnie a perdu 237,6 millions de dollars (1,3 milliard de francs) en 1990 contre 298,5 millions de dollars en 1989. En outre, la récession aux Etats-Unis et la baisse du trafic aérien mondial _ de l'ordre de 4 % en 1991 _ l'ont sérieusement affectée, ainsi que l'ensemble des compagnies aériennes.

Une partie de l'endettement de TWA provient de son rachat en 1985 par le raider M. Carl Icahn et de sa sortie de la Bourse en 1988. Cette dernière transaction avait coûté à son président 469 millions de dollars. Pour éponger ses dettes, la compagnie avait notamment vendu trois lignes à destination de Londres à American Airlines en 1991.

920203 DOC=BHL FAB=02011260 NUM=920203-2-020-33 REF=2-020-33 SEC=ECO TAI=20 ENQUETE INFORMATIQUE PIRATAGE PANNE GREVE ELECTRONIQUE PERSONNEL AERIEN ANNONCE SANCTION PROFESSIONNELLE CGT SANCTIONS APRES LE BLOCAGE DES AEROPORTS PARISIENS LE 8 NOVEMBRE 1991 ET LA GREVE SURPRISE DES ELECTRONICIENS La CGT appelle les électroniciens de l'aviation civile à la grève le 6 février.

_ L'Union syndicale de l'aviation civile CGT appelle les électroniciens de la navigation aérienne à cesser le travail, jeudi 6 février, pour protester contre des demandes de sanctions envers sept d'entre eux. Celles-ci _ " allant du blâme jusqu'à l'exclusion de deux ans ", selon le syndicat _ font suite à l'enquête diligentée par M. Paul Quilès, ministre des transports, après des pannes suspectes survenues le 8 novembre (le Monde daté 10-11 novembre 1991) dans les centres de contrôle aérien d'Athis-Mons (Essonne) et Brest (Finistère).

920203 DOC=BHL FAB=02011261 NUM=920203-2-020-31 REF=2-020-31 SEC=ECO TAI=102 SYNDICAT ALLEMAGNE INDUSTRIE METALLURGIQUE SALAIRE GREVE IG METALL

BERLIN &dia; de notre correspondant

BRESSON HENRI DE UN AN APRES LA REUNIFICATION ALLEMANDE La confrontation sur les salaires outre-Rhin. La sidérurgie allemande se prépare au conflit

La mobilisation bat son plein en Allemagne sur tous les fronts syndicaux en vue d'une confrontation générale sur les salaires. Des grèves tournantes ont eu lieu depuis huit jours dans les postes et le secteur bancaire. Mais le premier test de la capacité à éviter une grave crise devrait avoir lieu à partir de la semaine prochaine dans la sidérurgie. Les dirigeants d'IG Metall se réuniront mardi 4 février pour décider de la marche à suivre, c'est-à-dire où et à quel moment arrêter le travail dans les aciéries des trois régions concernées pour le moment par le conflit de la sidérurgie : la Rhénanie du Nord-Westphalie, la Basse-Saxe et Brême. Ces trois régions représentent à elles seules I00 000 des I30 000 salariés de la sidérugie allemande. Ceux-ci ont voté toute la semaine, comme le veut la législation allemande, sur le principe de la grève. Elle doit être approuvée par 75 % des syndiqués dans le secteur concerné pour se déclencher. Le résultat du scrutin pour les trois régions citées a été annoncé vendredi 31 janvier à Dortmund. Il donne une majorité de 86,8 % en faveur de la grève, sensiblement la même qu'il y a quatorze ans lors du dernier conflit important où la sidérurgie avait été en pointe. Les désaccords purement salariaux se tranchent généralement en Allemagne autour de la table ronde, après éventuellement quelques manoeuvres d'intimidation. Les seules grèves qui comptent ont un enjeu plus important. Le dernier conflit d'envergure, qui avait affecté la métallurgie, en 1984, avait enterré la semaine de quarante heures et lancé le mouvement vers la semaine de trente-cinq heures.

Cette fois-ci, il s'agit du premier rendez-vous après la réunification allemande et la chute des régimes communistes de l'Est, du dernier aussi avant l'abolition des frontières entre les pays de la Communauté européenne. L'espace social allemand doit-il, dans ces conditions, continuer à évoluer selon ses propres règles, comme l'estiment les syndicats ? Les différences entre les augmentations de salaires demandées et celles qui sont proposées dans la sidérurgie ne dépassent pas 1 % à 1,5 % selon les décomptes. Les sidérurgistes, qui ont pris du retard l'année dernière sur les autres métallos, exigent d'être traités de la même façon. Ils estiment que les salariés n'ont pas à payer seuls les surcoûts de la réunification et que l'intérêt des investisseurs pour l'Allemagne ne dépend pas d'une politique salariale au rabais.

Le patronat dispose, cette année, d'un appui politique massif, non seulement du gouvernement allemand, mais des autres pays industrialisés, inquiets des répercussions des conflits salariaux allemands sur les taux d'intérêt de la Bundesbank. La sidérurgie est d'autant plus un test de la capacité de résistance du patronat et du gouvernement qu'il s'agit d'un secteur en difficulté. Le résultat du conflit de la sidérurgie aura valeur de symbole pour tous les autres secteurs où les syndicats s'apprêtent à passer progressivement à l'action. Dans la deuxième semaine de février, on commencera à voter pour la grève dans le secteur des banques et des assurances. Les 430 000 employés de ce secteur réclament 11,5 % d'augmentation. Le patronat n'offre que 5 %.

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920203 DOC=BHL FAB=02011515 NUM=920203-2-019-05 REF=2-019-05 SEC=ECO TAI=47 ACCORD FRANCE CANADA INSTANCE BOURSE COB BOSTNAVARON FRANCOIS Coopération entre la COB et le Canada

" Se donner mutuellement les possibilités de faire appliquer les lois. " Ces quelques mots de M. Jean Saint-Geours, président de la Commission des opérations de Bourse (COB) résument les raisons qui conduisent la COB, depuis quelques années, à signer des accords d'assistance mutuelle avec ses homologues internationales. Comme elle l'a déjà fait à la fin des années 80 avec la SEC (Securities and Exchange Commission) et la CFTC (Commodities Futures Trading Commission) aux Etats-Unis, l'organisme de surveillance du marché français vient de signer, vendredi 31 janvier, un accord de coopération et d'échange d'informations avec l'Ontario Securities Commission (OSC) et la Commission des valeurs mobilières du Québec (CVMQ).

Aux termes de cet accord, la COB, l'OSC et la CVMQ " s'accorderont mutuellement assistance pour se communiquer les informations utiles, recueillir des témoignages, obtenir des documents ". L'accord stipule qu'elles pourront utiliser à ces fins " les pouvoirs qui leur sont attribués par leurs législations respectives pour recueillir ces informations ".

Cet accord signé pourra être étendu ultérieurement aux autorités de réglementation des valeurs mobilières des autres provinces canadiennes. Des discussions sont actuellement engagées avec la Colombie britannique et l'Alberta. D'autres discussions préliminaires sont également engagées avec la Suisse et le Japon, sans toutefois que des dates de conclusions soient encore avancées.

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920203 DOC=BHL FAB=02017030 NUM=920203-2-019-01 REF=2-019-01 SEC=ECO TAI=155 HONGRIE EUROMARCHE BEI VETTER CHRISTOPHE MARCHE INTERNATIONAL DES CAPITAUX. De rares réussites dans un marché très hésitant

La concurrence entre grandes eurobanques est plus vive que jamais. Pour diriger une émission internationale, certaines d'entre elles sont prêtes à d'importants sacrifices, à consentir aux débiteurs des conditions extrêmement favorables ou à rogner sur leurs commissions. Leur attitude, ces dernières semaines, a surpris plusieurs emprunteurs de tout premier plan qui n'en espéraient pas tant. L'impression s'impose dans bien des cas que les préoccupations de prestige sont revenues au premier plan, au détriment de la rentabilité.

Cette évolution inquiète tous ceux qui redoutent une réaction du marché après l'emballement extraordinaire du début de l'année. La baisse du niveau de l'intérêt en janvier a été extrêmement rapide, trop peut-être pour ne pas être suivie d'une correction prononcée. Dans presque tous les compartiments, les investisseurs se montrent très hésitants et les opérations trop ambitieuses n'ont pour le moment guère de chance. Quelques réussites ont toutefois été enregistrées à la fin du mois de janvier dont la plus éclatante s'est produite dans le compartiment du franc français où jeudi, pour la première fois de l'année, se présentait un débiteur étranger. La Banque européenne d'investissement cherchait à se procurer 3 milliards de francs pour une durée de dix ans, proposant une rémunération de 8,635 % l'an. Ce taux était au départ de 22 points de base (ou centièmes de point de pourcentage) plus élevé que ce que rapportaient en moyenne deux emprunts d'Etat, l'un venant à échéance en 2001, l'autre en 2004. Reflétant le succès de l'opération, cette marge s'est amenuisée à 18 points par la suite.

L'émission française de la Banque européenne a particulièrement retenu l'attention car les titres ont trouvé preneur dans de nombreux pays. Contrairement à la plupart des transactions récentes de cet emprunteur, le placement ne s'est pas limité à l'Italie, pays où ses obligations bénéficient encore d'un traitement de faveur sur le plan fiscal. Les souscripteurs locaux peuvent compter percevoir l'intérêt dans sa totalité alors que normalement une retenue est prélevée à la source. Certes, pour plus d'un tiers, l'emprunt a été placé dans des portefeuilles italiens, mais le reste a été assez bien réparti. Les titres de très grande qualité libellés en francs continuent d'être recherchés à l'étranger car ils rapportent beaucoup plus que ceux émis sur les principaux autres marchés d'Europe continentale. L'affaire était placée sous la conduite du Crédit commercial de France.

Des coupons de plus de 10 %

Des euro-émissions comme celle de la Banque européenne d'investissement s'adressent pour l'essentiel à des investisseurs professionnels. Parmi les autres réussites de la semaine qui vient de s'écouler figure une opération qui appartient à une tout autre catégorie, celle des titres destinés à des particuliers. Il s'agit d'un emprunt de 600 millions de marks dont l'émetteur est la Banque nationale de Hongrie et qui viendra à échéance dans cinq ans. La Deutsche Bank, à qui la transaction a été confiée, a choisi d'assortir les obligations d'un coupon de 10,25 %, le prix d'émission étant fixé à 100,50 %, soit un rendement de 10,20 % l'an. Il fallait un taux aussi élevé pour attirer les souscripteurs. La Hongrie est, avec la Tchécoslovaquie, le seul pays d'Europe de l'Est en mesure de solliciter directement le marché international des capitaux, mais ces emprunteurs ne sont acceptés que s'ils offrent des conditions nettement supérieures aux autres. Au pied des commissions que retiennent les banques, à son lancement, l'opération hongroise rapportait plus de 280 points de base de plus que les fonds d'Etat allemands.

Il est fort probable qu'un taux d'intérêt de l'ordre de celui servi par la Hongrie soit également retenu pour le prochain emprunt international lancé pour le compte de l'Afrique du Sud et qui sera également libellé en marks. Le débiteur en sera un établissement public, Development Bank of Southern Africa, qui, à cette occasion, fera se première apparition sur l'euromarché. Les titres bénéficeront de la garantie de l'Etat. La transaction sera dirigée par la Bayerische Landesbank. De nombreux spécialistes s'attendent à une troisième opération de ce genre, dont l'emprunteur serait la Turquie et pour laquelle on prévoit généralement un taux d'intérêt à deux chiffres.

Pour ce qui est des émetteurs français, Electricité de France s'est, une fois de plus, mise en évidence sur le marché helvétique des capitaux où cette entreprise jouit d'un crédit extraordinaire. Son dernier emprunt, qui porte sur 150 millions de francs suisses, ne lui coûtera que 6,75 % l'an si elle garde les fonds pendant dix ans. Prudente, elle s'est cependant ménagé une possibilité de sortie dans sept ans. Le taux d'intérêt facial des obligations est de 6,50 %, soit le même niveau que celui du dernier emprunt d'Etat suisse lancé quelques jours auparavant. La transaction d'EDF est dirigée par la Société de Banque suisse.

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920203 DOC=BHL FAB=02017031 NUM=920203-2-019-02 REF=2-019-02 SEC=ECO TAI=57 DOLLAR ETATS UNIS CONJONCTURE ECONOMIQUE RENARD FRANCOIS DEVISES ET OR. Le dollar dans l'attente

Le dollar et les milieux financiers internationaux attendent Godot, c'est-à-dire la reprise de l'économie. Pour l'instant, cette reprise n'est pas au rendez-vous. La nette progression des demandes d'indemnités de chômage aux Etats-Unis (464 000 au 18 janvier contre 440 000 la semaine précédente) n'est pas très encourageante. Quant aux commandes de biens durables, elles ont reculé de 5 % en décembre, et de 4,6 % en 1991, la plus forte baisse annuelle depuis neuf ans. La semaine dernière les analystes tablaient sur un recul de seulement 0,7 % en décembre. Par ailleurs, les carnets de commandes en général ont diminué de 0,5 %. Enfin, l'indice des directeurs d'achat de Chicago a fléchi à 49,2 % en janvier 1992, contre 49,5 % en décembre 1991 : un indice au-dessous de la barre de 50 points est le signe d'un ralentissement de l'économie.

Tous ces facteurs négatifs ont, cette semaine, pesé sur les cours du dollar. Mais ils ont été contrebalancés par le léger affaiblissement du mark, notamment à la suite de la majorité écrasante en faveur de la grève, dégagée lors du référendum organisé par le syndicat de la sidérurgie. Sans doute, le patronat allemand est-il fermement décidé à résister, s'appuyant sur la montée des stocks et la baisse des commandes. Mais la menace d'une augmentation des salaires reste forte. Par ailleurs, les rumeurs d'un nouveau coup d'Etat en Russie ont à nouveau circulé, aux dépens de la devise allemande.

A Paris, le cours du mark a un peu glissé, aux alentours de 3,4070 francs.

La Banque d'Espagne, par la voix de son gouverneur, M. Mariano Rubio, a déclaré que l'harmonisation du taux d'inflation avec le reste de la CEE est la principale difficulté du pays, tous les autres éléments de convergence étant conditionnés par le niveau de cette inflation.

920203 DOC=BHL FAB=02017033 NUM=920203-2-019-04 REF=2-019-04 SEC=ECO TAI=204 MARCHE BOURSIER RENARD FRANCOIS MARCHE MONETAIRE ET OBLIGATAIRE. Un marché coiffé

La belle mécanique haussière qui, depuis le début de l'année, dopait les cours du MATIF et des obligations françaises en faisant baisser les rendements, est en train, sinon de gripper, tout au moins de grincer. Les acheteurs s'essoufflent, de même que les opérateurs du MATIF, où l'échéance mars qui n'avait pu, la semaine dernière, s'élever durablement au-dessus de 109, est retombée un peu au-dessus de 108,50, le rendement de l'obligation assimilable du Trésor (OAT) à 10 ans, remontant à 8,41 %. Il faut dire qu'outre-Rhin l'humeur n'est pas extrêmement rose, tout au moins à court terme, car, à long terme, les perspectives ne sont pas jugées mauvaises, le rendement de l'emprunt d'Etat à 10 ans (Bund) continuant à glisser lentement à 7,87 %, l'écart avec l'OAT 10 ans se tendant un peu à 0,55 point.

A court terme, donc, l'horizon, a tendance à s'assombrir. La majorité écrasante en faveur de la grève, enregistrée lors du référendum organisé par le syndicat IG Metall (voir en rubrique " Devises et or ") pèse sur le marché. Surtout, la Banque fédérale d'Allemagne (Bundesbank) réitère ses avertissements. M. Otmar Issing, l'un de ses dirigeants, plus particulièrement chargé de l'économie, a réaffirmé que le taux d'inflation de 4 % était trop élevé et très préoccupant, et surtout ne paraissait pas devoir baisser dans le court terme. Certes, certains analystes sont moins pessimistes qu'avant sur la hausse des prix domestiques allemands, en raison du ralentissement de l'économie, mais beaucoup d'entre eux ne voient pas d'amélioration avant l'automne prochain ou même plus tard. Aux Etats-unis, les propos du président de la Réserve fédérale, M. Alan Greenspan, suivant lesquels de nouvelles diminutions de taux d'intérêt pour stimuler l'économie étaient peu probables, ont fait remonter au-dessus de 8,75 % le rendement des obligations du Trésor à 30 ans. A Paris, enfin, le maintien de taux élevés à court terme, 10 % à un mois, deux mois et trois mois, 9 7/8 % à six mois, continue à entretenir le phénomène d'inversion (le court terme au-dessus du long terme), avec l'impression que cela pourrait durer.

Sur le marché obligataire, la dégradation du climat sur le MATIF et les incertitudes sur l'évolution des taux d'intérêt à court terme ont quelque peu refroidi l'enthousiasme des souscripteurs face à une véritable avalanche d'émissions : jeudi, par exemple, les 2,5 milliards de francs du Crédit national se télescopaient avec les 3 milliards d'eurofrancs de la Banque européenne d'investissement (BEI). Certes, cette dernière a émis sur le marché de l'eurofranc, théoriquement celui des non-résidents. Mais, aujourd'hui, on sait que les frontières entre le marché de l'eurofranc et le marché domestique deviennent de plus en plus minces, d'où, de temps en temps, un véritable engorgement. Conséquence, l'emprunt du Crédit national, dont le rendement, par ailleurs, était considéré comme trop " tiré " _ 8,60 % _, " collait aux doigts " en fin de semaine, la BNP, son chef de file, devant ravaler du papier pour tenir les cours sur le marché gris. Certes, ce papier se casera la semaine prochaine, si elle n'est pas trop chargée, mais le phénomène marque que le marché souffre d'indigestion temporaire.

Rendement un peu " tiré "

Même la signature prestigieuse de France Télécom n'a pas réussi à vraiment passionner les investisseurs institutionnels français, plutôt réticents en ce moment en raison de l'inversion des taux précédemment évoquée. A 8,60 % sur 8 ans, ils trouvaient que, là aussi, le rendement était un peu " tiré ", c'est-à-dire insuffisant. Heureusement, les étrangers étaient là, notamment les Japonais : ils se sont littéralement gavés de France Télécom qui a donc bien levé ses 8 milliards de francs à 8,60 %, sous l'égide du Crédit lyonnais. Les Charbonnages de France, qui appelaient 1,5 milliard de francs à 8,70 %, un peu plus cher, sous l'égide du même Crédit lyonnais, ont été un peu mieux traités sur le marché français. Fait symptomatique, les 550 millions de francs du GITT (Groupement des industriels du tourisme) ont été enlevés en deux temps trois mouvements, en raison de leur coupon nettement plus fastueux, 9,25 %. A vrai dire, tout ce qui s'émet sous la barre des 9 % est accueilli un peu moins chaudement par des investisseurs gourmands. Pour les deux semaines qui viennent, le calendrier continue à être chargé. Le Crédit d'équipement aux petites et moyennes entreprises va lever 2 milliards de francs, Electricité de France 2,5 à 3 milliards de francs (peut-être), et la SOVAC 500 millions à 1 milliard de francs, la première semaine. La seconde verra la Caisse nationale des autoroutes pour 2 milliards de francs, les Aéroports pour 1 milliard de francs, la Caisse autonome de refinancement (CAR) pour 500 millions à 1 milliard de francs, la Caisse de refinancement hypothécaire (CRH) pour 1 à 1,5 milliard de francs, et, peut-être, la Compagnie bancaire. Ouf !

Relevons, enfin, quelques mouvements sur le front des notations par les agences spécialisées. La maison américaine Moody's a rétrogradé d'un point la notation des emprunts à long terme du Crédit suisse, qui revient de AAA à AA, et placé sous surveillance ceux de la Société de banque suisse (SBS). Moody's a expliqué sa décision par les " incertitudes " que suscitent les portefeuilles des deux banques, face à la faiblesse de la conjoncture en Suisse et dans le monde. Pour le Crédit suisse, l'agence a évoqué le " potentiel de détérioration de la palette de ses actifs ". Pour la SBS, elle a argué de la " nécessité de soumettre la qualité du portefeuille de la banque à un examen approfondi, et des réserves que suscite l'avenir de la place financière suisse ". Le Crédit suisse a répliqué qu'il continuait de bénéficier de la notation la plus élevée des deux autres grandes agences, Standard and Poors et ICBA. Quant à la SBS, elle fera valoir, lors de ses discussions avec Moody's, qu'elle dispose d'une " base suffisante de fonds propres " et qu'une modification de sa notation serait " de son point de vue, injustifiée ".

Après l'annonce de la première perte de Paribas dans son histoire (le Monde du 1 février), l'agence Standard and Poors ADEF a mis sous surveillance, avec " implication négative " l'ensemble du groupe (Banque Paribas, Compagnie bancaire, Crédit du Nord et filiale) en raison de la " montée persistante des provisions au sein du groupe et par son impact sur les résultats et sur l'adéquation des fonds propres du groupe ". Chez Paribas on répond que les fonds propres sont de 38 milliards de francs. Quant au marché boursier, il a réagi par une hausse sensible des cours de l'action Paribas.

920203 DOC=BHL FAB=02017034 NUM=920203-2-019-03 REF=2-019-03 SEC=ECO TAI=147 NICKEL MATIERE PREMIERE FOTTORINO ERIC MATIERES PREMIERES. Le nickel en quête de stabilité

En annonçant le 29 janvier une chute de 81 % de son bénéfice annuel (à 82,6 millions de dollars, soit 446 millions de francs), le géant minier canadien Inco, premier producteur mondial de nickel, a une nouvelle fois attiré l'attention sur un métal très " attaqué " en 1991. Les ventes à tout va en provenance de l'ex-URSS (à un rythme de 100 000 tonnes l'an) et la baisse de la demande mondiale, due au ralentissement des économies, ont nui au nickel dont le principal débouché reste l'acier inoxydable. La direction du groupe à Toronto estimait que pour la vente de 1 livre de nickel dit " de première coulée ", les prix ont baissé de 6,3 % en moyenne annuelle, avec un recul brutal de 17 % au quatrième trimestre.

D'après les experts de la Société Le Nickel (SLN), dont les activités sont principalement situées en Nouvelle-Calédonie, le marché et les industriels ont moins souffert de la baisse des prix proprement dite que des fluctuations qui rendent précaire toute tentative de prévision dans le temps. C'est pourquoi la firme française a signé avec la plupart des sidérurgistes des contrats triennaux à long terme, instituant une sorte de partenariat producteur-consommateur. Cette stratégie vise en particulier à soustraire les professionnels du London Metal Exchange (LME), de moins en moins considéré comme le marché de référence, tant la spéculation y est vive et les règles de contrôle des transactions insatisfaisantes. En clair, les opérateurs sur le LME sont chaque jour à la merci d'un squeeze (littéralement : étranglement), pour peu qu'un spéculateur ait bâti une position à l'achat qui fait monter les prix inconsidérément... " Le LME reflète de moins en moins le marché réel ", estimait vendredi un responsable de la SLN. Sans revenir à la notion de prix-producteur (méthode de fixation des tarifs par les seuls fournisseurs de la matière première), les protagonistes souhaitent échapper à des cotations jugées souvent arbitraires.

Un exemple original

C'est dans cette optique que la SLN a signé en octobre 1991 un contrat commercial de dix ans avec la grande firme japonaise Nisshin Steel. Cette dernière devrait porter à 5 000 tonnes par an ses achats de ferronickel à partir de 1994, soit 10 % de la production annuelle du complexe calédonien de Doniambo. En contrepartie, Nisshin Steel, conformément à la stratégie nippone sur les matières premières, a demandé à entrer à hauteur de 5 % dans le capital de la SLN. Entre 1992 et 1994, Eramet, la maison mère de la SLN, vendra à la société japonaise des actions de sa filiale, pour porter à 10 % la part de Nisshin Steel. Cette opération, très positive pour la SLN dans la région Pacifique et au Japon, est un exemple original et encore peu répandu d'accord entre producteur et utilisateur.

De l'avis des experts, le marché du nickel, malgré l'inconnue russe, n'est pas aussi déséquilibré qu'on l'avait craint l'an passé. Aucune production record n'a été enregistrée. Les projets d'investissements existant notamment en Australie ont été retardés. En Nouvelle-Calédonie, les objectifs de production pour 1991 n'ont pas été atteints, en raison de la détérioration d'un four actuellement en rénovation. Si les prix ont enregistré un accès de faiblesse mardi 28 janvier, à 7 710 dollars la tonne, ils se sont ensuite raffermis pour clôturer vendredi à 7 735 livres.

Sur les marchés des autres non-ferreux, on relevait la chute des prix de l'étain à leur cours le plus bas depuis cinq ans sur le marché de Kuala-Lumpur (Malaisie). Cette forte baisse n'est pas seulement due à l'importance des stocks qui s'élèvent sur le marché malais à plus de 38 000 tonnes. Elle tient surtout à des phénomènes monétaires, en particulier à des " arbitrages " entre le ringgit malais et le dollar américain. Explication : le ringgit s'est fortement apprécié ces jours derniers face au billet vert. Autrement dit, le cours de l'étain exprimé en dollar malais s'en est trouvé renchéri, incitant les opérateurs à effectuer leurs achats sur le marché de Londres coté en dollar américain... Une pratique qui confirme cet adage des spécialistes selon lequel " les prix baissent dans la monnaie qui monte "...

Le café au plus bas. _ Les cours du café sont tombés cette semaine à leur plus bas niveau depuis le début de l'année, les opérateurs estimant improbable que des progrès vers une réintroduction des quotas d'exportations soient effectués pendant la réunion de l'Organisation internationale du café (OIC) qui se tiendra du 5 au 7 février à Londres.

Le Brésil, dont la participation à un nouvel accord international est primordiale, n'a pris que le vague engagement d'écouter les propositions des autres producteurs. Les exportateurs brésiliens restent fermement opposés à un rétablissement des quotas.

920204 DOC=BHL FAB=01301275 NUM=920204-2-024-02 REF=2-024-02 SEC=ECO TAI=53 COLLOQUE PROFESSION JEUNESSE DATE SALON LA VILLETTE BRAUN ARNAUD CHIROT FRANCOISE DU 16 AU 21 FEVRIER 1992 A LA VILLETTE FORMATION. La quatrième édition de l'Aventure des métiers. Jeunes et professionnels

L'Aventure des métiers tiendra sa quatrième édition du 16 au 21 février dans la grande halle de La Villette, à Paris. Un sondage, réalisé pour les responsables de la manifestation par CSA, auprès d'adolescents de treize à dix-huit ans, révèle qu'à peine un jeune sur trois (31 %) sait quel métier il veut faire. Le cercle familial (63 %) et les amis (46 %) constituent la principale source d'information. Cependant, 43 % des jeunes se sentent mal informés sur les métiers d'avenir. L'entreprise a une bonne image auprès de 68 % d'entre eux, mais l'industrie et le bâtiment les rebutent. En revanche, ils ne se sentent pas effrayés par la mobilité : 45 % des jeunes se disent prêts à aller travailler dans d'autres pays européens et 35 % en dehors de l'Europe. Ces résultats confortent M. Armand Braun, fondateur de l'Aventure des métiers, dans sa croisade. " La racine de l'exclusion, c'est la démotivation, estime-t-il. En leur apportant des informations, on leur donne des raisons de travailler à l'école. "

Grandes entreprises, secteurs d'activité et administration seront représentés à l'Aventure des métiers par vingt-huit exposants. Avec la volonté de mettre l'accent sur deux branches : l'industrie et l'artisanat. " Nous pensons que ce sont des secteurs d'avenir. Mais les gens ne le savent pas ", dit M. Braun. Obsédés par cette volonté de faciliter la rencontre entre les jeunes et l'univers professionnel, les organisateurs ont fait porter leurs efforts sur l'opération " Un homme, un métier ", devant permettre à chaque jeune qui le souhaite de suivre la journée d'un professionnel de son choix.

920204 DOC=BHL FAB=01311253 NUM=920204-2-024-01 REF=2-024-01 SEC=ECO TAI=92 TOURISME SOCIAL SIGNATURE ACCORD ASSOCIATION BAYLET JEAN MICHEL

Le ministre délégué au tourisme, M. Jean-Michel Baylet, a signé, mercredi 29 janvier, un accord-cadre sur le tourisme social avec les deux grands organismes de ce secteur (1). La modernisation des équipements et le regroupement des associations sont au programme.

(1) Les organisme signataires sont l'Union nationale des associations de tourisme et de plein air (UNAT) et le Centre de coopération pour la réalisation d'équipements de loisirs (CECOREL).

LARONCHE MARTINE LE 29 JZNVIER 1992 Pour rénover les villages de vacances. Un accord-cadre est conclu entre M. Baylet et les associations de tourisme social

Le tourisme social n'est pas suffisamment attractif. Le patrimoine, géré principalement par le milieu associatif, a vieilli : 70 % des lits en villages de vacances ont plus de quinze ans. Les produits offerts tardent à s'adapter aux aspirations des vacanciers, qui réclament davantage de confort. Certains équipements collectifs vieillots, avec salles à manger communes et douches sur le palier, ont vécu, et les usagers préfèrent des lieux d'hébergement plus intimes avec des activités " à la carte ". Plus de deux millions et demi de personnes sont accueillies dans les quelque 500 000 lits du tourisme social.

Selon une étude commandée par l'Union nationale des associations de tourisme et de plein air (UNAT), 450 millions de francs par an seraient nécessaires pour faire face à la réhabilitation de 132 000 lits en dix ans, dont 180 millions de francs d'aides à répartir entre l'Etat, les caisses d'allocations familiales, la Caisse nationale d'allocations familiales (CNAF) et les collectivités locales. Or les associations, principales gestionnaires du tourisme social, disposent de subventions inégales et parfois précaires. La CNAF, qui, depuis 1986, ne finance plus la création des centres familiaux de vacances, envisage d'arrêter ses crédits à la réhabilitation à partir de 1994.

La capacité d'autofinancement des associations est limitée. En effet, une augmentation de leurs tarifs risquerait d'exclure les populations les plus défavorisées. Dans ce contexte, l'accord-cadre passé avec le ministère du tourisme prévoit de faire figurer le tourisme social parmi les objectifs des prochains contrats entre l'Etat et les régions, ce qui permettrait de consolider ses financements. Le ministère s'engage à contribuer à la création d'un fonds de garantie des loyers pour sécuriser les financeurs. En 1992, les pouvoirs publics consacreront 58 millions de francs (contre 40 millions en 1991) à ce secteur, dont 43 millions de francs pour la réhabilitation.

La modernisation et l'adaptation du tourisme social devraient passer par une restructuration et un regroupement des associations. La disparition ces dernières années du Touring Club de France, de Tourisme et travail et de l'OCCAJ ont montré la nécessité de rationaliser les structures : des regroupements d'associations permettraient de faire des économies d'échelle, des plans de formation pour les dirigeants bénévoles afin de sortir d'un certain amateurisme.

920204 DOC=BHL FAB=02031301 NUM=920204-2-024-03 REF=2-024-03 SEC=ECO TAI=23 FRUIT FRAUDE ASSURANCE Escroqueries à l'assurance autour du pruneau d'Agen.

_ A Agen (Lot-et-Garonne), une affaire d'escroquerie à l'assurance agite le monde de la fabrication des pruneaux. Quatre dirigeants du groupement fruitier France-Prune, puis le PDG du groupe d'assurances Monceau et le responsable de sa Mutuelle centrale d'assurances ont été inculpés. Ces escroqueries seraient liées à un contrat collectif d'assurance-grêle passé entre France-Prune, une société d'intérêt collectif agricole (SICA), et la Mutuelle occitane d'assurances, filiale de la Mutuelle centrale d'assurances. Ce contrat est destiné à assurer un revenu constant aux pruniculteurs, même si leurs fruits ont été endommagés par la grêle, et donne lieu au versement de fonds d'Etat.)

920204 DOC=BHL FAB=02031309 NUM=920204-2-023-04 REF=2-023-04 SEC=ECO TAI=43 CHARBON RESULTAT FINANCIER 1991 CHARBONNAGES DE FRANCE La perte courante de Charbonnages de France devrait atteindre 3 milliards de francs en 1991

" Il s'agit de mener la récession dans l'ordre ", a déclaré M. Bernard Pache, président-directeur général de Charbonnages de France, en présentant les premiers résultats du groupe pour 1991. Comme l'année précédente, l'activité de CDF a été marquée par des réductions d'effectifs (_ 13 %), une amélioration des rendements et des prix de revient. De 47 272 personnes en 1985, les effectifs totaux ont été ramenés à 22 494 en 1990 et 19 600 en 1991.

Au total, la perte de résultat courant devrait atteindre 3 milliards de francs en 1991. L'entreprise a reçu l'an dernier 2,8 milliards de francs de l'Etat, soit 320 millions de moins que l'année précédente. Il faudra attendre plusieurs semaines pour connaître le résultat comptable de l'exercice arrêté au 31 décembre, mais M. Pache a d'ores et déjà fait savoir que le résultat final serait plus mauvais que celui de 1990 (le déficit consolidé s'était élevé à 1,2 milliard de francs).

Gérant l'extinction progressive de l'activité charbonnière en France, CDF entend valoriser son savoir-faire dans le secteur de l'ingéniérie en France et à l'étranger. Deux de ses filiales, CDF ingéniérie et SIDEC (460 millions de francs et 360 millions en 1990), poursuivent leurs activités, notamment dans les secteurs du génie minier et hospitalier.

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920204 DOC=BHL FAB=02031750 NUM=920204-2-023-02 REF=2-023-02 SEC=ECO TAI=159 ENERGIE NUCLEAIRE MATERIEL MEDICAL ELECTRONIQUE TECHNOLOGIE AVANCEE SECTEUR PUBLIC RESTRUCTURATION INDUSTRIELLE RAPPORT FUSION D'ENTREPRISE ACCORD PROJET ANNONCE COGEMA FRAMATOME ORIS SYROYA JEAN

Le rapprochement de l'électronique civile de Thomson SA et des activités industrielles du CEA se révèle complexe. L'Etat doit à la fois composer un actionnariat à la hauteur des ambitions du nouvel ensemble et décider des activités qui en relèveront. M. Jean Syrota, qui devrait être porté à la tête de CEA-Industrie dans les prochains jours avant de présider le futur pôle high-tech, en esquissera les contours dans un rapport remis au gouvernement à la mi-février.

Lire page 33 dans " le Monde de l'économie " l'article sur l'avenir de Thomson électroménager.

GAY PIERRE ANGEL MONTAGE FINANCIER Le gouvernement attend le rapport de M. Syrota pour la mi-février. Le délicat montage de Thomson-CEA-Industrie

" Tout pose problème ", dit M. Syrota qui, sollicité par le premier ministre, a estimé toutefois " que le montage avait des chances de fonctionner et de conduire à des activités raisonnablement prospères ". Conçu dans les cabinets ministériels, le groupe Thomson-CEA-Industrie n'existe, pour l'instant, que sur le papier. La Compagnie financière Edmond de Rothschild doit auditer toutes les sociétés concernées et les évaluer en fonction de leurs résultats 1991. Il faut aussi veiller aux droits des actionnaires minoritaires, et dans le cas particulier de Thomson-CSF, seule société cotée, décider ou non d'une procédure de maintien de cours.

Le montage financier devrait en effet se dérouler selon le schéma suivant : Thomson SA vend à l'Etat sa participation de 60 % dans le capital de Thomson-CSF. Le produit de cette cession permet alors à Thomson SA de désendetter sa principale filiale, Thomson Consumer Electronics (TCE), connue du grand public pour ses téléviseurs, son matériel hi-fi et ses magnétoscopes. Une fois assaini, Thomson SA est vendu par l'Etat à CEA-Industrie.

Cette jonglerie offre l'avantage d'être en théorie transparente pour le budget de l'Etat, qui achète de la main gauche et vend de la main droite. Mais elle pose un gros problème : avec 1,8 milliard de francs de liquidités, le groupe CEA-Industrie n'a pas la trésorerie nécessaire au rachat de Thomson SA désendetté. " Il n'en a pas les moyens, explique M. Syrota. Sauf à vendre tout ou partie de certaines de ses filiales. " Holding, CEA-Industrie contrôle notamment la Cogema, spécialisée dans le traitement de l'uranium, Oris, axée sur le diagnostic médical, et la société de services informatiques Cisi. Il détient aussi 36,2 % du fabricant de chaudières nucléaires Framatome. Des participations aisément négociables.

" Le nucléaire ne sera pas sacrifié "

" Attention, souligne toutefois M. Syrota. Avec moi comme responsable, le nucléaire ne sera pas sacrifié. Je ne pense pas que le gouvernement ait cette intention-là. " Le premier ministre, Mme Edith Cresson, s'est d'ailleurs défendu à plusieurs reprises de vouloir affaiblir une filière qui " conditionne l'indépendance énergétique du pays. "

Des deux grandes filiales affectées par la création de Thomson-CEA-Industrie, la Cogema est la plus attrayante. Présidée justement par M. Syrota, elle réalise 22 milliards de francs de chiffre d'affaires et a constitué d'énormes provisions financières pour le démantèlement futur de l'usine de retraitement de la Hague. Sa trésorerie atteint les 7 milliards de francs. " Il n'est question, assure M. Syrota, que de céder quelques pour cent du capital de la Cogema et nullement de sacrifier l'entreprise. " Le groupe allemand Veba serait sur les rangs et s'apprête à abandonner au français le contrôle de la société Urangesellschaft mb. H.

Framatome ensuite, l'autre fleuron de la filière française du nucléaire, pèse plus de 13 milliards de francs de chiffre d'affaires et dispose, lui aussi, de confortables liquidités. Mais modifier la géographie de son capital est autrement délicat, l'actuel résultant d'un compromis, passé après plusieurs mois de bataille, entre les pouvoirs publics et le puissant groupe privé Alcatel-Alsthom (ex-CGE). Aussi, les experts appelés à se pencher sur le dossier étudient-ils un simple reclassement de la participation de CEA-Industrie en faveur d'EDF. La formule aurait l'avantage de ne pas affaiblir le poids de l'actionnariat public, tout en obtenant d'EDF un coup de main indirect au montage financier de Thomson CEA-Industrie.

Définir le sort des autres filiales est tout aussi délicat. Conseiller spécial à Matignon, M. Abel Farnoux fait désormais du médical l'une des grandes priorités nationales. En visite au centre d'études de Saclay (Yvelines), le premier ministre, Mme Edith Cresson, a clairement fait part de ses souhaits : " Je compte beaucoup sur les futurs dirigeants de Thomson-CEA-Industrie pour développer intensément ces technologies de l'électronique médicale avec les mêmes convictions et énergie que celles qu'ils déploient dans le nucléaire civil et qu'ils déploieront aussi dans toute l'électronique civile. "

Une déclaration qui semblerait interdire par avance toute cession de la filiale Oris. En réalité, des formules plus subtiles peuvent être utilisées. La vente par CEA-Industrie d'une filiale à une autre permettrait de ne pas remettre en cause l'intégrité du groupe, tout en faisant remonter de l'argent frais à la maison mère sans ponctionner ouvertement les trésoreries...

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920204 DOC=BHL FAB=02031751 NUM=920204-2-023-03 REF=2-023-03 SEC=ECO TAI=86 AFRIQUE DU SUD INVESTISSEMENT ETRANGER COLLOQUE ECONOMIE MONDE RENCONTRE INTERNATIONALE DE KLERK FREDERIK MANDELA NELSON BARRE RAYMOND SCHWAB KLAUS

DAVOS de notre envoyé spécial

IZRAELEWICZ ERIK LE 2 FEVRIER 1992 A DAVOS Le Forum de l'économie mondiale de Davos. Le pacte sud-africain fissuré face aux investisseurs internationaux

Aider les pays longtemps en disgrâce à réintégrer la communauté économique internationale : la mission passionne le bon docteur Klaus Schwab, professeur de l'université de Genève et grand organisateur du Forum de l'économie mondiale de Davos. L'Afrique du Sud, en pleine évolution, ne pouvait manquer d'attirer son attention.

En réunissant, dimanche 2 février, autour d'une table ronde et devant près d'un millier de dirigeants d'entreprises, les principaux acteurs de la révolution sud-africaine, notamment le président du Parti national, M. Frederik W. De Klerk, et le leader de l'ANC (le Congrés national africain), M. Nelson Mandela, M. Schwab a réussi un joli coup. Mais alors que la négociation sur la nouvelle Constitution et la formation d'un gouvernement intérimaire piétine à Johannesburg, le pacte sud-africain est apparu à Davos quelque peu fissuré.

Pas d'hésitation pour M. De Klerk. " Joignez-vous à nous, faites nous confiance, investissez chez nous ", a-t-il lancé aux industriels participant au Forum, ajoutant : " nous avons besoin de crédit, d'investissement, pas de charité " et présentant son pays comme " la voie royale " vers les autres pays du continent noir... Les autres responsables sud-africains ont été moins enthousiastes.

" Au moment opportun "

Mais c'est surtout M. Mandela qui a nuancé l'appel de M. De Klerk. Partisan au niveau mondial d' " une offensive globale concertée en faveur du développement ", le leader de l'ANC reconnaît la nécessité d'un transfert massif de ressources du Nord vers le Sud. Il souhaite donc que les industriels étrangers viennent investir en Afrique du Sud, mais " au moment opportun ". Et celui-ci ne semble pas encore être atteint.

Recommandant à nouveau aux pays industrialisés de ne pas lever toutes leurs sanctions économiques, M. Mandela souhaite que le caractère irréversible du processus de démocratisation soit assuré. Ce n'est qu'une fois que le gouvernement intérimaire aura été installé _ dans les six mois, selon M. Mandela _ que ces sanctions devront être supprimées. Et que les investisseurs étrangers seront les bienvenus.

" Nous sommes prêts à jeter les bases d'un climat économique et social qui permette d'assurer la confiance des investisseurs ", a expliqué le leader noir. Pour l'ANC, l'Afrique du Sud devra se doter " d'une économie mixte où l'Etat aura le poids qu'il a en Allemagne, en France ou en Italie où le secteur public représente 9 %, 11 % et 15 % de l'économie ". " Nous sommes conscients que les nationalisations provoquent de grandes inquiétudes ", a précisé M. Mandela, pour qui le développement de son pays apparaît plus important que certains dogmes.

920204 DOC=BHL FAB=02031753 NUM=920204-2-023-05 REF=2-023-05 SEC=ECO TAI=40 BALANCE COMMERCIALE BALANCE DES PAIEMENTS JAPON 1991 INDICE ANNUEL L'ARTICLE EST ILLUSTRE DE DEUX HISTOGRAMMES INTITULES : BALANCE COMMERCIALE (DE 1987 A 1991) ET BALANCE DES PAIEMENTS COURANTS DU JAPON EN 1991 (DE 1981 A 1991) Excédent record des paiements courants du Japon en 1991

Après s'être nettement réduit en 1990, l'excédent de la balance des paiements courants du Japon a recommencé à beaucoup augmenter en 1991, doublant d'une année sur l'autre. Ce renversement de tendance s'explique surtout par la balance commerciale, qui est l'un des principaux postes de la balance des paiements courants. L'excédent des exportations sur les importations a considérablement progressé, passant d'une soixantaine à une centaine de milliards de dollars, les ventes à l'étranger augmentant de 9,2 % tandis que les achats diminuaient de 6,2 %. Les excédents commerciaux japonais ont beaucoup progressé vis-à-vis de l'Europe et de l'Asie du Sud-Est alors qu'ils diminuaient légèrement vis à vis des Etats-Unis. Autre renversement important : le Japon a été importateur net de capitaux à long terme en 1991 alors qu'il était régulièrement exportateur net (+36,6 milliards de dollars après 43,6 milliards en 1990), parce que les non-résidents _ souvent des institutions japonaises installées hors-frontières _ ont acheté beaucoup d'actions japonaises dont les cours avaient baissé. En se réduisant, les investissements directs japonais à l'étranger ont aussi contribué au renversement des flux de mouvements de capitaux.

920204 DOC=BHL FAB=02031770 NUM=920204-2-023-01 REF=2-023-01 SEC=ECO TAI=75 FINANCES REGIONALES APPRENTISSAGE COLLOQUE FINANCEMENT LE NEOUANNIC GUY DECOMPS BERNARD LEBAUBE ALAIN TABLE RONDE DES 3/4 FEVRIER 1992 ET OBJECTIFS BILLET.. Les rendez-vous manqués de l'apprentissage

Réclamée de longue date, promise par Mme Edith Cresson, la table ronde sur l'apprentissage et " les autres formes d'alternance ", les 3 et 4 février à Paris, peut-elle être le grand événement attendu ? Certainement pas, malgré le nombre impressionnant de participants. Par prudence, on parle d'une " concertation officielle " qui ne serait pas une instance de décision et, de toute façon, les annonces éventuelles ne sont prévues que pour le conseil des ministres du 26 février.

De rendez-vous manqué en déclaration intempestive, le dossier donne l'impression de s'enliser, tant les intérêts sont parfois divergents. La signature d'un texte sur l'apprentissage par le patronat et les syndicats, le 8 janvier, n'apportait pas le souffle espéré. Ayant une compétence en ce domaine, les régions restent méfiantes, au moins pour certaines d'entre elles. Si les plus lucides sont décidées à avancer (Bretagne, Ile-de-France, Poitou-Charentes, etc.), d'autres se recroquevillent à l'exemple du Languedoc-Roussillon, dont le président, Jacques Blanc, réclame le " transfert total des ressources et des compétences ". Quant à l'Education nationale, elle laisse voir son inquiétude, que résume à elle seule la déclaration de M. Guy Le Néouannic, secrétaire général de la FEN, selon laquelle l'apprentissage est " la plus mauvaise des solutions ".

Ambitieux, puisqu'il supposerait que l'on passe de 230 000 apprentis, actuellement, à 400 000, l'objectif apparaît à certains comme irréaliste. Et il semble bien que, du côté patronal, ceux qui s'en faisaient les ardents défenseurs aient mis une sourdine à leurs prétentions, pour cause de ralentissement économique. C'est que, financièrement, la situation est inextricable. Selon M. Bernard Decomps, l'apprentissage aurait besoin de 20 milliards de francs à une échéance de cinq ans, alors que ses ressources s'élèvent à 6 milliards, dont 1,7 milliard, seulement, provient des 5,15 milliards collectés par la taxe d'apprentissage. Sans compter avec la formation en alternance sous statut scolaire, qui concerne 100 000 jeunes, et qui représente un coût pour les entreprises...

En affichant que les problèmes de financement devront être traités au niveau des régions, où devraient se développer les accords contractuels avec les branches professionnelles et les partenaires sociaux, les pouvoirs publics ont, sur ce point, choisi de se défausser.

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920204 DOC=BHL FAB=02032130 NUM=920204-2-023-06 REF=2-023-06 SEC=ECO TAI=24 PRODUCTION INDUSTRIELLE CONJONCTURE ECONOMIQUE PATRONAT JANVIER 1992 INSEE ENQUETE DE CONJONCTURE POUR JANVIER 1992 INDICATEURS. FRANCE. Les chefs d'entreprise jugent le climat général moins défavorable.

_ Interrogés en janvier par l'INSEE, les chefs d'entreprise ont jugé moins défavorables les perspectives générales de production de l'industrie française. Après s'être améliorées, celles-ci s'étaient très nettement assombries en octobre. Les perspectives personnelles des industriels, qui reflètent davantage des productions réelles, restent stables à un niveau correspondant à une stagnation de la production. Réponses influencées par l'industrie automobile où l'on note une diminution de la demande allemande, après des mois de très fortes exportations. Les stocks sont toujours jugés un peu trop importants et les carnets de commandes insuffisamment garnis.t

920204 DOC=BHL FAB=02033130 NUM=920204-2-023-07 REF=2-023-07 SEC=ECO TAI=10 RESERVE MONETAIRE DECEMBRE 1991 CHIFFRE INDICATEURS. FRANCE. Réserves de change : _ 31,6 milliards de francs en décembre.

_ A la fin du mois de décembre, les avoirs officiels de change s'élevaient à 326,6 milliards de francs au lieu de 358,2 milliards de francs à la fin de novembre, soit une diminution de 31,6 milliards de francs.

920204 DOC=MHB FAB=02011770 NUM=920204-2-025-01 REF=2-025-01 SEC=ECO TAI=138 GEN PRESSE QUOTIDIENNE INDE MEDIA THE PIONEER MEHTA VINOD

Cent vingt-sept ans après sa naissance, The Pioneer, célèbre quotidien de l'Empire britannique des Indes se réincarne sous la forme de l'un des médias les plus modernes de la presse indienne.

NEW-DELHI &dia; de notre correspondant

PHILIP BRUNO A REPARU LE 14 DECEMBRE 1991 Réincarnation du journal de Kipling. Le " Pioneer " secoue la presse indienne

The Pioneer, c'est tout un symbole : entre 1888 et 1890, le rédacteur en chef adjoint s'appellait Rudyard Kipling et, vers la fin du dix-neuvième siècle, le journal publiait régulièrement les dépêches d'un grand reporter nommé Winston Churchill... Depuis l'indépendance de l'Inde, en 1947, The Pioneer avait considérablement perdu de son aura.

A la fin de l'année dernière, un magnat de l'industrie, M. L. M. Thapar, décidait de racheter le Pioneer et d'en faire un journal national. Le 14 décembre, sa première édition a paru dans la capitale et l'événement a fait date. La raison en est simple : aussi bien sur la forme que sur le fond, le quotidien tranche crûment sur ses concurrents.

" La presse indienne n'est plus adaptée à ce monde en pleine mutation ; au Pioneer, nous voulons répondre aux défis posés par l'évolution de la société ", affirme sans complexe le rédacteur en chef Vinod Mehta dans son bureau surchauffé de Zafar Marg, le " Fleet Street " de New-Delhi.

A quarante-quatre ans, Mehta est devenu l'un des symboles d'une nouvelle génération de journalistes indiens, conscients que seuls l'indépendance politique et le souci d'investigation conduiront la presse de leur pays sur les chemins d'une nécessaire " modernité médiatique ". L'homme n'en est d'ailleurs pas à son coup d'essai puisqu'il a déjà lancé _ et avec succès _ trois journaux et un magazine à Bombay... " Nous avons fait une étude de marché parmi le lectorat de la classe moyenne et supérieure, notre clientèle potentielle, explique Mehta. On s'est aperçu que les lecteurs désiraient plus d'informations internationales, moins de politique politicienne et plus de " news " concernant les problèmes liés à la société, à l'environnement ou aux découvertes scientifiques. "

Certes les moyens du Pioneer sont relativement limités par rapport à ceux de ses plus gros concurrents. Mais le journal est entièrement informatisé, les textes sont saisis directement sur ordinateurs et l'équipe de soixante-douze journalistes, hypermotivée, n'a quasiment pas dépassé la quarantaine !

" En finir avec cette culture de lèche-bottes "

" Il faut apprendre à être sarcastique et irrévérencieux ; en Inde, nous devons en finir avec cette culture de léches-bottes des pouvoirs en place ", martèle Vinod Mehta, conscient que son nom n'est pas des plus en cour dans les rédactions concurrentes...

Dès le premier numéro, le ton a d'ailleurs été donné : pendant la visite du premier ministre chinois à New-Delhi, alors que la presse tout entière titrait sur l'événement, le Pioneer consacrait une bonne partie de sa " une " à la brutale répression policière de réfugiés tibétains manifestant contre le régime de Pékin. " C'était un pur scandale, nous avons donc décidé d'attaquer le gouvernement, et tant pis si notre attitude manquait un peu de patriotisme à l'heure où l'Inde essaie de se réconcilier avec la Chine ", sourit Mehta.

Les journalistes indiens ont beau s'enorgueillir _ souvent avec raison _ de la qualité de la presse de la " plus grande démocratie du monde ", les rapports entre médias et pouvoirs restent encore éminemment incestueux. " Les journaux n'osent pas jouer le rôle d'opposition politique qui devrait être le leur ", tempête Vinod Mehta.

Reste à savoir si le propriétaire du Pioneer tiendra son engagement de " non-ingérence " dans la " ligne " résolument " apolitique et impartiale " de son propre journal. Il paraît que, pour M. Thapar, investir l'équivalent de 5 millions de francs dans un quotidien est plus une affaire de prestige qu'autre chose. Il est même prêt à perdre beaucoup plus d'argent pour que sa " danseuse " devienne le premier quotidien de la capitale...

Vinod Mehta ne se fait pourtant pas trop d'illusions : " Quand j'ai lancé l'Indian Post à Bombay, j'ai fini par démissionner car les pressions des propriétaires étaient trop fortes ; quand j'ai été nommé rédacteur en chef du Business and Political Observer, le groupe industriel auquel appartient le quotidien a rapidement essayé d'utiliser les colonnes du journal comme organe de propagande contre le gouvernement de l'époque ; j'ai dû partir. Etre rédacteur en chef, ici, c'est toujours un peu jouer à la roulette russe... "

920204 DOC=MHB FAB=02011771 NUM=920204-2-025-02 REF=2-025-02 SEC=ECO TAI=31 PALMARES PRIX HONORIFIQUE 1992 PRESSE JOURNALISTE LISTE ECHANGES TRACTION 2000 Echanges et Traction 2000. lauréats du Grand prix 1992 du journal d'entreprise.

_ L'Union des journaux et journalistes d'entreprise de France (UJJEF) a décerné jeudi 30 janvier ses grands prix à Echanges, mensuel interne du ministère de l'économie, des finances et du budget, et à Traction 2000, mensuel interne des automobiles Citroën. Le trimestriel interne d'Essilor, Regards, reçoit une nomination. Le prix des collectivités locales a été décerné à Contacts (journal de la mairie d'Aytré), le prix de la lettre d'information à Trajectoires (CAP SESA), le prix du journal " zéro papier " au journal téléphoné de la BNP, " 90 18 ", tandis que le prix de la communication des grandes entreprises récompense la politique de communication de l'Assistance publique-Hôpitaux de Paris et le prix du meilleur article M. Alain Etchegoyen. Le jury du prix UJJEF 1992 était composé de dix-sept chefs d'entreprises, journalistes et éditeurs, et présidé par Claude Sérillon (Antenne 2).

920204 DOC=BHL FAB=02030510 NUM=920204-2-024-04 REF=2-024-04 SEC=ECO TAI=62 ALLEMAGNE INDUSTRIE METALLURGIQUE ACCORD SALAIRE DATE IG METALL

Une négociation de dernière heure, qui s'est déroulée dans la nuit du dimanche 2 au lundi 3 février au cours d'une réunion restreinte, a jeté les bases d'un compromis permettant d'éviter une grève dans la sidérurgie allemande.

BERLIN de notre correspondant

BRESSON HENRI DE LES 2/3 FEVRIER 1992 Un compromis salarial étant intervenu. La grève devrait être évitée dans la sidérurgie allemande

Les détails de la négociation ne devaient être rendus publics qu'à l'issue de la réunion de la commission de négociation qui s'est réunie lundi 3 février à Mulheim dans la Ruhr. Selon les premières informations de source patronale, l'accord prévoyait une augmentation de salaire de 5,9 % ainsi qu'une prime de 175 deutschemarks. Le patronat, qui s'était apparemment fixé la barre de 6 % comme maximum à ne pas dépasser, aurait ainsi obtenu gain de cause. Ce résultat compenserait les gains de productivité et l'inflation serait relativement neutre.

Les négociateurs d'IG Metall auraient obtenu la garantie d'un relèvement du salaire horaire de 16 pfennigs au 1 septembre et d'autre part la promesse, à partir du 1 novembre pour le début de la prochaine convention collective, d'un réalignement des salaires de la sidérurgie sur les autres secteurs de la métallurgie. Les sidérurgistes, dont la dernière convention collective arrivait à échéance en octobre dernier, n'avaient pas bénéficié des accords avantageux passés au début de l'année dans ces autres secteurs.

Ce rattrapage était pour les syndicalistes de la sidérurgie une question de principe. Le résultat de la dernière négociation de la nuit, connu seulement dans ses grandes lignes à la base, semblait néanmoins être considéré comme acceptable. Après le vote de la grève la semaine dernière à une forte majorité dans les acieries de Rhénanie du Nord-Westphalie, Basse-Saxe et de Brême, les dirigeants du patronat de la métallurgie avaient demandé une reprise des négociations. Les modalités d'une grève devaient être décidées mardi au cours d'une réunion des dirigeants d'IG Metall.

920204 DOC=BHL FAB=02031133 NUM=920204-2-028-02 REF=2-028-02 SEC=ECO TAI=153 PHILDAR DU PONT DE NEMOURS SAT MERLIN GERIN TOTAL DEVANLAY COUP DE COEUR ASSURANCES GENERALES DE FRANCE METROPOLE SA TEA FRANCE CHIFFRES ET MOUVEMENTS C H I F F R E S E T M O U V E M E N T S

SOCIAL Phildar : fermeture d'une usine à Roubaix. _ Le groupe Phildar, numéro un mondial du fil à tricoter, a confirmé, lors d'une réunion du comité d'établissement le 29 janvier, son intention de fermer l'usine des Laines de l'Entrepont installée à Roubaix (le Monde du 19-20 janvier). Cette fermeture, qui devrait entraîner la suppression de 252 emplois, se justifie, selon la direction, par l'effondrement du marché du fil à tricoter (_ 57 % en quatre ans) et la surcapacité de la production européenne.

RÉSULTATS

Du Pont de Nemours : premier déficit depuis 1932. _ Premier chimiste des Etats-Unis et numéro cinq au classement mondial, le groupe Du Pont de Nemours annonce, pour le quatrième trimestre de 1991, un déficit de 240 millions de dollars. Jamais, depuis 1932, la firme de Wilmington, dans le Delaware, n'avait vu ses comptes, même intermédiaires, plonger dans le rouge. Pour pallier les effets d'une mauvaise conjoncture et d'une baisse des prix dans la chimie, le groupe a dû trancher dans le vif, c'est-à-dire restructurer. Comble de malchance, est intervenu entre-temps le coût imprévu du rappel d'un produit fongicide. Au total, Du Pont a dû constituer une provision de 469,5 millions de dollars, entièrement imputable sur les résultats du quatrième trimestre. Conséquence : pour la première fois depuis dix ans, le chiffre d'affaires de l'exercice 1991 a baissé de 3,4 % pour retomber à 38,7 milliards de dollars. Surtout, le bénéfice net affleure 1,4 milliard de dollars, plongeant ainsi de 39,3 % d'une année sur l'autre. A l'exception du charbon, toutes les activités du groupe ont vu fondre leurs résultats d'exploitation.

SAT : hausse de 5,5 % du chiffre d'affaires consolidé. _ Le groupe de la Société anonyme de télécommunications a réalisé un chiffre d'affaires consolidé de 6,31 milliards de francs en 1991 contre 5,98 milliards en 1990, soit une hausse de 5,5 %.

Merlin Gerin : augmentation de 13,4 % du chiffre d'affaires. _ Merlin Gerin, filiale du groupe Schneider, a vu son chiffre d'affaires progresser de 13,4 % en 1991. Il a atteint 20,59 milliards de francs contre 18,15 milliards de francs en 1990.

ACCORDS

Total va fabriquer au Qatar des additifs pour essence. _ Qatar General Petroleum Corporation (QGPC), Total et International Octane Ltd (IOL) ont signé, le 29 janvier, un accord pour la construction d'une usine de fabrication de méthanol et de MTBE (Méthyl-tertio-butyl-ether), un additif pour essence. Total et IOL seront partenaires, avec 25 % chacun, de QGPC, qui détient 50 % des parts de la nouvelle société appelée QAFAC. Le coût total devrait avoisiner les 600 millions de dollars (3,3 milliards de francs). Les installations devraient produire, à la mi-1994, environ 475 000 tonnes par an de méthanol et 500 000 tonnes de MTBE pour l'exportation.

CAPITAL

Devanlay porte de 59,90 % à 80 % sa participation dans la société Coup de coeur. _ Le groupe textile Devanlay a annoncé, mercredi 29 janvier, avoir porté sa participation dans le capital de la société Coup de coeur (sous-vêtements, habillement) de 50,90 % à 80 % en rachetant les titres détenus par l'un des cofondateurs de la société, M. Jacques Loyer. Coup de coeur était passé sous le contrôle majoritaire du groupe présidé par M. Léon Cligman en 1990, les 40 % restants du capital se partageant alors entre les deux cofondateurs de la société, M de Riberal et M. Loyer, propriétaires chacun de 20 % des actions. Devanlay a réalisé en 1990 un chiffre d'affaires de 2 milliards de francs, dont 38 % à l'exportation. En 1991, l'activité du groupe textile devrait accuser un recul d'environ 7 %, selon les estimations.

HOLDING

AGF : regroupement des participations industrielles dans Métropole SA. _ Les AGF vont regrouper les participations qu'elles détiennent dans plusieurs importantes sociétés industrielles dans leur filiale, Métropole SA, qui deviendra ainsi l'un des premiers holdings industriels français avec 6,7 milliards de francs d'actifs. La société Métropole SA, inscrite au hors-cote, va soumettre à ses actionnaires un traité d'apport par la Société centrale AGF et AGF Vie, des participations du groupe dans Pechiney et Rhône-Poulenc. A l'issue de cette opération, Métropole SA détiendra les principales participations industrielles du groupe AGF avec notamment 8,6 % de Rhône-Poulenc, 8,7 % de Pechiney, 24 % d'Albatros, un des holdings de contrôle du groupe Bolloré, 11 % de SPEP, le holding de contrôle du groupe Schneider.

CRISES

TEA-France : sursis de trois mois. _ La compagnie aérienne charter TEA-France, mise en liquidation judiciaire lundi 20 janvier, a obtenu, le 30 janvier, un sursis de trois mois du tribunal de commerce de Corbeil (Essonne), ont annoncé les représentants du personnel. Le tribunal, " réuni en session extraordinaire ", a pris " cette décision suite à la communication de nouvelles pièces au dossier ", ont indiqué des membres du personnel, qui précisent que l'exploitation de TEA-France reprendra à très court terme.

920204 DOC=BHL FAB=02031310 NUM=920204-2-028-01 REF=2-028-01 SEC=ECO TAI=66 JAPON PRIX TELEVISION A HAUTE DEFINITION TELEVISEUR JEUX OLYMPIQUES D'HIVER 1992 SHARP MONNOT CAROLINE Avant l'ouverture des Jeux olympiques d'hiver. Sharp casse les prix de la télévision haute définition

La guerre des prix est déclarée dans le domaine des téléviseurs à haute définition. La firme japonaise Sharp a annoncé, vendredi 31 janvier, la commercialisation d'ici quelques mois d'un récepteur, à un prix relativement bas, qui pourrait en faire à terme un produit de grande consommation. Ce nouveau poste, dont la sortie est prévue au Japon pour le 10 avril, coûtera 1 million de yens (environ 43 000 F), soit environ le quart du prix des téléviseurs du même type proposés actuellement par la concurrence. Les dirigeants du groupe d'électronique espèrent ainsi provoquer un véritable démarrage des ventes.

Sur le marché japonais, où ces postes sont déjà disponibles, l'acquisition de téléviseurs haute définition demeure le privilège des seuls " happy few " et passionnés de nouveautés technologiques. Selon un sondage commandé par la firme nippone, seuls 0,7 % des consommateurs japonais seraient prêts à investir dans l'achat d'un récepteur haute définition valant 2 millions de yens (près de 90 000 F) ; cette proportion passerait à 15 % si le prix est divisé par deux.

Le groupe japonais affirme qu'il ne vendra pas son appareil à perte. La modicité relative du prix s'explique, selon les dirigeants, par la mise au point d'un tout nouveau décodeur de signaux haute définition et par la conception d'un tube cathodique de performances moindres et d'un coût peu élevé. La date choisie pour annoncer la mise sur le marché d'un tel produit n'est pas innocente. Elle intervient quelques jours à peine avant l'ouverture des Jeux olympiques d'hiver d'Albertville et à six mois des Jeux d'été de Barcelone, grandes messes télévisuelles et laboratoires pour les images haute définition.

Certains analystes restent toutefois sceptiques sur l'offensive de Sharp. A 1 million de yens, l'effet est modeste, estiment-ils : 500 000 yens représenteraient un levier psychologique beaucoup plus important. A ce prix, un appareil TVHD deviendrait compétitif avec les téléviseurs à écran panoramique traditionnels dont la diffusion progresse rapidement.

920204 DOC=BHL FAB=05DE1004 NUM=920204-2-043-02 REF=2-043-02 SEC=MDE TAI=163 SCIENCE ECONOMIQUE LISTE REVUE SIMON HERBERT LE MOIGNE JEAN LOUIS GIORDANO YVONNE OPINIONSA TRAVERS LES REVUES

(1) Jean-Louis Le Moigne, " Intelligence artificielle et raisonnement économique ", Mondes en développement, 1990 n 72 (avenue des Naïades 11, B-1070 Bruxelles, Belgique). (2) Yvonne Giordano, " Décision et organisations : quelles rationalités ? ", Economies et sociétés, 1991 n 4, série SG n 17 (11, rue Pierre-et-Marie-Curie, 75005 Paris).(3) Voir, sur la rationalité et l'irrationalité des décisions, Claude Riveline, " Un point de vue d'ingénieur sur la gestion des organisations ", Annales des mines _ Gérer et comprendre, décembre 1991 (22, rue Monge, 75005 Paris). (4) Voir notre chronique " Un nouvel " isme " ? ". Le Monde, 30 mai 1989.

BEAUD MICHEL OPINIONS. A TRAVERS LES REVUES. Entre deux rationalités

HERBERT SIMON, à qui l'on demandait il y a cinq ans s'il rejetait les fondements de la micro-économie telle qu'elle est enseignée aujourd'hui, déclarait : " Oui, je les rejette. Je pense que les manuels sont un scandale. Je pense que soumettre des esprits jeunes et impressionnables à cet exercice scolastique est un scandale (...). Je ne connais aucune science qui ait la prétention de parler de phénomènes du monde réel, et se livre à des exposés en aussi flagrante contradiction avec les faits " (cité par Henri Bartoli, L'économie multidimensionnelle, Economica 1991).

Au cours de sa carrière, Herbert Simon a été professeur de science politique, d'administration, de gestion, de science informatique et de psychologie ; comme informaticien et spécialiste d'intelligence artificielle, il a reçu la médaille Türing ; comme psychologue, il a été lauréat de l'Association américaine de psychologie ; et, comme économiste, il est pleinement reconnu par la profession, surtout depuis qu'il a, en 1978, reçu le prix de sciences économiques à la mémoire d'Alfred Nobel.

CONSÉCRATION Comme disait le dessinateur Reiser, " on vit une époque formidable " : on peut à la fois atteindre à la consécration suprême propre à une discipline et dire pis que pendre du coeur de cette discipline, sans que ceux qui y travaillent en soient le moins du monde émus.

De fait, les idées de Herbert Simon cheminent. Traditionnellement, la science économique se réfère à la " rationalité substantielle " : rationalité à la fois réductrice (c'est celle d'un agent réduit à une dimension : il se borne à maximiser des avantages et à minimiser des coûts) et générale (applicable à toute situation, à n'importe quelle décision). Herbert Simon lui oppose la " rationalité procédurale " ou " limitée " : celle d'un acteur qui exerce sa capacité de choix, en situation, en tenant compte d'une pluralité de contraintes, de critères, d'avantages et d'inconvénients. Deux articles récents soulignent l'importance de l'analyse en terme de rationalité procédurale.

Jean-Louis Le Moigne (université Aix-Marseille-III) le rappelle : selon Herbert Simon, " décider, pour une entreprise, une municipalité ou un gouvernement, ce n'est pas d'abord calculer la solution optimale d'un problème, quoi qu'en disent les théories économiques ; décider, prendre des décisions (...), c'est délibérer et donc exercer l'intelligence du système de décision " ; la rationalité à prendre en considération n'est donc pas la " rationalité substantielle ", fondatrice de l'optimum de la science économique, mais c'est la " rationalité procédurale ", indissociable du processus même au cours duquel s'élabore la décision ; et la conviction de Jean-Louis Le Moigne est claire : l'intelligence artificielle, parce qu'elle va être mieux en mesure de traiter cette rationalité procédurale, va être capable de modifier " les conditions du raisonnement économique " et donc de contribuer au " renouvellement de l'Economique " (1).

CONSTRUCTIVISTE Cependant, selon Yvonne Giordano (université de Nice), on assiste à une tentative pour étendre l'application de la rationalité substantielle à l'étude des organisations : en effet, la nouvelle " économie des contrats " tend à réduire " tout ce qui est institutionnel ou organisationnel " à des contrats entre individus, s'apparentant aux relations entre acheteurs et vendeurs sur les marchés de la théorie néoclassique ; " l'organisation, simple collection de contrats, perd alors toute identité ; elle disparaît en tant qu'entité collective, réduite à de l'interindividuel " et peut, dès lors, être interprétée en terme de rationalité substantielle.

Yvonne Giordano plaide pour ce qu'elle nomme " un programme constructiviste de l'organisation " : une démarche qui parte de l'organisation comme catégorie constituante et qui, rejetant la rationalité substantielle, développe des analyses prenant en compte la rationalité procédurale. Elle prévoit qu'il faudra, dès lors, " penser le marché à partir de l'organisation plutôt que l'organisation à partir du marché " (2). Cette analyse rejoint d'ailleurs celle de Jean-Louis Le Moigne : pour lui, avec l'intelligence artificielle, " le comportement du marché devient intelligible par son analogie avec une organisation complexe, en permanente équilibration. Production et traitement d'informations [... sont] à la fois organisés dans ce marché et l'organisent ".

Herbert Simon a ouvert une brèche. Des chercheurs de divers horizons _ gestionnaires (3), économistes, notamment conventionnalistes (4), spécialistes des organisations, pionniers de l'intelligence artificielle _ travaillent à l'élargir.

920204 DOC=BHL FAB=06DE1005 NUM=920204-2-044-04 REF=2-044-04 SEC=MDE TAI=116 SPORT D'HIVER CONJONCTURE ECONOMIQUE CHIFFRE 1991 CONJONCTURESECTEUR FRANCILLON CLAUDE CONJONCTURE. SECTEUR. Les sports d'hiver. Un retour inachevé

LES Européens retournent cet hiver sur les pistes de ski. Les stations autrichiennes, françaises et suisses, moins fréquentées au cours des trois dernières saisons de la décennie 1980 _ la neige n'ayant pas été au rendez-vous, _ ont enregistré, à Noël, des taux records de fréquentation.

Les sociétés de remontées mécaniques ont constaté une envolée de leur chiffre d'affaires. Ainsi, dans les Alpes françaises, où le recul de la vogue du ski avait fait des ravages, la station de l'Alpe-d'Huez (Isère) a connu une progression de ses recettes de 15 %.

Les hôteliers et les loueurs de meublés affichent cependant une certaine prudence. La hausse de la fréquentation au début de la saison ne traduit pas forcément un retour en masse des skieurs à la montagne. " Les Français ont peut-être anticipé leurs vacances aux sports d'hiver par crainte d'éventuels embouteillages et d'une forte affluence pendant les deux semaines olympiques ", avance Jacques Jond, président de la Fédération de l'industrie hôtelière touristique.

Il redoute que les 350 000 lits de la Savoie " olympique " ne soient que partiellement occupés pendant la durée des Jeux et même au-delà : fin janvier encore, des places étaient disponibles pour le mois de février dans les hôtels des stations de la Maurienne et de la Tarentaise. Une partie des Parisiens, notamment, semble manquer à l'appel. Or ce mois apporte à lui seul 40 % du chiffre d'affaires de la saison.

Le même phénomène paraît se reproduire ailleurs, dans les grandes stations de Haute-Savoie, du Dauphiné ou des Alpes du Sud, comme si les touristes ne faisaient pas de distinction entre les sites. Seuls les grands organismes, comme Maeva (dont les résidences sont utilisées pour les Jeux olympiques), ont pu redistribuer leur clientèle. En revanche, les stations de ski pyrénéennes, qui ont connu, elles aussi, une période de Noël excellente, profiteront peut-être en partie de ces désertions : des familiers des Alpes sont venus cette année s'informer sur la région.

Le Service d'études et d'aménagement touristique de la montagne (SEATM) confirme le sentiment des professionnels. Observant le retour des Français dans les villages d'altitude, il constate cependant que " la fréquentation n'a pas encore atteint les sommets de 1984-1985 ". A cette époque, un Français sur dix effectuait un séjour de plus de quatre jours aux sports d'hiver. Le taux des départs a, depuis lors, fortement chuté. Il a atteint son plancher au cours de l'hiver 1989-1990 avec 7,1 %, puis il s'est relevé à 8,4 % avec le retour de la neige la saison dernière.

Compte tenu de l'" effet Jeux olympiques ", le SEATM table sur un taux légèrement supérieur en 1991. " Le marché des sports d'hiver n'est pas en chute libre, comme on l'a trop souvent entendu dire ces dernières années. Mais les taux de croissance que nous avons connus il y a dix ans sont finis. Nous sommes en présence désormais d'un marché stable ", estime le directeur du SEATM, Jean-Pierre Vezinet.

Principal indicateur de cette situation, le marché de l'immobilier en montagne, naguère prospère, traverse l'une des plus graves crises de son histoire. Ainsi la station des Arcs (Savoie), longtemps championne de la construction en altitude, n'a réalisé cette année aucun studio ou appartement, alors qu'elle en avait commercialisé 450 en 1987. Seuls se négocient actuellement, notamment à Courchevel, Megève ou Méribel (Savoie) quelques programmes " haut de gamme " (entre 30 000 et 50 000 francs le mètre carré). Mais ce " micro-marché " n'est pas représentatif de l'état actuel de l'immobilier en montagne. Pour Jean-Pierre Vezinet, " celui-ci ne repartira que d'une façon très sélective dans les meilleurs sites. L'ère de la croissance est finie ".

920204 DOC=BHL FAB=06DE1006 NUM=920204-2-044-03 REF=2-044-03 SEC=MDE TAI=58 POPULATION CROISSANCE ECONOMIQUE INDUSTRIE SALAIRE PRIX PRODUCTION INDUSTRIELLE GRANDE BRETAGNE CONJONCTURE ECONOMIQUE CHIFFRE 1991 CONJONCTUREPAYS RICHES VERONIQUE LA CARTE DU ROYAUME UNI AVEC CHIFFRES DE LA POPULATION ET LE PNB.LE GRAPHIQUE EST INTITULE : PRODUCTION,SALAIRES MANUFACTURIERS ET PRIX AU ROYAUME UNI DE 1989 A 1991; HISTOGRAMME POUR LA PRODUCTION MANUFACTURIERE CONJONCTURE. PAYS. Le Royaume-Uni. Déséquilibres

LE Royaume-Uni a été l'un des premiers à entrer en récession, il sera probablement le dernier à en sortir. Le traitement de choc infligé par quatre trimestres de baisse de l'activité a-t-il au moins porté ses fruits ? Rien n'est moins sûr. Le tissu industriel s'est un peu plus désagrégé et l'inflation est encore vive. La reprise à venir pourrait donc faire ressurgir des déséquilibres insoutenables.

A la mi-1991 la récession se chiffrait par des pertes considérables. Le produit intérieur brut avait chuté de 3,6 % en un an, les dépenses réelles de consommation de 3,2 % et les investissements productifs de 16 %. La récession a permis une réduction de plus de moitié du déficit commercial, qui reste lourd : 10 milliards de livres par an (100 milliards de francs). Le nombre de chômeurs s'est accru d'un million en dix-huit mois, sans grand effet sur les salaires, qui progressent encore de 7,7 % par an. L'inflation était de 7,8 % en décembre, trois points de plus que la moyenne européenne.

Bien que ces résultats ne constituent pas une entrave à la reprise, ils compromettent les perspectives à moyen terme. Les dégraissages d'effectifs ont permis une amélioration de la productivité annonciatrice du redémarrage de l'activité. La production manufacturière est quasiment revenue à ses niveaux de 1979, mais, dans un contexte de reprise, l'insuffisance patente des capacités productives et les hausses de salaires amplifieraient les risques de dérapage des prix et d'augmentation du déficit commercial.

La surchauffe, l'inflation et les déficits extérieurs, dus à des déficiences structurelles majeures, n'ont pas empêché le Royaume-Uni de connaître, au cours de la décennie 80, une croissance plus forte que ses partenaires. Mais le prochain cycle d'expansion pourrait cette fois s'en trouver écourté.

920204 DOC=BHL FAB=06DE1008 NUM=920204-2-044-01 REF=2-044-01 SEC=MDE TAI=56 ALLEMAGNE GRANDE BRETAGNE ITALIE ETATS UNIS JAPON PRODUCTION INDUSTRIELLE INDICE ANNUEL 1991 PRODUCTION INDUSTRIELLE INDICE ANNUEL 1991 CHIFFRE SUR 12 MOIS POUR CHACUN DES SIX PAYS ILLUSTRE D'UN HISTOGRAMME (DE JUIN A NOVEMBRE 1991) CONJONCTURE. INDICATEUR. La production industrielle. Triste uniformité

L'INCERTITUDE domine, les productions stagnent. Les pertes enregistrées à la veille de la guerre du Golfe ont partout été recupérées dès janvier-février 1991, mais n'ont nulle part laissé place à un redressement durable.

Dans les pays anglo-saxons, où les points bas de l'activité ont été atteints au printemps dernier, la reprise à peine perceptible en juin et juillet ne s'est pas poursuivie. Aux Etats-Unis la production baisse en novembre et décembre et n'a toujours pas renoué avec ses niveaux de l'année passée. Au Royaume-Uni les aléas pétroliers chahutent l'indice d'ensemble ; hors secteur énergétique, l'activité a cessé de se contracter depuis l'automne mais ne progresse pas, restant inférieure de 3 % à celle de novembre 1990. Ailleurs les productions sont encore légèrement supérieures à celles d'un an auparavant, mais plusieurs mois de quasi-stagnation finissent par imprégner les résultats annuels. En Allemagne les modifications fiscales ont dopé l'activité en juin-juillet. La production est retombée ensuite à son niveau antérieur ; en novembre, l'amélioration de 1,3 % demande à être confirmée pour donner un sens aux évolutions récentes.

En France, contrairement aux autres pays, ni rebond ni contraction n'ont été observés durant l'été ; en revanche la production, restée rigoureusement plate depuis avril, se démarque de l'évolution moyenne en novembre, baissant de 0,6 %.

Le Japon s'aligne : alors que sa conjoncture paraissait encore récemment meilleure que celle de ses partenaires occidentaux, son activité industrielle stagne depuis la fin de l'été. L'évolution italienne rompt avec la monotonie internationale : après une forte détérioration, l'amélioration de la production se confirme au cours des mois récents.

920204 DOC=BHL FAB=06DE1009 NUM=920204-2-044-02 REF=2-044-02 SEC=MDE TAI=176 EUROPE OCCIDENTALE CONJONCTURE ECONOMIQUE CONJONCTUREREGION

Economiste, CEPME.

RICHES VERONIQUE CONJONCTURE. RÉGION. L'Europe occidentale. La reprise possible

DEUX saisons de décalage... c'est le délai moyen de transmission des retournements conjoncturels d'un côté à l'autre de l'Atlantique, tel qu'il ressort de l'analyse du passé. Un rebond intervenant avant le printemps aux Etats-Unis n'atteindrait l'Europe qu'à l'automne 1992.

Perspective peu réjouissante : selon les dernières prévisions de l'OCDE, la croissance communautaire n'excèderait pas 2 % cette année, après 1 % à 1,5 % en 1991. L'Europe manque-t-elle à ce point de carburant pour sa croissance ? Aucune raison ne justifie qu'elle s'inflige une cure d'assainissement aussi sévère que celle que traversent les Etats-Unis. Les effets d'engorgement à l'origine du retournement conjoncturel sont pour partie résorbés. La demande européenne peut donc se ressaisir. Un seul ingrédient semble manquer aujourd'hui à ce rebond : le coup de pouce des politiques monétaires ou, au moins, l'assurance qu'un nouveau tour de vis n'aura pas lieu.

En Europe, l'endettement privé n'a pas été mieux maîtrisé qu'aux Etats-Unis dans les années 80, mais une reprise plus tardive et un meilleur contrôle des déficits publics ont permis d'éviter l'indigestion. A l'exception du Royaume-Uni, où ce processus a pris plus de temps, une contraction modérée des dépenses d'investissement et de consommation a donc suffi à alléger les contraintes d'endettement. Malgré le tassement des revenus disponibles des ménages, les taux d'épargne se sont stabilisés, voire redressés, pour la deuxième année consécutive ; dans un contexte de rigueur budgétaire, la capacité de financement des pays européens s'est le plus souvent améliorée, comme le retrace la réduction significative des déficits extérieurs courants.

En Allemagne, toutefois, l'unification a eu les effets inverses : le taux d'épargne des ménages s'est contracté de plus d'un point, les investissements productifs et immobiliers se sont envolés et les déficits publics se sont sensiblement accrus. L'excédent courant a disparu, mais l'endettement privé reste faible. De fait, les ajustements financiers, hier inévitables, sont en partie réalisés aujourd'hui, ce qui élimine un obstacle essentiel à une reprise de la consommation européenne.

D'autre part, les effets de saturation apparus à partir de 1988 étant maintenant résorbés, une reconstitution du parc de biens ménagers durables pourrait s'amorcer. La contraction des dépenses n'a sans doute pas été suffisante pour permettre dans tous les pays européens une reprise exceptionnelle : le redémarrage serait donc général, mais inégal. En Espagne et en Italie, où l'année 1991 a été traversée sans ralentissement drastique de la consommation, le rebond serait atténué, ce qui est du reste préférable en raison de la persistance des tensions inflationnistes dans ces pays. La France, le Benelux, les pays scandinaves et la Grèce participeraient davantage à l'accroissement de la demande, car la retenue des dépenses y a été plus précoce et plus marquée.

C'est au Royaume-Uni et en Allemagne que le regain potentiel de la consommation est le plus fort. La reprise des achats des ménages britanniques suscitera une vive remontée des dépenses lorsque la récession actuelle, particulièrement sévère, prendra fin. En Allemagne, les politiques de rigueur ont, momentanément, ralenti le rééquilibrage des niveaux de vie entre les deux parties du pays, mais l'unification n'est pas achevée et les besoins futurs en seront d'autant plus conséquents.

La reprise de la demande des ménages européens et, partant, des entreprises est à portée de main et ne demande qu'à s'exprimer. Elle se révélera dès la levée des contraintes imposées par les politiques monétaires, mais à cette seule condition, l'environnement extérieur n'offrant aujourd'hui aucune alternative. Versant ouest, les débouchés commerciaux seront faibles du fait de la lenteur de la reprise américaine et de parités de change défavorables aux exportateurs européens. Versant est, l'incertitude prévaut. La demande potentielle y est particulièrement forte et constituera une formidable dynamique pour la croissance... lorsqu'elle sera solvable.

C'est donc plus que jamais à l'intérieur de ses frontières que la Communauté trouvera les moyens de rompre avec la morosité actuelle. La politique monétaire allemande l'autorisera-t-elle ? A lutter sans relâche contre les craintes de dérapage de la demande, l'activité a cessé de croître depuis l'automne en Allemagne. La stagnation de la production n'ayant pas d'effet immédiat sur les hausses de salaires, le risque inflationniste se situe aujourd'hui du côté des coûts et non plus de la demande. La baisse des prix des matières premières et une contraction des marges des entreprises ont permis d'éviter la répercussion des hausses de coûts salariaux sur les prix de vente, mais les pressions persisteront si l'activité ne reprend pas.

Dans ces conditions, enclencher une baisse des taux d'intérêt, afin de stimuler la production, serait sans doute le meilleur remède aux tensions latentes. La Bundesbank en est consciente. Après avoir tenté de réfréner les exigences salariales en portant ses taux d'intérêt à leur plus haut niveau depuis la réforme monétaire de 1948, c'est maintenant en infléchissant sa politique qu'elle jouera le plus efficacement son rôle de gardien de l'inflation. De la rapidité avec laquelle ce changement de cap interviendra dépendent les bénéfices qu'en retireront ses partenaires.

Alors que l'imbrication des conjonctures des pays industrialisés s'est manifestée avec virulence ces derniers trimestres, les chances pour l'Europe de se démarquer de la situation américaine seraient accrues dans l'hypothèse d'une détente, à brève échéance, des taux d'intérêt.

920204 DOC=BHL FAB=06DE1011 NUM=920204-2-043-01 REF=2-043-01 SEC=MDE TAI=270 RELATION ECONOMIQUE EUROPE OCCIDENTALE MONNAIE FINANCE CEI

(*) Professeur de sciences économiques à l'université de Paris-X Nanterre.

AGLIETTA MICHEL OPINIONS. L'Occident face à la crise monétaire dans l'ex-URSS. Un choix stratégique

L'OCCIDENT peut-il faire quelque chose d'utile contre la désorganisation des échanges dans l'ex-URSS ? Pour répondre à cette question, il faut évaluer les conséquences de la destruction des structures fédérales.

La crise générale du système soviétique combine la perte d'autorité de l'Etat dans les Républiques et la contraction drastique des échanges commerciaux entre les Républiques. Les nouvelles autorités républicaines ont été jusqu'ici incapable de collecter les impôts et de définir des règles pour privatiser l'économie. La hausse des prix s'alimente à la monétisation des déficits publics et à l'explosion du crédit bancaire à court terme qui finance la privatisation spontanée, hors de toute contrainte de concurrence.

L'hyperinflation achève de détruire la confiance dans le rouble ; ce qui provoque la fragmentation de l'économie et le renforcement des autarcies locales. Quiconque a un pouvoir de disposition sur des biens réels est réticent à permettre la vente de ces biens contre roubles. Le troc s'installe entre régions autonomes, et la production s'effondre.

A partir de cette situation, la fondation de l'Etat dans les Républiques est un préalable à toute avancée vers une économie de marché qui fonctionne. Pour mener à bien les réformes économiques, il faut auparavant avoir réalisé la séparation des pouvoirs, caractéristique de l'Etat de droit. Il faut avoir mis en place des administrations nouvelles, habitées par des corps de fonctionnaires intègres et compétents. Ces transformations prendront beaucoup de temps et ne réussiront pas partout. La seule force sociale qui peut les promouvoir est le nationalisme. Mais c'est aussi une source de conflits entre les différentes Républiques.

Car les nations nouvelles se constituent dans leurs rivalités réciproques. La menace extérieure, subie ou provoquée, est un ciment grâce auquel l'Etat parvient à s'imposer aux forces centrifuges qui se combattent à l'intérieur. Dans l'économie, l'affirmation de la souveraineté nationale passe par la monnaie. Aussi le développement de la crise conduit-il à instaurer plusieurs monnaies nationales, et sûrement à séparer la Russie et l'Ukraine.

Cette tendance est souhaitable. Car le maintien d'une monnaie unique dégénérée dans toute la nouvelle Communauté des Etats indépendants (CEI) serait la pire configuration possible. Puisque les nouvelles nations cherchent à affirmer leur souveraineté, elles ne sauraient abandonner à la Russie le contrôle de leur propre stabilisation macroéconomique. Mais, si toutes les Républiques se font concurrence pour émettre la même monnaie, chacune a intérêt à capter le maximum de seigneuriage, en supposant que son émission n'a pas grande influence sur la valeur des billets dans l'ensemble de la zone. La stabilisation monétaire se révélerait impossible, et les Républiques les plus soucieuses de lutter contre l'hyperinflation auraient intérêt à faire défection. Le rouble ancien perdant sa légitimité, il devient irrationnel d'exporter des biens réels en pénurie contre des roubles sans valeur. C'est pourquoi la tentative de maintenir la monnaie unique conduit à l'implosion des échanges commerciaux.

Union de paiements...

Lorsque des monnaies nationales inconvertibles auront remplacé l'ancien rouble, le troc sera toujours la tendance spontanée dans les échanges interrépublicains. La contraction des échanges viendra du refus d'importer à cause de la pénurie de moyens de paiement acceptables. C'est un changement de nature des conflits qui permettra à l'Occident d'intervenir utilement, car il deviendra possible de concevoir et de soutenir financièrement des mécanismes de paiement acceptables par les gouvernements concernés pour sortir du troc.

Des paiements efficaces sont indispensables pour réanimer et libéraliser les échanges dans la CEI. Comment les réaliser lorsque les monnaies républicaines ne sont pas naturellement acceptées et que les réserves en devises fortes sont trop rares pour y être consacrées ? Deux démarches sont possibles : la première est l'établissement d'une union de paiements, la seconde est la formation d'une nouvelle zone rouble. Toutes deux ont des références historiques : l'Union européenne des paiements en Europe occidentale dans les années 50, d'une part, la zone sterling dans l'ancien Commonwealth britannique, d'autre part. Toutes deux sont des transitions qui visent à créer les conditions de la convertibilité future des monnaies " républicaines ". Toutes deux appellent une aide financière occidentale, mais elles n'ont pas les mêmes implications politiques. L'union de paiements fournit une garantie de change et des conditions équitables de crédit pour toutes les Républiques qui veulent y participer. La zone rouble encourage délibérément l'hégémonie économique de la Russie sur la CEI. En analysant les principales caractéristiques de chaque démarche, on peut estimer l'intérêt des Républiques à s'y engager et la nature de la participation de l'Occident.

Une union de paiements est un système monétaire régional qui permet de financer les échanges mutuels en économisant les devises fortes. Ce système est efficace entre des pays dont les échanges réciproques sont plus importants que les échanges avec le reste du monde, et qui ne peuvent encore faire fonctionner des marchés de change. Les paiements sont acheminés dans le réseau des relations entre les banques centrales. L'union de paiements rend ce réseau multilatéral et renforce la cohérence macroéconomique de la zone grâce à un triple dispositif : une compensation centrale des flux commerciaux au terme d'une période comptable déterminée ; des principes définissant le partage des soldes nets issus de la compensation entre crédit de l'union et règlement en devises fortes ; un conseil de l'union chargé de la coordination et de la surveillance multilatérales des ajustements entrepris par les pays membres.

Pour rendre cette union viable, l'Occident devrait y participer à plusieurs titres. En premier lieu, il faut choisir une unité de compte commune, en laquelle les pays membres doivent déclarer leur taux de change. Il serait souhaitable que ce soit l'écu, dans la perspective d'une ouverture ultérieure vers l'Europe centrale et l'union économique et monétaire. En deuxième lieu, la BRI peut fournir son expertise et ses moyens techniques en tant qu'agent central de compensation. En troisième lieu, la mise en oeuvre des règles de financement des déficits des pays membres à l'égard de l'union est l'affaire d'un fonds monétaire, conjointement possédé par les pays de la CEI et les gouvernements occidentaux qui auraient fait un apport en devises pour constituer le capital. De l'importance de la participation occidentale dépend le dosage optimal entre le crédit accordé et le règlement exigé, garantissant un compromis entre les intérêts des créanciers et des débiteurs. En quatrième lieu, enfin, la présence des représentants del'Occident au conseil de l'union lèverait la méfiance des nouvelles nations à l'égard d'une domination russe dans cette instance supranationale.

. .. ou nouvelle zone rouble ?

L'appui à la formation d'une zone rouble est une voie très différente. Le rouble russe, issu d'une stabilisation monétaire en Russie, deviendrait la monnaie de règlement et de réserve dans la CEI. Les échanges pourraient être mutilatéralisés grâ^ce à la circulation de cette devise, même si les autres monnaies demeurent inconvertibles pendant quelque temps. Le rouble russe deviendrait l'ancrage pour un futur régime de changes ajustables entre des monnaies à convertibilité limitée dans la CEI. L'Occident devrait se porter garant de la convertibilité du rouble russe en apportant des réserves en devises substantielles dans un fonds de stabilisation créé à cet effet.

Plus conforme à l'orthodoxie monétaire, cette démarche a cependant des risques élevés et des inconvénients majeurs pour les partenaires de la Russie. Ceux-ci doivent faire le pari que la convertibilité du rouble russe va réussir sans avoir aucun moyen de l'influencer. Ils doivent aussi postuler que la Russie ne va pas utiliser sa prépondérance monétaire pour arracher des avantages commerciaux et pour imposer des exigences politiques contraires à leurs intérêts nationaux. Enfin, ils seront probablement prisonniers de la zone rouble comme les pays dépendants de l'Angleterre l'ont été de la zone sterling. Car la Russie ne pourra certainement pas supporter la convertibilité des balances rouble préalablement accumulées dans les autres pays de la CEI. Elles devront être gelées. Mais la négociation d'un gel des balances est une source d'instabilité pour la monnaie concernée et une restriction sévère aux avantages de la convertibilité pour les autres pays.

920201 DOC=BHL FAB=01311258 NUM=920201-2-013-34 REF=2-013-34 SEC=ECO TAI=20 ETATS UNIS DEFICIT BUDGETAIRE HISTORIQUE HISTOGRAMME DE 1981 A 1993 EN MILLIARDS DE DOLALRS Evolution du déficit budgétaire des Etats Unis

Le budget fédéral des Etats-Unis couvre une période de douze mois allant d'octobre à septembre de l'année suivante. Ainsi le budget de 1991 allait-il du 1 octobre 1990 au 30 septembre 1991. Le budget de 1993 (octobre 1992-septembre 1993) prévoit un déficit de 351,9 milliards de dollars, hypothèse basée sur un taux de croissance économique de 2,2 % cette année et de 3 % en 1993. Le déficit budgétaire devrait, selon les hypothèses officielles et les engagements de limitation des dépenses, revenir à 211,4 milliards de dollars en 1994, 192,1 milliards en 1995, 180 milliards en 1996 et 1997.

920204 DOC=FLA FAB=06DE1030 NUM=920204-2-001-32 REF=2-001-32 SEC=MDE TAI=28 PROJET RESTRUCTURATION INDUSTRIELLE APPAREIL MENAGER THOMSON CEA INDUSTRIE THOMSON ELECTROMENAGER Faut-il vendre Thomson électroménager ?. La puce l'atome et la machine à laver

Le mariage de la " puce et de l'atome ", imposé par Edith Cresson pour donner naissance à un mastodonte " high tech " pompeusement nommé Thomson-CEA Industrie, risque de faire un orphelin : la branche électroménager du groupe. Brandt, Vedette, Thermor et autres marques de " produits blancs " _ réfrigérateurs, fours, sèche-linge, etc. _ détonnent dans le portrait de famille. Faut-il pour autant les vendre ? Les prédateurs étrangers ne manquent pas. Le gouvernement, à court d'argent frais pour financer sa " grande aventure " industrielle, hésite, tenté. Pourtant Thomson électroménager (TEM) n'a pas démérité et les exportations totales de ce secteur méprisé pèsent, bon an mal an, autant que quarante Airbus... L'Allemagne a bien renoncé à l'électronique, mais elle a conservé ses machines à laver.

920204 DOC=FLA FAB=06DE1031 NUM=920204-2-035-31 REF=2-035-31 SEC=MDE TAI=351 FUSION D'ENTREPRISE ELECTRONIQUE ENERGIE NUCLEAIRE SECTEUR PUBLIC PROJET RESTRUCTURATION INDUSTRIELLE APPAREIL MENAGER THOMSON ELECTROMENAGER THOMSON CEA INDUSTRIE ACTUALITE

Depuis le regroupement de Thomson avec CEA-Industrie, le sort de la filiale électroménager de Thomson est en suspens. Le nouveau groupe doit-il conserver ce métier ? Réponse peut-être le 15 février, lorsque le futur patron de l'ensemble remettra son rapport au gouvernement

GAY PIERRE ANGEL ILLUSTRE PAR UN GRAPHIQUE Faut-il vendre Thomson électroménager ?. La puce, l'atome et la machine à laver

MARIER l'électronique avec l'atome, passe encore. Mais fusionner l'industrie du lave-linge ou du congélateur avec celle des centrales nucléaires, ce serait franchir un pas que même les plus fervents adeptes des restructurations orchestrées par Edith Cresson hésitent à accomplir. Depuis l'annonce de la création du pôle high-tech Thomson _ CEA _ Industrie, la question du maintien de la petite filiale électroménager au sein du nouveau mastodonte public est posée. Le futur groupe doit-il conserver ce métier ? Ou bien doit-il céder cette activité, mondialement dominée par deux géants étrangers, l'américain Whirlpool Corp. et le suédois Electrolux ?

Va pour la vente, semble-t-on dire dans les milieux gouvernementaux, où l'électroménager n'est pas considéré comme une industrie " stratégique ", une industrie dont l'indépendance serait une condition de celle de la France. " Je vous concède que, avec cette activité, nous sommes assez loin des préoccupations justifiant la création du nouveau groupe et qu'une cession pourrait être envisagée. Le président de Thomson SA, M. Alain Gomez, n'en avait-il pas lui-même caressé l'idée ? ", confie en privé un important conseiller. " Fin 1990 déjà, ajoute un expert financier, le Trésor poussait à la vente de l'électroménager pour alléger d'autant les dotations destinées à la télévision haute définition. " L'américain General Electric était sur les rangs. Les syndicats français ont protesté. L'affaire ne s'est pas faite.

BRUN OU BLANC Appelé à prendre dans quelques mois les rênes de Thomson-CEA-Industrie, Jean Syrota dit n'avoir rien arrêté. L'actuel président de la Cogema, société spécialisée dans le retraitement de l'uranium, n'a ni rencontré les responsables de Thomson électroménager (TEM) ni étudié son marché. Il n'a même pas d'idée précise de sa valeur, dans l'attente des évaluations d'actifs auxquelles doit procéder la Compagnie financière Edmond de Rothschild. Tout juste concède-t-il que " la vente de certaines filiales sera nécessaire au montage financier de l'opération ". Lesquelles ? " Tout est ouvert. " Et il n'est pas sûr que le rapport qu'il doit remettre au gouvernement le 15 février lève toutes les inconnues, tant le travail se fait de façon pragmatique et par approximations successives.

Le groupe Thomson SA coiffe aujourd'hui _ entre autres, _ deux activités fort dissemblables : le " brun " (téléviseurs, magnétoscopes, hi-fi, etc.) et le " blanc " (réfrigérateurs, lave-linge, lave-vaisselle). Deux activités que l'histoire a rapprochées, mais que rien ne contraint à faire coexister. La première appartient à la filière électronique grand public, la seconde à l'univers de la mécanique. Les fabricants étrangers de " brun " et de " blanc " ont d'ailleurs tous fini par se spécialiser dans l'un ou l'autre métier, la cohabitation se faisant trop souvent au détriment du " blanc ".

Une contradiction à laquelle Thomson SA n'a pas échappé. Sa branche électronique grand public, avec ses 53 milliards de francs de chiffre d'affaires, ses 51 000 salariés et ses pertes chroniques, a souvent monopolisé l'attention _ et les subsides _ des pouvoirs publics. L'exemple n'est pas unique. " On nous demandait souvent de trouver seuls notre cash, se souvient Alain Grimm-Heckert, qui fut PDG de la branche électroménager du groupe Philips en France avant d'y devenir le patron de Whirlpool. Une mésaventure impossible aujourd'hui, puisque notre société ne produit que du blanc. "

C'est qu'entre le marché de l'électronique grand public et celui de l'électroménager, il n'y a rien de commun. Le premier, qui voit déferler sur l'Europe et l'Amérique les produits japonais de Sony, d'Akaï et autres Toshiba, est mondial. Les malheureux producteurs occidentaux sont souvent laminés et, lorsqu'ils subsistent, perdent et du terrain et de l'argent.

Le marché du réfrigérateur et du lave-linge, en revanche, demeure continental. L'Europe occidentale y tient le haut du pavé, avec une production annuelle de 66 millions de gros et petits appareils ménagers (contre 49 millions au Japon et 44 aux Etats-Unis). La pression nipponne est contenue, pour ne pas dire marginalisée : faute de pouvoir rentabiliser le prix du transport sur des appareils au coût unitaire peu élevé ; faute, surtout, d'un mode de vie commun.

MARQUES LOCALES " Quoi de comparable entre l'équipement traditionnel d'une maxi-cuisine américaine, d'une cuisine européenne standard ou d'une mini-cuisine japonaise ?, interroge Henri Lagarde, PDG de Thomson électroménager. Ni la technologie, ni l'esthétique, ni même parfois l'usage des appareils ne se ressemblent. On ne cuit pas, on ne lave pas, on ne conserve pas de la même manière, à la même température, à Chicago, à Paris ou à Tokyo ! " Sur chaque marché, les marques dominantes sont toujours nationales (voir graphique). Les groupes multinationaux le savent, qui se voient contraints d'adjoindre, le plus souvent, à leur marque-phare des marques locales. Derrière Arthur-Martin et Faure se cache en France le suédois Electrolux. Derrière Bauknecht, Ignis, Radiola ou Laden s'avance l'américain Whirlpool. La seule tentative d'invasion nipponne (dans le micro-onde) a tourné court.

Sur ce marché segmenté et profitable, TEM a, jusqu'ici, fort bien tiré son épingle du jeu. Raflant 30 % des ventes en France (hors micro-onde), l'entreprise " tient " le marché national avec des marques _ Brandt, Vedette, Sauter et Thermor _ depuis longtemps familières. Même ses concurrents disent en privé que " c'est une boîte bien gérée ". Malgré la modestie de sa taille : moins de 7 000 salariés, tout juste neuf sites industriels (dont sept en France), 2 900 000 appareils vendus l'an dernier pour 5,35 milliards de francs de chiffre d'affaires, un bénéfice modeste et non communiqué. Le savoir-faire est indéniable.

Indéniable, oui... Mais sera-t-il suffisant pour affronter les bouleversements qui s'annoncent ? " 1986 a été l'année décisive qui a marqué le début de la mondialisation de notre industrie ", assurait Jan Karel, vice-président de Whirlpool International au 1 Forum européen de l'électroménager le 9 janvier dernier. " A première vue, ajoutait-il, les appareils produits [en Europe, aux Etats-Unis et en Asie] sont nettement différents en termes de taille, d'esthétique, de caractéristiques et souvent de structures ; mais, si l'on va au-delà de l'apparence, on se rend compte qu'il existe de nombreux aspects communs, tant sur le plan des composants de base, tels les compresseurs, que sur des fonctions identiques ou des technologies similaires. "

Les plus grands groupes ont déjà amorcé le mouvement. Electrolux et Whirlpool ont traversé l'Atlantique en sens inverse. Le suédois a repris White Consolidated, et l'américain la branche électroménager de Philips.Bien qu'encore européen, le géant allemand Bosch-Siemens HG (24 000 salariés, 7 milliards de deutschemarks de chiffre d'affaire, soit 23,8 milliards de francs) n'en dispose pas moins de cinq usines en Espagne et d'une en Grèce.

Depuis la chute du mur de Berlin, la mutation s'accélère, repousse les frontières. " On peut ainsi délimiter un espace d'environ 800 millions de personnes, au niveau moyen d'instruction élevé et aspirant à un mode de vie occidental, répétait, émerveillé, Vittorio Merloni, président du groupe italien Merloni Elettrodomestici, au forum. Aucune autre partie du monde ne peut offrir un marché d'une potentialité analogue. "

C'est la ruée. Merloni lance la production de petits appareils _ du broyeur au robot de cuisine _ en Azerbaïdjan et de réfrigérateurs en Russie, envisage de prendre une participation dans un groupe polonais, prospecte la Tchécoslovaquie. Son compatriote, le groupe Zanussi (contrôlé par Electrolux), investit dans une usine de réfrigérateurs près de Moscou et conclut un joint-venture en Hongrie. Whirlpool International, filiale européenne du numéro un américain du secteur, s'allie avec le fabricant tchécoslovaque Tatramat. SEB et Moulinex, enfin, prennent le même chemin, utilisant le savoir-faire de leurs filiales allemandes, Rowenta et Krups, pour explorer ces nouvelles terres.

Globalement, la France, qui avait fléchi dans les années 1984-1985, refait son retard. " Savez-vous, s'enthousiasme M. Richard Oswald, président du Groupement interprofessionnel des fabricants d'appareils d'équipement ménager (GIFAM), que les exportations ont augmenté de 16 % l'an dernier, pour atteindre 11,5 milliards de francs, l'équivalent de quarante Airbus. " Mais ce record, la France le doit presque tout entier au petit éléctroménager (90 % des fers à repasser, 85 % des friteuses et 78 % des robots, par exemple, sont exportés).

PRÉDATEURS Car le spécialiste du gros électroménager, TEM, replié sur un marché qu'il a su intelligemment protéger (en imposant par exemple les lave-linge se chargeant " par le dessus ", singularité à laquelle les Français se tiennent depuis avec acharnement), a raté, lui, il y a quelques années, le virage de l'internationalisation. Ses performances à l'exportation sont fort modestes : 950 millions de francs seulement, 18 % de son chiffre d'affaires.

Alors, Thomson électroménager met les bouchées doubles : il investit énormément (7 % environ de son chiffre d'affaires) ; réalise une jolie percée technologique en mettant sur le marché les premières tables de cuisson à induction ; s'allie avec De Dietrich, dont il prend 49 % de la branche électroménager ; crée un groupement européen d'intérêt économique avec Fagor, coopérative ouvrière espagnole leader sur son marché. Une stratégie originale d'alliance plutôt que d'absorption, qui pèse déjà 11,2 % du marché européen (TEM + De Dietrich + Fagor) et qui, dit-on, pourrait bientôt s'étendre au britannique Hot Point. " A Singapour, explique-t-on chez TEM, deux tiers des médecins sont équipés de lave-linge Thomson ! " Et à Hongkong, le groupe français, avec ses 12 % de part de marché, talonne Hitachi et fait jeu égal avec Whirlpool. Anecdotique mais prometteur.

TEM peut-il encore échapper aux grands prédateurs étrangers ? Non, semblait penser Jan Karel, vice-président de Whirlpool International au Forum de l'électroménager. Oui, semblait croire, au même moment, M. Hans Peter Haase, directeur général Europe de Bosch-Siemens, pour qui " la taille ne constitue pas à elle seule un atout sur le plan de la concurrence ". Oui, répond avec ténacité le management de l'intéressé, qui avait même monté, un temps, un projet franco-européen de rachat de la société par ses salariés. Oui, avait finalement tranché son actionnaire, l'Etat, faute d'avoir quelque chose à reprocher à une société qui ne lui a jamais rien demandé.

La création de Thomson-CEA-Industrie relance des interrogations que l'on croyait oubliées. L'Etat, après l'avoir nationalisé, sacrifiera-t-il TEM pour financer le sauvetage de la filière électronique grand public ? Ou bien refusera-t-il d'abandonner une société qui a su jusqu'ici se défendre seule ? Il serait quand même paradoxal que l'on abandonne une entreprise qui marche sur un marché porteur pour une entreprise qui ne marche pas dans un marché laminé par les Japonais. L'Allemagne, après tout, n'a plus d'électronique. Mais a conservé son électroménager...

920204 DOC=FLA FAB=06DE1040 NUM=920204-2-001-31 REF=2-001-31 SEC=MDE TAI=321 CINEMA INDUSTRIE DE PRODUCTION AUDIOVISUELLE BOUYGUES FRANCIS PERSPECTIVES

(1) Final cul : montage final du film dévolu au producteur aux Etats-Unis et laissé à l'auteur en France. (2) Palme d'or à Cannes en 1985 pour Papa est en voyage d'affaires.

BOUYGUES FRANCIS,HEYMANN DANIELE Le cinéma de Bouygues. Le roi du béton explique pourquoi il se lance dans la production de films

DERNIER étage d'un immeuble des Champs-Elysées. Moquettes douces, bouquets de roses séchées au garde-à-vous sur des consoles de marbre. Au bout d'un labyrinthe de couloirs, un bureau lambrissé luxe mais de taille modeste. C'est celui de Francis Bouygues, producteur de cinéma. Il a l'élégance primesautière (chemise parme à col blanc, cravate d'un mauve ineffable) et la jovialité bourrue. A l'évidence, son nouvel engagement n'est ni un caprice ni un passe-temps. On sait que Francis Bouygues a de l'argent : la profession cinématographique, des deux côtés de l'Atlantique, est en train de découvrir, avec une surprise qu'elle ne cherche pas à dissimuler, qu'il a aussi du goût.

Et qu'il signe à tour de bras des contrats avec les " indiscutables " du cinéma mondial, des créateurs fantasques parfois mais toujours exigeants, des artistes dont les oeuvres, jamais indifférentes, sont souvent capitales, des réalisateurs qui, malgré leur notoriété planétaire, ont par le caractère de leurs films _ ou leur caractère tout court, _ des difficultés récurrentes à financer leurs projets : Lynch, Pialat, Bertolucci, Almodovar... Et, tout récemment, Wim Wenders pour deux films, ou encore Jane Campion _, dont le tournage de Piano Lesson, vient de commencer en Nouvelle-Zélande, _ sans oublier des discussions très avancées avec Emir Kusturica.

La passion de Francis Bouygues pour le cinéma est-elle nouvelle, une espèce de révélation quasi religieuse quoique tardive, ou bien a-t-elle été réfrénée, occultée, frustrée par sa vie d'entrepreneur ? Si Francis Bouygues date de manière assez floue ses premières émotions cinéphiliques, il explique très bien le processus lent qui l'a conduit à devenir le plus récent et le plus inattendu des producteurs " d'art et d'essai " : " Blanche-Neige et les Sept Nains, les films de Charlie Chaplin. Voilà pour les souvenirs d'enfance. Ensuite, j'ai développé mon affaire. C'est plus tard, dans des circonstances un peu douloureuses, que le cinéma est à nouveau entré dans ma vie. J'avais été malade et j'ai passé un mois de convalescence au cap d'Antibes, pendant qu'à Cannes se tenait le Festival. J'ai trouvé ça merveilleux. Et j'ai décidé de conserver chaque année deux semaines que je passerais au Festival de Cannes. Là est né en moi le goût de cet art. Puis comme mes affaires ne cessaient de se développer, il est arrivé un moment où Bouygues est devenu, et de loin, le premier au monde du bâtiment, des ouvrages d'art et de la route. J'ai dit à un de mes collaborateurs, Patrick Le Lay : " Patrick, on va faire de la diversification. Mais, on ne va pas aller à la chasse pour tirer sur tout ce qui bouge, on va rechercher un axe de développement ", et très rapidement la télévision s'est imposée. Après l'adjudication de TF 1, je me suis aperçu qu'une télévision c'est du management, beaucoup de management.

QUALITÉ " Quand TF 1 a été installée, j'ai laissé mon poste de président à Patrick Le Lay et j'ai pensé à faire autre chose, me rendant compte que, dans la communication, le grand problème est le manque d'images. D'ailleurs une émission de télévision passe une fois, c'est fugitif. On consomme, c'est tout. Je me suis donc dit : ce qu'il faut, c'est faire du cinéma, parce que le cinéma c'est la qualité et surtout la pérennité de l'image. C'est tout à fait différent de la télévision. C'est la recherche de la perfection, et je me suis aperçu très rapidement qu'il n'y avait aucun rapport entre les deux, qu'on ne pouvait pas mélanger les activités cinéma et télévision. "

PETITE COLÈRE Francis Bouygues appuie très fort sa démonstration. L'oeil vif, les mains calmes, tout prêt à déjouer le piège qu'il sait qu'on va lui tendre : n'est-il pas tenté, tout de même, de produire des films pour alimenter prioritairement en " prime time " l'antenne de TF 1 ? Une belle petite colère feinte éclate aussitôt : " Non, et non ! Ca n'a rien à voir, la télévision c'est une société à part. Et le cinéma c'est Bouygues. C'est complètement Bouygues. Comme le marché du cinéma en France est relativement étroit, j'ai aussi cherché à trouver des talents ailleurs. "

Et l'on revient à ce Festival de Cannes 90 où tout a commencé. C'était dans les derniers jours de la manifestation. Ses proches lui recommandent de ne surtout pas aller voir Sailor et Lula de David Lynch. Rock, sang et fantasmes, ce n'est pas " pour lui ". Il y va quand même. " Et dès la première minute, dit-il, j'ai trouvé cela magnifique. Bon, il y a quelques coups de couteau, et puis après cela, il y a la grande cavale, merveilleuse. Et cette musique, épatante. Quand Sailor et Lula a reçu la Palme d'or, j'ai été évidemment ravi, mais je n'avais rien fait pour. Aussitôt, j'ai demandé à faire la connaissance de David Lynch. Je lui ai serré la main, je l'ai félicité, je lui ai dit que j'avais envie de travailler avec lui. " A l'époque, Francis Bouygues a déjà déposé les statuts de sa société de cinéma. Il l'a appelée Ciby 2000. " CI comme Cinéma, BY, c'est Bouygues et puis 2000, parce que ça fait moderne. En France, c'est Ciby 2000 et aux Etats-Unis, puisqu'on est maintenant installé à Hollywood, dans un joli petit bureau de style mexicain, c'est Ciby Inc. : Ciby Pictures. "

Un peu plus tard, il reçoit David Lynch chez lui : " Au bout de trois jours on avait signé trois films. Deux films à 15 millions de dollars et le troisième à 28 millions de dollars. Mais un accord de cet ordre n'est pas que financier. Il est basé sur la confiance. Si on veut réussir avec des grands du cinéma, il faut les laisser travailler. Il ne faut pas se comporter comme les majors américaines qui gardent le final cut (1). Ce que David Lynch cherchait, c'est la liberté de création. "

TWIN PEAKS " Il me dit : " Je vous propose quelque chose, on arrive au dernier épisode de " Twin Peaks " et on ne sait toujours pas qui a tué Laura Palmer. Si nous faisions ensemble Twin Peaks, le film. " On s'est mis au travail, séance tenante. Le tournage, qui s'est déroulé à Seattle et à Los Angeles, est terminé. "

Francis Bouygues a aussi coproduit le dernier film de Pedro Almodovar, Talons aiguilles, sorti en France le 15 janvier dernier avec un vrai succès, recordman de recettes en Espagne et candidat aux prochains Oscars. Les deux prochains Almodovar porteront la casaque de l'écurie Bouygues. Tout comme le nouveau Bertolucci. Ce sera une Vie de Bouddha, le scénario est en cours d'écriture, le tournage se déroulera au Tibet et en Chine. Premier tour de manivelle à l'automne. On parle également d'Emir Kusturica, cinéaste yougoslave irrascible et lyrique (2), et des frères Coen, deux " bizarres ", d'un talent certain mais pas immédiatement " populaire "...

PETIT GARÇON Francis Bouygues a un bon sourire de père de famille comblé : " Nous discutons avec eux. Quand j'ai vu qu'ils avaient trois récompenses à Cannes, dont la Palme d'or, je les ai appelés. Lelendemain du palmarès, ils étaient à Paris, prenaient le petit déjeuner avec moi. Comment je les ai trouvés ? Spéciaux. Ils sont très différents. L'un a un chignon avec des cheveux magnifiques... Mais tous deux sont de très grande valeur artistique. Eux aussi cherchent des producteurs indépendants : la base d'un accord avec eux était qu'ils aient le final cut. Bien sûr, nous avons tout de même certains droits puisque nous apportons le financement... Ainsi, nous sommes en train de monter une petite mécanique en Amérique pour assurer la distribution des films. Par exemple, pour ce qui concerne Twin Peaks, c'est nous qui détenons tous les droits de distribution pour les Etats-Unis. "

Et la France dans tout ça ? Ce n'est pas un secret, le tout premier film produit par Francis Bouygues, la Reine blanche de Jean-Loup Hubert avec Catherine Deneuve, a connu des résultats décevants. A l'évidence cette contre-performance n'a pas découragé l'entreprenant entrepreneur... Et le film qu'il produisait tout de suite après pouvait le consoler _ plus de deux millions d'entrées en France : " Oui, avec Une époque formidable de Gérard Jugnot, c'était le jackpot. Il se trouvait que l'homme qui dirige mon secteur cinéma, Jean-Claude Fleury, vice-président de Ciby 2000, avait été à plusieurs reprises dans le passé le producteur de Jugnot. Aujourd'hui, tout le monde est très content, y compris Jugnot, qui est coproducteur d'Une époque formidable. "

Les structures de Ciby 2000 se renforcent, l'avocat Yves Attal et Philippe Carcassonne, un des tout premiers jeunes producteurs français, viennent de rejoindre l'équipe. Un département premiers et deuxièmes films a été confié à Florence Quentin et à Romain Brémond. Leur premier " enfant ", dont le tournage vient d'être achevé, Rue Alfred-Roll, de Didier Martiny, une comédie avec Jeannne Moreau et François Cluzet qui a coûté 17 millions de francs, sortira au printemps. Des scénarios se développent à partir de livres dont Ciby 2000 a acquis les droits, la Fille de l'air, l'histoire de Nadine Vaujour, la jeune femme qui a fait évader son mari de prison en hélicoptère. Ou le best-seller de Philippe Labro, le Petit Garçon, ou encore l'Epreuve, le récit de Béatrice Saubin.

PLAISIR " Et puis, il y a ce nouveau projet avec Maurice Pialat, renchérit Francis Bouygues, j'aime les fauves, je les collectionne depuis trente ans, Derain, Braque... Non, je ne possède aucun Van Gogh, ça n'est pas dans mes prix ! Mais quand j'ai vu Van Gogh, le film, j'ai fait des bonds dans mon fauteuil. Et j'ai signé tout de suite avec Pialat... Ni sur un budget ni sur une idée. Sur rien. Sur la confiance. On va faire quelque chose de grand ensemble. "

Francis Bouygues a déjà investi 150 millions de dollars dans le cinéma. N'est-ce pas un risque important ? Il dit que non, que tous les grands travaux comportent d'importants risques financiers, qu'en tant que constructeur du tunnel sous la Manche il sait de quoi il parle... Et que, de toute façon, " ce ne sont pas des sommes colossales. Quand on dit qu'on est engagés pour 800 millions de francs, ce ne sont pas 800 millions d'argent frais qu'il faut comprendre. Cela représente des engagements... "

Monsieur Bouygues, vous vous amusez bien, n'est-ce pas, avec le cinéma ? Là, tout à coup, la colère n'est pas feinte : " Madame, je vous interdis de dire que je m'amuse. Je prends du plaisir. C'est tout à fait différent. "

920204 DOC=FLA FAB=06DE1041 NUM=920204-2-040-32 REF=2-040-32 SEC=MDE TAI=68 FESTIVAL INVESTISSEMENT ETRANGER FRANCE ETATS UNIS CINEMA INDUSTRIE DE PRODUCTION AUDIOVISUELLE CINEMA INDUSTRIE DE PRODUCTION AUDIOVISUELLE INVESTISSEMENT A L'ETRANGER PERSPECTIVES HEYMANN DANIELE Argent français pour films américains

Le cinéma français à la conquête (victorieuse) des Etats-Unis ? C'est un vieux mirage dorloté, et une rude réalité. Notre cinématographie ne représente aujourd'hui que 0,6 % du marché des films projetés dans les salles américaines, ce qui correspond tout de même à 30 % des films étrangers. Le but réaffirmé du Festival de Sarasota dont la troisième édition s'est déroulée récemment en Floride est clair : doubler cette faible percée (qui fait rentrer dans nos caisses 7 millions de dollars par an, soit 60 fois moins que ce que la production américaine récolte en France, atteindre au moins la barre fatidique du 1 %.

La manifestation de Sarasota créée à l'initiative de Unifrance Film, organisme de promotion de notre cinéma à l'étranger que préside Daniel Toscan du Plantier, est évidemment une remarquable vitrine où s'expose notre production de l'année (quinze nouveaux films y ont été projetés) .

Mais la présence à Sarasota des dirigeants de Studio Canal Plus et le télégramme d'encouragement envoyé par Francis Bouygues symbolisaient, lors de la dernière édition, une nouvelle voie : la France désormais investit elle-même aux Etats-Unis, y produit ou coproduit. Ainsi 5 % du négatif de Terminator 2 appartient-il à Canal Plus, qui a aussi investi 10 millions de dollars dans JFK, le film d'Oliver Stone sorti la semaine dernière en France. Comme le dit René Bonnell, le directeur général de Studio Canal Plus : " Nous détenons 30 % du négatif de JFK dans le monde entier. Cela signifie que si dans huit ans, le film passe à la télé japonaise NHK, éh bien nous, nous prenons 30 %. "

Cette stratégie offensive de présence à l'intérieur même du territoire américain (Marin Karmitz y a installé récemment une structure de distribution) est certainement porteuse d'espérances réalistes. Car pour l'instant, les chiffres demeurent implacables. Recettes enregistrées par Terminator 2 sur les écrans des États-Unis en 1991 : 112 millions de dollars. Tout de suite après, on trouve Danse avec les loups, 86 millions de dollars. Le premier film français se situe au cent vingt-cinquième rang, il s'agit de Nikita de Luc Besson : 3 millions de dollars.

920204 DOC=MHB FAB=02031760 NUM=920204-2-024-01 REF=2-024-01 SEC=ECO TAI=17 SONDAGE PUBLICITE CESSION D'ENTREPRISE PROJET CHAINE DE TELEVISION BERLUSCONI SILVIO LA5 La reprise de La Cinq : la publicité plébiscite M. Berlusconi.

_ Selon un sondage réalisé par Ipsos pour le magazine Communications CB/News, les annonceurs, les agences de publicité et les centrales d'achat se prononcent à 63 % pour le succès du plan de sauvetage de La Cinq que M. Silvio Berlusconi, PDG de Fininvest, devait présenter lundi 3 février à Me Hubert Lafont, administrateur judiciaire. Cette enquête téléphonique a été menée auprès de cent annonceurs et de cent agences et centrales d'achat les 24, 27 et 28 janvier 1992.

920204 DOC=MHB FAB=02031761 NUM=920204-2-024-02 REF=2-024-02 SEC=ECO TAI=40 PROJET CESSION D'ENTREPRISE SONDAGE SECODIP MAXWELL ROBERT SOFRES LADREIT DE LACHARRIERE MARC Le démembrement de l'empire Maxwell. La Sofres s'intéresse à la Sécodip

La mort de Robert Maxwell, en novembre 1991, pourrait modifier le tour de table d'un des grands instituts d'études français, la Sécodip. La société d'études et de sondages Sofres, qui vient de passer dans le giron d'un pool dirigé par M. Marc Ladreit de Lacharrière (le Monde du 16 décembre 1991) s'intéresse en effet au rachat du leader français des études de panels de consommateurs, la Sécodip, dont la société holding, Sécodis, est détenue à hauteur de 34 % par Audits of Great Britain (AGB), un des pôles de l'ex-empire Maxwell.

Le reste du capital de la Sécodis est entre les mains de L'Oréal _ société dont M. Ladreit de Lacharrière fut directeur général, _ Nestlé et Lesieur. D'autres prétendants, l'allemande GFK et l'américaine IRI pourraient aussi faire des offres d'achat. A Londres, les administrateurs judiciaires des intérêts privés de la famille Maxwell ont indiqué, la semaine dernière, que leur participation de 51 % dans le Mirror Group Newspapers (MGN), n'était pas à vendre. Des groupes de presse comme Pearson ou Lonrho avaient envisagé un rachat avant de reculer. La décision des administrateurs semble condamner l'offre de reprise de MGN par des salariés, soutenue par des experts de la City.

920204 DOC=FLA FAB=06DE1033 NUM=920204-2-036-33 REF=2-036-33 SEC=MDE TAI=153 INDICE ANNUEL CHIFFRE ANALYSE FRANCE ALLEMAGNE BALANCE COMMERCIALE 1991 ACTUALITE GHERARDI SOPHIE ECHANGES COMMERCIAUX FRANCE ALLEMAGNE - ARTICLE ILLUSTRE PAR UN GRAPHIQUE Des échanges presque équilibrés

L'Allemagne est le premier partenaire commercial de la France, et réciproquement. L'an dernier, leurs échanges se sont soldés par un déficit au détriment de la France de 7,38 milliards de francs. Il est néanmoins convenu de se féliciter de ce résultat _ le moins mauvais depuis près de vingt ans _ qui se compare avantageusement avec les déficits de 1990 (41,8 milliards) et de 1989 (58,7 milliards).

Le déficit avec l'Allemagne est habituellement considéré comme le " responsable " majeur du déséquilibre du commerce extérieur français. Faux. En réalité, depuis deux ans, la réduction du déficit de la France vis-à-vis de l'Allemagne a masqué une dégradation des échanges avec les autres pays. " Hors Allemagne ", la France était nettement excédentaire entre 1986 et 1989, mais, en 1990, elle devient déficitaire de 6,8 milliards et, en 1991, de 22,8 milliards.

L'amélioration du solde franco-allemand est un effet direct de la réunification des deux Allemagnes. Celle-ci a suscité outre-Rhin un boom qui a entraîné, d'une part, une hausse des achats à l'étranger et, d'autre part, la réorientation des productions allemandes vers le marché intérieur. La France a bénéficié des deux mouvements : ses importations de RFA ont diminué de 3,3 % en 1991, ce qui ne s'était jamais vu ; à l'inverse, ses exportations ont augmenté de 13,4 %. Portant sur des échanges de plus de 200 milliards de francs dans chaque sens, ces variations pèsent lourd. Elles ont permis à la France de couvrir la quasi-totalité (97 %) de ses importations par des exportations, alors que le taux de couverture n'était que de 75 % en 1989.

Mieux encore : la France a profité plus qu'aucun autre pays de ces circonstances exceptionnelles. Les ventes françaises ont progressé de 8,8 milliards de marks (près de 30 milliards de francs) sur les dix premiers mois de 1991. C'est la plus forte augmentation de tous les partenaires de la RFA. La part de marché de la France en Allemagne s'est ainsi élevée à 12,2 % alors qu'elle stagnait depuis plusieurs années à environ 11,8 %.

Foin des complexes nationaux ! Le secteur des produits industriels a représenté l'essentiel de l'amélioration du solde commercial : grâce, entre autres, à l'automobile, qui a contribué pour 40 % à cette performance. Chez Renault, parti très tôt à la conquête de l'Est, la R 19 et la Clio ont pris respectivement la première et la deuxième place des voitures importées ; la 205 et la 309 Peugeot ont aussi fait une belle percée. Le solde équilibré dans le secteur de l'automobile en 1991 ne doit toutefois pas faire illusion : en termes de parts de marché, on constate certes que les Français ont retrouvé, avec 17 % des importations de voitures de la RFA (en valeur), leur place de 1985. Mais, en observant les chiffres trimestriels, on s'aperçoit qu'ils sont passés de 18,4 % au premier trimestre à 15,4 % au troisième, alors que les Japonais passaient de 18 % à 23,5 %...

" La balance bilatérale est un outil très imparfait, explique Georges Lacombe, chef des services de l'expansion économique à l'ambassade de France à Bonn ; il faut vraiment savoir de quoi l'on parle. " Ainsi, chaque fois que la France vend un Airbus à un autre pays, le solde " matériel aéronautique " franco-allemand se dégrade, puisque l'Allemagne produit plus d'un tiers de l'avion.

Autre exemple : on pourrait ne pas s'inquiéter du solde du textile-habillement, positif pour la France de 2,4 milliards en 1991. Mais cela correspond à une part de marché de 3 %, alors que les Italiens font 25 % : c'est une très mauvaise performance.

Les nomenclatures agrégées créent d'autres distorsions. Les détergents ménagers sont mis avec les parfums : avantage à la France. Les médicaments sont classés avec les colles et les pesticides : avantage à l'Allemagne. Pour trouver les traces précises d'un point faible ou d'un point fort français, il faut aller très loin dans le détail, car les jouets sont classés dans la même catégorie que les instruments de musique, les bateaux de plaisance, la bijouterie, les perruques, etc. Et le vin sans bulles se retrouve avec les produits agricoles, tandis que le pétillant figure dans les produits de l'industrie agroalimentaire !

Reste l'angoissante question : " Est-ce que ça va durer ? " La plupart des observateurs s'attendent à un nouveau creusement du déficit français. D'abord parce que l'économie allemande ne croît pratiquement plus depuis six mois. Le solde s'est d'ailleurs nettement dégradé dès décembre (_ 2,2 milliards).

Les importations de la RFA ne devraient augmenter que de 4 % cette année contre 16 % en 1991. L'appel d'air de la consommation de l'Est se tarissant, " nous ne jouerons plus le rôle de locomotive ", a prévenu récemment l'économiste de la Deutsche Bank, Rainer Veit, en soulignant que ce ralentissement " affecterait en particulier l'économie française ". Pour voir ce qui aura été durablement gagné, c'est une fois encore les parts de marché qu'il faudra regarder en 1992...

920204 DOC=FLA FAB=06DE1034 NUM=920204-2-001-33 REF=2-001-33 SEC=MDE TAI=259 FRANCE ALLEMAGNE INVESTISSEMENT ETRANGER COMMERCE INSTANCE INSTANCE COMMERCE EXTERIEUR INVESTISSEMENT A L'ETRANGER ACTUALITE

Vingt-quatre heures avec les professionnels qui, de Cologne, Francfort ou Berlin, pilotent les entreprises désireuses de se placer sur le grand marché allemand. Un maternage utile puisque, en 1991, les exportateurs français ont été les premier bénéficiaires de la réunification

COLOGNE &dia; de notre envoyée spéciale

GHERARDI SOPHIE ROLE DU POSTE D'EXPANSION ECONOMIQUE (PEE) . A l'avant-poste des exportateurs français

PATRONS français, petits et grands, si vous cherchez à pénétrer le marché allemand, ne vous trompez pas de porte ! La bonne adresse est le Hohenstaufering 62, à Cologne. C'est celle du poste d'expansion économique (PEE) français qui centralise les informations commerciales sur tout le pays.

Il y a là plus d'une cinquantaine de personnes toutes dévouées à la cause de l'exportation, pour documenter, guider, conseiller les entreprises qui souhaitent s'implanter en Allemagne. Mais ce dévouement est tempéré par un souci d'efficacité. Les rêveurs, nombreux parmi les aspirants exportateurs, sont courtoisement mais fermement priés de revenir sur terre.

" Je vends des articles de papeterie, pourriez-vous m'indiquer les importateurs allemands intéressés ? " : des demandes de ce genre, il en arrive tous les jours. " Vous n'imaginez pas le nombre d'entreprises qui pensent qu'il existe sur le marché allemand une demande insatisfaite pour leur produit ", soupire Georges Lacombe, le chef du service de l'expansion économique en Allemagne qui supervise de Bonn l'activité des neuf bureaux répartis sur l'ensemble du territoire. Alors, inlassablement, il faut expliquer : ce n'est pas comme ça qu'on aborde le marché allemand. C'est un marché vaste, mais saturé : on ne s'y implante qu'en prenant la place de quelqu'un d'autre, parce qu'on est meilleur.

NAïFS, BRANCHÉS, ETC. Philippe Gros, le directeur du poste de Cologne, passe chaque matin entre une heure et une heure et demie à lire le courrier : vingt mille demandes de renseignements sont parvenues en 1991, année faste pour les ventes françaises outre-Rhin !

Il en voit de toutes les couleurs. Il y a les naïfs, qui croient que l'Allemagne n'attend qu'eux ; il y a les légers, qui veulent organiser sous quinze jours un événement commercial ; il y a les branchés, qui écrivent en anglais, les appliqués qui écrivent en allemand ; il y a les petits malins, entrepreneurs espagnols ou anglais, qui essayent à tout hasard de se faire transmettre les informations des services français ; il y a les pointus (" Pourriez-vous m'informer sur le marché des implants dentaires et rachidiens ? ") ; il y a les étudiants qui cherchent un job et les rares entreprises allemandes qui cherchent un fournisseur local, comme cette Prouvenço Gmbh qui souhaite importer des olives et des abricots secs... de Provence bien sûr ! Toute lettre reçoit normalement une réponse sous trois jours...

GUICHET UNIQUE Les " débutants " sont adressés au service d'accueil et d'orientation (SAO), véritable guichet unique pour la première approche de l'Allemagne. On leur demande de présenter par écrit leur entreprise et leurs produits (histoire de ne pas travailler pour la concurrence étrangère) et on leur adresse un dossier _ gratuit et actualisé.

Il y est expliqué que " la mercatique en Allemagne doit être structurée et organisée afin de déboucher sur une stratégie ordonnée, organisation et ordre étant les deux grands principes présidant à la vie de la société allemande " (sic).

Heureusement, le reste est écrit plus simplement et renferme une mine de bons conseils : un produit " haut de gamme " français n'est pas forcément considéré comme tel par les Allemands ; la documentation commerciale _ allemand obligatoire _ doit être centrée sur le produit, informative et exhaustive ; les tarifs doivent être en deustschemarks, franco de port (en Allemagne, différence avec la France, le transfert de propriété n'intervient qu'après réception de la marchandise).

CHEMIN INITIATIQUE Outre les conseils techniques, le Poste donne quelques indications sociologiques précieuses : prendre son temps mais être exact en tout (la conception allemande du temps n'est pas la nôtre), se montrer distant et formel (les déjeuners d'affaires sont à bannir), comprendre la hiérarchie au sein des entreprises et ne jamais essayer de la " court-circuiter " en passant " par le haut " ; se faire représenter par un interlocuteur parlant allemand et compétent techniquement (les étudiants ou stagiaires éphémères font très mauvais effet).

Beaucoup d'entreprises, à la lecture de ce dossier, renoncent provisoirement. Celles qui restent, les plus motivées _ quelques centaines par an tout au plus _ sont invitées à parcourir un chemin initiatique. D'abord, elles sont orientées vers les spécialistes de leur secteur au sein du Poste (si elles s'intéressent aux Länder de l'Est, elles sont dirigées sur le PEE de Berlin et, si elles opèrent dans le secteur des services, sur celui de Francfort).

Depuis la mise en vigueur de la " charte pour l'exportation " en mars 1989, ces spécialistes ne sont pas forcément des fonctionnaires des services de l'expansion : certains dépendent de la chambre de commerce française en Allemagne, d'autres représentent les branches professionnelles, d'autres (ceux de la mission agricole) relèvent du CFCE (Centre français du commerce extérieur). Quelle que soit sa casquette, le spécialiste propose à l'entreprise un menu à la carte.

TRÉSOR DE GUERRE Le premier stade, c'est la mission de deux jours, individuelle ou collective, qui s'apparente au séminaire d'information très ciblé. Le deuxième stade, c'est la mission de prospection commerciale : un agent du Poste a pris des rendez-vous avec des interlocuteurs allemands et accompagne physiquement l'entreprise française. Pour servir d'interprète, bien sûr, mais surtout pour éviter les bévues. " Nos contacts ici sont difficiles à obtenir. Sur dix coups de fil, nous obtenons un rendez-vous. Si l'interlocuteur allemand a le sentiment de perdre son temps, sa porte nous sera fermée à l'avenir ", avoue Philippe Gros. " La moindre faille dans la présentation commerciale sert à nourrir le préjugé sur le manque de sérieux des Français "... qui risquent alors d'être éconduits de façon assez humiliante. C'est pourquoi le Poste de Cologne défend son " trésor de guerre ", les listes de contacts privilégiés _ des listes moins " pointues " sont vendues 300 francs sur simple demande.

Le dernier stade, ce sont les missions d'investigation approfondies, facturées sur devis 3 000 francs par jour ( comparé au tarif des consultants privés, c'est tout juste le ticket modérateur !), qui comportent un suivi de longue durée. Au point que certaines entreprises prennent goût au " maternage " : le Poste doit leur rappeler au bout d'un moment que ses prestations sont limitées !

GOÛT ALLEMAND Laurence Roussel, spécialiste des biens de consommation, ne manque pas d'exemples récents d'entreprises françaises qui ont parfaitement compris le cheminement pour se faire une place sur le marché allemand. C'est le cas des laboratoires Vendôme qui proposaient aux grands magasins Karstadt des gels de douche " Petit Marseillais ". En France, ces produits sont présentés dans des cubes de couleur pastel.En Allemagne, ils ont été jugés malcommodes et les couleurs, synonymes de colorant, peu naturelles. En un mois, l'entreprise a présenté une gamme sous emballage rectangulaire recyclable, dans les couleurs (tilleul, miel, lavande) acceptables par le consommateur allemand... et a réussi son entrée.

CONSERVATISME Autre exemple, le fabricant de meubles Christian Robert a fait la tournée des détaillants avec un camion où ses meubles étaient présentés en ambiance. Le design, le bon étiquetage technique et l'originalité de la démarche ont été très appréciés.

" Les exportateurs français commencent à bénéficier d'une bonne image, constate Laurence Roussel. Bien sûr, on continue ici à privilégier le fournisseur allemand à prix égal, et même si nous sommes 10 % moins cher. A partir de 15 % ou 20 % moins cher, le Français peut enlever le marché. "

Et le conservatisme légendaire du consommateur allemand n'est plus ce qu'il était. Ainsi, depuis des siècles, nos voisins se font enterrer dans des cercueils " carolingiens " (boîte rectangulaire, couvercle en relief à pans coupés), alors que nous préférons le cercueil " franc " (boîte trapézoïdale, couvercle plat). Depuis quelques mois, les importateurs allemands montrent, paraît-il, un grand intérêt pour la mode " franque ". Où ne va pas se nicher l'amélioration du commerce extérieur français !

920204 DOC=FLA FAB=06DE1035 NUM=920204-2-035-32 REF=2-035-32 SEC=MDE TAI=43 APPAREIL MENAGER COMMERCE APPAREIL MENAGER COMMERCE COMMERCE EXTERIEUR PRODUCTION CHIFFRE CEE ACTUALITE GAY PIERRE ANGEL La reconquête du micro-onde

Japonais et Coréens en avaient fait leur instrument de conquête. Le micro-onde devait être le premier appareil électroménager mondial. Le premier à ouvrir une brèche dans la forteresse Europe des produits... " blancs ". La Grande-Bretagne, une fois encore, devait servir de cheval de Troie. De 1987 à 1989, sept fabricants asiatiques s'implantèrent outre-Manche. L'enjeu était alléchant : aucun marché d'appareils ménagers ne s'est développé aussi vite depuis la seconde guerre mondiale. Les ventes en France n'ont-elles pas été multipliées par 40 en dix ans ?

En 1990 l'Europe a consommé plus de 6 millions de micro-ondes, mais n'en a produit que 3,2 millions (160 000 ont été exportés). Les importations se sont élevées à 2,96 millions de fours, principalement de Corée, du Japon et de l'Asie du Sud-Est. Le déséquilibre était impressionnant. Irrattrapable ?

Sans doute pas, puisque la France, aux couleurs principalement défendues par Moulinex et la CEFEMO (un GIE regroupant Thomson, AEG et Toshiba), devenait au même moment le premier producteur (avec 1,18 million d'appareils fabriqués) et le premier exportateur (850 000 fours) européen. L'an dernier, production et exportation françaises se sont respectivement élevées à 1,9 et 1,43 millions d'appareils. L'Hexagone a donc exporté 75% de sa production. Une percée à la. ..japonaise!

920204 DOC=FLA NUM=920204-2-035-34 REF=2-035-34 SEC=MDE TAI=5 ENTREPRISE SECTEUR PUBLIC APPAREIL MENAGER ENTREPRISE SECTEUR PUBLIC APPAREIL MENAGER CEE ACTUALITE La domination des groupes nationaux. Parts de marché du Nº1 et du Nº2 dans les principaux pays européens 920204 DOC=FLA FAB=05DE1002 NUM=920204-2-034-31 REF=2-034-31 SEC=MDE TAI=166 MAISON INDIVIDUELLE LOI REFORME LOGEMENTMODE D'EMPLOI

Les acheteurs de maisons individuelles sont mieux protégés : la réforme du contrat de construction en vigueur depuis le 1 décembre 1991 garantit une livraison à prix et délais convenus. Comment sera-t-elle appliquée ?

VAYSSE FRANCOISE ARTICLE ILLUSTRE PAR UN DESSIN - DECRET DU 27 NOVEMBRE 1991 (PUBLIE AU J.O LE 29 NOVEMBRE 1991) LOGEMENT. Les maisons individuelles sous abri

"CE texte est le replâtrage de la loi du 16 juillet 1971 qui était très bien faite... mais pas respectée " : Chantal Martin, spécialiste de l'habitat à l'Institut national de la consommation (INC), manque d'enthousiasme. Mais elle situe l'enjeu de la réforme du contrat de construction des maisons individuelles : le décret d'application du 27 novembre 1991 (publié au Journal officiel du 29 novembre) apporte un " plus " au consommateur, mais la question est de savoir comment le texte sera appliqué.

Clé de voûte de la nouvelle réglementation : la garantie obligatoire de livraison à prix et délais convenus. En cas de faillite du constructeur, un garant désignera, sous sa responsabilité, l'entreprise qui terminera les travaux, et il prendra en charge le surcoût éventuel si celui-ci excède 5 % du prix prévu.

En outre, sans imposer de contrat-type, la loi du 19 décembre 1990 et le décret du 27 novembre 1991 énumèrent une série de clauses (définition des travaux, coût de la construction et prix convenu, modalités de paiement, délai d'exécution des travaux et garanties de livraison) obligatoirement contenues dans le contrat. Ils prévoient enfin une sécurité : les banques devront vérifier la conformité de ce contrat avant de débloquer les prêts de l'acheteur. Le client recevra également une notice d'information descriptive, conforme à un modèle type agréé. Une limite, toutefois : le texte s'applique seulement au cas des entreprises qui conçoivent et réalisent un logement d'après un plan qu'elles ont proposé.

GROGNE Autre progrès : la nouvelle loi prévoit que l'acheteur paie les 5 % restant dus au constructeur huit jours après la réception de sa maison. Il pourra donc juger sur pièces de la qualité de la construction. Une clause qui déplaît à la profession.

Les banques grognent. Elles estiment que cette réforme les charge de responsabilités qui ne sont pas les leurs, notamment en les obligeant à vérifier la conformité du contrat de construction. Et elles s'interrogent sur l'étendue réelle de leur responsabilité en cas de non-conformité. Pour se simplifier le travail, elles ont donc demandé aux syndicats professionnels de la construction d'établir des contrats-types.

A ce jour, il y en a quatre : ceux de l'Union nationale des constructeurs de maisons individuelles (UNCMI) _ assorti d'un numéro troué pour éviter des fraudes, _ de la Confédération de l'artisanat et des petites entreprises du bâtiment (CAPEB), de la Fédération nationale du bâtiment (FNB) et de l'Union nationale des HLM. Évidemment, le client qui se rendra chez son banquier avec l'un de ces contrats-types verra son dossier traité plus vite que s'il faut consulter le service juridique central de l'établissement... Un désavantage pour le petit constructeur de maisons individuelles non syndiqué, qui ne peut apporter ce supplément. Quant au client, il retrouvera la facture du service dans le coût de son crédit.

Autre source d'interrogation : la garantie de bonne fin. " Nous ne savons pas faire, ont dit unanimement les banques, il s'agit d'une technique d'assurance ", qui relève d'ailleurs d'un métier à part dans les pays anglo-saxons. En fait, la loi ne les obligeant pas à être elles-mêmes les garantes, mais seulement à vérifier que la garantie existe, elles ont laissé cette dernière aux assureurs. Plusieurs compagnies d'assurance planchent déjà sur la question. Mais les compagnies auront inévitablement tendance à limiter les risques en ne garantissant encore que les gros constructeurs... et ce nouveau service aura aussi un prix. Celui-ci serait compris, selon l'UNCMI, entre 0,3 % et 1 % du prix toutes taxes comprises de la maison, de l'ordre de 1 500 à 5 000 francs pour le modèle " populaire " (500 000 francs en moyenne, terrain non compris).

Chez les constructeurs, c'est la satisfaction... du moins à l'UNCMI. Car cette réglementation devrait permettre de redorer le blason de la profession. Trop de clients (4 500 par an) qui avaient investi toutes leurs économies dans le pavillon de leurs rêves ont été ruinés par la défaillance de constructeurs.

LITIGES A cela s'ajoutent d'innombrables litiges sur des malfaçons, retards, dépassements de prix et autres déconvenues. L'UNCMI (qui assure représenter 55 % des maisons construites) pousse donc à cette moralisation, rendue difficile par l'émiettement de la profession : 90 % des maisons sont réalisées par de petites entreprises qui en construisent chacune 8 à 10 par an ; le numéro un, l'Immobilière Phenix (groupe Générale des eaux), a une capacité de 5 000 unités par an seulement, le numéro deux, Bouygues, de 3 000.

De là à conclure que ces problèmes _ ainsi que les fortes décotes constatées lors de la revente d'une maison _ sont responsables de la chute de la construction de maisons individuelles en France (de 280 000 unités en 1983, on est tombé à 140 000 en 1991), il y a un pas _ que les constructeurs se refusent à franchir.

Habiter en maison individuelle, synonyme de liberté, reste le rêve du Français moyen, estime Christian Louis-Victor, président de l'UNCMI : pour lui, la dégringolade du marché est imputable surtout au coup de frein sur la politique d'accession sociale à la propriété.

920204 DOC=FLA FAB=06DE1003 NUM=920204-2-034-32 REF=2-034-32 SEC=MDE TAI=52 VOCABULAIRE LA COTE DES MOTSMODE D'EMPLOI COLIGNON JEAN PIERRE LA COTE DES MOTS. Gap

Le chef-lieu du département des Hautes-Alpes n'a pas donné naissance à un nom commun, comme on pourrait le supposer à la lecture de l'apostrophe désolée suivante : " Ah ! Mon gap se creuse de plus en plus ! " Heureusement pour les Gapençais, d'ailleurs : le rapprochement pourrait se révéler injustement désobligeant à leur égard, puisque le mot _ anglais _ gap (pluriel : gaps) a, entre autres acceptions, celles de " trou " et de " vide ".

" Comment, un trou ? s'offusquera Savinien de Cyrano de Bergerac. C'est un fossé, un ravin, un gouffre, un abysse, monsieur ! " Le poète-bretteur n'a pas tort : tous les termes bien français qu'il utilise là sont des équivalents licites de cet anglicisme qui n'a pour lui que sa brièveté monosyllabique.

En fait, gap est surtout employé _ sans nécessité, il faut bien le dire _ au sens de " déficit " (en économie), ou bien de " décalage technologique ", de " retard économique "... Son intrusion hors du champ économique est demeurée modeste, et l'on s'en félicitera. Pour autant, il faut se garder d'une xénophobie linguistique simpliste, et irréaliste : à notre époque de circulation intense des individus, des choses et des idées, l'interpénétration des langues est inévitable.

Mais l'emploi excessif d'anglicismes et d'américanismes inutiles risque d'altérer le fonds même de la langue. Et notre gap peut fort bien laisser la place soit à " brèche ", " fossé " ; soit à " écart ", " retard " ; soit, enfin, à " déficit budgétaire, économique ". A plus forte raison, " combler un fossé " sera préféré à to bridge a gap ; " boucher un vide ", à to fill in a gap ; et " rattraper un retard ", à to close a gap...

920204 DOC=FLA FAB=06DE1004 NUM=920204-2-034-34 REF=2-034-34 SEC=MDE TAI=64 REVENU PATRONAT ELU LOCAL HUMEURMODE D'EMPLOI DOYERE JOSEE HUMEUR. Pauvres élus

CA vous choque, vous, ce que gagne par mois un élu du peuple ? Et le responsable d'une grosse boîte ? Et le PDG d'une moyenne entreprise ? Et votre patron, quoi ! ! !

Ah oui, c'est vrai, vous ne savez pas ce que gagnent les grands chefs à plumes qui vous entourent. Ils le planquent soigneusement, avec modestie. Tout ce que vous savez, c'est qu'il a un bel appartement, une plus que coquette maison de campagne, une voiture de fonction avec chauffeur _ qui parfois emmène son épouse faire des courses _ et qu'il ne déjeune jamais à la cantine, sauf pour une photo dans la revue sur papier glacé de l'entreprise...

En province, ils sont encore plus discrets : la bagnole de fonction est juste assez grosse pour convaincre que l'entreprise se porte bien, et les grands enfants sont priés d'aller faire leurs frasques coûteuses ailleurs. L'ostentation fait trop nouveau riche et est mal portée.

Mais le bon peuple a tort de focaliser son regard sur celui qui gagne juste un chouïa de plus que lui. Tous les jours, le smicard ou le double smicard croise des pèlerins qui gagnent dix fois ce qu'il gagne et ne s'aperçoit même pas qu'il respire le même air que ceux qui alignent un revenu cent à deux cents fois supérieur.

Selon la revue américaine Business Week, le revenu moyen _ tout compris _ du " patron " (chief executive officer) d'une des trente premières sociétés locales est de... 1,4 million de francs par mois aux Etats-Unis, de 360 000 en Allemagne et en France, et seulement de 236 000 francs au Japon. Le Tout-Paris des affaires connaît bien l'histoire de cet homme qui raconte, avec un sourire en coin : " On m'a demandé combien je gagnais. J'ai répondu en francs actuels par an, et on a compris en francs anciens, par mois... ". Faites-vous-même le calcul. Il y a toutes chances pour que vous soyez en dessous de la réalité.

Alors Jacques Chirac avec ses 63 738 francs mensuels ou Pierre Mauroy avec ses 46 617 francs (selon le Parisien) et les autres élus, même cumulards, même avec des avantages en nature, font vraiment figure de fauchés.

920204 DOC=FLA FAB=06DE1014 NUM=920204-2-038-31 REF=2-038-31 SEC=MDE TAI=88 HISTORIQUE CNUCED DOSSIER DOSSIER : LA CNUCED Dossier : la CNUCED. Pourquoi a-t-on créé cet organisme ?

Dès 1948, la charte de La Havane élaborée à la demande des Nations unies prévoyait la création d'une organisation internationale du commerce. Cette institution aurait été le troisième pilier du système économique mondial, avec la Banque mondiale et le Fonds monétaire international. Son mandat théorique comprenait tous les aspects du commerce, de l'emploi et du développement. Signée par cinquante-trois Etats-membres de l'ONU, la charte de La Havane ne fut pas ratifiée par le Congrès américain. Et, du même coup, l'organisation ne vit jamais le jour.

Il fallut attendre 1955 pour que l'idée soit relancée par l'URSS, appuyée en 1962 par les pays en développement lors de la conférence du Caire. En 1963, l'URSS présenta un mémorandum préparatoire à une future " conférence des Nations unies sur le commerce et le développement ", mentionnant l'octroi d'un régime spécial aux pays pauvres, l'examen de questions-clefs comme l'interdépendance entre le commerce et le développement, les produits de base, les fluctuations de prix, le désarmement et les transactions financières.

Entre-temps, le GATT (Accord général sur les tarifs douaniers et le commerce) avait pris en charge ces trois derniers aspects des échanges mondiaux. Mais lorsque se réunit la première session de la CNUCED, en 1964, une étude d'experts montra que l'" accord général n'était pas un instrument suffisamment dynamique pour aider les pays en développement ". La CNUCED devint alors un organe permanent des Nations unies, créé pour combler le vide entre le GATT et la charte de La Havane et pour corriger les rapports de forces nés dans l'après-guerre. Son mandat visait trois objectifs :

_ faire avancer la réflexion, l'analyse et le débat sur les relations entre commerce et développement ;

_ apporter une assistance technique aux pays du tiers-monde ;

_ conclure des accords favorables au développement par la négociation.

Après vingt-huit ans d'activité, on peut porter au crédit de la CNUCED la fixation de l'objectif d'aide de 0,7 % du PNB des pays donateurs en faveur du tiers-monde. La CNUCED a aussi adopté en 1978 une résolution prévoyant l'ajustement rétroactif de la dette publique des pays à faible revenu. Cette disposition a valu à plus de cinquante Etats un allègement de 6,5 milliards de dollars. La CNUCED a encore édicté un ensemble de règles pour le contrôle des pratiques commerciales restrictives et sur les transports maritimes.

Mais l'action la plus concrète de la CNUCED a permis la création de deux instruments spécifiques : le " système généralisé des préférences " (SGP), à favoriser les échanges des pays du Sud par l'octroi de concessions tarifaires ; le " programme intégré des produits de base ", dont le but est de stabiliser les cours des matières premières par le jeu d'accords internationaux et de stocks régulateurs.

920204 DOC=FLA FAB=06DE1015 NUM=920204-2-038-34 REF=2-038-34 SEC=MDE TAI=68 MATIERE PREMIERE CNUCED DOSSIER Dossier : La CNUCED. Comment régule-t-il le prix des produits de base

Devant l'extrême dépendance des économies du tiers-monde à l'égard des recettes d'exportation tirées des matières premières, la CNUCED a conçu dès 1964 un " programme intégré pour les produits de base ". Comme le rappelle Abdelaziz Magzari, spécialiste de ces questions à la CNUCED, des arrangements internationaux existaient avant la deuxième guerre mondiale sur le sucre, le blé, le thé, le caoutchouc et l'étain. La conférence n'a eu de cesse de généraliser les accords de produits avec un double objectif : stabiliser les cours des matières premières, donc les recettes d'exportation ; défendre des prix-plancher à un niveau rémunérateur pour les producteurs et équitables pour les consommateurs.

Par manque de volonté politique des Etats membres, la CNUCED n'est parvenue à négocier qu'un seul nouvel accord, en 1975, sur le cacao. L'année suivante à Nairobi a germé l'idée du " programme intégré " destiné notamment à constituer des stocks internationaux des dix-huit principaux produits de base représentant les trois quarts des exportations non pétrolières du tiers-monde, financées par un fonds commun.

Mais il a fallu attendre 1989 pour que soient remplies les conditions d'entrée en vigueur de cette institution comprenant deux guichets distincts selon les opérations envisagées : il fallait que quatre-vingt-dix Etats au moins, représentant les deux tiers des souscriptions dans le capital (fixé à 470 millions de dollars), aient ratifié l'accord. C'est seulement avec l'adhésion de l'URSS, annoncée en 1987, mais effective deux ans plus tard, que le fonds commun a pu entrer en vigueur.

Mais, entre-temps, les accords internationaux sur les produits de base (café, cacao, sucre, étain) avaient tous éclaté sous le poids de la surproduction mondiale, à l'exception du caoutchouc, rendant précaire l'objectif du " premier compte " du fonds, à savoir le financement de stocks régulateurs. Seul est censé fonctionner aujourd'hui le " second compte " du fonds, destiné à financer les dépenses de recherche-développement et d'amélioration de la compétitivité des produits naturels face aux synthétiques. Son action reste très modeste.

920204 DOC=FLA FAB=06DE1016 NUM=920204-2-038-33 REF=2-038-33 SEC=MDE TAI=66 COMMERCE INTERNATIONAL CNUCED DOSSIER : LA CNUCED DOSSIER : LA CNUCED. Comment encourage-t-il les échanges ?

La CNUCED a élaboré en 1971 le " système généralisé des préférences " (SGP) repris à part entière par le GATT. Il s'agit d'un ensemble de concessions tarifaires accordées par les pays riches aux pays en développement. Il porte sur un montant d'échanges de 60 milliards de dollars en 1990 (dont le tiers avec la Communauté économique européenne). En vertu de ce régime, l'Occident développé réduit, voire supprime, ses droits de douane sur les importations de produits manufacturés en provenance du tiers-monde. Vingt-deux pays industrialisés et cinq pays d'Europe centrale et orientale accordent ainsi des " préférences ", selon des modalités propres à chacun d'entre eux.

Le principe général est celui de la non-réciprocité : les avantages accordés aux pays pauvres ne sont pas la contrepartie d'avantages équivalents qu'ils consentiraient eux-mêmes aux pays du Nord. Le SGP connaît cependant quelques limites :

_ En premier lieu, les Etats bénéficiaires ne sont pas toujours en mesure d'utiliser pleinement les possibilités offertes par ce régime, soit par manque d'informations, soit par l'inaptitude de leurs services douaniers ou commerciaux à faire valoir leurs droits dans les conditions requises. Au total, le volume d'échanges couvert par le SGP ne représente que la moitié des importations qui pourraient bénéficier d'exonérations de droits de douane.

_ Les pays du Nord appliquent en outre certaines mesures restrictives comme les contingents tarifaires et les barrières non tarifaires (montants maximum d'importation, ou encore clauses de sauvegarde destinées à protéger leurs propres productions).

Depuis 1989 enfin, plusieurs pays ont été exclus du SGP, dont ils tiraient des avantages jugés exagérés, compte tenu du niveau de compétitivité qu'ils avaient atteint. D'autres pays ont en revanche été admis à titre exceptionnel et provisoire comme bénéficiaires du SGP. C'est le cas des pays andins, gravement affectés par le fléau de la drogue. C'est aussi le cas, en raison de leurs difficultés économiques, de plusieurs pays d'Europe centrale : Pologne, Tchécoslovaquie, Bulgarie, Roumanie

920204 DOC=FLA FAB=06DE1017 NUM=920204-2-038-35 REF=2-038-35 SEC=MDE TAI=63 INSTANCE CNUCED DOSSIER : LA CNUCED DOSSIER : La CNUCED. Comment fonctionne l'institution ?

Composée de cent soixante-six Etats-membres, la CNUCED se réunit tous les quatre ans au niveau ministériel pour fixer ses grandes orientations et définir son programme de travail. A son siège de Genève, au Palais des nations, plus de quatre cents fonctionnaires travaillent sous la houlette du secrétariat général, dirigé depuis 1986 par le Ghanéen Kenneth Dadzie.

Le budget annuel de fonctionnement s'élève à environ 35 millions de dollars, provenant du budget ordinaire de l'ONU. Les activités de coopération technique, financées par des ressources extra-budgétaires, ont représenté, en 1990, 22 millions de dollars.

L'organe délibérant de la CNUCED est le Conseil du commerce et du développement, qui se réunit chaque année en deux fois : la première réunion (septembre-octobre) examine les sujets ayant trait à l'interdépendance économique et à la dette des pays pauvres. La seconde (mars-avril) est axée sur le commerce international, le protectionnisme, les transferts de technologies.

Le conseil reçoit les recommandations de plusieurs grandes commissions sur les produits de base, les produits manufacturés, le financement du développement, les assurances, les transports maritimes. Un comité spécial suit le fonctionnement du " système généralisé de préférences ". Un groupe intergouvernemental s'occupe des quarante-sept pays les moins avancés. Un autre étudie l'incidence des pratiques commerciales restrictives sur les échanges des pays en développement.

La huitième session de la CNUCED, cette année, placée sous le signe de la revitalisation, se penchera sur une nécessaire réforme institutionnelle. De nombreux pays-membres et le secrétariat général lui-même prônent une réduction du nombre de commissions et de comités, un fonctionnnement plus souple, favorisant la réflexion de fond et la discussion plutôt que la recherche systématique (et souvent interminable...) d'accords négociés. De sa capacité de se réformer de l'intérieur dépendra l'audience future de la CNUCED

920204 DOC=FLA FAB=06DE1019 NUM=920204-2-038-37 REF=2-038-37 SEC=MDE TAI=30 LISTE LIVRE CNUCED DOSSIER Dossier : La CNUCED. BIBLIOGRAPHIE

Pour une accélération du développement, rapport du secrétaire général de la CNUCED à la huitième session de la Conférence, publié par les Nations unies, est disponible au siège de l'organisation, à Genève. Ce document austère présente un bilan des années 80 et les enjeux de la coopération Nord-Sud pendant la dernière décennie du siècle.

Nord-Sud, la grenade dégoupillée, par Louis Emmerij, éditions First. Ecrit par le président du Centre de développement de l'OCDE, cet ouvrage traite des questions " éternelles " de la CNUCED, sur un ton impertinent.

Nord-Sud : de l'aide au contrat, par Claude Marchant, éd. Syros, collection " Alternatives ". Ecrit par des experts du développement sous un pseudonyme, ce livre tente, à travers une série d'exemples concrets, de proposer une nouvelle approche de l'aide.

A noter la réédition en " poche " du livre-culte des tiers-mondistes, les Damnés de la terre, de Frantz Fanon.

920204 DOC=FLA FAB=06DE1020 NUM=920204-2-038-31 REF=2-038-31 SEC=MDE TAI=65 CNUCED DOSSIER La CNUCED

Tribune universelle chargée de favoriser l'expansion du commerce dans une perspective de développement, la CNUCED (Conférence des Nations unies pour le commerce et le développement) est depuis sa création, en 1964, un organe permanent des Nations unies. Elle fut dès l'origine un lieu de dialogue mais surtout d'affrontement entre le Nord et le Sud. C'est dans cette enceinte que les pays pauvres ont formulé leur aspiration à un nouvel ordre économique international fondé sur un partage des richesses, de la croissance et des technologies, sur un libre accès aux marchés occidentaux pour leurs produits, sur l'abolition de l'échange inégal.

La montée en puissance de l'idée tiers-mondiste (avec le groupe des " 77 ") a scandé les trois premières réunions, à Genève (1964), New-Delhi (1968) et Santiago du Chili (1972). Mais les chocs pétroliers, la crise de la dette et l'éclatement des solidarités au sein du tiers-monde ont ensuite amoindri le rôle et la crédibilité de la CNUCED, qui campait sur des positions manichéennes où le discours militant primait sur la juste perception des contraintes économiques.

L'idée de développement s'en trouva affaiblie. Les pays riches boudèrent la CNUCED, estimant qu'ils obtenaient davantage du tiers-monde au sein d'autres institutions comme la Banque mondiale ou le GATT (Accord général sur les tarifs douaniers et le commerce). La CNUCED connut une crise de confiance qui se solda par l'échec des conférences de Manille (1979) et de Belgrade (1983). L'esprit de Nairobi (1976), fondé sur la recherche d'une justice dans l'échange, disparut des tables de négociation. En 1987, à Genève, la septième réunion de la CNUCED fut qualifiée _ dans l'indifférence _ de non-échec.

Le traditionnel antagonisme Nord-Sud s'estompant, l'économie l'emporta sur la politique. La huitième session, qui se déroulera du 8 au 25 février à Carthagène (Colombie), se situe dans un contexte résolument non conflictuel : pour son secrétaire général adjoint Yves Berthelot, " l'objectif politique est de faire admettre un nouveau partenariat pour le développement ".

Eric Fottorino

920204 DOC=FLA FAB=06DE1026 NUM=920204-2-038-38 REF=2-038-38 SEC=MDE TAI=43 PAYS EN VOIE DE DEVELOPPEMENT CNUCED DOSSIER : LA CNUCED. LA RECONNAISSANCE DES PAUVRES

Il revient à la CNUCED d'avoir attiré l'attention de la communauté internationale sur les " plus pauvres des pauvres " en créant, dès 1964, le groupe des pays les moins avancés, les PMA.

En 1981 et 1991 à Paris, sous l'égide de la CNUCED, ces Etats ont tenu deux conférences, qui ont abouti à l'élaboration puis à la mise en oeuvre d'un " nouveau programme substantiel d'action " (NPSA), au demeurant fort modeste. La CNUCED souhaite que l'aide accordée par les pays riches aux pays les moins avancés représente 0,15 % de leur PIB, mais cet objectif est loin d'être atteint et même souhaité par tous.

En 1971, la CNUCED a établi des critères précis pour l'entrée d'un pays dans le groupe des pays les moins avancés : Un revenu annuel par habitant de l'ordre de 500 dollars ; une part de l'industrie dans le PIB inférieure à 10 % ; un taux d'alphabétisation qui n'atteint pas 20 % de la population. On comptait 25 PMA en 1971, 31 en 1981, et 47 aujourd'hui, Madagascar, le Zaïre, la Zambie et le Botswana figurant parmi les derniers intégrés en décembre 1991.

Lors de la prochaine session de la CNUCED, qui doit se tenir à Carthagène, d'autres critères de " développement humain " devraient être examinés, comme l'espérance de vie, la ration calorique par tête et le taux d'alphabétisation des adultes. Ces experts entendent mieux définir les indicateurs de pauvreté.

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920204 DOC=FLA FAB=06DE1032 NUM=920204-2-034-35 REF=2-034-35 SEC=MDE TAI=87 TRAVAIL CLANDESTIN CONSOMMATEUR PARTI POLITIQUE RESULTAT FINANCIER 1990 LOI LOIS ET DECRETSMODE D'EMPLOI LOIS ET DÉCRETS

Travail clandestin

Une circulaire du premier ministre aux préfets précise le dispositif de lutte contre le travail clandestin, notamment le rôle des procureurs de la République. Elle préconise la création d'un secrétariat permanent et d'un groupe de travail ad hoc dans chaque département, pour aboutir à un programme de lutte contre le travail clandestin et les trafics de main-d'oeuvre. Circulaire du 24 janvier 1992, J.O. du 29 mai 1992, pp. 1415 et 1416. Protection des consommateurs

En raison de la complexité des produits et des services mis sur le marché, de nombreux abus sont commis par des professionnels. Cette nouvelle loi protège les consommateurs les plus vulnérables. Elle étend le délit d'abus de faiblesse, dénoncé par la loi de 1972 sur le démarchage à domicile, à d'autres transactions commerciales : démarchages par téléphone, sollicitations personnalisées, ventes conclues lors de manifestations commerciales. Elle impose au vendeur d'informer le consommateur sur les caractéristiques des produits et des services après vente.

La vente d'un bien est assortie d'une garantie qui couvre pendant une certaine période les frais de réparation entraînant l'immobilisation du bien. Si la réparation dépasse la durée de six jours, ce délai s'ajoute à la durée de garantie qui reste à couvrir, à la date de la demande d'intervention du consommateur.

Le consommateur a la possibilité d'annuler le contrat de vente, si le retard de livraison excède sept jours. Jusqu'à présent, les associations agréées de consommateurs ne pouvaient se constituer partie civile qu'en cas d'infraction pénale, causant un préjudice à l'ensemble des consommateurs. Désormais ces associations peuvent exercer une action en représentation conjointe lorsque plusieurs consommateurs ont subi des préjudices individuels d'un même professionnel. Loi n 92-60 du 18 janvier 1992, J.O. du 21 janvier 1992, pp. 968 à 970. Les comptes des partis politiques

Conformément aux dispositions établies par la loi du 11 mars 1988, (modifiée par celle du 15 janvier 1990) qui impose aux partis politiques de tenir une comptabilité de leurs dépenses, les comptes de l'année 1990 ont été présentés à la Commission nationale des comptes de campagne et des financements politiques à la fin de 1991. La commission a reclassé les données et vient de publier au Journal officiel les comptes de résultat et le bilan financier de chaque parti. Y figurent, au chapitre des ressources, les cotisations des adhérents et des élus, le financement public et différents dons, en regard des dépenses de propagande. Toutefois certains partis politiques, comme le Parti communiste ou le Parti socialiste, n'ont pas communiqué leur bilan.

Commission nationale des comptes de campagne et des financements politiques,133, rue de Rome, 75017, Paris. J.O. du 23 janvier 1992, pp. 1120 à 1141.s

920204 DOC=FLA FAB=06DE1036 NUM=920204-2-037-31 REF=2-037-31 SEC=MDE TAI=198 ANALYSE PROPRIETE IMMOBILIERE POLITIQUE DES PRIX BANQUE DEREGLEMENTATION CROISSANCE ECONOMIQUE ACTUALITE SIMONNOT PHILIPPE Pourquoi la reprise n'a pas eu lieu

Toutes les conditions semblent réunies pour relancer la machine économique. Pourtant l'expansion n'est toujours pas au rendez-vous. Un raté exceptionnel depuis 1945, conséquence des excès spéculatifs passés CE qui est particulièrement déprimant aujourd'hui dans la conjoncture internationale, c'est que l'on ne sait plus à quel saint se vouer pour être en mesure d'annoncer la bonne nouvelle de la reprise. Promis pour l'été, puis pour l'hiver 1991, le retour de la croissance est maintenant reporté au deuxième semestre 1992. Mais il s'agit davantage d'une pétition de principe que d'une prévision argumentée. En dernier recours, pour expliquer ces retards qui paraissent inexplicables du point de vue de la science économique, on fait appel à la psychologie.

Comme le dit le communiqué de la réunion des sept ministres des finances du G 7, " les conditions d'une amélioration de la croissance existent désormais ". Pourtant on se débat encore en plein marasme. Le commun des mortels, qu'il soit consommateur, entrepreneur, banquier ou financier, semble ne pas avoir la même vision des choses économiques que les ministres des finances, les gouverneurs des banques centrales et leurs théories d'experts qui ne cessent de s'étonner de la subjectivité de M. Tout-le-Monde.

TAUTOLOGIE Dans sa dernière note de conjoncture internationale la direction française de la prévision écrit sans rire : " Un fait déconcertant du contexte actuel est sans doute le décalage apparent entre les données conjoncturelles qui ont été plutôt favorables depuis l'été dernier et une perception généralement pessimiste de l'environnement économique ". Assurément la croissance ne peut repartir sans la confiance, mais la réciproque est tout aussi vraie. Tautologique, ce serpent-là se mord la queue.

Le pire, c'est que les Sept ont raison. Le continent européen étant bloqué par la surchauffe économique de l'Allemagne réunifiée, c'est d'Angleterre, du Japon et surtout des Etats-Unis que devait, que doit, que devra venir la reprise. Or outre-Atlantique, la situation est quasiment idéale pour le départ d'une nouvelle croissance : baisse " historique " des taux d'intérêt, forte réduction de l'inflation, faiblesse des prix du pétrole, rééquilibrage de la balance des paiements attendu depuis presque dix ans, parité du dollar réputée à peu près " correcte " _ en dépit d'un différentiel de plus de cinq points entre taux américains et taux allemands, _ sans oublier Wall Street, qui bat tous les records de hausse... Qui dit mieux ? Pourtant l'expansion n'est pas au rendez-vous.

Comparé à la bonne demi-douzaine de reprises qui ont jalonné la route de la prospérité depuis la fin de la seconde guerre mondiale, ce formidable raté a quelque chose d'exceptionnel. Il faut donc lui trouver une cause exceptionnelle.

DÉRÉGLEMENTATION Qu'y a-t-il donc de nouveau dans la conjoncture actuelle par rapport aux précédents cycles ? Réponse : c'est la déréglementation bancaire et financière qui fut mise en oeuvre au début des années 80 et dont les effets se sont fait sentir tout au long de la précédente décennie. Les banques et autres établissements financiers se sont livrés à une furieuse et talentueuse concurrence pour proposer aux particuliers, aux entreprises, aux administrations, aux collectivités locales, mille et une manières de gager leurs actifs pour emprunter toujours davantage. D'où ce surendettement généralisé dont on s'accorde _ depuis peu _ à reconnaître qu'il joue un rôle non négligeable dans le blocage actuel, sans pour autant remonter à sa cause, la dérégulation sus-mentionnée, car cela inviterait à remettre en question le credo du libéralisme économique.

Du même coup on ne voit pas _ ou on ne veut pas voir _ que le surendettement n'est que l'une des conséquences, la plus évidente sans doute, de l'abandon de règles vieilles pour certaines de plus d'un siècle, si vieilles en vérité qu'on avait oublié pourquoi on les avait instaurées (tout simplement à cause de krachs financiers ou bancaires).

DIVORCE Une autre de ces conséquences est encore plus dangereuse à terme, c'est le divorce grandissant qui s'instaure mécaniquement entre la valeur de certains actifs particulièrement choyés par la spéculation (immeubles des beaux quartiers ou des quartiers d'affaires, oeuvres d'art...) et les revenus que l'on peut en tirer. Cette manifestation particulière de l'inflation spéculative n'apparaît pas dans les indices habituels (voir le graphique). Ceux-ci mesurent la hausse des prix à la consommation mais sont perçus comme les seuls indicateurs de l'inflation. La flambée des prix de ces actifs n'en est que plus sournoise. Fatalement, il arrive un moment où le divorce entre valeurs et rendement n'est plus tenable : le loyer d'un appartement devient ridicule par rapport au capital investi.

Ce moment a été clairement dépassé tant pour l'immobilier et les oeuvres d'art. Mais qu'en est-il pour les autres actifs ? Poser ce genre de question revient à mettre en cause les cours actuels records de Wall Street et d'ailleurs. Le plus grave est que l'on ne dispose d'aucun point de repère dans les expériences du dernier demi-siècle, ni d'aucune série statistique précise et fiable pour mesurer le temps qu'il faut pour que valeurs et rendement retrouvent un rapport qui permette à la machine économique de redémarrer pour de bon. De fait, la baisse des taux, toute historique qu'elle soit, n'a fait repartir ni le marché de l'art ni celui de l'immobilier de luxe. Par exemple à Londres, 6 millions de mètres carrés de bureaux sont encore à l'heure actuelle inoccupés, ce qui correspond à un taux de vacance de 18 %. Au moins ne s'est-on point hasardé à prévoir la reprise de ces marchés dans les six prochains mois. Cette prudence n'a malheureusement pas été de règle pour l'économie dans son ensemble, et les démentis opposés par les faits à l'optimisme officiel ne sont sans doute pas étrangers à la " morosité " qu'il est censé combattre.

Si encore il ne s'agissait que d'endettement. En dépit des tabous monétaristes, on pourrait concevoir de programmer délibérément la ruine des rentiers et des créanciers par l'inflation, afin de soulager les débiteurs. Mais l'envolée des prix ne garantirait pas le retour à un rendement convenable par rapport à la valeur du capital.

Pris au piège de leur propre politique, comment les sept plus puissants argentiers du monde pourraient-ils regarder la réalité en face sans se remettre en cause eux-mêmes ?

920204 DOC=FLA FAB=06DE1042 NUM=920204-2-034-3 REF=2-034-3 SEC=MDE TAI=106 LISTE ECONOMIE BLOC NOTESMODE D'EMPLOI BLOC-NOTES. D'une semaine.... ..à l'autre

RÉUNION DU G7 A NEW-YORK. Dans leur communiqué le 25 janvier, les ministres des finances des sept principaux pays industrialisés n'ont pas pris d'engagement précis sur la relance de la croissance mondiale, l'aide à la CEI et les taux de change (le Monde daté 26-27 et du 28 janvier).

LE QUARANTE-QUATRIÈME CONGRÈS DE LA CGT s'est déroulé du 26 au 31 janvier à Montreuil. Louis Viannet succède à Henri Krasucki à la tête de la CGT.

LE CHOMAGE S'EST STABILISÉ EN DÉCEMBRE. Les statistiques publiées le 27 janvier comptabilisent 2 826 900 demandeurs d'emploi. Le nombre de chômeurs s'est accru de 295 300 en 1991 (le Monde du 28 janvier).

TOTAL a réalisé en 1991 un bénéfice net de 5,8 milliards de francs, en progression de 41 % par rapport à 1990, selon les chiffres publiés le 27 janvier (le Monde du 29 janvier).

PARTENARIAT ENTRE BULL ET IBM. L'accord annoncé le 28 janvier permettra à IBM d'entrer dans le capital de Bull à hauteur d'environ 6 %.

OPE DE SAINT-LOUIS SUR ARJOMARI-PRIOUX. Le 28 janvier, le groupe agro-alimentaire présidé par Bernard Dumon a porté sa participation de 41,4 % à 97 % dans le holding Arjomari-Prioux (le Monde du 30 janvier).

FOUGEROLLE a lancé une OPA le 28 janvier sur la SAE (le Monde du 30 janvier).

LES COMPTES DE LA SÉCURITÉ SOCIALE seront presque équilibrés en 1992, selon le rapport de la commission des comptes, qui, le 28 janvier, a prévu un déficit de 2 milliards de francs en 1992 contre 15 milliards en 1991 (le Monde du 29 janvier).

GEORGE BUSH, dans son discours sur l'état de l'Union, a annoncé, le 28 janvier, un plan de relance de l'économie fondé sur des allégements fiscaux destinés à relancer la consommation et l'investissement (le Monde du 30 et du 31 janvier).

LUNDI 3 FÉVRIER. Paris : " Table ronde pour le développement de l'apprentissage et des autres formes d'alternance ". Les travaux de ce colloque, proposé par le gouvernement aux régions, aux partenaires sociaux et aux organismes consulaires, seront ouverts par Edith Cresson (jusqu'au 4 février).

MARDI 4 FÉVRIER. France : François Mitterrand se rend dans le Marais poitevin. Strasbourg : visite de Lech Walesa, président de la Pologne, au Conseil de l'Europe. Paris : 8 Salon de l'assurance " Assure Expo " au CNIT-la Défense (jusqu'au 7 février).

MERCREDI 5 FÉVRIER. Paris : 10 anniversaire des conventions CIFRE (conventions industrielles de formation par la recherche), qui permettent à de jeunes chercheurs de préparer leur thèse en entreprise. Vienne (Autriche) : rencontre entre l'ONU et l'Irak sur la reprise des exportations irakiennes de pétrole (jusqu'au 7 février).

VENDREDI 7 FÉVRIER. Paris : visite de Boris Eltsine, président russe, qui aura des entretiens sur la sécurité nucléaire et l'aide occidentale à la CEI (jusqu'au 9 février).

SAMEDI 8 FÉVRIER. Alberville : cérémonie d'ouverture des 16 Jeux olympiques d'hiver (jusqu'au 23 février). Sao-Tome (golfe de Guinée) : 10 sommet entre les présidents des cinq anciennes colonies portugaises de l'Afrique (jusqu'au 10 février).

DIMANCHE 9 FÉVRIER. Bucarest : élections municipales en Roumanie, les premières depuis la révolution de décembre 1989.

LUNDI 10 FÉVRIER. Paris : voyage de Jean-Noël Jeanneney, secrétaire d'Etat au commerce extérieur, au Vietnam et en Thaïlande (jusqu'au 18 février). Bruxelles : réunion des ministres des finances et de l'économie de la CEE. Strasbourg : session plénière du Parlement européen (jusqu'au 14 février).

920204 DOC=FLA FAB=06DE1050 NUM=920204-2-037-33 REF=2-037-33 SEC=MDE TAI=105 VETEMENT SYNTHESE BENATTI MARIO K WAY SUEUR GEORGES K-way résiste au feu. Après les vents contraires du marché l'imperméable léger a dû affronter un incendie. Mais l'entreprise survivra

"N'OUBLIE pas ton K-way ". Quel écolier de France n'a pas entendu cette recommandation ? Le K-way _ une marque devenue la définition d'un produit _ n'a pourtant que vingt-cinq années. Il fut inventé en 1966 par deux confectionneurs du Nord, Léon Duhamel et son fils Léon-Claude, et tout de suite, fabriqué en série dans les établissements installés à Harnes, dans le Pas-de-Calais, qui ont été complètement ravagés par un incendie le 20 janvier dernier.

Souvent, les idées les plus simples sont les plus fécondes. Celle des Duhamel consistait à mettre au point un petit vêtement léger, non doublé, en nylon imperméabilisé qui _ admirable astuce _ pouvait se retourner entièrement dans sa propre poche et s'attacher à la ceinture. Bref, on ne décrit pas ce qui fut à l'origine de l'en-cas et qui devint quelque temps plus tard, par la grâce du marketing, avec un petit air américain, le K (de en-cas) auquel on ajouta " Way ".

Et le produit part au grand galop : 250 000 en 1966, 700 000 en 1970, et 2,5 millions en 1980. Les établissements Duhamel sont devenus, entre-temps, K-way international, essaimant en France et même à l'étranger, notamment vers le Maroc et le Portugal, qui fournissent 80 % de la production. Harnes restait le centre de création et de décision, car on diversifiait les produits et on présentait même des collections saisonnières. Le quart de la production était d'ailleurs exporté.

HIVERS DOUX C'est en 1990 que soufflèrent les vents contraires, après trois hivers trop doux et trop secs. Il y eut, dans le Pas-de-Calais, 100 licenciements _ sur 500 salariés _. En 1991 le groupe italien Pirelli achetait K-way International et l'intégrait à la firme Superga, sa filiale spécialisée dans la chaussure de sport, qui voyait là une occasion d'étendre son marché international. Après cette reprise le premier bilan, au dire de Mario Benatti, son président-directeur général, faisait apparaître une situation équilibrée, alors que le précédent exercice accusait un déficit de 50 millions de francs.

Début janvier, de nouvelles rumeurs circulaient pourtant sur la revente de K-way, quand un incendie, dont on ignore encore la cause, détruisit toutes les installations de Harnes, seul le patrimoine informatique _ concernant la totalité de la gestion administrative, commerciale et industrielle _ ayant, par chance, échappé au sinistre.

ABSURDITÉ Où en est-on aujourd'hui ? Mario Benatti a assuré aussitôt après l'incendie que, premièrement, l'unité d'Harnes sera reconstruite et restera le siège de décision et de création ; deuxièmement, qu'un établissement provisoire etait en cours d'installation à proximité, dans la commune de Brebières (Pas-de-Calais) pour assurer aussitôt le redémarrage du travail ; troisièmement, qu'une centaine de personnes seulement, sur 250, connaîtraient un arrêt momentané sans préjudice pécuniaire. Il faudra environ dix-huit mois pour reconstruire entièrement l'unité d'Harnes sur le même site.

Quant à la revente redoutée, Mario Benatti l'a qualifiée d'absurdité. La direction du groupe Pirelli, selon lui, a bien annoncé qu'elle était disposée à vendre certains secteurs d'activité. Mais en l'état des choses, pas la filiale Superga. Au contraire, a-t-il dit, Pirelli s'engage à soutenir l'effort nécessaire au rétablissement de K-way International.

920204 DOC=FLA NUM=920204-2-036-32 REF=2-036-32 SEC=MDE TAI=4 FRANCE ALLEMAGNE BALANCE COMMERCIALE CHIFFRE 1991 ACTUALITE Un retournement de tendance?. Echanges de la France avec l'Allemagne (en milliards de francs) 920204 DOC=FLA NUM=920204-2-037-32 REF=2-037-32 SEC=MDE TAI=3 CROISSANCE ECONOMIQUE ACTUALITE Prix des actifs et inflation aux Etats Unis, Japon et Royaume-Uni 920204 DOC=FLA NUM=920204-2-038-36 REF=2-038-36 SEC=ECO TAI=3 PRIX MATIERE PREMIERE CNUCED DOSSIER Une baisse irrégulière des matières premières 920204 DOC=JGB FAB=06DE1000 NUM=920204-2-042-31 REF=2-042-31 SEC=MDE TAI=270 EMPLOI ACTIVITE DE SERVICE SCIENCE ECONOMIQUE TROGAN PHILIPPE KESLER JEAN FRANCOIS OPINIONSCHRONIQUE

(1) Rapporteur général de la Commission des comptes des services.

FABRA PAUL OPINIONS. CHRONIQUE. La pseudo-société de services

AUCUNE question _ cela est heureusement reconnu _ n'appelle plus d'attention que celle de l'emploi. On s'accorde aussi pour penser que c'est dans un développement des services que les solutions devraient être trouvées. Ici commencent les malentendus. Non pas que l'idée soit fausse. Mais la représentation qu'on se fait généralement de nos sociétés supposées arrivées " à un haut degré de maturité ", comme étant caractérisées par le rôle grandissant qu'y joueraient les services, cette représentation est des plus arbitraires. Tout se passe comme si l'on plaquait sur la réalité économique une grille de statistiques hâtivement lues ; et qu'on ne voyait plus celle-là qu'à travers celle-ci. L'image qui en résulte est dangereusement déformée. A s'y fier, on tourne le dos à toute politique efficace de résorption du chômage.

De ce phénomène, les meilleurs spécialistes de l'économie des services sont conscients. Tenu à moins de prudence qu'eux, on essayera de porter la critique là ou ils ne peuvent le faire. Philippe Trogan (1), dont les travaux à l'INSEE ont fait école en France et à l'étranger, dit : " La place donnée aux services dans les statistiques reflètent moins l'évolution de la réalité que l'évolution des économistes. " En témoigne la notion même d'activités " tertiaires ". Elle découle directement de la conception du progrès économique élaborée au début des années 50 par Colin Clark (connu aussi pour ses prévisions erronées sur la gravité de la crise de 1930) et Allan Fisher. Ces deux économistes passent pour les pères de la théorie (si tant est qu'il s'agisse vraiment d'une théorie) " des trois phases ".

A une première phase, durant laquelle la production agricole et minière (secteur dit " primaire ") jouerait le rôle prépondérant dans l'économie, en succéderait une deuxième, dominée par les industries manufacturières. Ces dernières, à leur tour, tendraient à être supplantées par l'économie des services.

Trop belle et trop ordonnée pour être vraie, cette construction est aujourd'hui battue en brèche de toutes parts, ne serait-ce que parce qu'on a fini par voir que, dans les pays les moins développés, les innombrables petits métiers de la rue formaient une économie de services. Tant à l'INSEE qu'à l'OCDE, pour ne citer que ces deux institutions, le scepticisme sur la thèse des trois phases gagne du terrain. Il n'empêche qu'elle continue à exercer une grande influence. L'explication de son durable ascendant ? Comme pour mieux protéger les préjugés modernes, elle n'a jamais remis en question les plus anciens.

Les physiocrates du dix-huitième siècle voyaient-ils dans la culture du sol la seule source des richesses ? Va pour l'agriculture, promue au rang de " moteur " privilégié de la croissance à l'aube du développement économique ! A quelle période historique s'applique cette première phase ? Personne ne le saura jamais : serait-ce au temps où Venise régnait, par son commerce et la supériorité technique de ses vaisseaux, sur la Méditerranée ?

Certains esprits, plus pamphlétaires qu'économistes, ont-ils été tentés, dès le premier quart du dix-neuvième siècle _ le comte de Saint-Simon est mort en 1825, _ de conférer à l'industrie la fonction exclusive, ou peu s'en faut, naguère dévolue à l'exploitation de la terre ? Va pour une deuxième et nouvelle phase du développement économique ! Sur une aussi belle lancée, on ne s'arrête pas, fût-on économiste, pour une triviale affaire de définition.

Qu'à cela ne tienne si, en opposant les " services " aux deux forces motrices précédentes, on ne définit pas véritablement une troisième catégorie d'activités face aux deux précédentes ! On feint de se tirer de la difficulté, en faisant de " tertiaire " un substantif dans lequel on englobe toutes les activités autres qu'agricoles et industrielles.

Coexistent aujourd'hui, en France peut-être plus qu'ailleurs, les fanatiques du " tertiaire " et les tenants du préjugé manufacturier. Les premiers ne jurent que par le logiciel et autres services hautement " sophistiqués ". Les seconds ne voient d'activité qui vaille que dans l'industrie. D'un côté, c'est Laurent Fabius, qui croyait que, en pourvoyant chaque classe d'école d'un ordinateur, on ferait un pas décisif pour préparer les jeunes générations françaises à l'avenir (Margaret Thatcher avait introduit la même " innovation " trois ans plus tôt que lui, avec des résultats psychologiques désastreux pour environ 10 % des élèves). D'un autre côté, c'est Jean-Pierre Chevènement, pour qui les " services rendus à l'industrie " _ un des termes-clés de la nomenclature de la comptabilité nationale _ ont surtout pour effet de " gonfler les frais généraux de l'entreprise ".

Les uns et les autres veulent ignorer ce qui fut et demeure la grande découverte de la théorie économique moderne, plus ou moins clairement formulée dans le livre d'Adam Smith, la Richesse des nations, publié en 1776 : c'est grâce à la dynamique de l'échange que les hommes sont conduits à créer, par leur travail, de plus en plus de richesses. Ces richesses (traduisez " produits ") peuvent aussi bien prendre la forme d'un quintal de blé, d'une automobile, que celle d'un programme informatique. Il est dommage qu'en français moderne le mot " industrie " ait pris un sens restrictif.

Bien des confusions seraient évitées si l'on parlait couramment d'industrie agricole, d'industrie manufacturière et d'industrie des services, toutes capables de produire des produits échangeables. Par comparaison, les classifications de la comptabilité nationale sont d'une haute imprécision. C'est au secteur des " services rendus aux entreprises " qu'est imputable, depuis une vingtaine d'années, l'essentiel de l'augmentation du nombre d'emplois. Dans ce secteur est inclus le travail temporaire : c'est même lui qui en constitue la principale composante et celle dont les effectifs ont le plus progressé. Or les deux tiers des salariés " temporaires " sont engagés dans le bâtiment et l'industrie.

Une autre remarque d'ordre sémantique pourra nous aider à porter au grand jour une insupportable contradiction, à laquelle, seule peut-être, échappe la société japonaise (d'où la terrible jalousie qu'elle inspire) : jamais il n'aura été autant question de la place éminente occupée par les services ; jamais l'idée du servir autrui, avec tout ce que cela comporte d'honneur et de... servitudes, n'aura été autant rejetée dans l'ombre. Non par discrétion, mais par refus implicite.

Un lecteur me paraît très concrètement illustrer ce point. Jean-François Kesler, directeur adjoint à l'ENA et membre du Conseil économique et social, m'écrit : ". .. Un phénomène majeur est l'accroissement du taux d'activité des femmes. Sans cet accroissement, le chômage serait très inférieur à ce qu'il est actuellement. Faut-il pour autant prêcher le " retour au foyer " ? Non. Mais il faut constater que la plupart des femmes ont une double vie, non pas au sens des comédies du début du siècle, mais en ce sens qu'elles cumulent une journée de travail professionnel et une journée de travail familial. Lasolution est donc de multiplier les services. Avant-guerre, avec un taux d'activité féminine qui était moindre, on livrait à domicile le pain, le lait, les produits d'épicerie, etc. Tout cela est fini. "

ET mon correspondant de conclure : " En réalité, les femmes travaillaient également lorsqu'elles demeuraient chez elles... Le développement du travail à l'extérieur du foyer, sans compensation, est donc générateur à la fois de sous-emploi et de suractivité. " L'économie nippone est doublement performante en ce sens qu'elle est hautement compétitive et qu'elle assure le plein emploi. La raison n'en serait-elle pas qu'elle est à la fois industrielle et authentiquement une économie de services ? Au Japon, les petits boulots, spontanément suscités par l'économie " marchande ", continuent bel et bien d'exister. D'une façon plus générale, les " services rendus aux particuliers " _ autre classification de la comptabilité nationale _ y méritent en général beaucoup mieux que chez nous l'appellation de " services ". Qu'on ne dise pas que le terme, au sens où on l'entend ici, est insupportablement bourgeois : le client d'un petit coiffeur japonais est traité en seigneur.

Ces remarques, dira-t-on, procèdent d'observations isolées. Certes. Mais que disent les statistiques ? Il se pourrait bien qu'elles corroborent ces notations subjectives. " Si l'on retire les dépenses de santé du secteur " services rendus aux particuliers ", on constate que ces derniers y consacrent, depuis vingt ans, la même proportion de leur budget. Aux Etats-Unis, cités comme le pays où l'économie de services a fait le plus de progrès, il en est de même ", dit Philippe Trogan. Qui pourrait dire mieux ?

920204 DOC=JGB FAB=06DE1022 NUM=920204-2-041-31 REF=2-041-31 SEC=MDE TAI=240 ECOEXT JAPON DEFENSE ARMEMENT SYNTHESE PERSPECTIVESENQUETE

Le Japon pacifiste n'a jamais renoncé à son industrie de la défense. Discrètement, mais obstinément, une poignée de grands groupes continuent à travailler sous la tutelle étroite de l'Agence nationale de défense. Par tradition et nationalisme plus que par amour des profits

NAGOYA de notre envoyé spécial

BEER PATRICE DE PERSPECTIVES. ENQUÊTE. Le Japon souffre mais ne désarme pas

DANS le petit musée d'une des usines aéronautiques Mitsubishi de Nagoya, grande ville industrielle située entre Tokyo et Osaka, le visiteur peut contempler une reconstitution du fameux chasseur Zéro... et un bandeau de kamikaze. Rappel discret d'un passé révolu. Le Japon pacifiste d'aujourd'hui n'a pas renoncé à son industrie de la défense, mais il ne le crie pas sur les toits. Ce secteur d'activité confidentiel _ il ne représente pas plus de 0,54 % de la production industrielle totale du pays, soit 300 milliards de yens _ subit, comme partout dans le monde, le contrecoup de la détente.

FABRIQUER SUR PLACE L'inquiétude est grande chez les industriels de l'armement, qui s'attendent à une réduction du budget de la défense du Japon, déjà l'un des plus faibles des pays industrialisés (0,997 % du produit intérieur brut). Mitsubishi Heavy Industries (MHI), premier fournisseur de l'Agence nationale de défense (JDA) avec 28 % des contrats passés pour l'année budgétaire 1990, réaliserait dans ce domaine 19,9 % de ses ventes, Kawasaki Heavy Industries 16,4 %, Ishikawajima-Harima Heavy Industries (IHI) 10,7 %, Japan Steel 26,1 %.

" La nouvelle situation internationale nous préoccupe beaucoup. Nous ne voyons aucune justification à une réduction du budget de défense ", nous déclarait au siège de MHI, à Tokyo, le directeur général de la branche espace et véhicules spéciaux, Ichiro Hattori. D'autant plus que, à entendre les entreprises, les marges sont minimes _ " Avec nos maigres bénéfices, nous causons une migraine à la haute direction du groupe ", se plaint Ichiro Hattori _ et, à en croire les experts étrangers, la productivité est faible et le coût de production peut atteindre deux fois celui d'un même matériel aux Etats-Unis.

Il faut dire que les fabricants d'armement japonais n'ont guère de débouchés. Le marché national est exigu et, depuis la guerre, le Japon ne peut exporter de matériel militaire, sauf vers les Etats-Unis ou pour certains produits à usage dual (civil et militaire). C'est sans doute ce qui a poussé des sociétés comme Toshiba à tenter de circonvenir les règles du COCOM en vendant du matériel interdit à l'URSS.

Pourquoi donc poursuivre dans un secteur aussi peu porteur, pour un pays doté d'une Constitution pacifiste et qui a érigé le profit en devise nationale ? " C'est une histoire toute simple. Parce que nous sommes des fournisseurs traditionnels depuis avant la guerre ", explique Ichiro Hattori.

" Presque tous les pays produisent des armes, ajoute Michio Sasaki, vice-président du Keidanren (l'organisation patronale) et responsable des industries militaires. C'est mieux pour notre industrie de les fabriquer. Le gouvernement nous le demande. Nous serions capables d'augmenter notre production à la moindre requête du JDA. " Il demeure cependant prudent sur la qualité d'un matériel qui, comme le T-90, est diversement apprécié : " Ces armes n'ont jamais été utilisées sur le terrain. On ne sait donc pas très bien comment elles fonctionnent. "

PATRIOT " Fondamentalement, précise-t-il, nous n'importons que les pièces que nous ne pouvons produire. " Il existe toutefois une importante coopération technologique et industrielle avec les Etats-Unis. Ainsi MHI, dans ses usines de Nagoya, ou Mitsubishi Electric, à l'ombre du grand bouddha de Kamakura _ les Kamakura Works, _ assemblent des avions de combat et de patrouille, des hélicoptères ou des missiles _ dont une version ancienne des. Patriot.

A Nagoya, les ingénieurs de MHI planchent aussi sur le FSX, un appareil basé sur le F-16 de General Dynamics, doté de perfectionnements made in Japan. Une coopération symbolique qui permet en même temps aux Américains de récupérer des dollars en échange de technologies. Ce projet aura connu bien des difficultés, dues en particulier aux hésitations de Washington. Mais aujourd'hui on prévoit le premier vol expérimental pour 1995.

A l'autre bout de Nagoya, Masaharu Arino, directeur de l'usine Oye West, qui dépend aussi de MHI, s'il contribue à la production des appareils assemblés à Komaki, est surtout fier de fabriquer des pièces de fuselage arrière de Boeing-767, et surtout de monter les fusées H1-A et H2, joyaux du programme spatial nippon, le modèle nouveau devant faire son premier vol en 1995.

A Oye West, indique Masaharu Arino, on travaille également sur un projet de module spatial expérimental, en coopération avec les Etats-Unis, le Canada et la CEE ; il s'agit du JEM, qui devrait être lancé en 1998. C'est chez Mitsubishi Electric, à Kamakura, que sont fabriqués les satellites nippons : quinze d'entre eux ont été mis sur orbite depuis 1976.

Les missiles _ surtout militaires _ sont un point fort de la technologie militaire nippone. Un point fort surprenant compte tenu de la faible part qu'ils occupent dans le budget officiel de recherche et de développement du JDA : 2,35 % en 1989, part qui devrait monter à 5 % en 1995. C'est toutefois faire abstraction de la recherche engagée directement par les entreprises, même si celles-ci affirment ne pas y consacrer énormément d'argent.

TUTELLE Ce qui frappe, c'est la pesante tutelle du JDA sur les entreprises d'armement. C'est lui qui répartit les commandes selon une procédure complexe. Par exemple, les cinq chantiers navals travaillant pour la défense se partagent, pas toujours à égalité, des commandes de plus en plus rares : au chantier de IHI de Tokyo, on attend la première depuis 1987. Et pourtant cette entreprise fondée en 1853, qui lança de nombreux bateaux pendant la guerre du Pacifique, est dotée d'une forte capacité, qu'elle utilise essentiellement pour la marine marchande.

Le JDA fournit les spécifications au chantier, qui ne peut proposer aucune modification. C'est aussi lui qui décide du prix, toujours inférieur à la cotation proposée. " Parfois même, nous perdons de l'argent, en particulier sur le premier exemplaire, explique Akio Kojima, directeur du chantier naval. En général, nous espérons faire un bénéfice à partir du deuxième. " Ce bénéfice est calculé en pourcentage : " Le JDA contrôle journellement la situation sur place, vérifie les achats de matériel, les heures de travail. " Si les coûts sont inférieurs aux prévisions, la marge est réduite en conséquence.

EN RÉSERVE L'industrie japonaise de défense est donc bien contrôlée par la bureaucratie de l'Agence nationale de défense. Celle-ci a la volonté de maintenir une industrie militaire dans le cadre de sa politique de souveraineté et de conserver des capacités en réserve malgré des retards technologiques dans bien des secteurs, et une avance spectaculaire dans d'autres comme les semi-conducteurs.

Marginal par rapport à l'économie nationale, faible, voire infime fraction du chiffre d'affaires des grands groupes, l'appareil industriel de défense est nettement moins vulnérable que les industries françaisesd'armement, par exemple, aux fluctuations des commandes. Il peut enfin se permettre de perdre de l'argent, cela ne se voit guère dans les bilans de fin d'année des Sogo shosha.

La politique d'armement bénéficie enfin d'un consensus syndical à la japonaise. Sukesada Ito, le président du Syndicat de la construction navale et de l'ingénierie, et vice-président de la confédération nationale Rengo, le reconnaît : " Il faut s'adapter à la réduction des commandes qui s'annonce. Le marasme va continuer, et un grand nombre de travailleurs devront changer d'emploi. " D'ailleurs, ajoute-t-il, l'industrie d'armement a vu ses effectifs baisser de 230 000 en 1975 à 130 000 aujourd'hui.

920204 DOC=JGB FAB=06DE1023 NUM=920204-2-041-33 REF=2-041-33 SEC=MDE TAI=208 ARSENAL GESTION ROANNE

Longtemps inexpugnable, la fabrique de blindés, première industrie locale, voit aujourd'hui se tarir débouchés et crédits. Elle doit se réorganiser pour survivre

ROANNE de notre envoyé spécial

BUETAS GERARD PERSPECTIVES. L'arsenal de Roanne, une citadelle assiégée

SUR ces deux cents hectares, au bord de la Loire, s'étend un merveilleux spécimen d'architecture militaire, aux murs d'enceinte blanchis à la chaux, surmontés de barbelés. Chacun trouve naturel d'affronter de débonnaires contrôles d'accès, puisque l'on assemble ici, depuis 1950, les blindés et tourelles des armées de France, de Navarre et autres lieux, dans des bâtiments géants de brique rouge nommés Somme, Marne, et Verdun. Construire " une ville dans la ville ", telle a été l'ambition affichée, durant la Grande Guerre, lors de la création de l'arsenal de Roanne, où l'on tourna d'abord des obus.

Au fil du temps, le voisinage a appris que le grondement des essais de puissants moteurs, comme les coups de canon tirés dans une chambre à sable, avec des obus de portée réduite, faisant trembler les vitres, le jeudi matin, étaient plutôt bon signe. Quand on fait donner cette artillerie-là, c'est qu'on a du travail. Le matériel, livré clés en mains, doit prouver qu'il remplira sans défaillir ses nobles missions : impressionner l'adversaire, franchir les obstacles et détruire. Ainsi s'active le principal établissement de l'arrondissement de Roanne, avec 2 400 emplois, c'est-à-dire 10 % des effectifs industriels, dans une région très éprouvée par une litanie de défaillances d'entreprises du textile, puis de la métallurgie.

CURE DE JOUVENCE Pendant soixante-dix ans, l'Arsenal a paru inexpugnable. Les premières difficultés sont venues en 1986-1987, lorsque les rois du pétrole furent un peu moins fortunés. Les exportations tombèrent de 40 % à 10 % de la production. Cet hiver, l'établissement est victime d'angoisses simplement nationales. Dans la cour, une trentaine de chars AMX 30 attendent un démontage et une adaptation coûteuse qui leur donnerait une nouvelle jeunesse. Cette monstrueuse immobilité est due à l'apaisement des tensions internationales et à la dureté des temps : en 1991, on en a transformé près de 90 ; mais, cette année, les crédits manquent pour cette cure de jouvence.

Ils manquent aussi pour la construction de matériels neufs. Quarante-six chars seulement sont en commande cette année, alors que 120 sont sortis des chaînes en 1991. En 1978, au moment où il employait 3 500 personnes, l'établissement en avait construit jusqu'à 458. L'argent fait défaut, notamment pour le nouveau char Leclerc, dont le premier exemplaire a été livré, à la mi-janvier, au ministère de la défense : un " bijou " de 55 tonnes, dont le canon reste horizontal pendant les déplacements courants, effectués à la vitesse surprenante de 75 kilomètres à l'heure. On n'en construira que trois en 1992, et treize l'an prochain : la suite dépend d'une loi de programmation militaire.

Aussi, avec les seules commandes françaises, le sous-emploi de l'établissement devient manifeste, loin des ratios de chiffre d'affaires de l'industrie, même à trente millions de francs l'exemplaire du Leclerc, un montant qui variera selon l'importance de la série. Et le modèle destiné à l'exportation, climatisé, plus étanche au sable, ne sera disponible, semble-t-il, que dans le courant 1993.

INQUIÉTUDE Le nouveau président de la Chambre de commerce et d'industrie, Pierre Brissot, polytechnicien et responsable d'un établissement régional de développement de la production automatisée, connaît bien l'arsenal : il a fait partie de son état-major de 1970 à 1981, au moment des grands programmes (AMX 10 et 30) et de la grande exportation. Il est aujourd'hui " très préoccupé " par la réintégration de la sous-traitance et la centralisation des achats à Satory, dans la région parisienne, sans parler du manque à gagner du commerce roannais.

Un emploi à l'arsenal apporte en effet un emploi hors les murs, dans la mécanique, l'électronique et l'électricité. L'arsenal a déjà perdu 600 emplois depuis 1987 ; l'agglomération de Roanne frôle un taux de chômage de 10 %, proche de la moyenne française, mais supérieur à celle de la région Rhône-Alpes, en dépit du succès de nouvelles entreprises, comme Dvernois ou Marcelle Griffon dans l'habillement, et ICBT, pour la construction de machines textiles.

L'inquiétude montante a déjà valu au maire, Jean Auroux, député socialiste, ministre du travail de juin 1981 à mars 1983, quelques visites inopinées, et pas toujours amicales, de métallos CGT. C'est un militant de la même _ remuante _ CGT, Roger Vial, qui vient d'être élu, en décembre, secrétaire du comité d'établissement créé par suite de la transformation de GIAT-Industries en société nationale. Roger Vial voit dans cette élection une résistance des salariés aux décisions du gouvernement.

ENGRENAGES En fait, il est l'élu d'une alliance CGT-FO qui ne devance que d'un siège une autre alliance CGC-CFDT, qui, elle, a approuvé la nouvelle donne de GIAT-Industries, préconisée par une succession de rapports officiels. Ceux-ci suggèrent de reconquérir certaines technologies, de remédier à des carences commerciales, de conclure des accords avec d'autres constructeurs pour réduire les coûts. On parle aussi, depuis quelques semaines, d'une diversification vers des productions civiles, qui devraient représenter 10 % du chiffre d'affaires en 1995. On compte, pour cela, sur des compétences indiscutées dans la fabrication de pignons, d'engrenages, comme dans la soudure d'alliages légers et de blindages. Mais il a bien fallu négocier une " déflation " des effectifs.

La conversion ne sera pas facile, mais " c'est mon boulot ", déclare Jacques Villon, un autre polytechnicien, " patron " de l'établissement depuis deux mois et directeur industriel de la division blindés-tourelles de GIAT-industries, avec la haute main sur l'usine de Saint-Etienne et sur celle de Tarbes. Avec la direction administrative et l'informatique de cette division, Roanne verra arriver, assure-t-il, un quarteron de cadres supérieurs et de techniciens. " La chance de Roanne, affirme-t-il, c'est d'être le centre intégrateur. Nous construirons ici, en cinq ans, ce qui a été construit en dix ans à Toulouse, pour l'aéronautique ".

Pour l'heure, il recherche des accords avec des entreprises extérieures afin d'améliorer la charge de travail de services " périphériques " à la production, comme le transport. Sur le millier d'emplois " indirects " d'aujourd'hui (c'est-à-dire ne concourant pas directement à la production), 25 % à 30 %, reconnaît-il en effet, sont devenus superflus. Forçant sans doute le trait, Roger Vial affirme : " On ne nous dit plus : " Tu travailles à l'Arsenal ? Tu as de la chance. " La survie de la " ville dans la ville " est peut-être à ce prix.

920204 DOC=JGB NUM=920204-2-042-32 REF=2-042-32 SEC=MDE TAI=3 ACTIVITE DE SERVICE EMPLOI SCIENCE ECONOMIQUE GUILBERT NICOLAS UN SERVEUR APPORTANT UNE CORNE D'ABONDANCE OPINIONS. LA PSEUDO-SOCIETE DE SERVICES 920204 DOC=JGB NUM=920204-2-041-32 REF=2-041-32 SEC=MDE TAI=2 ECOEXT ARMEMENT DEFENSE JAPON L' INDUSTRIE D'ARMEMENT AU JAPON. UN CHAR TROUANT UN DRAPEAU JAPONAIS PERSPECTIVES. MADE IN JAPAN 920203 DOC=BHL FAB=02017022 NUM=920203-2-018-01 REF=2-018-01 SEC=ECO TAI=175 BOURSE BOURSE DE PARIS GALLOIS DOMINIQUE SEMAINE DU 27 AU 31 JANVIER 1992 REVUE DES VALEURS. Retour à la raison.

Nouveau mois, premier record. Ce début du terme de février, à l'image du précédent, a démarré sous de bons auspices. Les valeurs ont repris le chemin de la hausse un moment délaissé la semaine précédente. Le gain pour ces cinq séances est de 1,37 % dans un marché actif. Mieux, l'indice CAC 40 a enfin dépassé son plus haut de 1991 (1 888,35 points le 23 septembre) en s'inscrivant à 1 890,60 points mardi. Mais cette hausse raisonnable n'a rien à voir avec l'euphorie du début de l'année car les nouvelles venant surtout des Etats-Unis montrent que la reprise n'est toujours pas au rendez-vous.

Mardi, le discours du président Bush sur l'état de l'Union, très attendu, fut considéré comme un non-événement, décevant même par la faiblesse du plan de relance économique. Le lendemain, les commentaires du président de la Réserve fédérale, M. Alan Greenspan, refusant de procéder à tout nouvel assouplissement de la politique du crédit, ont déconcerté les intervenants. Et jeudi, la baisse des commandes de biens durables en décembre (_ 5 %), plus forte que prévue, associée à l'augmentation des demandes d'allocations chômage au cours de la semaine du 18 janvier ont rendu les intervenants sceptiques sur le redémarrage de l'activité outre-Atlantique et sur les possibilités annoncées d'une croissance de 2,2 % cette année.

Vivant à l'heure américaine, les investisseurs ont calqué leur réaction sur celle de Wall-Street. Lundi et mardi la hausse fut au rendez-vous (+ 1,05 %, + 1,14 %), laissant la place ensuite à la déception (_ 0,58 % et _ 0,30 %, + 0,07 %). Sceptiques dans l'immédiat, les analystes n'excluant pas une pause, ne veulent tout de même pas sombrer dans le pessimisme. Ils continuent d'espérer de voir l'indice CAC 40 refranchir la barre des 2 000 points d'ici à la fin de l'année et retrouver ainsi le niveau atteint voici deux ans.

Vraies et fausses OPA

L'agroalimentaire aura encore une fois été au centre des discussions. Lundi, le Conseil des Bourses de valeurs donnait son agrément au lancement de l'OPA de Nestlé et Indosuez sur Perrier qui prévoit, en cas de succès, la vente de Volvic à BSN. Mercredi, Perrier et ses actionnaires (Exor Saint-Louis et la Société générale) détenant ensemble 49,3 % du capital réaffirmaient leur opposition à ce raid dont le coût global est estimé à 13,2 milliards de francs. M. Jacques Vincent, président de la firme de Vergèze, affirmait que sa société avait saisi le conseil de la concurrence pour qu'il "ordonne à Nestlé et BSN de mettre fin à leurs accords ainsi qu'aux actes pris en vue de leur application, à savoir à ce jour l'OPA du 20 janvier ". Cette procédure est la quatrième engagée en moins d'une semaine, chaque camp en ayant engagé deux devant différentes instances. En attendant, la cotation des titres Perrier reste suspendue. Elle ne reprendra pas avant que les conclusions de l'enquête de la Commission des opérations de bourse (COB) ne soient transmises aux autorités boursières vraisemblablement mercredi prochain.

La récente entrée de Saint-Louis chez Perrier où sa participation pourrait passer de 13,68 % à 20 % a fait oublier que ce holding est surtout un grand du papier. Le 21 novembre dernier, il lançait une OPE (offre publique d'échange) amicale de 4,3 milliards de francs pour porter de 41,4 % à 100 % sa participation dans Arjomari Prioux, société détenant 39 % du premier groupe papetier communautaire Arjo-Wiggins-Appleton (AWA). L'OPE a été un succès puisque Saint Louis possède désormais 97 % d'Arjomari.

Pernod Ricard a atteint son plus haut niveau de l'année à 1 495 francs jeudi dans des marchés très actifs. En l'espace de trois semaines 10 % du capital ont changé de mains. Or pour l'instant ce groupe " est bien tenu " puisque 40 % du capital et 50 % des droits de vote sont entre les mains des familles et du personnel. Outre les rumeurs sur un achat de titres du britannique Grand Metropolitan figurent celles d'achats d'investisseurs étrangers impressionnés favorablement par des études financières sur ce groupe. Cette même raison expliquerait l'engouement soudain autour d'un autre " opéable ", le Crédit commercial de France.

Côté résultats, l'annonce des premières pertes de Paribas, après un temps de surprise, a été bien accueillie par les investisseurs. Ces derniers ont apprécié la franchise des dirigeants et surtout estiment que cet accident ne sera pas récurent. Vendredi, le titre figurait parmi les plus fortes hausses en s'appréciant de 4,6 % à 363,50 francs.

Dans la nébuleuse Paribas deux firmes ont été au centre de l'actualité : Axime et SAE, dont elle détient respectivement 35 % et 22,8 % du capital. Après avoir envisagé une OPA sur la société de service informatique Axime, l'un des actionnaires, M. Christian Marchandise, a renoncé à son projet devant le tollé déclenché à la mi-janvier. En revanche, le groupe de construction Fougerolle, controlé par ses salariés et Paribas, s'est attaqué à plus gros que lui en lançant mardi une OPA surprise et amicale sur son concurrent et partenaire, la Société auxiliaire d'entreprises (SAE) très convoitée ces derniers mois. Le prix proposé par action est de 1 110 francs payable comptant pour un dernier cours de 920 francs et de 1 210 francs payable dans un an, au choix des porteurs. Cette offre valorise à près de 5 milliards de francs le rapprochement de deux groupes de BTP. Ce montant est voisin de celui que devra débourser Pinault pour prendre le contrôle de 66 % du Printemps. A moins que la cour d'appel de Paris, saisie par les actionnaires minoritaires, en décide autrement le 10 février prochain, à la lecture d'un rapport de la COB qui critique la prise de contrôle de cette chaîne de grands magasins.

920205 DOC=BHL FAB=02041352 NUM=920205-2-023-02 REF=2-023-02 SEC=ECO TAI=20 FRANCE GRANDE BRETAGNE INDEMNISATION TUNNEL LA MANCHE EUROTUNNEL Eurotunnel demande aux gouvernements français et britannique des indemnités.

_ Le concessionnaire du tunnel sous la Manche, Eurotunnel, réclame des indemnités aux gouvernements britannique et français, afin de compenser le surcoût entraîné par des exigences supplémentaires en matière de sécurité. Selon Eurotunnel, les mesures de sécurité sont plus rigoureuses que prévu et ne figurent pas, telles qu'elles sont définies aujourd'hui, dans le contrat initial de concession. Ces surcoûts, qui ont fait l'objet de réclamations auprès de la commission intergouvernementale de sécurité, porteraient sur environ 1 milliard de francs.t

920205 DOC=MHB FAB=02041353 NUM=920205-2-014-01 REF=2-014-01 SEC=ECO TAI=77 BOYCOTT COLLOQUE APPRENTISSAGE SYNDICAT PROFESSEUR CRESSON EDITH JOSPIN LIONEL FO LEBAUBE ALAIN OUVERTURE LE 3 FEVRIER 1992 Ouverte par Mme Edith Cresson et M. Lionel Jospin. La table ronde sur l'apprentissage suscite de nombreuses réserves de la part des enseignants

Dès la première journée, la table ronde sur l'apprentissage et les autres formes d'alternance _ ses participants devaient se retrouver mardi 4 février _ a mal commencé. La délégation de Force ouvrière, conduite par M. Antoine Faesch, pourtant signataire de l'accord du 8 janvier, a quitté la réunion.

En décidant de boycotter les travaux, elle ne voulait pas " cautionner une recherche de consensus " et prétendait que " le dispositif préconisé sacrifie la formation initiale de base, assurée par l'éducation nationale, à une logique utilitariste ". Restée présente, la FEN a répété qu'elle était " opposée à toute mesure en faveur de l'apprentissage, qui ne peut que que marginaliser la voie professionnelle publique ".

Elle a réaffirmé qu'elle préférait " développer résolument l'alternance sous statut scolaire ". De son côté, la CGT a fait part de sa méfiance à l'égard d'une filière qu'elle avait déjà critiquée lors des négociations avec le patronat. Ces prises de position, largement dictées par l'attitude du milieu enseignant, se retrouvaient dans un autre événement : les organisations syndicales des lycées professionnels (CGT, FO, CFDT et FEN) ont appelé à une grève nationale, le 4 février. Un défilé était prévu dans Paris, à l'heure de la clôture de la table ronde.

Dans leurs discours respectifs, Mme Cresson et M. Lionel Jospin avaient pourtant essayé de " rassurer ", puis cherché à " mobiliser ". Parfaitement dans son rôle, le ministre de l'éducation nationale avait surtout insisté sur les mérites de l'alternance, et se voulait conciliant en déclarant qu'" aucune des deux instances _ l'école et l'entreprise _ ne peut aujourd'hui assumer à elle seule l'ensemble du processus d'acquisition des savoirs et des savoir-faire ". " Il faut éviter les combats abstraits du " tout-Etat ", du " tout-régions " ou du " tout-partenaires sociaux ", devait-il ajouter. " Il faut organiser les partenariats ", poursuivit-il en suggérant que " les lycées professionnels puissent s'impliquer davantage dans la formation des apprentis ".

Le premier ministre avait rappelé les objectifs _ porter d'ici cinq ans à 400 000 le nombre des jeunes formés en alternance, passer de 230 000 à 400 000 apprentis _ et souhaité voir chacun " remiser ses bannières pour cette grande tâche nationale ". C'était peut-être trop demander à certains.

920205 DOC=BHL FAB=02041354 NUM=920205-2-024-01 REF=2-024-01 SEC=ECO TAI=74 CHIFFRE PHARMACIE RESULTAT FINANCIER 1991 RHONE POULENC RORER DESSOT ANDRE En 1991. Rhône-Poulenc-Rorer a doublé ses bénéfices

Rhône-Poulenc-Rorer, filiale pharmaceutique franco-américaine contrôlée par Rhône-Poulenc, numéro un français de la chimie, a atteint ses objectifs de résultats. Comme prévu, son bénéfice net a doublé d'une année sur l'autre pour atteindre en 1991 la somme de 326 millions de dollars.

L'année précédente, le groupe avait dégagé 145 millions de dollars de profits (exercice commencé en août 1990, mais reconstitué sur douze mois pour les comparaisons). Du fait des différences de change, le chiffre d'affaires n'a pas atteint les 4 milliards de dollars convoités s'il n'en a pas été très éloigné : 3,82 milliards de dollars. Sa progression n'en a pas moins été sensible (+ 12 %). M. Jean-René Fourtou, PDG de Rhône-Poulenc a donc gagné son premier pari. Mais, fin septembre 1991, il n'était pas encore sûr de réussir. En fait, les pathologies ont été favorables. Grâce notamment à l'épidémie de grippe et aussi au développement des crises d'asthme aux Etats-Unis, la firme a connu une activité débordante durant le quatrième trimestre. Les ventes de ses produits stratégiques (34 % du chiffre d'affaires) ont ainsi augmenté de 25 %.

M. Fourtou gagnera t-il son second pari ? Dans l'interview qu'il nous avait accordée (le Monde du 30 mai 1990), il avait prévu que RPR dégagerait pour 1992 un chiffre d'affaires de 4,7 milliards de dollars et un bénéfice net de 460 millions de dollars. Les analystes sont moins optimistes : ils tablent pour cette année sur un résultat net de 410 millions de dollars. M. Jean-Jacques Bertrand, directeur général, ne prend pas parti mais compte bien sur les quatre nouveaux médicaments enregistrés pour grossir les ventes et arrondir les bénéfices. Il s'agit d'un inhibiteur calcique (vasodilatateur coronarien), d'un médicament complémentaire pour le traitement du cancer, d'un tranquillisant et d'un anti-angoreux. RPR a encore dans ses soutes un nouvel anticancéreux, un double antibiotique antistaphylococcique, un projet de vaccin antisida. Mais tous ces médicaments n'étant encore qu'au stade du développement, les responsables de RPR, prudents, se gardent de tout optimisme prématuré.

Comme tous les géants de la pharmacie, RPR envisage de se développer sur le marché de l'automédication, en croissance rapide, et sur lequel le groupe ne réalise encore que 400 millions de dollars de chiffre d'affaires.

920205 DOC=BHL FAB=02041356 NUM=920205-2-023-03 REF=2-023-03 SEC=ECO TAI=106 USAGER ABOU DHABI NEGOCIATION ENQUETE ARRESTATION GRANDE BRETAGNE BANQUE SCANDALE TOUCHE ROSS BANK OF CREDIT AND COMMERCE INTERNATIONAL

Un homme, dont l'identité n'a pas été dévoilée, a été arrêté lundi 3 février à l'aéroport londonien d'Heathrow. Cette arrestation, la première en Grande-Bretagne dans le cadre de l'enquête sur la Bank of Commerce and Credit International (BCCI), intervient à un moment où les créanciers redoutent que l'émirat d'Abou-Dhabi, actionnaire majoritaire de l'établissement en liquidation, ne se tire à trop bon compte du plus gros scandale de l'histoire bancaire. Les créanciers et déposants de la BCCI, suspendue le 5 juillet 1991 pour " fraude généralisée ", sont aux aguets.

ROCHE MARC ARRESTATION LE 3 FEVRIER Alors qu'un accord est actuellement négocié entre Abou-Dhabi et le liquidateur. La police britannique procède à une arrestation dans le cadre de son enquête sur la BCCI

LONDRES correspondance

Depuis le 3 janvier, date de la mise en liquidation de BCCI SA par un tribunal luxembourgeois (le Monde daté 5-6 janvier), les événements se précipitent pour les victimes de cette triste saga. La liquidation des activités en Grande-Bretagne, principal siège économique de la BCCI, intervenue le 14 janvier, a permis de débloquer le fonds d'indemnisation des déposants géré par la Banque d'Angleterre et de rembourser jusqu'à 75 % des dépôts en sterling jusqu'à un maximum de 15 000 livres (150 000 francs). Ainsi s'ouvre le dernier chapitre, celui de l'âpre bataille de l'indemnisation par l'émirat d'Abou-Dhabi.

Les créanciers craignent aujourd'hui de faire les frais de l'accord actuellement négocié entre le Cheikh Zayed (propriétaire à 77,4 % de la BCCI) et le cabinet comptable Touche Ross, chargé de la liquidation en Grande-Bretagne et au Luxembourg, le siège juridique. L' " auditor " estime que l'accord négocié avec l'émir permettra aux déposants de recouvrer 30 % à 40 % des sommes perdues, " soustraction faite des frais des syndics et des juristes ".Les honoraires hebdomadaires de Touche Ross s'élèvent à 1,45 million de livres ; sa facture totale a déjà dépassé les 75 millions de livres depuis le début de l'affaire.

Conditions draconiennes

Les associations de déposants s'alarment des conditions jugées draconiennes de cet accord qui, à leurs yeux, permettrait à l'actionnaire principal d'échapper à certaines de ses obligations. La solution proposée par Touche Ross comprend notamment l'immunité judiciaire offerte à Abou-Dhabi, le non-remboursement par l'émirat de 3,3 milliards de dollars (18 milliards de francs) de billets à ordre et le partage avec le syndic des avoirs de l'établissement qui auront été récupérés avant même le remboursement des personnes lésées. Enfin, l'émirat ne proposerait de verser au total que 2,2 milliards de dollars au lieu des 3 milliards évoqués précédemment par Touche Ross.

" Au lieu d'être une contribution volontaire, ces 2,2 milliards [...] ressemblent à un véritable règlement de revendications et de contre-revendications de nature commerciale. Il s'agit d'une véritable transaction entre Touche Ross et les actionnaires dont nous n'avons pas été informés de la teneur. Nos clients souhaitent un contrôle indépendant du processus de liquidation pour que leur intérêt ne soit pas lésé ", déclare Me Maud Fleming, un des avocats de l'association des déposants britanniques.

Dans cette farouche bataille, les associations de déposants peuvent compter sur l'appui des autorités monétaires luxembourgeoises, qui ont regretté que la " solution proposée comprenne l'abandon de très importantes créances sur l'actionnaire majoritaire ".

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920205 DOC=MHB FAB=02041950 NUM=920205-2-022-01 REF=2-022-01 SEC=ECO TAI=145 ANALYSE PROGRAMME CHAINE DE TELEVISION CANDIDATURE CESSION D'ENTREPRISE PROJET BERLUSCONI SILVIO VOGUE FRANCE LA5

M. Silvio Berlusconi a présenté le 3 février un plan de reprise de La Cinq. Un autre projet a été déposé auprès de l'administrateur judiciaire de la chaîne. Il émanerait du groupe d'éditions musicales Vogue France.

LABE YVES MARIE,MAMOU YVES Deux projets de reprise annoncés. M. Berlusconi veut placer La Cinq au centre d'un réseau européen d'information

M. Silvio Berlusconi, président du groupe multimédias Fininvest, a déposé lundi 3 fevrier, peu avant la limite de 18 heures imposée par l'administrateur judiciaire de la chaîne, Me Hubert Lafont (le Monde daté du 26-27 janvier), un projet de reprise de La Cinq et de ses filiales. Au cours d'une conférence de presse, M. Berlusconi a rendu publiques les grandes lignes de son plan. Selon lui, une augmentation de capital de 1,5 milliard de francs sera nécessaire pour que la chaîne continue. Ouverte en priorité aux actionnaires actuels (Hachette, Hersant, Groupe Vernes, Crédit lyonnais, CCF, Kleinwort Benson, Société générale, Expar, GAN), qui ne voudraient pas voir leur participation diluée, cette augmentation de capital pourrait également être souscrite en deux étapes par de nouveaux partenaires. " Nous n'avons que l'embarras du choix parmi les professionnels de la télévision en France et en Europe ", a déclaré M. Berlusconi. L'objectif à terme est de maintenir une participation de 51 % des partenaires français. Aucun nom d'investisseur potentiel n'a cependant été cité. " Hachette a demandé du temps pour réfléchir ; quant à M. Charles Pasqua, nous n'avons aucune nouvelle de lui ", a précisé le patron de la Fininvest.

Sur l'importante question du passif de la chaîne, estimé à 4 milliards de francs, M Berlusconi a indiqué qu'il acceptait d'en reprendre un " pourcentage encore confidentiel ". Déclaration sur laquelle pourrait achopper le tribunal de commerce, qui fait, en général, de l'apurement du passif un critère déterminant de choix.

M. Berlusconi a également précisé que son projet de reprise prévoyait le maintien de 600 salariés (au lieu de 900 actuellement). Selon ses prévisions, les pertes du premier exercice seraient " limitées à 500 millions de francs " avec l'espoir de parvenir à l'équilibre dès 1993.

Sur sa politique de programmes, M. Berlusconi s'est borné à indiquer qu'elle devait être " complémentaire " de l'offre télévisuelle existante. En revanche, le magnat italien a estimé que l'information telle qu'elle existait actuellement faisait partie de l'identité de la chaîne. Mieux, La Cinq française pourrait devenir le pivot d'un " network européen " d'information, en synergie avec les autres Cinq d'Allemagne, d'Espagne et d'Italie. Un tel réseau est devenu viable depuis que M. Berlusconi diffuse des journaux télévisés en Italie (le Monde du 24 janvier) et prévoit de s'installer prochainement en Grande-Bretagne.

C'est surtout dans le domaine publicitaire que M. Berlusconi compte innover en France. S'appuyant sur des méthodes éprouvées en Italie, le groupe transalpin souhaite ouvrir aux PME-PMI françaises le marché de la publicité télévisée. " S'il le faut, nous les aiderons a élaborer leurs spots ", a précisé son représentant en France, M Angelo Codignoni. La synergie européenne devrait également jouer, des annonceurs italiens et espagnols s'affirmant prêts à apparaître sur les écrans de La Cinq française. Mais une telle politique passe nécessairement par une négociation, voire un conflit, avec les centrales d'achat qui en France sont situées au carrefour du marché, entre annonceurs et supports. Elle fait également l'impasse sur un durcissement de la concurrence avec TF 1, d'autant plus vive que M. Berlusconi compte conquérir 15 % de l'audience en France.

Dans le respect des règles

Interrogé sur le poids de la réglementation télévisuelle en France, M Berlusconi a indiqué que la télévision généraliste qu'il voulait créer s'inscrivait " dans le respect des règles existantes. " Il a cependant mis l'accent sur la contradiction entre " la volonté déclarée du CSA de donner une impulsion à la création tout en refusant d'en donner les moyens aux chaînes ", contradiction qu'il souhaite voir " levée ou cassée par la réalité du marché de la télévision française ".

Un comité d'entreprise de La Cinq doit se réunir mercredi 5 février afin d'examiner le projet de M. Berlusconi, que les salariés ont accueilli avec une certaine sympathie. Une assemblée générale des actionnaires suivra. Il restera ensuite au tribunal de commerce de Paris à se prononcer sur la viabilité de ce plan de reprise d'ici au 10 mars. Ce n'est qu'en cas de rejet de tout plan de reprise par le tribunal de commerce que les autres prétendants à la fréquence de La Cinq (la chaîne culturelle franco-allemande, la chaîne d'informations de TF 1- M 6-Canal Plus) entreraient en lice.<

920205 DOC=MHB FAB=02041951 NUM=920205-2-022-03 REF=2-022-03 SEC=ECO TAI=15 PRESSE QUOTIDIENNE CANDIDATURE PROJET CESSION D'ENTREPRISE LA TRUFFE TOUATI GERARD Un éditeur marseillais candidat à la reprise de " la Truffe "

M. Gérard Touati, éditeur de presse spécialisée installé à Marseille, doit présenter mardi 4 février un plan de reprise du quotidien la Truffe au tribunal de commerce de Paris. Le quotidien fondé par M. Jean Schalit est en dépôt de bilan depuis le mois de décembre dernier après sept semaines de parution. M. Touati souhaite relancer la Truffe en ouvrant une souscription de 4 millions de francs auprès du public.

920205 DOC=BHL FAB=02041960 NUM=920205-2-023-01 REF=2-023-01 SEC=ECO TAI=326 VOYAGE A L'ETRANGER POLITIQUE DU GOUVERNEMENT REFORME FRANCE SIGNATURE VOYAGE A L'ETRANGER PETROLE PRODUCTION PETROLE PRIX PRIVATISATION INVESTISSEMENT ETRANGER INVESTISSEMENT A L'ETRANGER JAPON ETATS UNIS ACCORD ILE LETTONIE ESTONIE ENERGIE RUSSIE VOYAGE ETRANGER ELTSINE BORIS ELF AQUITAINE CEI SAKHALINE MITSUI MARATHON OIL MCDERMOTT INTERNATIONAL LOPOUKHINE VLADIMIR

Courtisé à Davos, en Suisse, où il participe au Forum de l'économie mondiale organisé par les patrons des grandes compagnies pétrolières, M. Vladimir Lopoukhine est, à trente-neuf ans, un homme très puissant. A la tête du ministère de l'énergie de Russie depuis quelques mois, ce jeune économiste de l'équipe de M. Gaidar dirige un empire comprenant plus de 10 000 entreprises et 8,5 millions de personnes. Son administration est responsable du charbon, de l'électricité, du gaz et du pétrole, ainsi que des machines utilisées dans ces secteurs. Mais cet empire est dans un piteux état. Dans un entretien au Monde, M. Lopoukhine nous explique les réformes qu'il est en train de mettre en oeuvre pour relancer un secteur vital pour l'économie russe. Il lance un appel à l'aide aux Occidentaux et annonce la signature, lors de la visite du président Eltsine à Paris, les 5 et 6 février, d'un accord de partage de la production avec la firme française Elf.

DAVOS de notre envoyé spécial

IZRAELEWICZ ERIK,LOPOUKHINE VLADIMIR ENTRETIEN A DAVOS EN MARGE DU SYMPOSIUM FORUM SUR L'ECONOMIE MONDIALE, PRECISIONS BIOGRAPHIQUES SUR LOPOUKHINE ET DATE VOYAGE A PARIS DE B.ELSTINE : 5/6 FEVRIER 1992 Un entretien avec le ministre russe de l'énergie. M. Vladimir Lopoukhine annonce la signature d'un accord pétrolier avec Elf

" La production de pétrolede l'ex-URSS est tombée de 624 millions de tonnes en 1988 à 515 millions l'an dernier. Après les pénuries alimentaires, votre pays est-il menacé d'une crise énergétique ?

_ Notre industrie pétrolière traverse effectivement une période très difficile. Dans la fédération de Russie, la production avait atteint un pic en 1988, avec 568 millions de tonnes. Elle n'a été que de 450 millions de tonnes l'an dernier. Nous payons là le prix du passé. La politique qui a été menée au cours des dernières années a compromis l'avenir.

" Pour atteindre les records de 1988, le gouvernement de l'Union soviétique a eu recours aux anciennes méthodes de commandement. Il a fait tirer à l'excès sur les puits, provoquant une détérioration de leur rendement. L'effort d'investissement pour l'exploitation et le transport a été brusquement arrêté. Aucune réforme économique n'a été mise en oeuvre. Nous avons une situation complètement anti-économique où divers mécanismes incitent les organisations responsables _ les unions comme les régions-à réduire leur production. Hyper-endettées, toutes les unions pétrolières sont potentiellement en faillite

De 70 à 448 roubles la tonne de pétrole

_ Certains experts affirment que malgré les réserves pétrolières les plus importantes du monde, la Russie pourrait devenir dès l'an prochain importateur net de pétrole ?

_ Non, je ne le pense pas. Notre production va sans doute encore diminuer en 1992 et 1993. Mais nos besoins seront aussi et à nouveau en forte contraction du fait de la récession actuelle et de la baisse de la demande d'énergie de la part de notre industrie.

_ Comment comptez vous relancer la production ?

_ Le gouvernement russe a engagé trois séries d'actions : libéralisation des prix, réforme des institutions et ouverture accélérée aux compagnies étrangères. Depuis le début janvier, le prix auquel les producteurs vendent le pétrole à l'intérieur de la Russie a été fortement revalorisé. Il a été porté de 70 roubles la tonne à 448 roubles. Cette augmentation a été accompagnée d'autres mesures de libéralisation très importantes qui doivent stimuler la production. Tout d'abord, les associations d'entreprises sont autorisées à vendre librement une partie du pétrole extrait. Elles peuvent ainsi commercialiser à un prix libre 20 % de leur production. Ce pourcentage sera doublé en février. Elles peuvent ensuite exporter librement une partie de leur production et récupérer 54 % des devises qu'elles tirent de leurs ventes à l'étranger.

_ Quel est actuellement, en Russie, le prix auquel se vend sur le marché la partie libre du pétrole produit ?

_ Il tourne autour de 3 000 roubles la tonne !

" Nous avons introduit une autre révolution : contrairement à la situation passée, les régions sont intéressées à accroître l'extraction pétrolière. Elles touchent désormais des royalties sur le pétrole extrait sur leur territoire.

Un investissement étranger très faible

_ Quelles sont les réformes institutionnelles que vous avez évoquées ?

_ Plus rapidement encore que dans les autres domaines de l'économie, nous voulons rendre les entreprises responsables de leurs activités, supprimer les situations de monopole et amorcer les processus de privatisation. Nous avons déjà engagé des mesures dans ce sens. Ainsi, les associations d'entreprises doivent dès 1992 autofinancer leurs investissements. Le budget de l'Etat ne prévoit plus aucune dotation à ce titre.

" Sur le plan des structures, nous allons créer des grandes sociétés pétrolières intégrant verticalement l'ensemble des activités de la filière, depuis la géologie jusqu'à la distribution et le raffinage. Pour avoir un système compétitif, nous constituerons huit à douze entreprises de ce type, mais nous favoriserons, parallèlement, la création d'entreprises moyennes spécialisées. Les décrets pour la création de deux grandes sociétés ont déjà été publiés, trois autres sont en préparation.

" En ce qui concerne la transformation de la propriété, les associations d'entreprises vont devenir des holdings possédant des sociétés par actions. Ce processus réalisé, nous engagerons la privatisation. J'ai mis en place auprès de mon ministère un fonds d'investissement spécial qui est chargé, un peu sur le modèle de la Treuhandanstalt allemande, de préparer la privatisation de ces sociétés.

_ Vous comptez aussi sur l'aide des grandes majors internationales ?

_ Naturellement. Nous venons d'ailleurs de signer avec un consortium nippo-américain, le groupe des trois M (Mitsui, Marathon Oil et Mc. Dermott International) un accord pour l'exploration et le développement des champs pétroliers et gaziers de l'ile de Sakhaline. Par le montant des investissements que devraient y réaliser les partenaires étrangers, c'est le plus important jamais signé entre la Russie et des firmes multinationales. La procédure de l'appel d'offres qui a été utilisée devrait être reproduite dans les prochaines opérations que nous préparons.

_ Elf négocie depuis de très longs mois un accord de partage de production sur le champ de Saratov-Volgograd. Ce retard est-il imputable à la bureaucratie ?

_ Tout est prêt. L'accord devrait être signé à l'occasion de la visite du président Eltsine à Paris.

_ Face aux incertitudes notamment politiques, mais aussi juridiques, les majors hésitent encore à investir en Russie.

_ Oui. En dépit des ressources considérables dont nous disposons, l'investissement étranger reste exceptionnellement faible en Russie dans ce secteur. Les joint-ventures ne produisent même pas 0,1 % du pétrole russe. Ce n'est pas à l'échelle que nous souhaitons. Les Occidentauxévoquent plusieurs risques. Nous travaillons à les réduire.

" Le risque politique ? L'hésitation sur la personnalité de notre dirigeant n'a plus de raison d'être. Les choix ont été faits. Nous allons vers une économie de marché. Malgré les critiques, la population a accepté la libéralisation des prix. Le gouvernement jouit d'une réelle confiance.

" Le risque juridique ? Avec l'aide de l'université de Houston, nous avons préparé une loi sur l'exploitation du sous-sol. Elle fixera un cadre tout à fait compatible avec les standards mondiaux. Une fois nos réformes institutionnelles engagées, les étrangers pourront se porter acquéreurs des actions des sociétés qui seront privatisées.

_ D'ici là, pourrez-vous stabiliser au moins la production ?

_ A court terme, nous souhaitons faire participer les sociétés étrangères à la remise en marche des puits arrêtés. Nous avons déjà signé des accords portant sur 1 200 puits, sur un objectif de 8 000. Pour les compagnies occidentales, ces contrats sont très rentables. Les dépenses engagées sont couvertes très rapidement par le surplus de production qu'ils autorisent. Leurs financements sont garantis par les exportations supplémentaires qu'ils rendent possible. Quant à nous, nous en attendons une augmentation immédiate de la production de près de 20 à 25 millions de tonnes.

_ Vous avez fortement réduit vos livraisons à l'Estonie, à la Lettonie, mais aussi à vos anciens partenaires du Comecon comme la Bulgarie et la Pologne. Dans vos relations avec les autres républiques de l'ex-URSS et notamment l'Ukraine, considérez-vous le pétrole comme une arme ?

_ Je ne suis pas naïf : le pétrole et le gaz sont un atout majeur pour la Russie. Mais la lumière et la chaleur sont des biens de base qui ne devraient pas être mis en balance dans des relations politiques normales. Pour l'instant, à cause de nos difficultés de production, nous accordons pour le pétrole des quotas trimestriels à chaque République. Ils seront renouvelés.

" Nous n'avons aucune intention de jouer la carte énergétique. Nous cherchons à coopérer, comme en témoigne l'une des compagnies pétrolières que nous avons créées : elle associe des gisements de la région de Tioumen, de la Fédération de Russie donc, et la plus grande raffinerie de Lituanie, une République indépendante. Tout cela ne signifie pas naturellement que l'on fournira gratuitement l'énergie à nos voisins.

_ La Russie, qui produit plus de 90 % du pétrole de l'ex-URSS et près de 75 % de son gaz naturel, va-t-elle vendre son pétrole en dollars, au prix mondial et immédiatement aux autres Républiques de l'ex-URSS ?

_ Nous souhaitons aller vers un prix du pétrole basé sur celui du marché mondial. Il doit en être de même pour les prix des produits que la Russie importe. Mais nous ne voulons pas détruire les relations économiques et commerciales entre les Républiques. Ce serait dommageable pour tout le monde, pour la Russie aussi qui a besoin par exemple des équipements fabriqués pour l'instant dans d'autres Républiques. Il ne faut pas renouveler l'erreur commise lors de l'éclatement précipité du Comecon. Il n'est donc pas souhaitable de passer tout de suite à des relations en dollars.

_ N'y a-t-il pas un paradoxe à demander des financements aux Occidentaux pour votre secteur alors que vous avez beaucoup d'autres besoins très pressants, alimentaires notamment ?

_ Nos réserves de pétrole et de gaz sont importantes. Elles vont assurer les moyens d'une reconversion totale de notre économie. Mais il nous faut les exploiter mieux. Nous souhaitons qu'elles deviennent un pôle d'attraction des capitaux étrangers dans le pays. Les financements d'urgence dont nous avons besoin dans notre secteur devraient faciliter la reprise de notre production. En nous aidant aujourd'hui à sortir de la crise pétrolière, les Occidentaux peuvent accélérer le redressement de l'ensemble de notre économie et réduire rapidement nos besoins d'aide, notamment en matière alimentaire. "

Propos recueillis

920205 DOC=MHB NUM=920205-2-022-02 REF=2-022-02 SEC=ECO TAI=2 CHAINE DE TELEVISION PROJET CESSION D'ENTREPRISE BERLUSCONI SILVIO LA5 SERGUEI DEUX PROJETS DE REPRISE DE LA CINQ 920204 DOC=JGB FAB=06DE1012 NUM=920204-2-042-33 REF=2-042-33 SEC=MDE TAI=180 BARTOLI HENRI CRITIQUE D'OEUVRE SCIENCE ECONOMIQUE LIVRE OPINIONSLIVRES BRENDER ANTON OPINIONS. LIVRES. Eloge de la complexité. Pour Henri Bartoli, la pensée économique dominante, trop réductrice, doit, pour progresser, intégrer la complexité et s'ouvrir à de nouvelles disciplines. Un ambitieux pari humaniste. L'ÉCONOMIE. UNIDIMENSIONNELLE d'Henri Bartoli. Economica, 523 p., 195 F. L ECONOMIE UNIDIMENSIONNELLE

L'Économie unidimensionnelle est d'abord une réflexion sur la science économique, une fresque impressionnante tant par sa finesse que par l'érudition dont elle témoigne. Mais c'est aussi un livre de débat, voire de combat. Car tous les éléments de cette fresque s'ordonnent en fonction d'un seul et même souci : dénoncer le caractère délibérément réducteur de la pensée économique dominante.

" Il faut laisser de côté les satisfaits. Non qu'ils ne méritent pas d'être pris en considération, non qu'ils ne contribuent pas à leur façon à l'avenir de la science économique, mais qui ne procède pas à une mise en question, qui ne doute pas, qui n'écoute pas, ne peut être un artisan plénier de l'avènement d'un nouveau paradigme et du renouvellement aujourd'hui nécessaire..., écrit l'auteur. La science économique ne saurait se satisfaire de schématisations analogiques, incapables de rendre compte de l'action et de l'intentionnalité humaines et de rapports sociaux où elle se manifeste. Pour l'ouvrir à l'avenir, mais aussi pour répondre aux ruptures en travail dans ce temps, il faut réduire considérablement l'emploi de la clause " toutes choses égales par ailleurs ", élaborer une théorie du " milieu " ou de l' " ambiance ", recourir à une méthode interdisciplinaire, c'est-à-dire, finalement, ouvrir l'économie à la multidimensionnalité. " Le projet est immense. La sincérité de son auteur force le respect. Mais le livre ne convainc pas.

Non, bien sûr, que l'on puisse douter des lacunes de l'approche néoclassique : elles ont été maintes fois dénoncées. Encore faut-il veiller à ne pas déformer à l'excès la perspective. A trop vouloir démontrer les insuffisances de la théorie de l'équilibre général, cible centrale de la critique, à trop vouloir souligner la suffisance de ceux pour qui la science économique ne progresse qu'à coups de théorèmes, on finit par gommer les reliefs qui jalonnent les avancées de la connaissance. En son temps, l'invention du concept de " main invisible " par Adam Smith relevait du génie, comme d'ailleurs la formulation mathématique donnée par Walras.

Ces découvertes ont bel et bien marqué un moment décisif du progrès de la pensée économique. L'oublier, parce que des zélateurs, moins inspirés, ont figé en dogmes ces visions novatrices, serait aussi malheureux que de négliger les apports de Marx à notre compréhension de la réalité économique, sous prétexte qu'il a été le point de départ d'une construction intellectuelle totalitaire édifiée, au fil des décennies, par des apparatchiks du verbe dénués de toute imagination !

RÉDUCTIONNISTE Mais laissons de côté ce problème de perspectives écrasées. Si Henri Bartoli critique aussi massivement les approches " réductionnistes ", c'est avec un objectif précis : proposer d'autres voies, orienter la réflexion vers des "itinéraires capables de conduire à l'intégration de la multidimensionnalité et de la complexité à la science économique ".

Malgré tout l'enthousiasme qu'éveille un tel projet, la stratégie de recherche ainsi esquissée peut inquiéter. Certes, la science économique ne prend aujourd'hui pas assez en compte la complexité, elle ampute nombre de phénomènes économiques de leurs dimensions politique, sociale, écologique... Qui le nierait ? Mais est-ce là son principal défaut ? Avant de lui suggérer d'aller vers le plus complexe, ne faudrait-il pas lui demander de rendre correctement compte des fonctionnements économiques les plus simples ? Or elle est loin d'y être parvenue. Peut-on imaginer un objet économique plus élémentaire qu'un marchand ? Depuis des millénaires, dans toutes les parties du monde, les commerçants sont présents et actifs, visibles et nombreux. Qu'ont dit, pendant des décennies, nos puissants théoriciens, de ceux qui, à bien y réfléchir, sont le fondement indispensable de toute économie de marché ? Rien. Il aura fallu attendre le début des années 70 pour que certains, plus perspicaces, en viennent à imaginer des modèles dans lesquels des commerçants pourraient avoir un rôle, sous certaines hypothèses en tout cas !

Et le moins que l'on puisse dire est qu'il reste beaucoup à faire pour que la théorie intègre convenablement le rôle joué, dans la seule sphère de l'économie, par la monnaie, la Bourse ou les banques... Là, plus que dans l'absence de prise en compte des interactions avec les autres dimensions de la vie sociale, semble être le signe le plus patent de l'échec de l'approche que combat Henri Bartoli. Force est de constater en effet qu'un siècle après Walras, la théorie des mécanismes élémentaires du marché reste à faire.

Considérer, dès lors, la complexité et la multidimensionnalité comme étant la nouvelle frontière vers laquelle doivent se diriger les pionniers de la science économique est sans doute prématuré. Partant d'une base aussi peu assurée, l'approche " complexe " risque de mener à des résultats hasardeux. Elle a déjà montré qu'elle pouvait, dans ce domaine au moins, devenir un dangereux fourre-tout et servir de prétexte à des discours parfois fascinants, rarement pénétrants. Sur ce choix d'un programme pour les recherches à venir, le livre d'Henri Bartoli oblige donc à ouvrir un débat essentiel.

Mais peut-être la préoccupation d'Henri Bartoli n'est-elle pas d'esquisser un programme, d'indiquer des directions prioritaires pour l'avancée de la connaissance économique : ce livre d'économie est d'abord, au plus profond, l'oeuvre d'un humaniste qui souhaite voir poser " au fondement de l'économie politique l'affirmation de la valeur et du respect de la vie ". N'est-ce pas là trop attendre de la science économique ?

920204 DOC=JGB FAB=06DE1021 NUM=920204-2-042-34 REF=2-042-34 SEC=MDE TAI=49 BROUSSE JEAN EYSSETTE FRANCOIS CRITIQUE D'OEUVRE HUMOUR PROSPECTIVE ECONOMIQUE GESTION LIVRE OPINIONSNOTES DE LECTURE LE BOUCHER ERIC OPINIONS. NOTES DE LECTURE. MBSA. 2 HUMOUR ET MANAGEMENT POUR L'AN 2000. de Jean Brousse et François Eyssette. le Cherche-Midi éditeur> 125 pages, 89 F MBSA 2 HUMOUR ET MANAGEMENT POUR L AN 2000

Parmi les managers des " ressources humaines ", les tics de langage et les modes sont souvent plus répandus que le bon sens. Les salariés, en particulier les cadres, sont de la sorte soumis avec régularité à des régimes bizarres, aussi " impératifs et essentiels " que ronflants.

Il faut un jour, et de toute urgence, " remettre en question " les procédures, pour le lendemain " relancer la créativité ", le surlendemain s'interroger sur " la mission de l'entreprise ", assurer son " éthique ", consolider la " cohésion de l'équipe ", etc. Le tout à grand renfort de séminaires ou de sauts à l'élastique. Jean Brousse et François Eyssette, qui, tous deux ont qualité de directeurs, connaissent la question, s'en amusent. Ils nous régalent à nouveau avec la suite de leur MBSA (Management by Smiling Around) dont le premier volume était paru en 1988.

Le succès de leur premier ouvrage, diffusé à plus de vingt mille exemplaires, a poussé les auteurs à ne pas changer la formule : les principes de la gestion moderne sont illustrés par des dessins d'humour piqués dans la presse mondiale. De fortes maximes _ comme : " Je vis dans la terreur de ne pas être incompris ", d'Oscar Wilde _ scandent des chapitres dont l'un des titres reflète assez bien le style du livre : " le cercle des managers disparus ".

A lire absolument lorsque les " défis ", les " challenges " et autres " targets ", sont sur le point de vous faire perdre l'humour.

920204 DOC=JGB FAB=06DE1024 NUM=920204-2-042-35 REF=2-042-35 SEC=MDE TAI=40 AUTREMENT CRITIQUE D'OEUVRE OUVRIER LIVRE OPINIONSNOTES DE LECTURE MARIS BERNARD OPINIONS. NOTES DE LECTURE. OUVRIERS, OUVRIÈRES. UN CONTINENT MORCELÉ ET SILENCIEUX.. Autrement. Série Mutations, nº 126, 110 F. OUVRIERS OUVRIERES. UN CONTINENT MORCELE ET SILENCIEUX

Que restera-t-il bientôt de Billancourt ? Une carcasse et le désespoir. Or il y a aujourd'hui sept millions d'actifs sur vingt-deux qui sont des ouvriers. En masse, la classe ouvrière demeure, silencieuse. Ce monde de l'absence est ici décrit de façon poignante, dans un ouvrage de sociologie littéraire où voisinent écrivains (Michel Ragon, François Bon, Didier Daeninckx), sociologues, syndicalistes et journalistes. Peut-être ne parle-t-on aussi bien que de ce qui n'effraie plus.

" Désastre de la classe ouvrière " dit Michel Verret. " Aux morts " écrit François Bon. Souffrances, regrets, mais la chaine ? Morte ? Et la " formation ", à laquelle tant se raccrochent aujourd'hui, n'est-elle que le nouveau masque du lendemain qui chante ? La condition ouvière, c'est aussi celle des femmes et des immigrés, qui façonnèrent la classe ouvière française. Ce livre parle des trajets, de la vie quotidienne, des grands moments (Lip) et de la défaîte éternelle : la probabilité pour un fils d'ouvrier de le rester est plus forte qu'il y a vingt ans. Informé, passionnant, nostalgique, une nouvelle réussite de la série " Mutations " des éditions "Autrement ".

920204 DOC=JGB FAB=06DE1025 NUM=920204-2-042-36 REF=2-042-36 SEC=MDE TAI=39 PLIHON DOMINIQUE CRITIQUE D'OEUVRE MARCHE DES CHANGES LIVRE CHARPIN MICHEL LES TAUX DE CHANGE

OPINIONS

NOTES DE LECTURE

LES TAUX DE CHANGE

de Dominique Plihon.

Collection Repères, Editions La Découverte, 1991.

Le petit livre que Dominique Plihon, professeur à l'université Paris XIII-Villetaneuse, consacre aux taux de change n'est pas un manuel. D'accès facile, clair et précis, illustré d'exemples et d'anecdotes, c'est cependant un livre à objectif pédagogique, qui vise un public plus large que les seuls étudiants. La description du marché des changes, vivante et concrète, satisfera la curiosité de tous ceux qu'intrigue cet univers mystérieux. Le tour des théories du change est très complet. Néammoins les familiers des marchés trouveront que Dominique Plihon écarte un peu vite celles qui se fondent sur l'hypothèse d'efficience des marchés.

La partie consacrée aux politiques de change débouche sur les débats les plus actuels : la coopération monétaire internationale et l'union économique et monétaire de l'Europe. Faut-il considérer comme une lacune sérieuse l'absence de toute présentation des approches chartistes et techniques, qui sont à l'analyse économique des taux de change ce que l'acupuncture est à la médecine ? Quoi qu'il en soit, le champs couvert est déja considérable et propre à répondre aux interrogations des lecteurs.

920205 DOC=BHL FAB=02041350 NUM=920205-2-022-32 REF=2-022-32 SEC=ECO TAI=47 INTERVIEW DECLARATION FONCTIONNAIRE AMENAGEMENT DU TERRITOIRE MESSAGE INSTANCE LISTE DEPARTEMENT BOUCHES DU RHONE DECENTRALISATION MITTERRAND FRANCOIS WEYGAND LUCIEN CRESSON EDITH DELOCALISATIONS : LE 4 FEVRIER 1992 Dans une interview à la Nouvelle République du Centre-Ouest . M. Mitterrand estime que la politique de transferts d'emplois publics en province " va dans le bon sens "

" L'aménagement du territoire redevient une priorité ", a indiqué, mardi 4 février, M. Mitterrand, dans une interview au quotidien la Nouvelle République du Centre-Ouest, en évoquant la politique de transfert d'emplois publics en province. " Les décisions prises vont dans le bon sens et les Français comprendront rapidement que c'est à la fois l'intérêt général et notre patrimoine que nous valorisons ainsi ", affirme-t-il.

" Les 7 000 emplois qui seront transférés dans les trois ans n'y seront pas exilés ", ajoute le président de la République. " J'ai déjà dit aux préfets qu'il faudra veiller à ce que les fonctionnaires qui quitteront la région parisienne pour rejoindre de nouvelles communes en province puissent bénéficier de l'aide, du soutien et de l'accueil qu'ils sont en droit d'attendre ", conclut le chef de l'Etat.

Pour sa part le président (PS) du conseil général des Bouches-du-Rhône, M. Lucien Weygand, a écrit au premier ministre pour lui demander que le processus soit " amplifié " en Provence. Il soumet à Mme Cresson une liste de sept organismes qui pourraient être décentralisés dans les Bouches-du-Rhône, notamment l'Institut de physique nucléaire, l'Office national de l'eau, la direction de la sécurité civil et l'Institut francais du pétrole. (Lire dans le supplément " Science-Médecine " : " La délocalisation dans la recherche ".)

920205 DOC=BHL FAB=02041963 NUM=920205-2-022-31 REF=2-022-31 SEC=ECO TAI=70 COLLOQUE RENCONTRE INTERNATIONALE ECONOMIE MONDE AUTOMOBILE RECHERCHE JAPON CIRCULATION APPLICATION INFORMATIQUE FINANCEMENT TOYOTA CEE TOYODA SHOICHIRO KAHN ANNIE A DAVOS EN MARGE DU SYMPOSIUM FORUM SUR L'ECONOMIE MONDIALE : PROPOSITION CONCERNANT "PROMETHEUS" ET "DRIVE" BILLET. Recherches croisées

Sur les pistes enneigées de Davos, l'ambiance ne se prêtait guère aux invectives. Bien au contraire. Alors que les dirigeants de constructeurs automobiles japonais, américains et européeens se sont, depuis Detroit ou Tokyo, répandus ces derniers temps en propos peu amènes, à Davos, M. Shoichiro Toyoda, directeur général de Toyota, numéro un de l'automobile au Japon, a, lui, parlé de coopération. Il a offert de contribuer aux programmes européens " Prometheus " et " Drive ", deux projets de recherche visant à améliorer la sécurité et la fluidité du trafic.

Deux thèmes fondamentaux dans la mesure où l'une des principales préoccupations des constructeurs automobiles est d'éviter que les conducteurs n'aient une réaction de rejet vis-à-vis de l'automobile, accusée d'être polluante et peu sûre.

Dans la guerre qui oppose actuellement les constructeurs nippons à leurs concurrents occidentaux, la proposition de M. Toyoda peut faire sourire.

Commencé en 1987 et prévu pour durer sept ans, Prometheus coûte 4,5 milliards de francs. Quant à Drive, son coût global peut être estimé à plus de 5 milliards de francs. Tous les constructeurs automobiles européens y participent et la CEE finance entre 30 % et 50 % des projets.

De leur côté, les Américains ont aussi mis sur pied un programme de recherche collectif sur les même thèmes. Baptisé IVHS (Intelligence vehicle and highway systems), ce programme accueille un représentant européen en permanence à son comité directeur. Et Toyota collabore à ses travaux.

Dans l'archipel nippon, les constructeurs se sont aussi regroupés. Mais bien peu d'informations circulent sur leurs programmes Racs et Amtics. Et pour cause : aucun constructeur européen ou américain n'y a accès.

La proposition de M. Toyoda pourrait donc alimenter à nouveau les débats sur la participation des firmes étrangères à des programmes de recherche européens. Pour certains la nationalité européenne des firmes doit être exigée. Pour d'autres, le critère de sélection devrait être le montant des investissements réalisés en Europe, quelle que soit la nationalité de l'investisseur.

Quoi qu'il en soit, l'ouverture réciproque des programmes de recherche devrait demeurer la règle. Dans l'automobile, on en est encore loin !

920205 DOC=BHL FAB=02041962 NUM=920205-2-022-33 REF=2-022-33 SEC=ECO TAI=140 INDUSTRIE METALLURGIQUE ALLEMAGNE ACCORD SALAIRE POLEMIQUE

Le compromis sur les salaires obtenu à l'arraché lundi 3 février dans la sidérurgie allemande suscite des interprétations contradictoires sur son caractère exemplaire pour les autres secteurs économiques où des négociations sont en cours (le Monde du 4 février).

BERLIN de notre correspondant

BRESSON HENRI DE APRES L'ACCORD DU 3 FEVRIER 1992 Bien qu'il ait réussi à éviter la grève.. Le compromis dans la sidérurgie allemande est critiqué par les libéraux.

Réunie lundi 3 février enfin de matinée à Mulheim-am-Ruhr, la grande commission de négociation de la sidérurgie a entériné la proposition d'accord formulée pendant la nuit en petit comité par les dirigeants du syndicat de la métallurgie IG Metall et de l'Union patronale de la sidérurgie. Les président et vice-président d'IG Metall, MM. Franz Steinkuhler et Klaus Zwickel, et le PDG du groupe Thyssen AG, M. Heinz Kriwet, s'étaient réunis dans le plus grand secret à Francfort avec les deux chefs de délégations à la table de négociation pour trouver un compromis.

Le patronat de la sidérurgie avait chiffré le coût d'une grève à environ 600 millions de DM (2 milliards de francs), une somme respectable même quand il s'agit de porter le flambeau de toute l'industrie allemande, inquiète des répercussions des hausses de salaires demandées par les syndicats. La détermination d'IG Metall ne laissait pas de doute sur sa volonté d'aller de l'avant. Compte tenu du peu de décalage entre les propositions faites de part et d'autre lors de la dernière séance de négociation en janvier, il devenait absurde, comme l'a souligné lui-même le président du patronat allemand, M. Klaus Murmann, de risquer un conflit dur pour 20 marks par mois.

L'accord prévoit une hausse de 5,9 % des salaires, soit en dessous de la barre de 6 % que le patronat s'était fixée. Cette hausse est valable rétroactivement au I novembre de l'année dernière, date à laquelle venait à expiration les précédents accords. En plus cependant, les salariés percevront une prime de 175 DM comme participation aux bénéfices exeptionnels de 1991. D'autre part, pour se replacer au niveau des salaires des autres secteurs de la métallurgie, le salaire de base horaire sera augmenté de 16 pfennigs au 1 septembre et devra atteindre au moins 15,42 DM à partir du 1 novembre, quand commence la prochaine année tarifaire. Rattrapage et prime compris, IG Metall chiffre à 6,35 % la hausse obtenue pour la sidérurgie de l'Allemagne de l'Ouest, pour une revendication à l'origine de 10,5 %. Cette hausse aura également des répercussions à l'est, où le niveau des salaires, qui doit être égalisé avec celui de la partie occidentale d'ici I994, suit la progression de l'ouest.

Les syndicats des autres branches d'activité ont immédiatement salué ce résultat et annoncé qu'ils allaient se baser sur lui pour leurs propres revendications. Après deux semaines de grèves tournantes, les centrales représentant les personnels des banques commençaient à partir de mardi 4 février à faire voter par leurs adhérents le principe de la grève. Ils réclament eux aussi pour les 430 000 salariés du secteur en Allemagne de l'ouest une augmentation de 10,5 %. Le gouvernement lui aussi va bientôt se trouver en première ligne avec les conflits qui s'annoncent dans les postes puis dans le secteur public proprement dit.

Les métallurgistes aussi

L'accord de la sidérurgie a été violemment critiqué par le président du Parti libéral, le comte Lamsdorff, qui estime que dans sa phase de réunification, l'Allemagne ne peut se permettre des hausses de salaires de plus de 4 %, correspondant à peu près à l'inflation. Le ministre de l'économie, M. Jürgen Mllemann, avait demandé récemment qu'on ne dépasse pas ce chiffre dans le secteur public pour montrer l'exemple.

Le patronat tentait mardi de minimiser l'accord de la sidérurgie en faisant valoir qu'il s'agissait du dernier accord de l'année 199I et qu'il ne pouvait être pris en modèle. Les hausses de salaires en 1991, à valoir sur les importants profits réalisés par les entreprises avec le boom de la réunification, avaient tourné autour de 7 %. Les sidérurgistes, dont les négociations ont traîné en longueur, avaient effectivement pris du retard. Le président du patronat de la métallurgie, les directions des grands groupes de ce secteur, ont réagi aussitôt en affirmant qu'ils ne se sentaient aucunement liés par ce résultat. L'union des industriels de la machines-outil a qualifié les 6,35 % d'augmentation de beaucoup trop élevé. Les négociations dans la métallurgie, qui englobent près de 4 millions de salariés en Allemagne, commencent en mars prochain.

920205 DOC=JGB FAB=02040100 NUM=920205-2-001-48 REF=2-001-48 SEC=ECO TAI=93 ECO ALLEMAGNE SYNDICAT SALAIRE GREVE INDUSTRIE METALLURGIQUE CEE BULLETIN. L'Allemagne ses syndicats et l'Europe

LA semaine dernière, 86,8 % des sidérurgistes allemands avaient voté la grève. Selon toute vraisemblance, ils ne la feront pas. L'accord signé, lundi 3 février, entre les syndicalistes et le patronat écarte le spectre d'un conflit dans la sidérurgie et, probablement, celui d'une vague de grèves dans d'autres secteurs, d'une ampleur semblable à celles de 1984. A l'époque, les syndicats avaient obtenu la réduction du temps de travail vers les 35 heures par semaine. Le conflit avait coûté, sur un trimestre, un demi-point de croissance à l'Allemagne.

Une fois de plus, les syndicats allemands ont impressionné par le degré élevé de mobilisation de leurs adhérents, et, parallèlement, leur capacité à rechercher le compromis.

Face au patronat et au gouvernement qui avaient mis en garde contre les dérapages salariaux, la fédération IG Metall a réussi un coup de maître. Certes, l'augmentation prévue par l'accord (6,35 % au total) est largement inférieure aux 10 % réclamés au départ. Mais la marge au-dessus du taux d'inflation (qui devrait être légèrement supérieure à 4 % cette année) reste confortable.

POUR l'année 1992, donc, les perspectives d'évolution des rémunérations commencent à s'éclaircir. Après la sidérurgie, la métallurgie dans son ensemble, la banque, les assurances, et d'autres grands secteurs, forts du succès obtenu par l'IG Metall, négocieront des augmentations d'un montant vraisemblablement similaire. Les perspectives sont plus incertaines pour les fonctionnaires, qui devront affronter directement l'Etat.

L'importance des augmentations salariales interdira sans nul doute tout assouplissement de la politique monétaire allemande. Mais les marchés financiers, qui préfèrent les certitudes, même défavorables, aux hypothèses, n'ont pas manifesté de mécontentement après le compromis qui vient d'intervenir. Le maintien d'une politique monétaire allemande très stricte n'est pas pour réjouir les grands pays industrialisés, qui tentent de relancer la croissance mondiale. Mais leurs ministres des finances se sont faits depuis longtemps à l'idée que l'Allemagne ne les épaulerait pas dans la baisse des taux.

C'EST à plus long terme que le " compromis " allemand peut être inquiétant. D'une part, les craintes d'une récession économique provoquée par des taux d'intérêt très élevés se font plus fortes. D'autre part, contraints d'offrir des salaires plus élevés, les employeurs d'outre-Rhin risquent de réduire leurs effectifs plus rapidement que prévu. Ce qui pourrait provoquer de vives tensions dans le pays alors que le taux de chômage dans l'ancienne RDA restera élevé pendant plusieurs années.

Comment réagiront les syndicats face à ces évolutions ? Dans le passé, les principales fédérations ont accepté de courber le dos dans les périodes économiques difficiles, mais il faut espérer que le consensus social pourra résister si l'économie allemande est confrontée à de nouvelles et plus fortes turbulences.

Lire page 22 l'article d'HENRI DE BRESSON

920206 DOC=BHL FAB=02051130 NUM=920206-2-019-07 REF=2-019-07 SEC=ECO TAI=13 ECO INDICE MENSUEL DECEMBRE INDICE ANNUEL ALLEMAGNE PRODUCTION INDUSTRIELLE 1991 INDICATEURS. ALLEMAGNE. Production industrielle : _ 0,9 % en 1991.

_ Selon l'indice provisoire publié lundi 3 février par le ministère de l'économie, la production industrielle a chuté de 3 % en décembre par rapport à novembre dans la partie occidentale de l'Allemagne. Au total, l'année 1991 aura été marquée par un recul de 0,9 % de la production industrielle allemande (hormis l'ancienne RDA).

920206 DOC=BHL FAB=02051302 NUM=920206-2-019-05 REF=2-019-05 SEC=ECO TAI=32 COMMERCE INTERNATIONAL NEGOCIATION PROJET CONCURRENCE INSTANCE BRITTAN LEON GATT CEE A DAVOS AU SYMPOSIUM FORUM SUR L'ECONOMIE MONDIALE, LE 3 FEVRIER 1992 M. Brittan propose que le GATT soit responsable de la politique de la concurrence

Alors que les négociations pour la libéralisation du commerce mondial (l'Uruguay Round) sont toujours bloquées, Sir Leon Brittan, vice-président de la Commission européenne chargé de la politique de la concurrence, propose déjà un thème de discussion pour la prochaine réunion du GATT (accord général sur les tarifs et le commerce).

S'exprimant lundi 3 février à Davos lors du Forum de l'économie mondiale, le commissaire européen a suggéré que les institutions du GATT soient chargées d'élaborer une politique de la concurrence au niveau mondial. Selon Sir Leon, " il y a aujourd'hui un réel besoin de règles en matière de concurrence internationale et de mécanismes de contrôle ". Le GATT, qui ne traite normalement que du commerce, a confirmé au cours des années récentes son efficacité. M. Brittan propose donc d'élargir, à terme, ses compétences en chargeant cette organisation de toutes les questions internationales concernant la concurrence.i

920206 DOC=BHL FAB=02051304 NUM=920206-2-019-01 REF=2-019-01 SEC=ECO TAI=73 ECO ACCORD ITALIE PROJET ANNULATION FRANCE ETATS UNIS ELECTRONIQUE INFORMATIQUE RESTRUCTURATION INDUSTRIELLE PRISE DE PARTICIPATION BULL OLIVETTI DE BENEDETTI CARLO IBM MONNOT CAROLINE APRES L'ACCORD IBM BULL DU 28 JANVIER 1992 BILLET. Le non d'Olivetti à IBM

Olivetti ne se rendra pas à IBM. En déclinant l'offre de mariage formulée en début de semaine par les dirigeants d'IBM Italia, M. Carlo De Benedetti, le président et principal actionnaire du groupe informatique italien, s'est montré très sévère pour l'alliance conclue par le français Bull.

Pas question de devenir de simples distributeurs de produits et technologies IBM, a estimé le PDG de la firme d'Ivrea. Pas question de céder aux sirènes du géant d'Armonk, dont les propositions sont " du type cheval de Troie, c'est-à-dire qu'elles permettent de payer peu et d'obtenir un circuit de commercialisation ". L'analyse est claire : pour Olivetti, Bull a joué avec le diable. Le constructeur français le paiera un jour ou l'autre en termes d'autonomie de décision, d'indépendance.

Dépit amoureux ? Bien que concurrents, Bull et Olivetti furent un temps très proches, promiscuité favorisée par l'entrée _ très temporaire _ de Saint-Gobain dans le capital de l'ex CII-HB (devenue quelques années plus tard le groupe Bull). Solidaires dans leur défense de l'informatique européenne, les deux constructeurs _ de taille équivalente, c'est-à-dire encore insuffisante pour garantir leur avenir et s'imposer comme acteur majeur au niveau mondial _ entretiennent aujourd'hui des relations suivies, non dénuées d'arrière-pensées et de méfiance.

Du côté de Bull, on est plus ou moins persuadé qu'Olivetti finira un jour par être lâché par son principal actionnaire et se réfugiera dans les bras d'un groupe japonais. De son côté, la firme d'Ivrea a toujours douté de la fermeté des engagements du groupe français qui connut, dans son histoire, des renversements d'alliance spectaculaires, sous la houlette des pouvoirs publics.

Les propos tenus par M. De Benedetti prouvent, en tout cas, que les constructeurs informatiques européens partagent _ au-delà de la seule volonté de survie-bien peu de choses. Les divergences d'analyse stratégique sont évidentes. Pour avoir considéré l'informatique européenne comme un tout, IBM, qui, avant Bull, avait rallié Siemens dans les " puces ", vient de se casser le nez. A la manière de l'opération Thomson-CEA Industrie, le gouvernement italien prépare la constitution d'un grand pôle national dans l'électronique. Big Blue comptait en profiter. Mais la résistance d'Olivetti est pour lui une surprise.

920206 DOC=BHL FAB=02051353 NUM=920206-2-019-03 REF=2-019-03 SEC=ECO TAI=18 EXPLOITATION AGRICOLE CREDIT SYNDICAT AGRICOLE DATE Agriculture : retard pour les prêts bonifiés.

_ Plusieurs organisations professionnelles agricoles, comme la FNSEA, le Centre national des jeunes agriculteurs (CNJA) ou les chambres d'agriculture, viennent d'exprimer " leur profond mécontentement devant le retard inadmissible pris par les pouvoirs publics dans la mise en place des prêts bonifiés pour 1992 ". Elles demandent que les enveloppes soient fixées dans les prochains jours au même niveau que l'an dernier, soit 14,4 milliards de francs, et que les taux d'intérêt de ces prêts soient diminués.

920206 DOC=BHL FAB=02051355 NUM=920206-2-019-02 REF=2-019-02 SEC=ECO TAI=18 COMPAGNIE AERIENNE EUROPE RESULTAT FINANCIER 1991 ASSOCIATION OF EUROPEAN AIRLINES Les compagnies aériennes européennes ont perdu sept millions de passagers en 1991.

_ Les vingt-deux compagnies aériennes européennes membres de l'Association of European Airlines (AEA) ont enregistré une baisse de leur trafic passagers de 6 % en 1991, soit 7,3 millions de voyageurs en moins (98,7 millions au lieu de 106 millions). Un tel recul est sans précédent depuis la seconde guerre mondiale, précise l'AEA. L'essentiel de ce recul a été acquis au premier trimestre en raison de la guerre du Golfe, note l'AEA, qui signale une reprise modeste à la fin de l'année 1991.

920206 DOC=MHB FAB=02051360 NUM=920206-2-020-01 REF=2-020-01 SEC=ECO TAI=79 CHAINE DE TELEVISION JEUX OLYMPIQUES D'HIVER 1992 TELEVISION A HAUTE DEFINITION CREATION COMPOSITION LISTE ASSOCIATION EMISSION TV COMPETITION SPORTIVE SAVOIE 1250 ALBERTVILLE

(1) Cette association regroupe les ministères concernés (industrie, commerce extérieur, P et T, communication) et des entreprises telles que Antenne 2, la SFP, France Télécom, TDF, Orto 92, Thomson, Philips, Nokia, Bosch, Angénieux. Son budget provient du ministère de l'industrie (44 millions de francs) et de prestations fournies par France Télécom (22 millions de francs) et Vision 1250, un GIE Européen (18 millions de francs).

Diffusant 13 heures de programmes par jour. Une chaîne en haute définition européenne sera lancée pendant les Jeux d'Albertville

Les Jeux olympiques de Grenoble, en 1968, avaient assuré le lancement de la télévision couleur en France ; ceux de Séoul, en 1988, démontrèrent les capacités japonaises en matière de télévision haute définition. Pour l'industrie européenne de l'électronique, Albertville doit être le tremplin des ambitions européennes en la matière. Pendant toute la durée des Jeux, près de treize heures par jour de programmes en haute définition européenne (norme HD Mac) seront en effet diffusées sous l'égide de Savoie 1250, association créée pour l'occasion (1).

De 11 heures à minuit, priorité bien sûr au sport, avec une bonne moitié de directs des épreuves. Commentées en quatre langues, ces images au format 16/9 (c'est-à-dire rectangulaire, plus large que le format de la télévision traditionnelle) seront relayées dans toute l'Europe par plusieurs satellites : Télécom 2, TDF1, TV Sat 2, Olympus, Scansat. Elles seront vues avec leur qualité originelle dans cinquante " eurosites " seulement, mais le programme sera accessible (au format 16/9) avec une qualité moindre à tout possesseur d'un téléviseur D2-MAC, puisque Antenne 2 le retransmet sur son canal satellite de TDF1.

Cette concentration de moyens et l'obligation de travailler " en vraie grandeur " pour la première fois représenteront un test technique important pour les équipes européennes lancées depuis 1986 dans la course de la TVHD. Mais l'ambition de Savoie 1250 n'est pas seulement technique. Au-delà des programmes sportifs en direct ou en différé (environ huit heures par jour), c'est une véritable chaîne qu'ont préparée Igor Barrère et le réalisateur Jacques Barsac. Chaîne incluant magazines, débats, documentaires sur les Jeux, mais aussi émissions déjà réalisées partout en Europe (musique, ballets, courts et longs métrages, fictions ou spectacles, dont le Molière d'Ariane Mnouchkine...). Savoie 1250 entend ainsi préfigurer ce que pourrait être une chaîne régulière en haute définition, et rameuter les créateurs du continent.

920206 DOC=MHB FAB=02051361 NUM=920206-2-020-02 REF=2-020-02 SEC=ECO TAI=61 EMISSION TV TELEVISION A HAUTE DEFINITION JEUX OLYMPIQUES D'HIVER 1992 PROGRAMME LISTE COMPETITION SPORTIVE ALBERTVILLE SAVOIE 1250 Cinquante " Eurosites " pour découvrir la TVHD

La " chaîne " préparée par Igor Barrère et Savoie 1250 sera reçue en haute définition HD Mac sur cinquante " Eurosites " dans seize pays d'Europe, dont la moitié en France. Ces sites sont recensés sur Minitel code 36 15 TVHD, rubrique JO. En sus des sites de Savoie (par exemple dans les centres de presse et de télévision des jeux, au village olympique, etc.) ou réservés aux invités des organisateurs de l'expérience, un certain nombre seront ouverts au public. Notamment, à Paris : vidéothèque du Forum des Halles (1) ; Tour Eiffel (7) ; Antenne 2 (8) ; Maison de Radio-France (16) ; FNAC Etoile (17) ; Cité des sciences (19). En province (éventuellement sur invitation à retirer localement) : Chambéry (carré Curial et salle du Manège) ; Lyon (Espace entreprise France-Télécom) ; Marseille (Centre Bourse) ; Metz (Cescom-technopôle et mairie) ; Montpellier (le Corum) ; Nantes (Centre de communication de l'Ouest) ; Poitiers (téléport, Futuroscope) ; Rennes (Centre commercial Columbia) ; Strasbourg (Centre de presse du Parlement européen) ; Toulouse (chambre de commerce et d'industrie) ; Villeneuve d'Ascq (maison d'activités culturelles).

En outre, un auditorium itinérant doté d'un grand écran, mis en oeuvre par Thomson et FR 3, sera chaque jour dans une ville différente, ouvert au public de 13 heures à 19 heures, et le soir sur invitation. Ce camion forum sera à Angers (samedi 8), Rennes (dimanche 9), Nantes (lundi 10), Bordeaux (mardi 11), Toulouse (mercredi 12), Montpellier (jeudi 13), Nice (vendredi 14), Marseille (samedi 15), Lyon (lundi 17), Dijon (mardi 18), Strasbourg (mercredi 19), Nancy (jeudi 20), Lille (vendredi 21), Rouen (samedi 22) et Paris (dimanche 23).

Enfin, les abonnés de certains réseaux câblés dotés d'un Visopass et d'un décodeur D2 Mac pourront recevoir les mêmes images au format 16/9, sur le canal réservé à Antenne 2 par satellite. Ce sera le cas à Paris, Biarritz, peut-être Angers et d'autres.

920206 DOC=MHB FAB=02051362 NUM=920206-2-020-03 REF=2-020-03 SEC=ECO TAI=53 INVESTISSEMENT A L'ETRANGER DEMENTI MODIFICATION DE CAPITAL CHAINE DE TELEVISION PROJET CESSION D'ENTREPRISE BERLUSCONI SILVIO LA5 Le sauvetage de La Cinq. Le plan Berlusconi est accueilli avec scepticisme

M. Silvio Berlusconi, PDG de Fininvest, a annonçé son intention d'augmenter le capital de La Cinq de 1,5 milliard de francs, mais il n'a pas rendu public le nom des investisseurs qui l'accompagnent ; ce qui explique la perplexité avec laquelle ont été accueillis ses propos. D'autant que les démentis s'accumulent chez des partenaires possibles. Les groupes allemands Kirch et Bertelsmann ont démenti vigoureusement vouloir investir dans La Cinq. En Espagne, l'association des aveugles Once, qui mène la Cinco espagnole avec M. Berlusconi, a indiqué qu'elle n'avait aucune envie d'entrer dans le capital de La Cinq. D'autres grands noms de la finance et de l'industrie, en Italie et en Belgique, auraient aussi décliné l'offre.

Quant aux actionnaires actuels, tous ont réaffirmé leur désir de sortir ou de ne pas suivre une augmentation de capital (Hachette, par exemple). Enfin, les adversaires de M. Berlusconi donnent vigoureusement de la voix, comme M. Rousselet, PDG de Canal Plus, qui a rappelé, mardi, à l'émission Radiocom sur France Inter, que M. Berlusconi avait gagné plus de " 2 milliards de francs, presque 3 " en vendant ses stocks de programmes à La Cinq. Mercredi, un comité d'entreprise devait se réunir autour de l'administrateur judiciaire. Un conseil d'administration devrait convoquer une assemblée générale des actionnaires d'ici quinze jours.

Quant à la seconde proposition de reprise de La Cinq, qui émane de la maison de disques Vogue, elle propose une solution d'exploitation de la chaîne dans le cadre juridique d'une location-gérance. Solution à laquelle le groupe Berlusconi aurait d'abord pensé avant de l'abandonner.

920206 DOC=BHL FAB=02051365 NUM=920206-2-019-06 REF=2-019-06 SEC=ECO TAI=102 FRANCE SUISSE OPA EAU MINERALE CONCURRENCE ENQUETE DESINFORMATION PERRIER NESTLE INDOSUEZ SAINT LOUIS EXOR AGNELLI COB

A l'issue de deux enquêtes menées sur Perrier, la Commission des opérations de Bourse (COB) a relevé " de graves défaillances dans l'information donnée au public ". Elle a décidé, mardi 4 février, de transmettre ses observations aux intéressés, les sociétés Exor, Perrier et l'ancien président du groupe M. Gustave Leven, mais aussi de communiquer son rapport d'enquête au Conseil des Bourses de valeurs (CBV) ainsi qu'aux parquets de Nimes et de Paris.

GALLOIS DOMINIQUE Relevant des " graves défaillances dans l'information ". La COB laisse aux tribunaux le soin de trancher sur l'OPA de Perrier

La COB s'est penchée sur Perrier, dès la mi-décembre, après le lancement d'une OPA sur son actionnaire principal le holding Exor par le groupe italien Agnelli. Il s'agissait alors de s'y reconnaître dans l'évolution de l'actionnariat de la firme de Vergèze et de savoir notamment quel était la participation exacte d'Exor. Une deuxième enquête était décidée aux premiers jours de janvier lorsque Perrier a annoncé avoir cédé son autocontrôle à Saint-Louis, une société proche du groupe Agnelli. L'interrogation alors était double. Cette cession, déclarée le lundi 6 janvier, s'est, elle, effectuée de manière précipitée, au lendemanin d'une rencontre à Turin où Nestlé et Indosuez ont informé la famille Agnelli de leur intention de lancer une OPA sur Perrier ? Cette vente intervenue en période d'offre d'achat pouvait-elle se faire sans l'agrément des autorités boursières ?

Sur le premier point, l'information donnée par Exor et Perrier, la COB souligne qu'elle a été " gravement insuffisante " et que celles publiées par Exor " ne permettaient pas de connaître avec précision son niveau d'intérêt dans le capital de Perrier ", en raison de " présentations successives contradictoires ". Les déclarations de franchissements de seuils de la part d'Exor et des firmes avec laquelle elle agit de concert " n'ont pas été effectuées en temps opportun ". " M. Gustave Leven, président de Perrier jusqu'au mois de juillet 1990 et les personnes agissant avec lui n'on pas, depuis plusieurs années, donné d'informations sur le montant et l'évolution de leur participation dans le capital de Perrier. "

Concernant l'autocontrôle, la COB écarte apparemment le délit d'initié mais reste floue sur la notion de gestion courante de l'activité. Elle reconnaît ainsi que " des discussions entre les dirigeants des sociétés Exor et Saint-Louis se déroulaient depuis plusieurs semaines. Une accélération du processus a été observée à la fin de l'année 1991, sans que puisse être déterminé le moment précis de cette cession. Il n'a pas été établi avec certitude que les dirigeants d'Exor et de Saint-Louis aient été en possession d'une information privilégiée sur le projet d'OPA de Nestlé et BSN au moment de cette cession ". En revanche, cette vente " est cependant susceptible d'être juridiquement mise en cause ".

Curieusement, ce communiqué de la COB a été accueilli avec satisfaction par les deux camps, chacun y voyant des arguments plaidant en sa faveur. Si le clan Perrier a apprécié les déclarations sur l'autocontrôle, celui de Nestlé et Indosuez y voit une confirmation du bien-fondé de son recours devant les tribunaux de Nîmes et de Paris. Le Conseil des Bourses de valeurs, quant à lui, devait l'étudier mercredi 5 février.

920206 DOC=BHL FAB=02052130 NUM=920206-2-019-08 REF=2-019-08 SEC=ECO TAI=20 ECO ESPAGNE MARCHE DES CAPITAUX REFORME DATE LE 1ER FEVRIER 1992 INDICATEURS. ESPAGNE. Libéralisation des mouvements de capitaux.

_ La Banque d'Espagne a annoncé samedi 1 février la publication de textes libéralisant les mouvements de capitaux, libéralisation dont le principe avait été arrêté et annoncé le 20 décembre dernier. Les mesures prises laissent subsister l'obligation de déclarations préalables et d'autorisations sous conditions. L'Espagne a jusqu'au 1 janvier 1993 pour achever la libéralisation totale de ses mouvements de capitaux, ayant bénéficié, il y a deux ans, d'un délai de grâce par rapport aux autres pays de la CEE pour lesquels la date butoir avait été fixée à juillet 1990.E

920206 DOC=BHL FAB=02053130 NUM=920206-2-019-09 REF=2-019-09 SEC=ECO TAI=25 ECO ETATS UNIS EMPLOI CHIFFRE 1991 INDICATEURS. ETATS-UNIS. Travail : 1,4 million d'emplois perdus en 1991.

_ L'économie américaine pourrait avoir perdu plus de 1,4 million d'emplois l'an dernier, soit presque le double des chiffres estimés jusqu'ici, a indiqué mardi 4 février un responsable du département du travail. Cet organisme avait indiqué début janvier que l'économie américaine avait supprimé 782 000 emplois en 1991. Le département du travail révise chaque année les chiffres des suppressions ou des créations d'emplois pour l'année précédente. La révision attendue pour 1991 est néanmoins deux fois plus importante que la moyenne des révisions de ces dix dernières années. Le taux de chômage a fortement progressé en 1991 aux Etats-Unis et atteignait 7,1 % en décembre, son niveau le plus élevé depuis juin 1986.t

920206 DOC=FLA FAB=02051133 NUM=920206-2-024-32 REF=2-024-32 SEC=ECO TAI=199 THOMSON CONSUMER ELECTRONICS PECHINEY SANYO ELECTROLUX SEARS CHANTIERS DU HAVRE ASTRA GENERAL MOTORS CHIFFRES ET MOUVEMENTS C H I F F R E S E T M O U V E M E N T S

ACCORDS

Thomson Consumer Electronics enlève un contrat de 700 millions de dollars aux Etats-Unis. _ Thomson Consumer Electronics (TCE), branche électronique grand public du groupe Thomson, vient de signer un contrat de fournitures exclusives évalué à 700 millions de dollars (3,85 milliards de francs) avec le géant américain Hughes Communication (groupe General Motors), le plus grand fabricant mais aussi opérateur de satellites du monde. Ce contrat s'inscrit dans le cadre du service de télévision directe de qualité très améliorée diffusée par satellite (Direct. TV) que Hughes mettra en service au début de 1994 après qu'une fusée Ariane aura placé, fin 1993, l'engin sur orbite. Les parties sont convenues que TCE fournira, dès la mise en service de ce service et pendant dix-huit mois, les téléviseurs avec décodeurs, les décodeurs seuls et les antennes. TCE fournira aussi la technologie de compression des signaux numériques que Hughes sera forcé d'employer puisqu'il est prévu que son service pourra comporter jusqu'à cent chaînes. Le standard utilisé sera le NTSC américain très amélioré, avec des images qui comporteront plus 500 000 points (qualité S-VHS), soit plus du double de celles actuellement reçues sur les téléviseurs américains. Les téléviseurs seront fabriqués dans l'usine de la filiale américaine RCA. L'autre partie du matériel serait produite à Singapour.

CESSIONS

Pechiney cède son activité d'étiquetage agroalimentaire. _ Pechiney Emballage alimentaire a cédé pour 150 millions de francs sa filiale, jugée non stratégique, Chantreau Armoricaine à la société d'investissement European Strategic Investments (ESI), du groupe Compagnie financière Edmond de Rothschild, associée à un groupe d'investisseurs. Chantreau Armoricaine, issue de la fusion de la société Chantreau SA et de l'imprimerie L'Armoricaine, est le numéro un français et le numéro deux européen des étiquettes pour produits agroalimentaires, avec un chiffre d'affaires dépassant 250 millions de francs pour un résultat de 10 millions de francs en 1991. Le tour de table réunit, aux côtés d'ESI et des cadres et salariés de l'entreprise, le groupe britannique CINVen, le Crédit national, la Compagnie financière Edmond de Rothschild, l'Institut de participations de l'Ouest, la BNP, le Crédit lyonnais et les Banques populaires.

RÉSULTATS

Sanyo : baisse de 3,8 % du bénéfice net en 1991. _ Le groupe japonais Sanyo Electric Co. a annoncé, vendredi 31 janvier, une baisse de 3,8 % de son bénéfice net consolidé pour son exercice clos en novembre 1991 à 15,8 milliards de yens (702 millions de francs). Les ventes ont toutefois progressé de 7,8 %, s'établissant à 1 587 milliards de yens (65,8 milliards de francs), notamment dans le secteur des systèmes d'information, des piles et des semi conducteurs, tandis que l'audiovisuel voyait ses ventes décliner. Pour 1992, Sanyo table sur un bénéfice net de 19 milliards de yens et des ventes de 1 660 milliards.

Electrolux : diminution des bénéfices de 27 % en 1991. _ Le groupe suédois d'électroménager, Electrolux, a annoncé un bénéfice 1991 _ après frais financiers _ de 1 milliard de couronnes suédoises (950 millions de francs environ), en baisse de 27 % par rapport à 1990. Ce recul, selon la direction du numéro un mondial du secteur, est dû " essentiellement à une baisse de la demande, notamment sur les marchés américains et britanniques ". Le chiffre d'affaires a aussi régressé, s'établissant à 79,1 milliards de couronnes (72,9 milliards de francs) contre 82,4 milliards de couronnes en 1990. Le résultat d'exploitation après amortissement, a aussi enregistré une chute de 20 %. Pour 1991, le conseil d'administration de la société a proposé un dividende de 12,50 couronnes suédoises, inchangé par rapport à celui de 1990.

Sears : bénéfices en hausse en 1991. _ Le groupe américain Sears (distribution, assurances, services financiers, immobilier) affiche une progression de son bénéfice net de 35,5 % au dernier trimestre 1991 et de 41,8 % pour l'ensemble de l'an dernier (1,28 milliard de dollars, soit plus de 6,5 milliards de francs), en dépit d'une faible hausse de son chiffre d'affaires (+ 2,3 % sur l'année à 57,24 milliards de dollars, soit environ 290 milliards de francs). Le secteur distribution (Sears Merchandise Group), qui représente la moitié du chiffre d'affaires total, a vu son bénéfice d'exploitation augmenter de 89 % malgré un tassement (-1,7 %) de son chiffre d'affaires.

COMMANDES

Deux navires, mais pas de paquebot, pour les Chantiers du Havre. _ Le ministère de l'économie et des finances et celui de l'industrie et du commerce extérieur ont annoncé, le 28 janvier, deux commandes de navires aux Chantiers navals du Havre, ce qui permettra de garantir, pour les neuf cents salariés, le plan de charge jusqu'à la fin de 1994. Il s'agit d'un cargo pour les liaisons avec la Corse et d'un bateau océanographique pour la desserte des Terres australes et antarctiques françaises (TAAF). Le projet de construction d'un paquebot, qui aurait impliqué un très avantageux agrément fiscal pour l'armateur, et un manque à gagner considérable pour l'Etat, été repoussé à plus tard.

INVESTISSEMENTS

Astra installe une nouvelle unité à Dunkerque. _ Le groupe pharmaceutique suédois Astra persiste et signe. Déjà installé à Dunkerque depuis 1989 où il synthétise l'oméprazole, un médicament destiné à soigner les ulcères gastriques et vendu sous le nom de Mopral, il vient de décider d'installer sur le même site une nouvelle unité où seront produits un médicament pour soigner l'asthme et un produit d'inhalation pour les asthmatiques. Astra a reçu un avs favorable du ministère de la santé. Ce nouvel investissement s'élève à 280 millions de francs. La mise en service des nouvelles installations se fera à la mi-94. Une centaine d'emplois seront créés.

ÉMISSIONS

General Motors veut lever 750 millions de dollars. _ Le constructeur automobile américain General Motors a demandé à la Commission des opérations boursières (Securities and Exchange Commission/SEC) l'autorisation d'émettre pour 750 millions de dollars (4 milliards de francs) de certificats d'investissements, convertibles en actions de sa filiale informatique EDS (Electronic Data System). Cette opération est destinée à couvrir les lourdes pertes subies par GM qui pourraient atteindre près de 4 milliards de dollars (21,6 milliards de francs) pour l'exercice 1991, estiment les experts. GM avait déjà émis le mois dernier pour 1 milliard de dollars de nouvelles actions.

920206 DOC=BHL FAB=02051300 NUM=920206-2-019-11 REF=2-019-11 SEC=ECO TAI=110 RELATION ENSEIGNEMENT ENTREPRISE IMPOT REGION APPRENTISSAGE COLLOQUE ENSEIGNANT SYNDICAT AUBRY MARTINE JOSPIN LIONEL

Après deux jours de discussions, les 3 et 4 février, la table ronde sur l'apprentissage et les autres formes d'alternance s'est achevée mieux qu'elle n'avait commencé. Plusieurs choix ont été opérés, qui feront l'objet de décisions en Conseil des ministres, le 26 février.

LEBAUBE ALAIN FIN DES TRAVAUX LE 4 FEVRIER 1992 Fin de la table ronde. Mme Martine Aubry met en avant le rôle des régions dans la promotion de l'apprentissage

" Nous avons bien avancé. La balle est dans le camp de chacun ", a déclaré Mme Martine Aubry, ministre du travail, le 4 février, en conclusion de la table ronde sur l'apprentissage et les autres formes de l'alternance. " Que chacun apporte la démonstration de ce qu'il peut faire ", a repris M. Lionel Jospin, ministre de l'éducation nationale, pour indiquer que, entre apprentissage et formation en alternance sous statut scolaire, il y avait " place pour une démarche positive ". Les formules sont différentes, mais elles traduisent la même orientation. Il faut que le meilleur gagne. Et si des enseignants _ la FEN, les syndicats des lycées professionnels _ paraissent inquiets, ils doivent savoir qu'ils ne représentent que " de rares exceptions ", au côté de quelques régions, regroupées autour de M. Jacques Blanc, président de Languedoc-Roussillon.

" Entreprise formatrice "

Au fil des discussions, largement préparées par des contacts préliminaires, le dossier s'était en fait décanté. Notamment sur les questions de financement. M. Jospin a proposé que les dépenses liées à l'apprentissage soient reconnues comme un investissement immatériel ; Mme Aubry a parlé d'un " éventuel crédit d'impôt ". Surtout, le CNPF a avancé l'idée d'une augmentation de la taxe d'apprentissage " à la stricte condition d'une stabilité des charges ". Dans l'esprit du patronat, cela reviendrait à diminuer en proportion les cotisations d'allocations familiales afin, dans les dix ans, selon les défenseurs du projet, de dégager environ 30 milliards de francs.

Ces suggestions feront partie des décisions qui seront prises en conseil des ministres le 26 février, et dont Mme Aubry a tracé les grandes lignes : " La nécessité d'un rapprochement accru entre l'entreprise et le système éducatif ", le développement équilibré de deux filières de formation professionnelle, " l'association des professions à l'information en vue de l'orientation des jeunes dès le collège ", la reconnaissance de l'" entreprise formatrice " et, point déçisif, la confirmation de l'" échelon régional " comme le " bon niveau de concertation et de partenariat ".

Il sera donc précisé que " la région a le pouvoir d'initiative ", dans une logique contractuelle qui pourra prendre la forme d'un " plan " et d'un " projet régional de développement ", dont le cofinancement fera l'objet d'un contrat pluriannuel " Etat-région ".

La procédure d'agrément sera aménagée, l'entreprise étant reconnue au même titre que le maître d'apprentissage, par exemple. Le rôle et la fonction des tuteurs seront reconnus et ils pourront être formés. Le partenariat entre l'école et l'entreprise, déjà riche de nombreuses expériences, fera l'objet d'un bilan en 1992. Dès le printemps, les professions seront associées à l'information pour l'orientation. Des dispositions permettront la validation, y compris partielle, des acquis, et l'accent sera mis sur l'individualisation des parcours de formation des jeunes.

Enfin, un comité de suivi, regroupant tous les " acteurs ", sera mis en place ; innovation qui correspond à un souci exprimé par M. Jean-Paul Jacquier (CFDT), pour qui " l'alternance pédagogique ne doit pas souffrir de l'alternance politique ".

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920206 DOC=BHL FAB=02051301 NUM=920206-2-019-12 REF=2-019-12 SEC=ECO TAI=26 ENSEIGNEMENT PROFESSIONNEL ET TECHNIQUE GREVE APPRENTISSAGE PROJET Succès limité de la grève dans les lycées professionnels.

_ La journée d'action des lycées professionnels (LP) contre le développement de l'apprentissage et de l'alternance a relativement peu mobilisé les enseignants mardi 4 février. Selon le ministère de l'éducation nationale, 30 % des enseignants de LP ont fait grève, de 50 % à 60 % selon les quatre syndicats représentés dans l'enseignement professionnel, SNETAA-FEN, UNSEN-CGT, SGEN-CFDT et SNLC-FO, qui appelaient à la grève. Des manifestations locales, auxquelles se sont joints des lycéens, ont eu lieu autour des rectorats et inspections d'académie. Opposés à l'intégration de sections d'apprentissage en lycée professionnel (le Monde du 2 février), les enseignants protestaient aussi contre la suppression prévue de neuf mille places dans les LP à la rentrée 1992.

920206 DOC=BHL FAB=02051303 NUM=920206-2-019-10 REF=2-019-10 SEC=ECO TAI=44 AUTOMOBILE COMMERCE JANVIER 1992 ETATS UNIS CHIFFRE CHIFFRE AUTOMOBILE COMMERCE JANVIER 1992 HISTOGRAMME (1981-1991) ET GRAPHIQUE (1990-1991) : IMMATRICULATION DES VOITURES PARTICULIERES NEUVES Le marché automobile français est resté stable en janvier 1992

Le marché automobile français s'est retrouvé en janvier 1992 au même niveau qu'en janvier 1991, avec 179 705 immatriculations de voitures neuves. La part des voitures étrangères a régressé. Les marques étrangères ont ainsi occupé 38,1 % du marché contre 42,1 % en janvier 1991 et 40,1 % sur l'ensemble de l'année écoulée. Selon des sources industrielles, Ford aurait particulièrement souffert (9 % du marché contre 11,3 % en janvier 1991), ainsi que Fiat (5,4 % contre 6,3 %) et les Japonais (4,2 % contre 5,2 %), alors que VAG, confortait sa position (8,1 %).

Renault a réussi la plus belle performance avec une progression des ventes de 17,1 % sur un an, lui donnant 31,1 % du marché contre 26,6 % en janvier 1991 et 26,8 % sur l'année 1991. Automobiles Peugeot au contraire a vu ses ventes baisser de 7,3 % par rapport à janvier 1991 et sa part du marché a reculé à 18,9 % contre 20,3 % en janvier 1991 et 21,3 % pour l'année 1991. Au sein de PSA, Citroën a mieux réussi, avec des ventes en hausse de 6,7 % et une part de marché de 11,8 %, au même niveau que son résultat d'ensemble de 1991, mais en hausse sur janvier 1991 (11,1 %).

Aux Etats-Unis, les ventes se sont également favorablement déroulées en janvier, avec une hausse de 3,2 % (+ 2,2 % pour les trois grands constructeurs américains et + 5,1 % pour les " transplants " japonais).

920206 DOC=FLA FAB=02051320 NUM=920206-2-024-31 REF=2-024-31 SEC=ECO TAI=73 EMPLOI PETROLE RESULTAT FINANCIER 1991 LE FLOCH PRIGENT LOIK ELF AQUITAINE DESSOT ANDRE VIE DES ENTREPRISES. Avec 9,8 milliards de francs de bénéfices nets en 1991. Elf embauche et conserve des profits élevés

Alors que les réductions d'effectifs sont devenues monnaie courante, Elf Aquitaine embauche. Ou plutôt continue d'embaucher : 2 500 personnes en 1990, 4 400 en 1991 et 4 400 en 1992, soit 11 300 en trois ans. Pour le président, M. Loïk Le Floch Prigent, cette politique de création d'emplois est l'heureuse conséquence de " la stratégie de croissance dans l'équilibre " menée par Elf ces dernières années. Politique qui a permis au groupe de ne pas trop mal tirer son épingle du jeu en 1991 avec des résultats peu éloignés des niveaux records atteints l'année précédente, toujours les plus élevés de France. Et cela dans un environnement difficile marqué par l'instabilité des prix du pétrole brut et du dollar.

Le bénéfice net (part du groupe) est estimé à 9,8 milliards de francs, se placant ainsi non loin (_ 7,5 %) du résultat de 1990 (10,6 milliards de francs), pour un chiffre d'affaires, lui, accru de 8,6 % à 190 milliards de francs. La baisse du bénéfice opérationnel, 19 milliards de francs, est à peu près comparable (_ 7,3 %).

Les résultats par branche reflètent les efforts menés pour mieux équilibrer les activités entre l'amont et l'aval, les effets de la baisse du coût du brut et les aléas conjoncturels. Ils ont ainsi été meilleurs dans le raffinage-distribution (4,6 milliards de francs contre 1,4 milliard), qui profite d'une plus-value de cession de 1,1 milliard de francs (Esys), et dans la santé (1,7 milliard de francs contre 1,6 milliard), mais en net recul (_ 19,4 %) dans les hydrocarbures (9,5 milliards de francs contre 11,8 milliards), évidemment sensibles à l'évolution du brut, et dans la chimie (_ 43,8 %), déprimée par une mauvaise conjoncture (3,2 milliards de francs contre 5,7 milliards). Ce qui n'a pas empêché tous ces résultats de converger vers les meilleures moyennes internationales des secteurs considérés.

Bref, Elf n'a pas trop entamé sa rentabilité et a mis en place les moyens pour préparer l'avenir en devenant la septième " major " européenne, mais aussi le numéro deux mondial pour le taux de renouvellement de ses réserves, et le sixième " pharmacien " du Vieux Continent. Ses investissements se sont accrus de 35 % et ses réserves de 14 %, ce que M. Le Floch appelle " la logique de développement " du groupe.

920206 DOC=FLA FAB=02057051 NUM=920206-2-026-31 REF=2-026-31 SEC=ECO TAI=66 ITALIE MODELE

Prix : 155, 1,8 litre, 114 000 F environ ; 2 litres (avec ABS en série), 140 000 F environ ; V 6 : 167 000 F environ ; 155, 4 X 4 : 190 000 F environ.

LAMOTTE CLAUDE Alfa Romeo 155 : un certain retour

L'arrivée sur les marchés européens de la nouvelle Alfa Romeo, baptisée 155, marquera à la fin de ce mois un certain retour à la tradition de la marque italienne, qui s'est toujours voulue sportive. Les impératifs de la conjoncture ont au fil des ans quelque peu contrarié la vocation historique de la firme. La 155 n'y échappe pas tout à fait, puisque Fiat a, en quelque sorte, prêté la base de la Dedra de Lancia et plus d'un détail de la 164 pour aboutir à cette nouvelle berline, classée " moyenne-supérieure ". Toutefois, tant la ligne de la 155 que son comportement routier dû à des motorisations musclées au-dessus du moteur de base (1 773 cm³), qui donne 129 chevaux à 6 000 tours, incitent à se souvenir du passé.

Outre le 1,8 litre, il y a le 1 995 cm³ déjà connu (tous deux des quatre-cylindres) et surtout le six-cylindres en V (à 60), qui, avec ses 166 chevaux, donne à cette voiture de 4,4 m de long des moyens appréciables. Tous les groupes agissent sur les roues avant, _ autre nouveauté, _ et la répartition du poids (60 % sur l'avant pour 40 % sur l'arrière) explique peut-être l'apparition de coups de raquette sur mauvais revêtements quand les places arrière ne sont pas occupées. Il s'agit là du seul véritable défaut de la voiture, qui revient bien en ligne après virage et dont la direction assistée garde une précision imperturbable en quelque situation que ce soit. Les suspensions à roues indépendantes, tant à l'avant qu'à l'arrière, n'y sont pas étrangères. Une version à transmission permanente sur les quatre roues est disponible dès le lancement de cette nouvelle gamme. Pour des raisons d'encombrement, c'est le quatre-cylindres de 2 litres qui a été choisi pour l'animer. Côté finition, il reste encore des progrès à faire, mais un effort a été entrepris par la firme italienne pour gommer les plus visibles négligences, qui avaient, un temps, découragé même les inconditionnels du trèfle.

920206 DOC=BHL FAB=02051351 NUM=920206-2-020-01 REF=2-020-01 SEC=ECO TAI=123 INSTANCE CHOMAGE PROJET BILAN ENTREPRISE EMPLOI ANPE

Pour l'ANPE, 1992 sera l'année des grands défis. A partir du 5 février, l'agence doit recevoir individuellement 500 000 chômeurs de longue durée, et proposer à chacun " une solution ". Dans le même temps, il lui est demandé de se rapprocher activement des entreprises pour trouver des offres d'emplois, alors qu'elle part de très loin : actuellement on estime qu'elle ne consacre que 10 % de son temps au démarchage.

LEBAUBE ALAIN A PARTIR DU 5 FEVRIER 1992. OFFRES D'EMPLOIS : BILAN DE L' OPERATION DE MAILING AUPRES DES ENTREPRISES POUR EN CONNAITRE LES BESOINS D'ici à la fin de l'année. L'ANPE devra trouver une solution individuelle pour 500 000 chômeurs de longue durée

Annoncée le 17 octobre, l'arrivée du nouveau directeur général, M. Jean-François Colin, coïncide avec une accélération et une montée des exigences du gouvernement, qui veut réussir sa politique de lutte contre le chômage. Mme Edith Cresson lui a, le 8 janvier, assigné publiquement un objectif ambitieux pour une action en direction des chômeurs de longue durée, dont le premier ministre fixait le démarrage au 1 mars à l'origine. Instigatrice de ce programme, Mme Martine Aubry, ministre du travail, y avait de longue date ajouté un autre impératif, celui de l'efficacité en matière de recrutement. Or, dans un cas comme dans l'autre, la tâche n'est pas aisée, si les besoins sont évidents.

Plus encore que la barre des trois millions de chômeurs, celle du million de demandeurs d'emploi inscrits depuis plus d'un an risque d'être bientôt franchie. L'engrenage de l'exclusion menace et, pour le juguler, il devient nécessaire de lancer une vaste opération, comme cela fut fait pour les jeunes. D'où l'idée de convoquer personnellement 500 000 chômeurs de longue durée dans l'année, quand l'ANPE, jusqu'à présent, avait des entretiens avec 250 000 d'entre eux. Cette fois, en outre, l'agence ne se limitera pas à un bilan individuel et à quelques soutiens. Ayant obtenu 150 postes supplémentaires, elle s'engage, sur le principe du " droit à une offre ", à proposer à chacun " une solution " : une formation réelle, l'entrée dans un dispositif d'insertion sociale et professionnelle, un emploi, ou encore un contrat de retour à l'emploi (CRE), par exemple.

Quand on sait que, du ministre du travail au directeur général de l'ANPE, on se refuse à réinventer les stages-parkings, il s'agit bien d'un vrai défi que les pouvoirs publics se lançent à eux-mêmes. Mais M. Colin, pour se rassurer, fait observer que, en 1990, 160 000 chômeurs de longue durée ont retrouvé un travail. Et puis, en raison même de l'effort accompli par l'agence, il est évident que l'on hésitera moins à radier ceux qui s'obstineraient à refuser une aide... Sur le deuxième volet, l'ambition est aussi grande que le risque d'échec. Pour 4,2 millions d'inscriptions nouvelles au chômage, en 1990, l'ANPE a recueilli 1,2 million d'offres d'emploi, dont 700 000 qu'elle a pu placer. Il lui faudrait améliorer ses performances dans des proportions importantes pour s'adapter aux évolutions du marché du travail. Actuellement, on estime que l'ANPE dispose d'un agent pour 271 chômeurs _ son homologue allemand dispose d'un agent pour 86 chômeurs _ et qu'elle capte 17 % des propositions d'emplois. " Nous voudrions atteindre les 20 ou 21 % ", déclare M. Colin.

Mais déjà la mécanique est lancée. Chaque agence tente de se rapprocher des besoins des entreprises et une évaluation des capacités des bassins d'emploi est engagée. Une opération de mailing, en direction de 306 000 entreprises, a été menée. Elle a permis de récolter 16 000 réponses qui ont donné lieu à 14 000 visites. Celles-ci se sont traduites par 6 000 emplois qui, sinon, n'auraient pas pu être dégagés. Depuis, et au grand dam du personnel, le nouveau directeur général a fait appel à des sociétés de marketing téléphonique, qui ont procédé à 17 000 relances avec un taux de réponses de 8 %.

Ces actions pourraient avoir des effets sur les placements et devraient entraîner une baisse du chômage à terme. Mais la conjoncture économique reste maussade et les objectifs particulièrement élevés. Pour l'ANPE, l'heure du bilan ne va pas tarder.

920206 DOC=BHL FAB=02051352 NUM=920206-2-020-03 REF=2-020-03 SEC=ECO TAI=20 MEDICAMENT ASSURANCE MALADIE SECURITE SOCIALE Le ministère des affaires sociales va revenir sur certains " déremboursements " de médicaments.

_ M. Jean-Louis Bianco, ministre des affaires sociales, a annoncé, mardi 4 février, son intention de " revenir sur certains déremboursements " de médicaments. En déplacement à Limoges (Haute-Vienne), le ministre a indiqué que la liste des produits qui pourraient être concernés n'a pas encore été arrêtée. Evoquant le " quasi-équilibre " de la Sécurité sociale en 1992, M. Bianco a déclaré par ailleurs en avoir " assez d'entendre dire, de la part de ces petits messieurs de l'opposition, que les chiffres sont manipulés

920206 DOC=BHL FAB=02051357 NUM=920206-2-020-02 REF=2-020-02 SEC=ECO TAI=53 REFORME ASSURANCE MALADIE PROJET MEDECIN SYNDICAT MG FRANCE UNION NATIONALE DES OMNIPRATICIENS FRANCAIS NORMAND JEAN MICHEL La réforme de l'assurance-maladie. Deux syndicats de médecins généralistes font des suggestions

Alors que la Confédération des syndicats médicaux français (CSMF) doit se prononcer le 9 février sur les " ultimes " propositions de maîtrise des dépenses de santé de la Caisse nationale d'assurance-maladie (CNAM), deux organisations de médecins généralistes ont décidé de faire entendre leur voix. MG-France et l'Union nationale des omnipraticiens français (UNOF), principale composante de la CSMF, ont adopté un texte commun affirmant le rôle central du " médecin de famille " dans l'organisation du système de soins. Les deux syndicats, qui devaient réunir une conférence de presse commune mercredi 5 février, proposent des " mesures incitatives et réglementaires " favorisant la consultation du généraliste " en première instance ". En clair, elles suggèrent que les assurés sociaux soient mieux remboursés par la Sécurité sociale lorsqu'ils décident de consulter un généraliste avant de s'en remettre à un spécialiste. Rémunéré " pour la tenue et le suivi du dossier médical du malade ", l'omnipraticien constituerait l'élément central d'un mécanisme de régulation. L'UNOF et MG-France acceptent le principe de " l'implication individuelle de chaque médecin dans la maîtrise médicalisée de l'évolution des dépenses ", comportant, sous certaines conditions, des sanctions en cas de dépassement. Cette prise de position reflète les divergences d'intérêts entre spécialistes et généralistes. L'intervention de l'UNOF, majoritaire au sein de la CSMF, risque de conduire le principal syndicat de médecins à repousser _ ou, à tout le moins, à sérieusement amender _ le texte de la CNAM.

920205 DOC=BHL FAB=02041351 NUM=920205-2-022-34 REF=2-022-34 SEC=ECO TAI=42 COMPAGNIE AERIENNE LIAISON AERIENNE INAUGURATION TAT EURALAIR TAT EUROPEAN AIRLINES LARONCHE MARTINE La libéralisation du transport aérien. TAT et Euralair ouvrent des lignes européennes

La libéralisation du ciel français se poursuit. Après l'ouverture en mai dernier par Minerve, filiale du Club Méditerranée, d'une desserte Paris-Nice, vient le tour d'Euralair et de TAT (Transport aérien transrégional). Les deux compagnies avaient préféré, compte tenu de la conjoncture difficile pour le transport aérien après la guerre du Golfe, attendre pour ouvrir leurs lignes. Euralair a inauguré le 3 février un Paris-Madrid, au départ d'Orly-Sud, avec des tarifs alignés sur ceux d'Air France mais préfère encore attendre avant de mettre en service des Paris-Berlin et Paris-Turin qui lui ont été accordés au départ de Roissy.

TAT, qui ajoutera à son nom " European Airlines ", ouvrira pour sa part quatre lignes au départ de l'aéroport de Roissy (Paris-Milan-Bergame le 9 mars, Paris-Londres-Gatwick le 30 mars, Paris-Copenhague le 11 mai et Paris-Munich le 18 mai) et une " transversale " européenne, Lyon-Londres-Gatwick, le 30 mars, desservies par des biréacteurs Fokker-100.

Parallèlement, TAT a décidé d'inaugurer, à partir du 26 février, des vols Paris-Genève et Nice-Genève sur Fokker-28. Les autres lignes internationales qui lui ont été accordées seront progressivement ouvertes entre le deuxième semestre de cette année et 1993.

920206 DOC=BHL FAB=02051358 NUM=920206-2-020-04 REF=2-020-04 SEC=ECO TAI=90 CONJONCTURE ECONOMIQUE FINANCE POLITIQUE ECONOMIQUE RELATION ECONOMIQUE MAROC FMI CEE BERRADA MOHAMED FOTTORINO ERIC Avec l'appui du FMI. Les finances marocaines sur la voie de l'assainissement

Sauf imprévu, 1992 devrait être la dernière année d'application du programme d'ajustement structurel adopté par le Maroc en 1983. En confirmant le 31 janvier son accord pour autoriser des tirages pouvant aller jusqu'à 129,2 millions de dollars (708 millions de francs), le FMI _ Fonds monétaire international _ entend appuyer les ultimes réformes libérales du pays : l'encouragement à l'investissement, la discipline budgétaire, l'accroissement de la productivité et la réorientation du crédit vers le secteur privé.

" Si elle est appliquée avec succès, cette stratégie devrait permettre au Maroc de ne plus avoir besoin d'utiliser les ressources du FMI, indique le ministère des finances. Il pourra retrouver les moyens d'assurer intégralement le service de sa dette (110 milliards de francs environ) et de rétablir des relations normales avec ses créanciers. " Le royaume espère cette année atteindre plusieurs objectifs précis : une croissance réelle de 4 %, une inflation ramenée à 5 %, une baisse _ non chiffrée _ du déficit extérieur courant. Au total, le " trou " budgétaire devrait passer de 3,1 % du PIB (produit intérieur brut) en 1991 à 0,8 % en 1992.

Cette politique de longue haleine conforte le Maroc dans son ambition d'intégrer un jour prochain la CEE. " Nous avons adopté la même fiscalité qu'en Europe, les mêmes normes comptables, les mêmes lois bancaires ", rappelait le ministre des finances M. Mohammed Berrada, lors d'un récent passage à Paris, ajoutant que le Maroc se plaçait désormais parmi les nouveaux pays industrialisés (NPI). " Nous sommes le premier Etat du tiers-monde à sortir du cycle du rééchelonnement, expliquait encore M. Berrada. Nous sommes le seul pays au monde avec le Chili à avoir réussi un ajustement qui ne s'est pas traduit par un recul du revenu national par tête. " Pour témoigner de sa bonne volonté européenne, le Maroc a décidé en 1990, après la dévaluation de 9,5 % du dinar, de fixer sa monnaie à l'écu, " pour suivre la discipline de notre partenaire commercial principal, 70 % de nos échanges se faisant avec la CEE ".

Dans un passé récent, l'Etat a réduit ses prélèvements sur les marchés des capitaux, laissant davantage de ressources aux opérateurs privés. Au cours des quatre années écoulées, leurs investissements ont augmenté de 30 %, le tiers provenant de pays étrangers (France, Espagne, Italie et Etats-Unis en particulier), notamment dans la haute technologie. Reste en suspens une aide de 600 millions de dollars (3,3 milliards de francs) que la CEE a bloquée en janvier, dans l'attente de développements positifs suur les droits de l'homme. En attendant, le régime veut croire à une nouvelle politique basée sur la croissance. La loi de finances pour 1992 prévoit un effort dans quatre secteurs laissés pour compte : l'éducation, la santé, l'habitat social et la justice.

920206 DOC=BHL FAB=02051350 NUM=920206-2-019-04 REF=2-019-04 SEC=ECO TAI=120 GENECO BOURSE TAUX D'INTERET CONJONCTURE ECONOMIQUE AUTOMOBILE CHIFFRE CHOMAGE ADOPTION PARLEMENTAIRE INDEMNISATION SONDAGE POLITIQUE ETATS UNIS GREENSPAN ALAN BUSH GEORGE BUSH GEORGE RESERVE FEDERALE AMERICAINE

Avec ce sens de la litote qui est le sien, M. Alan Greenspan, qui témoignait le 4 février devant la commission bancaire de la Chambre des représentants, a estimé que les diverses baisses de taux décidées par la Réserve fédérale au cours des derniers mois étaient suffisantes pour permettre à l'économie américaine de redémarrer, ajoutant aussitôt que cela ne signifiait pas que la Fed n'était pas décidée à assouplir à nouveau sa politique monétaire si le besoin s'en faisait sentir.

NEW-YORK de notre correspondant

MARTI SERGE LE 4 FEVRIER 1992 DEVANT LA COMMISSION BANCAIRE DE LA CHAMBRE DES REPRESENTANTS Par des déclarations provoquant une nouvelle hausse à Wall Street. Le président de la Réserve fédérale n'exclut pas un nouvel assouplissement de la politique monétaire américaine

Indifférents aux Cassandre qui faisaient remarquer, à juste titre, que les propos du président de la Réserve fédérale ne différaient en rien des remarques sensiblement identiques qu'il avait formulées la semaine précédente, les boursiers du New York Stock Exchange tiraient aussitôt à la hausse l'indice Dow Jones des valeurs industrielles. Celui-ci se retrouvait en fin de séance à 3272,81 points, en hausse de près de 39 points sur la veille, inscrivant un nouveau record historique.

Dans le même temps, l'industrie automobile annonçait une augmentation de 11,1 % des ventes de voitures particulières et de camionnettes construites aux Etats-Unis, à la fin janvier, sans que les spécialistes soient en mesure de dire avec certitude si cette amélioration provient de facteurs liés à la baisse des taux d'intérêt et au retour de confiance des consommateurs, voire à la campagne " Achetez Américain " lancée dans tout le pays ou, si, d'une façon plus générale, elle marque la première indication d'une reprise de l'activité après seize mois de récession. Wall Street en a cependant tiré les enseignements en faisant progresser par anticipation les cours de ses constructeurs automobiles, notamment General Motors et Chryler.

Célérité inhabituelle

De son côté, le Congrès a apporté sa propre pierre à une journée marquée par les nouvelles positives en adoptant, après à peine une dizaine de jours de discussion et à une large majorité dans les deux Chambres, le projet de loi visant à prolonger de treize semaines l'indemnisation des chômeurs en fin de droits qui, d'après certains calculs, sont actuellement environ 600 000 aux Etats-Unis. Félicitant le Congrès pour cette célérité inhabituelle, la Maison Blanche a indiqué que le président Bush devrait signer ce texte dans les tout prochains jours.

En s'adressant dans la matinée à Orlando (Floride) à un parterre de petits commerçants de la région, traditionnellement acquis aux idées républicaines, M. George Bush a d'ailleurs incité à nouveau le Parlement, à majorité démocrate, à voter avant le 20 mars, comme il le lui a demandé, la partie de son programme budgétaire qui ne nécessite pas de longs arbitrages entre les deux parties. " Nous avons gagné la guerre en 44 jours. Le Congrès peut sûrement voter mes mesures d'urgence en 52 jours. .. ", a-t-il ajouté, fustigeant les " pessimistes " qui pensent que le déclin guette l'Amérique et que le train de mesures récemment présenté par le président, tant dans son discours sur l'état de l'Union que dans son budget 1993, ne suffira pas à relancer la machine économique.

En dépit des points positifs, notamment sous forme d'allégements fiscaux consentis aux ménages à revenu moyen, aux acquéreurs immobiliers et aux investisseurs en recherche et développement, contenus dans ce qu'il faut bien appeler un programme électoral, ce discours n'a pas permis à M. Bush de faire décoller sa cote de popularité. Les derniers sondages (notamment celui du Washington Post/ABC News) le créditent toujours de 46 % seulement de satisfaits pour l'ensemble de sa politique (sa politique économique recueille à peine 25 % d'opinions favorables), soit un taux inchangé par rapport au score présidentiel constaté avant son adresse au peuple américain.

920207 DOC=MHB FAB=02061355 NUM=920207-2-016-02 REF=2-016-02 SEC=ECO TAI=35 CHAINE DE TELEVISION CESSION D'ENTREPRISE PROJET QUOTA BERLUSCONI SILVIO LA5 L'avenir de La Cinq. Le projet Berlusconi se précise sauf sur le futur actionnariat

Le comité d'entreprise et le conseil d'administration de La Cinq, réunis mercredi 5 février, ont éclairé un peu mieux le projet de M. Silvio Berlusconi, sans apporter de révélations sur la recomposition du tour de table. Sur les 910 salariés (pigistes et intermittents compris) que comptait la chaîne avant le dépot de bilan, 613 conserveraient leur emploi. Le passif, estimé à 4 milliards de francs, serait repris par le nouvel opérateur mais au quart de sa valeur. Quant aux quotas et autres obligations, M. Berlusconi respectera les règles fixées par la loi de 1986 sur la communication, mais n'entend pas reprendre les engagements contractés par Hachette devant le CSA fin 1990.

Une assemblée générale des actionnaires aura lieu le 25 février. C'est elle qui votera l'augmentation de capital de 700 millions de francs (suivie, deux mois plus tard, d'une autre de 800 millions). Le conseil d'administration s'est engagé à l'unanimité à subvenir aux besoins courants de la chaîne. Les salaires de février et mars devraient être payés.

920207 DOC=MHB FAB=02061950 NUM=920207-2-016-01 REF=2-016-01 SEC=ECO TAI=111 REGLEMENT PRESSE ANNULATION VERDICT PLAINTE JUDICIAIRE PRESSE HEBDOMADAIRE MITTERRAND JEAN CHRISTOPHE L'EVENEMENT DU JEUDI LE GENDRE BERTRAND MERCREDI 5 FEVRIER 1992 La plainte de M. Jean-Christophe Mitterrand contre " L'Evénement du jeudi ". La Cour de cassation réglemente les référés en matière de presse

La Cour de cassation a annulé, mercredi 5 février, l'arrêt de la cour d'appel de Paris qui avait avalisé la procédure de référé engagée au printemps 1990 par M. Jean-Christophe Mitterrand, conseiller à l'Elysée, contre l'Evénement du jeudi. La deuxième chambre civile, présidée par M. Bernard Dutheillet-Lamonthezie, a estimé que l'hebdomadaire aurait dû disposer d'un délai de dix jours pour préparer sa défense. Prévu par la loi de 1881 sur la presse, ce délai, que la Cour de cassation estime désormais " d'ordre public ", était jusqu'à présent refusé aux journalistes cités en référé devant un tribunal civil. L'affaire a été renvoyée devant la cour de Versailles.

La décision de la Cour de cassation ne satisfera qu'à-demi ceux qui auraient souhaité que la procédure de référé fût définitivement bannie en matière de presse. De plus en plus fréquemment utilisée, à Paris au moins, cette procédure donne à un magistrat, statuant souvent seul, la faculté de condamner sur le champ les journalistes à de fortes sanctions pécuniaires et même d'ordonner la saisie d'un organe de presse, cela sur la base d'un simple décret, l'article 809 du nouveau code de procédure civile.

Une procédure couperet

L'affaire qui opposait le fils du président de la République à l'Evénement du jeudi avait justifié dans leurs appréhensions ceux qui dénonçent depuis longtemps un " détournement " de la loi de 1881, censée garantir la liberté de la presse. Le 7 juin 1990, un article signé Pascal Krop avait accusé de corruption _ en termes à peine voilés _ M. Jean-Christophe Mitterrand, chargé à l'Elysée des affaires africaines. S'estimant diffamé, l'intéressé avait obtenu sans délai 80 000 F de réparation, à titre de provision, du tribunal civil de Paris (le Monde du 13 juin 1990), une ordonnance immédiatement confirmée par la cour d'appel, laquelle vient d'être désavouée par la Cour de cassation. Plus que l'accusation de corruption, qui reste à démontrer, ce sont les conditions dans lesquelles cette condamnation a été prononcée qui ont envenimé l'affaire. L'Evénement du jeudi n'avait eu que trois jours pour préparer sa défense, dont un week-end. Cela alors que l'auteur de l'article était en vacances, en croisière sur le Nil, injoignable.

La Cour de cassation ne met pas un holà définitif à cette procédure-couperet. Elle affirme simplement que les journalistes doivent disposer d'un délai sufffisant pour produire la preuve de ce qu'ils avancent. La deuxième chambre civile ne tranche pas non plus l'une des autres questions qui lui étaient soumises par Me Claire Waquet, l'avocate, devant elle, de l'Evénement du jeudi.

Depuis le début de cette affaire, l'hebdomadaire affirme qu'en raison de ses responsabiliés à l'Elysée, M. Jean-Christophe Mitterrand aurait dû saisir le tribunal correctionnel et non le juge des référés, cela en application d'une disposition de la loi de 1881 qui interdit aux détenteurs d'une part de l'autorité de l'Etat de citer un organe de presse devant un tribunal civil.

Lors de l'audience de la Cour de cassation, le 8 janvier, l'avocat général, M. Pierre Dubois de Prisque, avait estimé que l'arrêt de la cour d'appel de Paris donnant satisfaction à M. Jean-Christophe Mitterrand et à son avocat d'alors, Me Georges Kiejman, devait aussi être annulé sur ce point. Ses collègues ne l'ont pas suivi, mais ils auront bientôt à s'interroger de nouveau sur cette question, une autre procédure relative à cette affaire restant à trancher.

920207 DOC=MYR FAB=02063114 NUM=920207-2-001-63 REF=2-001-63 SEC=ECO TAI=21 EXTECO NEGOCIATION CREDIT URSS SIGNATURE PETROLE PROGRAMME FRANCE RUSSIE VOYAGE A L'ETRANGER ENTREVUE VOYAGE ETRANGER ELF AQUITAINE ELTSINE BORIS La visite de M. Boris Eltsine à Paris. La France et la Russie négocient. le dégel des crédits à l'ex-URSS

Tandis que M. Boris Elstine poursuit sa visite d'Etat à Paris, des négociations sont menées dans la capitale sur le transfert à la Russie des crédits français accordés antérieurement à l'URSS. Par ailleurs, le président d'Elf-Aquitaine, M. Loïk Le Floch-Prigent, a signé le jeudi 6 février à Moscou un important contrat pour l'exploration et l'exploitation de pétrole à Sartov-Volgograd, dans le centre de la Russie.

M. Elstine devait, avant son départ vendredi, être reçu, jeudi, par M. Chirac et par les présidents de l'Assemblée nationale et du Sénat.

920207 DOC=BHL FAB=02061301 NUM=920207-2-015-01 REF=2-015-01 SEC=ECO TAI=77 ECO ACCORD SALAIRE TAUX D'INTERET ALLEMAGNE INDUSTRIE METALLURGIQUE VERNHOLES ALAIN LES DEUX RISQUES LIES A L'ACCORD SALARIAL DANS LA METALLURGIE ALLEMANDE DE 3 FEVRIER 1992 BILLET. Les Allemands et leurs salaires

L'accord salarial conclu in extremis, lundi 3 février, dans la sidérurgie allemande entre les syndicats et le patronat a évité une grève. Beaucoup, outre-Rhin, considèrent qu'il s'agit d'un résultat très important.

Tout le monde avait présent à l'esprit la grande grève de mai-juin 1984, qui paralysa la sidérurgie durant six semaines. Si la base, très décidée à en découdre, avait cessé le travail, c'est une grande partie de l'industrie automobile allemande qui aurait manqué d'approvisionnements. Le patronat a montré qu'il voulait éviter un affrontement coûteux pour le pays. Certains estiment même que des avantages ont sans doute été consentis secrètement aux salariés pour emporter rapidement la décision.

La hausse de 6,3 % des salaires pour la période de novembre 1991 à novembre 1992 est un peu trop forte mais n'apparaît pas en elle-même insupportable pour l'économie allemande, les prix industriels augmentant de 3 % et la productivité de 2 % à 2,5 %. Les marges de la sidérurgie seront un peu laminées mais cette hausse n'est qu'un alignement sur l'augmentation de 6,7 % qu'avaient obtenue les travailleurs de la métallurgie pour la période allant du 1 mars 1991 au 1 mars 1992.

Il y a pourtant deux risques. Le premier est celui des négociations qui vont reprendre dans la métallurgie puisque l'accord conclu l'année dernière prend fin dans un mois. Cet accord est très important car il concerne, lui, quatre millions de salariés alors que l'accord sidérurgie ne touche que cent trente mille personnes. Les syndicats de la métallurgie vont-ils modérer leurs revendications pour tenir compte des difficultés soulevées par la réunification ? Vont-ils écouter les appels de M. Kohl mais aussi ceux de M. Helmut Schmidt qui demandent trois années de rigueur, au cours desquelles les salaires n'augmenteraient pas plus vite que les prix ?

L'autre risque est l'attitude des secteurs non industriels, où les progrès de la productivité sont bien plus faibles : les banques, la fonction publique demandent des hausses voisines de 10 %.

Le danger existe de voir la Bundesbank s'inquiéter de l'évolution salariale et continuer d'augmenter ses taux d'intérêt. De son côté, le patronat a prévenu que tout excès devrait être compensé par des suppressions d'emplois. Avertissement qui devrait faire réfléchir, à un moment où le chômage vient d'augmenter massivement dans l'ex-RDA (+ 305 000 demandeurs d'emploi en janvier) mais également à l'Ouest (+ 140 000).

920207 DOC=BHL FAB=02061303 NUM=920207-2-015-04 REF=2-015-04 SEC=ECO TAI=76 TRAVAUX PUBLICS INDUSTRIE DU BATIMENT PAYS BAS CONTRAVENTION ENTENTE INSTANCE CEE

AMSTERDAM de notre correspondant

CHARTIER CHRISTIAN LE CARTEL SPO En condamnant un cartel néerlandais. Bruxelles donne un avertissement aux entrepreneurs du BTP

" Dogmatique, inacceptable et ridicule " : un porte-parole des entrepreneurs néerlandais du bâtiment et des travaux publics (BTP) a vivement réagi à la sanction prise à leur encontre par la commission européenne, qui leur a infligé, mercredi 5 février, une amende de 22,5 millions d'écus (157,5 millions de francs) pour constitution de cartel.

Contrairement aux apparences, l'exécutif européen a fait preuve de clémence. Il aurait pu imposer aux constructeurs néerlandais une amende allant jusqu'à 520 millions d'écus, somme représentant 10 % du montant annuel d'activité contrôlé par le cartel incriminé. Baptisé SPO et organisé en vingt-huit associations coordonnées par une fédération, celui-ci réunit plusieurs milliers d'entrepreneurs dont tous les grands noms du BTP aux Pays-Bas qui se répartissent les chantiers à l'amiable et à l'insu des commanditaires.

Quelle que soit la difficulté de son enquête, qui a duré quatre ans et exigé le dépouillement de quatre-vingt mille dossiers, la commission a choisi la voie de la facilité en prenant dans son collimateur un cartel néerlandais. Ce type d'entente est en effet licite aux Pays-Bas où le ministère des affaires économiques tient un registre officiel des accords déclarés par les entreprises. A la fin de l'an dernier, 455 cartels étaient ainsi enregistrés dans tous les secteurs d'une économie qui prend ainsi le visage de Janus, avec le credo libre échangiste sur une face et la limitation organisée de la concurrence sur l'autre.

C'est d'ailleurs pourquoi le commissaire à la concurrence, Sir Leon Brittan, a simultanément engagé une procédure contre le gouvernement de La Haye qui avait approuvé la constitution du cartel SPO et contre lequel les entreprises condamnées n'excluent pas de se retourner au cas où elles n'obtiendraient pas une suspension de la sanction jusqu'à l'examen de l'affaire par la Cour européenne de justice qu'elles vont saisir. Mais au-delà du cas des Pays-Bas, qui est bien connu à Bruxelles où tout cartel un tant soit peu sophistiqué est dit " de type néerlandais ", la commission a sans doute voulu donner un coup de semonce aux entreprises de bâtiment des autres pays de la CEE où des cartels existent aussi mais de façon clandestine. " C'est la première fois que nous intervenons dans ce secteur mais sans doute pas la dernière ", prévient-on à Bruxelles.

920207 DOC=BHL FAB=02061305 NUM=920207-2-015-02 REF=2-015-02 SEC=ECO TAI=22 ECO ANNONCE PROJET DE LOI TRANSPORT FERROVIAIRE ALLEMAGNE TYPE D'ENTREPRISE STATUT PRIVATISATION KRAUSE GUENTHER Les chemins de fer allemands transformés en société anonyme.

_ M. Guenther Krause, ministre allemand des transports, a annoncé, mercredi 5 février, qu'une loi créerait d'ici à 1993 une société anonyme, la Deutsche Eisenbahn, pour coiffer les deux sociétés exploitant les chemins de fer des Läender de l'Ouest (Bundesbahn) et de l'Est (Deutsche Reichsbahn). Cette holding pourrait ultérieurement permettre une privatisation, après réforme de la Constitution qui classe la Bundesbahn parmi les " objets de l'administration propre " de l'Etat fédéral. Le ministre s'est dit prêt à ouvrir le réseau allemand à d'autres exploitants européens de chemins de fer, sous réserve de réciprocité. _ (AFP.) e

920207 DOC=BHL FAB=02061306 NUM=920207-2-015-03 REF=2-015-03 SEC=ECO TAI=78 INSTITUTION POLITIQUE AERONAUTIQUE CONCURRENCE INSTANCE CONCENTRATION ECONOMIQUE AERONAUTIQUE AERONAUTIQUE ALENIA DE HAVILLAND AEROSPATIALE BRITTAN LEON CEE A PROPOS DU DEBAT SUR L'EXCES DE POUVOIR DE LA COMMISSION EUROPEENNE LE 5 FEVRIER, LA COMMISSION DECIDE UN SYSTEME DE DOUBLE COMMANDE MAINTENU JUSQU'A LA FIN 1992 Après l'affaire De Havilland. La Commission européenne limite les pouvoirs de Sir Leon Brittan

L'affaire De Havilland a laissé des traces. Le refus de la Commission européenne d'autoriser, en octobre dernier, le rachat du constructeur canadien d'avions par l'Aérospatiale et la société italienne Alenia regroupés au sein du consortium ATR, avait suscité de vives polémiques.

Décidé sous la pression de Sir Leon Brittan, commissaire européen à la concurrence, ce refus _ le premier sur soixante et onze cas de fusion d'entreprises, _ avait non seulement soulevé un tollé en France et en Italie, mais avait suscité des critiques au sein même de la Commission. Les commissaires chargés des transports et des affaires industrielles, MM. Karel van Miert et Martin Bangemann, avaient publiquement regretté de ne pas avoir été suffisamment associés à l'enquête.

La Commission européenne a décidé, mercredi 5 février, d'associer désormais étroitement à l'instruction des dossiers tous les commissaires concernés par les projets de fusion ou de concentration d'entreprises susceptibles de restreindre la concurrence dans la CEE. Cette décision limite de fait les pouvoirs de Sir Leon Brittan. Jusqu'à présent, en effet, ce dernier et le président de la Commission, M. Jacques Delors, étaient habilités à mener la procédure, seule la décision finale étant prise par le collège des dix-sept commissaires. M. Brittan était même supposé, depuis le 31 décembre dernier, pouvoir conduire seul cette procédure.

Le collège des commissaires a finalement décidé, en accord avec M. Delors, de maintenir jusqu'au 31 décembre 1992 le système de la double commande. Les différents commissaires qui estimeront, en outre, qu'un dossier à l'étude relève aussi de leurs compétences devront être systématiquement associés à son instruction. Sir Brittan devra notamment informer ses collègues des raisons ayant justifié l'engagement de la procédure et de sa suite probable.

Parmi les premiers dossiers que le bouillant commissaire à la concurrence devrait étudier dans le cadre de la nouvelle procédure, figure celui du rachat du constructeur automobile Rover par British Aerospace. Sir Brittan a en effet annoncé, mercredi à Bruxelles, vouloir proposer à ses collègues de rouvrir ce dossier. La Cour de justice européenne a en effet annulé, pour des raisons de procédure, une décision de la Commission prévoyant le remboursement par les deux entreprises concernées d'une aide de 44,4 millions de livres qui leur avait été accordée par l'Etat britannique.

920207 DOC=BHL FAB=02051356 NUM=920207-2-015-07 REF=2-015-07 SEC=ECO TAI=54 PLAINTE JUDICIAIRE ENQUETE BOURSE INSTANCE MARCHE A TERME ANALYSES ET METHODES GOLDSCHMIDT CONSEIL ET ASSOCIES COB A la suite de plaintes d'épargnants>. La. COB transmet au parquet de Paris les dossiers de deux sociétés opérant sur les marchés à terme étrangers

La Commission des opérations de Bourse (COB) a annoncé, lundi 3 février, la transmission au parquet de Paris de deux dossiers concernant deux sociétés _ Analyses et Méthodes et GCA (Goldschmidt Conseil et Associés) _ opérant sur les marchés à terme étrangers et de marchandises. Cette décision a été prise le 21 janvier.

Selon la commission, la société Analyses et Méthodes, qui proposait un logiciel d'aide à la décision, sollicitait le public en vue d'intervenir sur des marchés. Elle incitait en outre les personnes intéressées à transmettre leurs ordres à la société Terminvestment. Or cette dernière, qui possède les mêmes dirigeants qu'Analyses et Méthodes, transmettait des ordres sur des marchés à terme principalement étrangers et faisait de la gestion de portefeuilles sans y être habilitée. De plus, Analyses et Méthodes annonçait des performances qu'elle ne pouvait justifier et que contredisaient les résultats observés puisque les clients enregistraient dans l'ensemble des pertes importantes.

Lors de la même séance, la COB a examiné les conclusions de l'enquête menée sur les activités de la société GCA en sa qualité de commissaire agréé. Cette enquête avait été motivée par le dépôt à la COB de nombreuses plaintes d'épargnants sur des opérations effectuées sur des marchés à terme étrangers de marchandises. La COB a constaté que la société GCA faisait état de moyens et de compétences dont elle ne disposait pas. Elle a relevé qu'elle amenait des clients à signer des conventions de simple transmission d'ordres alors qu'elle conduisait une gestion de fait de leurs comptes.

920207 DOC=JGB FAB=02061133 NUM=920207-2-018-32 REF=2-018-32 SEC=ECO TAI=141 AIR FRANCE KODAK CASINO REYNOLDS TOBACCO R J IMPERIAL CHEMICAL INDUSTRIES BANQUE WORMS VENDOME PATRIMOINE UNION DES ASSURANCES DE PARIS CHIFFRES ET MOUVEMENTS C H I F F R E S E T M O U V E M E N T S

SOCIAL La direction d'Air France propose 2,4 % d'augmentations salariales. _ Après avoir conclu, en 1991, un accord relevant les salaires de 2,5 %, la direction d'Air France a proposé aux syndicats une augmentation de 2,4 % pour l'année en cours, soit 0,5 % le 1 août, 1,5 % le 1 décembre et 0,4 % le 1 janvier 1993. En outre, la prime uniforme annuelle versée à chaque membre du personnel serait portée de 6 700 F à 7 500 F. Le premier ministre avait recommandé aux entreprises publiques de ne pas dépasser, en 1992, des augmentations salariales de 2,6 % pour une inflation prévue de 2,8 %. La CFDT d'Air France a jugé les propositions de la direction " inacceptables ".

RÉSULTATS

Kodak : bénéfice réduit à la portion congrue. _ Le géant mondial de la photo, le groupe américain Eastman Kodak, a enregistré pour 1991 le bénéfice net le plus faible de toute son histoire, soit 17 millions de dollars seulement, au lieu de 1,27 milliard de dollars l'année précédente. Il s'agit là d'une portion congrue en comparaison à un chiffre d'affaires accru de 3 %, à 19,4 milliards de dollars. Commentant les résultats de l'entreprise, le président, M. Kay Whitmore, a souligné que l'année passée avait été pour le groupe une période pleine de défis en raison de la récession et de la faiblesse de l'activité en Europe. Le quatrième trimestre a été particulièrement difficile puisqu'il a été marqué par le troisième déficit (400 millions de dollars) de l'histoire du groupe dû à une provision exceptionnelle de 597 millions de dollars pour couvrir les coûts de la restructuration.

Casino : bénéfice en hausse de 35,5 %. _ Le groupe de distribution stéphanois Casino a dégagé en 1991 un bénéfice net part du groupe de 530 millions de francs, en progression de 35,5 % sur celui de l'exercice précédent (391 millions). Le résultat d'exploitation progresse de 42,9 % (à 910 millions). Casino a cédé beaucoup d'activités (55 petits supermarchés, ses stations-service, deux hypermarchés), a fermé 110 supérettes, mis en location-gérance 90 supermarchés et s'est désengagé de son agroalimentaire. Ces mesures ont fait fléchir de 5,5 % le chiffre d'affaires consolidé, qui revient à 42,4 milliards en 1991. La dette nette consolidée a été ramenée de 4,1 milliards de francs à 3,1 milliards.

INVESTISSEMENTS

R. J. Reynolds Tobacco va construire une usine de cigarettes en Pologne. _ R. J. Reynolds Tobacco International Inc. va investir 33 millions de dollars (181,5 millions de francs) pour construire une usine de cigarettes en Pologne, a annoncé mercredi 5 février le groupe américain de tabac. Cette unité, dont la capacité optimale atteindra 8 milliards de cigarettes par an, ne produira initialement que la marque Camel. D'une superficie de 11 880 mètres carrés, elle sera construite dans les environs de Varsovie et devrait être opérationnelle au début de 1993.

RECENTRAGE

ICI vend son sel aux Américains. _ Dans le cadre de son plan de restructuration visant à recentrer ses activités sur des axes dits stratégiques, le groupe ICI, première entreprise industrielle de Grande-Bretagne et quatrième chimiste mondial, va se séparer de tous ses intérêts dans l'industrie du sel. Les actifs concernés seront revendus à un groupe d'investisseurs américains conduit par George Harris & Associates Inc., pour environ 40 millions de livres (400 millions de francs). Ces actifs et les affaires détenues dans cette industrie dans le Cheshire seront regroupés au sein d'une nouvelle société appelée Salt Union Ltd, une raison sociale employée en 1988. ICI tourne en quelque sorte une page de son histoire, dans la mesure où le sel fut autrefois la mère de toutes les chimies de base.

PATRIMOINE

L'UAP et la Banque Worms créent Vendôme Patrimoine. _ " Nous cherchons toujours les occasions de travailler en commun ", convenait, mercredi 5 février, M. Jean Peyrelevade, président de l'Union des assurances de Paris (UAP) en présentant " Vendôme Patrimoine ", nouvelle structure de gestion de patrimoine, dotée d'un capital de 1 million de francs détenu à parts égales par l'UAP et sa filiale à 100 %, la Banque Worms. Spécialisée dans la gestion patrimoniale haut de gamme, "sur mesure ", cette entité s'adresse à une clientèle dont les avoirs nécessitent un traitement et une ingénierie particuliers en matière de fiscalité, d'assurance, de prévoyance et de transmission. L'objectif premier est de réunir une centaine de clients disposant d'un patrimoine de quelques dizaines de millions de francs. Selon M. Régis de Laroullière, son président, le seuil de rentabilité devrait être atteint dans deux, voire trois ans.

920207 DOC=BHL FAB=02061300 NUM=920207-2-015-05 REF=2-015-05 SEC=ECO TAI=36 ECO COMPAGNIE AERIENNE AERONAUTIQUE COMMERCE AUTRICHE CHIFFRE SNECMA LAUDA AIR GENERAL ELECTRIC Après British Airways. Lauda Air choisit le réacteur franco-américain GE 90

Le plus puissant réacteur civil, le GE 90, développé par l'américain General Electric en association avec le français SNECMA (pour 25 % du programme), a été retenu par la compagnie autrichienne Lauda Air pour équiper les 4 Boeing 777 que celle-ci a achetés. Cette commande de 162 millions de dollars (880 millions de francs) vient après celle d'un montant de 3 milliards de francs passée au mois d'août 1991 par British Airways pour 30 Boeing 777.

Bien qu'elle ne porte pas sur une quantité spectaculaire, la décision de Lauda Air sera remarquée. Elle intervient dans la bataille que se livrent, dans le secteur des réacteurs géants (plus de 80 000 livres de poussée), les grands motoristes mondiaux. A ce jour, Pratt a reçu des ordres d'achat pour équiper 93 avions (United Airlines et All Nippon Airways) avec son PW 4000. General Electric annonce avoir été retenu pour 34 avions (British Airways et Lauda Air). Rolls Royce a placé son Trent sur 26 appareils (Emirates et Thaï Airways). Les experts doutent que le marché soit suffisant pour 3 réacteurs concurrents.

920207 DOC=BHL FAB=02061302 NUM=920207-2-015-08 REF=2-015-08 SEC=ECO TAI=58 VETEMENT BALANCE COMMERCIALE 1991 INDICE ANNUEL HISTOGRAMME ET COURBE DE 1975 A 1991 EN MILLIONS DE FRANCS Avec un déficit de 8,5 milliards de francs. Dégradation de la balance commerciale du secteur de l'habillement en 1991

La balance commerciale du secteur de l'habillement s'est détériorée en 1991 pour la sixième année consécutive. Le déficit a atteint 8,5 milliards de francs contre 7,1 l'année précédente selon les statistiques publiées, mardi 4 février, par l'Union des industries de l'habillement (UIH). Malgré la morosité du marché (" le Monde l'économie " du 21 janvier), les importations se sont élevées à 25,8 milliards de francs, progressant de 8 %, un rythme beaucoup plus rapide que les exportations (17,3 milliards de francs, + 2 %).

Les pays européens (Italie, Allemagne, Belgique et Royaume-Uni) restent les principaux pays fournisseurs de la France (30,5 % du total des importations), suivis par les pays du Maghreb, Maroc et Tunisie (23,2 % du total). Mais l'an dernier, les livraisons des pays asiatiques ont littéralement explosé. La Chine, cinquième fournisseur, affiche une progression de 84 %, le Sri-Lanka de 93 %, l'Indonésie de 92 % et Singapour de 54 %... Seul signe d'espoir : l'excédent traditionnel de la France avec les autres pays industriels s'est encore accru et a dépassé les 6,4 milliards de francs, contre 5,1 l'année précédente.

La publication de ces statistiques devrait encore renforcer la détermination des industriels français. Ceux-ci demandent que de nouvelles règles soient imposées aux pays à bas coût de main-d'oeuvre à l'occasion des négociations du GATT (Accord général sur les tarifs et le commerce). Ils sont aussi décidés à obtenir en France, un assouplissement du code du travail (modulation des horaires hebdomadaires de travail, heures supplémentaires, etc.). Assouplissement qui serait, selon eux, le meilleur moyen de protéger l'emploi en leur permettant de " coller " au marché et de lutter contre le travail au noir.

920207 DOC=BHL FAB=02061304 NUM=920207-2-015-09 REF=2-015-09 SEC=ECO TAI=81 COMMERCE ASSURANCE LOGEMENT SOCIAL CREDIT IMMOBILIER EPARGNE LOGEMENT BANQUE PROPRIETE IMMOBILIERE CONJONCTURE ECONOMIQUE PEYRELAVADE JEAN BEREBOVOY PIERRE VAYSSE FRANCOISE PROPOSITION BEREGOVOY DE CREATION D'UN"FONDS DE GARANTIE DE L'ACCESSION SOCIALE" Les initiatives des assurances et du ministère de l'économie. Mobilisation en faveur de l'immobilier

" Le marché immobilier doit savoir qu'à partir du 4 février, l'UAP est acheteur ". L'annonce de l'achat par l'UAP du siège de la Barclay's, rue du 4 septembre à Paris, représente déjà un événement en soi, compte tenu du gel persistant des transactions dans l'immobilier de bureaux parisien. Voir une compagnie d'assurances se porter acquéreur d'un immeuble à 55 000 francs le mètre carré qu'elle espère revendre en 1995 75 000 francs après rénovation est un signe encourageant, compte tenu du poids des investisseurs institutionnels sur le marché...

M. Jean Peyrelevade, président de l'Union des assurances à Paris, le sait. Il n'a pourtant pas hésité à enfoncer le clou en proclamant haut et fort ses intentions : démarche commercialement singulière puisque c'est la meilleure manière de faire monter les prix mais psychologiquement capitale pour redonner le moral à un marché déprimé.

Coïncidence ? Quelques heures plus tôt, M. Pierre Bérégovoy avait, lui aussi, fait un petit signe encourageant en direction du secteur en annonçant un renforcement du " rôle et des avantages de l'épargne-logement dans les prochaines semaines de façon à stimuler l'accession à la propriété ". Déclaration à double détente : d'une part, le système est pris dans un " effet de ciseaux " entre un ralentissement de la progression de ses ressources et une accélération de ses dépenses (le Monde du 13 décembre) ; d'autre part, les professionnels ont mal vécu l'annonce récente d'un nouveau produit d'épargne à long terme alors qu'ils s'inquiètent déjà des détournements des placements vers d'autres formules que l'immobilier.

De même, le ministre des finances a relancé l'idée _ en jachère _ de la création d'un " fonds de garantie de l'accession sociale " (financé par les établissements financiers et les banques) pour les prêts conventionnés. Il s'inquiète en effet de la " frilosité " des banques dans la distribution de ces prêts aux catégories sociales défavorisées, attitude qui contrarie son désir de les voir _ à terme _ remplacer les Prêts accession à la propriété (PAP), onéreux pour le Budget. Ce mécanisme va être étudié avec les ministres concernés, MM. Paul Quilès et Marcel Debarge, qui réfléchissent d'ailleurs activement à des mesures de relance dans le BTP considéré comme non inflationniste et créateur d'emplois. Mesures également réclamées il y a quelques jours par M. Laurent Fabius, conscient de l'effet électoral désastreux de l'arrivée d'une crise du logement de plus en plus perceptible en France.

920207 DOC=BHL FAB=02061307 NUM=920207-2-015-06 REF=2-015-06 SEC=ECO TAI=58 ECO GRANDE BRETAGNE INSTANCE MONOPOLE PROTECTIONNISME JAPON ACCORD AUTOMOBILE CEE KAHN ANNIE APRES L'ACCORD D'OUVERTURE PROGRESSIVE DU MARCHE EUROPEEN AUX CONSTRUCTEURS AUTOMOBILES JAPONAIS Sans attendre la fin de la décennie. Les Britanniques souhaitent ouvrir totalement leur marché automobile

Les Anglais vont-ils, comme M. Jacques Calvet, président de PSA, qualifier l'accord d'ouverture progressive du marché européen aux constructeurs automobiles japonais de " pseudo-accord " ? Ils paraissent disposés à le faire mais pour des motifs radicalement opposés à ceux qu'avance le patron de Peugeot. Ce dernier estime que l'accord, durement négocié en juillet, fait la part trop belle aux Japonais en n'incluant pas formellement dans les quotas les transplants, c'est-à-dire les véhicules fabriqués sur le sol européen.

Bien au contraire, rétorquent aujourd'hui les Britanniques. Selon un rapport de la Commission des monopoles et fusions (MMC), ces pratiques restrictives rendent les voitures neuves " trop chères " sur le marché britannique. En conséquence, le gouvernement va " étudier " une éventuelle levée des restrictions sur les ventes de voitures japonaises en Grande-Bretagne. Le rapport de la MMC, publié après deux ans d'enquête environ et alors que les ventes de voitures neuves ont chuté de 21 % en 1991 en Grande-Bretagne, recommande aussi de revoir le principe de la conduite à gauche, mais le gouvernement a immédiatement exclu cette éventualité. La MCC suggère aussi de lever l'interdiction pour un concessionnaire de posséder plusieurs enseignes avec des marques différentes dans la même zone géographique.

Autant de suggestions dont on voit mal comment elles pourraient être appliquées. Soit _ en ce qui concerne l'abolition des quotas _ parce que la Grande-Bretagne, signataire de l'accord européano-nippon ne peut le dénoncer unilatéralement, soit _ en ce qui concerne la distribution des véhicules _ parce qu'on voit mal comment un gouvernement libéral à tout crin pourrait imposer aux constructeurs leurs pratiques commerciales.

920207 DOC=JGB FAB=02061320 NUM=920207-2-018-31 REF=2-018-31 SEC=ECO TAI=70 EXTECO AIRBUS AVION FRANCE ETATS UNIS COMMERCE COMPAGNIE AERIENNE AIR FRANCE BOEING LARONCHE MARTINE VIE DES ENTREPRISES. Provoquant de vives réactions à Toulouse. Air France confirme avoir commandé trois Boeing-767-300

La transformation par Air France d'une commande de deux Boeing-747-400 contre trois Boeing-767-300, concurrents de l'Airbus A-310, provoque des réactions de mécontentement. M. Dominique Baudis, député et maire de Toulouse, président exécutif du CDS, a le 4 février adressé au premier ministre une lettre pour protester contre cette décision. " Il est bien évident, écrit-il, que si cette commande devait se concrétiser, elle porterait un préjudice considérable à l'ensemble de l'industrie aéronautique au niveau européen ", estime-t-il. Le secrétaire général du comité central d'entreprise du groupe Aérospatiale, qui procède à l'assemblage des A-310 à Toulouse, M. André Villebrun, a écrit dans le même sens au ministre des transports, M. Paul Quilès. Face au tassement de la demande dans le transport aérien, Air France a préféré commander des avions long-courriers de capacité moyenne plutôt que des avions gros porteurs. Le Boeing-747 peut accueillir quatre cents passagers et le 767 deux fois moins. Cette opération, précise la compagnie, se fera à enveloppe budgétaire constante.

Deux appareils seront livrés en 1993 et le troisième en 1994. Ils desserviront en priorité l'Amérique du Nord et devraient permettre d'accélérer les dessertes sur l'Amérique latine. Compte tenu de son rayon d'action, nettement inférieur à celui du B-767-300, l'A-310-300 n'est pas adapté à la desserte sans escale d'aéroports comme San-Francisco, Houston, Caracas, Recife, et ne peut desservir un aéroport comme Miami qu'avec une limitation de charge, explique Air France.

Enfin, cette modification de commandes permettra à la compagnie nationale d' " homogénéiser " sa flotte de 767, qui se compose déjà, en comptant les avions d'UTA, de trois B-767-300 ainsi que de deux B-767-200 en location qui seront échangés pour des 767-300. Au début de 1994, Air France devrait donc disposer d'une flotte de huit 767-300, " viable au plan économique et commercial ". Cette opération lui permettra d'annuler trois options sur des 767 prises par Aéromaritime et ne modifie en rien les plans de commandes auprès du consortium européen Airbus, affirme le groupe.

920207 DOC=JGB FAB=02060523 NUM=920207-2-022-32 REF=2-022-32 SEC=ECO TAI=25 EXTECO RUSSIE FRANCE ACCORD SIGNATURE PETROLE ELF AQUITAINE Elf Aquitaine signe un accord d'exploitation pétrolière avec la Russie

Révélé par M. Vladimir Lopoukhine, ministre russe de l'énergie, à notre envoyé spécial au forum de Davos, Eric Izraelewicz (le Monde du 5 février 1992), l'accord signé entre la Russie et Elf Aquitaine porte sur un contrat d'exploration pétrolière dans un territoire de vingt mille kilomètres carrés, situé à l'est de la Volga, entre les villes de Saratov et de Volgograd.

Plusieurs centaines de millions de dollars d'investissements sont prévus pour une productiond'hydrocarbures vers 1995. En négociation depuis de très longs mois, c'est le premier contrat d'exploration et de production pétrolière signé entre un partenaire occidental et la république de Russie. Elf Aquitaine, seul signataire étranger du contrat, en sera l'opérateur

920207 DOC=BHL FAB=02061130 NUM=920207-2-015-10 REF=2-015-10 SEC=ECO TAI=30 MARCHE A TERME FINANCIER CHIFFRE JANVIER 1992 INDICATEURS I N D I C A T E U R S. FRANCE MATIF : 4 342 931 contrats traités au mois de janvier.

_ Le marché à terme international de France (MATIF) avec 4 342 931 contrats pour le seul mois de janvier vient d'enregistrer un nouveau record d'activité depuis sa création en 1986. Le contrat vedette du MATIF, le notionnel, affiche lui aussi un nouveau record pour la même période avec 2 645 165 lots, soit une moyenne quotidienne de 120 235 lots, en progression de 24 % par rapport à décembre 1991 et 67,9 % par rapport à janvier 1991. Le précédent record datait d'octobre 1987, avec 2 242 882 lots.

MONEP : + 14 % en janvier. _ Avec 596 807 contrats d'options échangés pour le premier mois de l'année, le marché des options négociables de Paris (MONEP) affiche une progression de 14 % par rapport au mois de janvier 1991. Ce volume, toutefois, est en léger recul par rapport au mois de décembre dernier qui avait enregistré une activité record avec 643 915 contrats.

920207 DOC=JGB FAB=02061351 NUM=920207-2-010-38 REF=2-010-38 SEC=ECO TAI=23 ECOEXT VIN ESPAGNE ITALIE FRANCE FRAUDE TRAFIC ILLEGAL VIN EN BREF Des vins italiens et espagnols étaient transformés en " vins français ".

Les services des fraudes ont annoncé, mercredi 5 février, qu'ils venaient de mettre fin, dans le sud de la France, à un trafic portant sur 130 000 hectolitres de vins blancs italiens et espagnols transformés en " vins français ", et qu'ils avaient procédé à trois arrestations. Le bénéfice de ces opérations frauduleuses, portant sur sept mois, peut être estimé à 7 millions de francs, précise le ministère de l'artisanat, du commerce et de la consommation. Les personnes écrouées sont le gérant d'une société d'Arles qui a procédé à ces " francisations " de vins importés, et deux gérants de sociétés " qui ont organisé le trafic pour en tirer profit"

920207 DOC=BHL FAB=02061352 NUM=920207-2-016-03 REF=2-016-03 SEC=ECO TAI=28 USINE GREVE RADIOTELEPHONE ALCATEL RADIOTELEPHONE LAVAL LE 6 FEVRIER 1992 L'usine Alcatel de Laval bloquée par un piquet de grève

Des salariés de l'usine Alcatel Radiotéléphone (ART) de Laval (Mayenne) bloquaient toujours, jeudi matin 6 février, la porte principale de l'établissement, à la suite de l'échec, mardi, des négociations entamées entre la direction et l'intersyndicale CFDT-CFTC-CGT. Installé le 28 janvier pour protester contre le plan de suppression de 246 des 862 emplois, le piquet de grève avait été temporairement levé le mardi 4 février au matin.

Le plan social intervient à la veille de l'installation des nouvelles lignes robotisées de fabrication du futur radiotéléphone européen (GSM). Pour rentabiliser ces équipements, la direction a aussi proposé un aménagement du temps de travail des salariés de la production sur la base de trente-quatre heures hebdomadaires. Les délégués syndicaux devaient être reçus le 7 février au ministère de l'industrie à Paris.

920207 DOC=BHL FAB=02061354 NUM=920207-2-016-02 REF=2-016-02 SEC=ECO TAI=55 CHIFFRE BILAN PRE RETRAITE ASSURANCE CHOMAGE POLITIQUE SOCIALE ENTREPRISE RESTRUCTURATION INDUSTRIELLE LICENCIEMENT AUBRY MARTINE APRES LA POLEMIQUE LANCEE EN SEPTEMBRE 1991 PAR MARTINE AUBRY SUR LES "MAUVAIS PLANS SOCIAUX" BILAN DRESSE LE 5 FEVRIER 1992 Un bilan de Mme Aubry au conseil des ministres. L'aide au chômage partiel a permis d'éviter 35 000 licenciements en 1991

En conseil des ministres, mercredi 5 février, Mme Martine Aubry a présenté une communication faisant le bilan des mesures d'aide à l'amélioration des plans sociaux. Soucieuse de l'accompagnement social des réductions d'effectifs, Mme Aubry était d'autant plus fondée à mesurer l'impact des dispositions prises que, en 1991, 132 000 licenciements collectifs sont intervenus. Ce rythme ne s'est pas ralenti puisque, au quatrième trimestre, 35 000 ont été annoncés pour les prochains mois.

Le principal résultat obtenu l'a été avec le chômage à temps partiel, dont la prise en charge par l'Etat est passée de 10,32 francs de l'heure à 18 francs au 1 juillet. On estime que, pour un coût budgétaire de près de 500 millions de francs, 35 000 licenciements ont été ainsi évités. Le nombre de journées indemnisées est passé de 1,8 million en 1989 à 2,5 millions en 1990 et à 7,7 millions en 1991. Pendant ces périodes de baisse d'activité, des entreprises ont engagé des opérations de formation pour 3 000 salariés, elles aussi aidées (10 millions de francs) à 50 % ou 100 % selon les cas.

Les conventions de conversion ont aussi connu une forte progression de 68 %. Le nombre de bénéficiaires, qui était de 40 600 en 1990, est passé à 68 400 en 1991. Cette mesure, améliorée, a été davantage utilisée par les petites et moyennes entreprises. Par ailleurs, un effort a été engagé pour développer les aides au reclassement du Fonds national de l'emploi (FNE), qui ont profité à 20 000 bénéficiaires. Les entreprises sont en outre incitées à créer des cellules de reclassement qui, en 1992, seront aidées à hauteur de 75 %, et non plus 50 %, du coût de fonctionnement.

920207 DOC=BHL FAB=02061357 NUM=920207-2-016-01 REF=2-016-01 SEC=ECO TAI=76 STATUT CHOMAGE INSTANCE EMPLOI REGLEMENT DECRET ANPE LEBAUBE ALAIN GESTION DE LA LISTE DES DEMANDEURS D'EMPLOI - J.O.du 6 février 1992 Publié au " Journal officiel ". Un décret clarifie le " statut " du chômeur

Par un décret, publié le 6 février au Journal officiel, sont précisés les principes définis dans la loi du 31 décembre 1991, relatifs au statut du chômeur et à la gestion de la liste des demandeurs d'emploi. Il s'agit d'une clarification qui, à terme, changera les comportements des personnes inscrites à l'ANPE. Jusqu'à présent, l'ensemble des règles et devoirs d'un chômeur étaient consignés dans divers documents internes à l'ANPE, qui n'avaient aucune valeur juridique. Ils sont désormais incrits dans la loi, et détaillés par le décret. Au passage, quelques modifications sont intervenues.

On saura donc désormais quelles sont les conditions d'inscription _ se présenter personnellement, décliner son identité, notamment _ et ce que signifient des termes tels que " être immédiatement disponible " pour un emploi, par exemple. Mais le texte renforce aussi la durée de radiation qui peut être prononcée par l'ANPE, si le chômeur n'accomplit pas " des actes positifs de recherche d'emploi ". De un à trois mois, jusqu'à présent, la période est portée de deux à six mois, pour être mieux appliquée. Appelée à plus de sévérité, l'agence devra cependant argumenter et notifier sa décision en indiquant les motifs pour lesquels les refus d'un emploi ou d'une formation ne lui paraissent pas légitimes. A l'inverse, le chômeur pourra adresser des observations écrites.

Le chômeur bénéficera de droits, comme celui d'être informé par un document, dès son inscription, et, plutôt que de demander une autorisation pour partir en vacances, en avertira simplement son agence. En revanche, il devra indiquer tout changement de statut dans un délai de trois jours, particulièrement quand il retrouve un emploi. Et l'entreprise ou l'organisme de formation pourront indiquer son embauche ou son entrée en stage.

Sur la possibilité d'exercer des " activités réduites ", le décret apporte des éclaircissements qui ne sont pour l'heure que théoriques. Au delà de soixante-dix-huit heures par mois, le chômeur dit de catégorie 1 (à la recherche d'un emploi à temps plein à durée indéterminée) devra être classé en catégorie 4 ou 5, comme le chômeur qui, dès son inscription, travaille déjà un peu. Mais l'informatique commune à l'ANPE et à l'UNEDIC ne serait pas techniquement capable d'accomplir cette directive avant dix- huit mois et le comptage restera manuel, hors statistiques pour l'instant.

920207 DOC=BHL FAB=02061358 NUM=920207-2-016-05 REF=2-016-05 SEC=ECO TAI=38 ENTREPRISE INDUSTRIE BILAN IMPOT SUR LES SOCIETES PROJET TECHNOLOGIE AVANCEE INSTANCE ENTREPRISE INDUSTRIE STRAUSS KAHN DOMINIQUE GEM CEE "IDENTITE DE L'EUROPE INDUSTRIELLE",BILAN FONCTIONNEMENT DEPUIS 1ER JUILLET 1991 Quinze propositions pour rendre les entreprises françaises plus européennes

Mis en place en juillet par Mme Edith Cresson, le Groupe d'études et de mobilisation (GEM) " Identité de l'Europe industrielle ", présidé par M. Didier Pineau-Valencienne, PDG du groupe Schneider, vient de terminer ses travaux. Il propose quinze mesures pour que les entreprises françaises affrontent dans les meilleures conditions le marché unique européen.

Un grand effort national doit être déployé dans les technologies diffusantes (électronique, bio- technologies, matériaux...). Au niveau fiscal, le groupe propose de rendre fiscalement déductibles en France les pertes des établissements et succursales d'entreprises implantées à l'étranger. Afin de renforcer les fonds propres des entreprises, le GEM suggère la création d'un " fonds d'épargne pour le développement des entreprises " drainant l'épargne des salariés. D'ici à 1995, le groupe estime qu'il pourrait être collecté ainsi 200 milliards de francs.

Le groupe propose de rendre obligatoire la maîtrise d'une langue étrangère pour tout diplôme bac + 4 et d'inciter les étudiants à passer un an à l'étranger. Il souhaite la création d'un " institut des hautes études économiques européenness

920207 DOC=BHL FAB=02061359 NUM=920207-2-016-04 REF=2-016-04 SEC=ECO TAI=85 RESULTAT FINANCIER MATERIEL MEDICAL ENERGIE NUCLEAIRE ELECTRONIQUE TECHNOLOGIE AVANCEE RESTRUCTURATION INDUSTRIELLE FUSION D'ENTREPRISE PROJET CEA INDUSTRIE ORIS COGEMA CEA THOMSON CEA INDUSTRIE SYROTA JEAN

Oris, filiale de CEA-Industrie spécialisée dans les techniques de diagnostic, va-t-elle se rapprocher de la Cogema, autre fleuron du holding industriel du Commissariat à l'énergie atomique ? A l'intérieur de la société, l'idée fait son chemin. Elle pourrait même, aux yeux de certains de ses responsables, constituer une contre-proposition suffisamment solide pour garantir le maintien au sein du nouveau pôle Thomson-CEA-Industrie.

MONNOT CAROLINE POLE THOMSON CEA INDUSTRIE : MONTAGE FINANCIER,SUITE Mettant en avant leurs bons résultats. Les dirigeants d'Oris veulent rester dans CEA-Industrie

Le sort d'Oris, le pôle biomédical de CEA-Industrie sera connu dans une semaine. Les dirigeants de la société ont décidé de mettre à profit ce court délai pour défendre coûte que coûte le maintien de la société dans le giron de CEA-Industries.

A la recherche de financement pour boucler le rachat par CEA-Industrie des activités électroniques civiles de Thomson, M. Jean Syrota, chargé par les pouvoirs publics d'une mission de réflexion, n'a pas exclu de vendre certaines filiales. En dépit des assurances données par le premier ministre, Mme Edith Cresson, lors de son déplacement à Saclay, Oris se sent particulièrement vulnérable.

Cet ancien département de recherche du CEA est devenu une affaire profitable. En 1991, Oris a dégagé un bénéfice net de 30 millions de francs (soit une progression de 200 %) pour un chiffre d'affaires en hausse de 19 % à 1,1 milliard.

La participation de 100 % détenue par CEA-Industrie pourrait donc être négociée au prix fort. L'opération a d'ailleurs un précédent. En 1987, le groupe Thomson cédait la CGR, son pôle biomédical, pour reprendre à l'américain General Electric son électronique grand public regroupée dans RCA.

Une simple ouverture du capital serait envisageable, a affirmé mercredi 5 février le président d'Oris, M. Yves Le Gallic, devant la presse. Une autre solution a toutefois les faveurs de la société. Liée à la COGEMA pour son approvisionnement en matières nucléaires, Oris pourrait être rachetée par cette filiale à CEA-Industrie. Ce schéma permettrait de faire remonter directement de l'argent au niveau du holding, lui donnant des moyens supplémentaires pour financer l'acquisition de Thomson SA.

Reste à savoir si M. Syrota juge cette opération pertinente. L'actuel président de la COGEMA devrait être nommé dans les jours à venir président de CEA-Industrie, un décret adopté mercredi 5 février en conseil des ministres ayant dissocié cette fonction de celle d'administrateur général du CEA. Selon certaines sources, Matigon, irrité par le peu de souplesse de ce grand commis de l'Etat, aurait toutefois décidé de faire un peu traîner les choses. Sa nomination prévue pour le 12 février pourrait intervenir après le 15 février, date de remise de son rapport.

920207 DOC=BHL FAB=02061360 NUM=920207-2-016-06 REF=2-016-06 SEC=ECO TAI=31 EAU MINERALE BOURSE OPA PRISE DE PARTICIPATION PERRIER EXOR SAINT LOUIS SOCIETE GENERALE DECISION CONFIRMEE LE 5 FEVRIER 1992 Le Conseil des Bourses de valeurs oblige Exor à lancer une OPA sur Perrier

Le Conseil des Bourses de valeurs (CBV), réuni mercredi 5 février dans la soirée, a confirmé sa décision du 15 janvier de ne pas accorder de dérogation d'offre publique d'achat (OPA) sur Perrier déposée par Exor, la Société générale et Saint Louis qui détiennent 49,3 % du capital de la firme de Vergèze. L'organisme chargé de la réglementation boursière, confirme donc qu'Exor, Saint Louis et la Société générale sont " tenus de déposer " un projet d'OPA sur Perrier.

Ne voulant pas que divers recours devant les tribunaux bloquent " le fonctionnement normal du marché ", le CBV a décidé de reprendre la cotation des actions Perrier et Exor dès le 10 février. Toutefois, le Conseil " a mandaté son président pour demander à la COB et à la Société des Bourses françaises (SBF) de bien vouloir faire exercer par leurs services une surveillance particulièrement attentive du marché des actions Exor et Perrier

920207 DOC=BHL FAB=02063130 NUM=920207-2-015-11 REF=2-015-11 SEC=ECO TAI=13 MARCHE DES OPTIONS NEGOCIABLES CHIFFRE JANVIER 1992 I N D I C A T E U R S. MONEP : + 14 % en janvier.

_ Avec 596 807 contrats d'options échangés pour le premier mois de l'année, le marché des options négociables de Paris (MONEP) affiche une progression de 14 % par rapport au mois de janvier 1991. Ce volume, toutefois, est en léger recul par rapport au mois de décembre dernier qui avait enregistré une activité record avec 643 915 contrats.

920208 DOC=FLA FAB=02070100 NUM=920208-2-001-32 REF=2-001-32 SEC=ECO TAI=91 GRANDE BRETAGNE SME ECU FINANCE POLITIQUE ETRANGERE POLITIQUE SOCIALE INSTITUTION POLITIQUE SUPRANATIONALITE ETAT CIVIL ESPACE UNIQUE TRAITE SIGNATURE CEE LE 7 FEVRIER 1992 Bulletin. Les douze signent à Maastricht le traité instituant l'union européenne. A suivre...

L'" APRÈS-MAASTRICHT " est formellement engagé. De même que, dans chaque Etat membre, les débats qui vont précéder la ratification. Le document signé vendredi n'est rien d'autre que la mise en forme juridique, vérifiée, consolidée, comme on dit, des décisions du conseil européen de décembre.

La lecture du traité permet de prendre la mesure de l'oeuvre accomplie à Maastricht : mise en route, en principe irréversible, du programme d'union économique et monétaire (UEM) devant conduire, au plus tard le 1 janvier 1999, à une monnaie unique, amorce d'une politique étrangère et de sécurité commune, renforcement des pouvoirs du Parlement européen et création d'une citoyenneté européenne, extension des compétences de la Communauté, engagement en faveur d'une politique de solidarité plus généreuse au profit des pays les moins riches de la CEE.

LES lacunes ou insuffisances de cette nouvelle étape dans le processus d'intégration engagé il y a quarante ans ne doivent pas être dissimulées. La plus préoccupante a trait à la nature toujours hésitante de l'engagement de la Grande-Bretagne. Partie prenante au programme d'UEM, elle n'est pas en mesure d'indiquer si elle ira jusqu'au bout de l'aventure, c'est-à-dire jusqu'à la monnaie unique. Plus grave peut-être, pour des raisons idéologiques qui, compte tenu de l'enjeu concret, paraissent dérisoires, elle a refusé de s'associer à un effort minimum d'harmonisation des politiques sociales.

L'" après-Maastricht " consistera d'abord à concrétiser en termes financiers les engagements pris alors. Tel sera l'objet des propositions budgétaires pour les cinq années à venir que la Commission soumettra la semaine prochaine aux Etats membres. Pour tenir les promesses faites aux Espagnols, Portugais, Grecs et Irlandais, elle préconisera un doublement des transferts financiers en leur faveur.

Se souvenant de l'accent mis dans le traité (à la demande de la France) sur l'avenir de l'industrie européenne, elle suggérera de réserver des crédits plus importants que dans le passé pour la recherche et, de façon plus générale, afin d'accroître la compétitivité de nos entreprises.

SANS attendre le 1 janvier 1993, date prévue pour l'entrée en vigueur du nouveau traité, les Douze, on peut du moins l'espérer, auront à coeur de rapprocher leurs politiques étrangères, d'agir le plus possible de façon collective. Malheureusement ils sont partis du mauvais pied, par la faute de l'Allemagne, lorsque celle-ci a décidé de reconnaître en tout état de cause et sans tenir compte des conditions posées par le conseil des Douze, l'indépendance de la Slovénie et de la Croatie. Les autres reproches parfois adressés à Bonn (notamment à propos de la politique des taux d'intérêt) sont sans réelle gravité comparés à cette décision, qui, si elle se renouvelait, empêcherait la naissance d'une politique étrangère et de sécurité commune.

920208 DOC=RIP FAB=02071320 NUM=920208-2-021-02 REF=2-021-02 SEC=ECO TAI=32 CHAINE DE TELEVISION CESSION D'ENTREPRISE PROJET REGLEMENT HACHETTE BERLUSCONI SILVIO LA5 Plan de reprise dépose jeudi 6 avril au tribunal de commerce Demandant que Hachette renonce à ses créances. M. Berlusconi pose ses conditions à la reprise de La Cinq

Le plan de M. Silvio Berlusconi pour la reprise de La Cinq est le seul, parmi les trois qu'il avait reçus, que l'administrateur judiciaire de la chaîne, M Hubert Lafont, ait déposé au tribunal de commerce jeudi 6 février. Dans ce document, le groupe italien subordonne ce plan à plusieurs conditions à réunir avant le 3 avril.

Le plan exige que Hachette renonce à la totalité de ses créances sur La Cinq et ses filiales ; que la direction du Trésor ne s'oppose pas à l'entrée de nouveaux partenaires de la CEE ; que le CSA donne son accord au nouveau tour de table, qui inclurait l'association de défense de La Cinq.

M. Berlusconi, qui précise dans ce document avoir investi 120 millions de francs dans la " première " Cinq, puis plus de 560 millions dans la société actuelle, ne s'engagerait à respecter que les dispositions de la loi de 1986 et non les engagement souscrits conjointement avec Hachette en octobre 1990.

920208 DOC=RIP FAB=02072353 NUM=920208-2-021-01 REF=2-021-01 SEC=ECO TAI=133 GEN TELEVISION CABLEE ALLEMAGNE CHAINE DE TELEVISION CULTURE TELEVISION CABLEE MULTIVILLES LA5 LA SEPT CEE

Alors que La Cinq se débat pour survivre, à Strasbourg l'équipe de la future chaîne culturelle européenne se prépare à émettre, en mai, sur le câble en Allemagne et sur le réseau multivilles en France. A moins que le réseau de La Cinq ne devienne libre d'ici là.

STRASBOURG de notre envoyé spécial

MAMOU YVES Sur le câble en Allemagne et sur le réseau multivilles en France. La chaîne culturelle européenne se prépare à émettre en mai

Les locaux sont prêtés, le studio des futurs plateaux est encore en cours de construction, l'équipe demeure largement lacunaire... mais le rêve est là. A Strasbourg, sans complexe aucun, la petite équipe qui s'active à construire les programmes de la future chaîne culturelle franco-allemande ne veut rien moins qu'apporter sa touche à la fabrication d'un " imaginaire européen ". Peter Zwick, journaliste allemand et membre de la rédaction de la future chaîne culturelle, sait pertinemment que, " d'un pays à l'autre de la communauté, la jeunesse a des préoccupations différentes ", mais rien n'interdit de jeter des passerelles. Au-delà de ces ambitions collectives, la future chaîne culturelle représente une opportunité pour des carrières trop tranquilles. Peter Wien, rédacteur en chef et responsable de l'unité d'information, voit dans la petite équipe franco-allemande de Strasbourg, " la possibilité de commencer à cinquante-deux ans quelque chose de tout à fait différent ".

A priori pourtant, le Groupement d'intérêt économique (GIE) binational de la chaîne culturelle à Strasbourg est lourd de contraintes. Pour un Allemand recruté, un Français doit être embauché, chaque franc investi doit avoir son équivalent en pfennig, et chaque apport de la Sept, l'unité qui fournit les programmes français, doit avoir une contrepartie du côté de Arte Deutschland, la société qui regroupe les six chaînes dont proviennent les programmes de l'autre côté du Rhin...

Mais dans cet édifice quelque peu bureaucratique, une petite équipe renforce de jour en jour sa cohésion. Si la collecte et la diffusion de l'information ont des règles et si celles-ci sont les mêmes de part et d'autre du Rhin, ces préalables ne sont d'aucune utilité dès qu'il s'agit de définir le contenu d'une information européenne. Quelle pédagogie faut-il pratiquer pour évoquer les passions islamiques de l'Algérie ou les passions nationales de la Yougoslavie d'une manière qui soit accessible simultanément aux Allemands et aux Français ? Mais aussi à n'importe quel Européen.

La connivence qui peut surgir très vite entre journalistes de nationalités différentes n'existe pas forcément en ce qui concerne les documentaires. Alors que les Français avaient quasiment déserté l'histoire contemporaine, l'enquête et l'investigation, les Allemands disposent en ce domaine d'une expérience non négligeable. " Pour nous, une chaîne culturelle, c'est une chaîne de télévision où tous les débats de société sont traités ", explique Peter Wenger, responsable de l'unité documentaire. Les documentaires télévisés ont même joué un rôle important dans la création d'une nouvelle identité nationale allemande depuis la fin de la guerre.

C'est aussi la télévision, parce qu'elle était regardée en Allemagne de l'Est, qui a facilité la réunification. En France, en revanche, la culture se définit de manière plus restrictive. Et à la Sept, certains en ont même une vision très élitiste, ce qui donne lieu à des débats non pas franco-allemands mais entre des Français et tous les autres. " D'emblée le clivage national a été dépassé ", affirme André Harris, directeur des programmes de la chaîne culturelle franco-allemande. Le doublage des films étrangers a, semble-t-il, donné lieu, lui aussi, à des débats houleux. Fallait-il doubler les deux films prévus le lundi soir, comme le font toutes les chaînes allemandes ? Ou les sous-titrer, comme le veut la tradition culturelle française ? Autre débat de fond : quelle différence entre un film et un téléfilm ? La même qu'entre le jour et la nuit, ont affirmé la plupart des Français. Affirmation qui a abasourdi tous les Allemands, Fassbinder, Wenders, Schroeter.. et tous les plus grands cinéastes allemands, travaillant indifféremment pour la télévision et le cinéma.

Les premiers mois d'audience seront un test décisif pour toute l'équipe. Car les détracteurs ne manquent pas. Ni de ce côté du Rhin ni de l'autre.

920208 DOC=FLA NUM=920208-2-008-30 REF=2-008-30 SEC=ECO TAI=4 TRAITE ESPACE UNIQUE EXTRAIT CEE SIGNE LE 7 FEVRIER 1992 A MAASTRICHT - 3 PAGES Maastricht : les principales dispositions du traité sur l'union européenne 920208 DOC=FLA FAB=02061356 NUM=920208-2-019-32 REF=2-019-32 SEC=ECO TAI=21 SOMMET PAYS EN VOIE DE DEVELOPPEMENT DIALOGUE NORD SUD LISTE GROUPE DES QUINZE JEUDI 6 FEVRIER 1992 A GENEVE Nouvel ordre mondial du G15. _ Regroupés au

sein du G15, les ministres des affaires étrangères de quinze pays en développement (Algérie, Argentine, Brésil, Egypte, Inde, Indonésie, Jamaïque, Malaisie, Mexique, Nigeria, Pérou, Sénégal, Venezuela, Yougoslavie, Zimbabwe) se réunissaient jeudi 6 février à Genève pour adopter un document sur le nouvel ordre mondial. Ce document devait porter sur les droits de l'homme, la démocratisation, le problème de l'endettement extérieur, l'Uruguay round, l'environnement, la démographie, les regroupements régionaux. Le G 15 qui a tenu son premier sommet à Kuala-Lumpur en juin 1990 est considéré comme un contrepoids au G7.l

920208 DOC=FLA FAB=02071350 NUM=920208-2-019-33 REF=2-019-33 SEC=ECO TAI=109 CAISSE D'EPARGNE 1991 CHIFFRE RESULTAT FINANCIER LIVRET D'EPARGNE

L'Ecureuil est en bonne santé. Il a réalisé, en 1991, un bénéfice de 2,8 milliards de francs. Et le mouvement de " désépargne " des Français semble se ralentir.

RENARD FRANCOIS AVEC UN GRAPHIQUE L'Ecureuil a enregistré 2,8 milliards de francs de bénéfices en 1991. Ralentissement du rythme des retraits sur le livret A des caisses d'épargne

Les Caisses d'épargne du réseau de l'Ecureuil se portent bien : la masse de leurs dépôts a augmenté de 6,2 % en 1991, a atteint 924 milliards de francs et devrait arriver aux 1 000 milliards dans dix-huit mois environ. Hors livrets A, les flux d'épargne supplémentaire sont restés presque stables (57,6 milliards de francs en brut au lieu de 55,6) mais la décrue de la collecte sur le livret A s'est ralentie : l'excédent net des livrets sur les dépôts est revenu de 37 milliards de francs en 1990 à 29,11 milliards en 1991. En tenant compte des intérêts capitalisés, c'est-à-dire non prélevés par les déposants, le montant des dépôts sur le livret A n'a diminué que de 11,9 milliards de francs au lieu de 19,5 milliards en 1990. La diminution relative a toutefois été plus forte pour la Caisse d'épargne de la Poste : 19,5 milliards de francs d'excédents de retraits sur un encours total de 255 milliards de francs.

Ce ralentissement de la " décollecte " sur le livret A de l'Ecureuil,_ 2,8 % contre _ 4,5 %) est à rapprocher d'une légère remontée du taux d'épargne des Français, qui est passé de 12 % en 1990 à 12,4 % en 1991, cela en raison des incertitudes nées de la crise du Golfe ; les agents économiques, notamment les ménages, réduisant leurs dépenses de consommation.

Ce phénomène recouvre néanmoins l'accentuation d'une évolution en profondeur des flux d'épargne, au profit des produits à longue durée. C'est le cas de l'assurance-vie, qui a représenté 41 % des flux en 1991, contre 15 % en 1984 et 27 % en 1987. Et c'est le cas également du PEP, qui, en deux ans d'existence, atteint déjà 13 % de ces flux. L'apport de capitaux aux comptes sur livrets (Caisse d'épargne et banques) qui représentait 24 % de l'épargne nouvelle en 1987, a pratiquement disparu en 1991, le pourcentage de liquidités dans cet apport tombant de 31 % en 1984 à 7 % en 1991, au profit des valeurs mobilières, essentiellement les SICAV, qui, en sept ans, passent de 30 à 39 %.

Les Caisses d'épargne de l'Ecureuil n'échappent pas à la règle. Le livret A ne représente plus que 44 % de leurs dépôts et, sur une collecte brute de 57,6 milliards de francs, les SICAV, essentiellemment de trésorerie, ont recueilli 29,5 milliards de francs, le PEP 16 milliards (20 % de l'encours total) et l'assurance-vie 8,7 milliards, en augmentation de 45 %.

En ce qui concerne les crédits accordés essentiellement sur ressources d'emprunt, si les engagements diminuent de 4 %, à 54,8 milliards de francs en 1991 au lieu de 57,4 milliards en 1990, en revanche les prêts aux particuliers ont progressé de 6,2 %, à 36,2 milliards, dont 30,5 milliards pour l'immobilier, au lieu de 24,4 milliards en 1990.

Dans ce dernier domaine, la progression de l'Ecureuil s'inscrit à contre-courant de l'évolution actuelle. Les Caisses d'épargne ont augmenté leurs parts de marché qui étaient de 10,5 % en 1990, bénéficiant de l'attitude plus sélective et plus prudente adoptée par les banques à la suite de la loi Neiertz sur l'endettement des ménages.

Quant aux résultats financiers de l'Ecureuil, il demeure satisfaisant avec un produit net bancaire en progression de 8 %, à 23 milliards de francs, et un résultat net comptable qui devrait s'élever à 2,8 milliards, sans changement appréciable.

920208 DOC=FLA FAB=02071353 NUM=920208-2-019-31 REF=2-019-31 SEC=ECO TAI=83 LOYER PRIX BILLET VAYSSE FRANCOISE Billet. Charges salées

Et l'on se demande pourquoi les Français consomment moins ! L'" Argus " de la FNAIM sur les charges collectives d'habitation donne un nouvel élément d'explication à la perte de moral qui a saisi le consommateur. Alors qu'elles étaient restées raisonnables lors des deux années précédentes (moins de 3 % de hausse en 1989 et en 1990), les charges ont nettement dépassé l'inflation entre le 1 juillet 1990 et le 30 juin 1991 pour progresser de 5,6 % (moins de 3 % pour les prix). Ce prix moyen a été établi à partir d'un échantillon de 30 000 logements dans 380 immeubles de 40 villes de France.

En moyenne, les Français consacrent donc 9 523 francs à leur charges. Chiffre important et qui varie d'un point à l'autre de l'Hexagone en fonction du climat. Car le plus gros poste de l'" Argus " de la FNAIM reste le chauffage : il absorbe à lui seul 30 % des charges collectives. C'est lui le grand responsable du dérapage observé l'an passé : 9,8 % de hausse sous un double effet prix (lié au Golfe) et quantité (l'hiver a été plus long et plus froid après trois années de douceur), expliquent les professionnels de la FNAIM.

Mais, le chauffage n'est pas le seul fautif. Les dépenses consacrées au nettoyage-gardiennage croissent aussi trop vite : 4,95 % de hausse due essentiellement à l'alourdissement des salaires et charges sociales (5,6 %). En revanche, l'augmentation des tarifs des entreprises extérieures est modérée (1 %). Nul doute que, devant ce renchérissement, les propriétaires auront du mal à se sentir concernés par le sort des 4 000 concierges de plus de soixante-cinq ans " menacés " de prendre leur retraite et donc, par ricochet, de perdre leur logement...

Finalement, seules les dépenses d'ascenseurs (2,94 %) et les assurances multirisques (en baisse de 1,16 %) sont " sages " : le poste EDF s'inscrit en hausse de 3,66 %. Cette augmentation est due, selon la FNAIM, à l'accroissement de la quantité consommée (les tarifs d'EDF ne s'envolent pas), les occupants réclamant plus d'éclairage par crainte pour leur sécurité... surtout à Paris, plus que jamais ville lumière : + 16 % en un an ! Autres postes qui dérapent : les honoraires des syndics et administrateurs de biens, qui affichent un + 4,27 % (gestion courante), et l'eau froide (près de 4 %).

Bien sûr, ces chiffres sont des moyennes, et les disparités sont énormes en montant et en évolution, selon le caractère de l'immeuble, son équipement, son isolation thermique, etc. Géographiquement, la capitale se distingue nettement : ses habitants subissent une hausse de leurs charges de 9,95 % en un an... et leur ont consacré 12 546 francs pendant la période étudiée. Soit plus de 1 000 francs par mois.

920208 DOC=FLA NUM=920208-2-019-34 REF=2-019-34 SEC=ECO TAI=5 CAISSE D'EPARGNE LIVRET D'EPARGNE LES CAISSES D'EPARGNE - DE 1985 A 1991 L'Ecureuil a enregistré 2,8 milliards de francs de bénéfices en 1991. Les dépôts sur livret A depuis six ans: une diminution rapide 920208 DOC=FLA FAB=02071006 NUM=920208-2-020-01 REF=2-020-01 SEC=ECO TAI=319 SYNTHESE RENCONTRE INTERNATIONALE INSTANCE DIALOGUE NORD SUD BERTHELOT YVES CNUCED

(1) Ce système repose sur l'octroi aux pays du tiers-monde de concessions tarifaires sur leurs exportations de biens manufacturés vers les pays développés.

GENÈVE de notre envoyé spécial

FOTTORINO ERIC La CNUCED, portrait d'une idée en marge. La session de la Conférence des Nations unies sur le commerce et le développement, réunie du 8 au 25 février à Carthagène, en Colombie. permettra aux pays du tiers-monde d'explorer une nouvelle formule de dialogue avec le Nord fondée sur le partenariat

Au Palais des nations, la. CNUCED occupe le bâtiment le plus éloigné de la grande porte. Il ne faut voir là aucun signe d'ostracisme même si, aux dires de son secrétaire général adjoint, Yves Berthelot, cette institution, créée en 1964, n'en finit pas de déranger. Le règlement des parcs et jardins, affiché dans le hall, interdit au visiteur de " provoquer les paons " (on s'en garderait bien). Toute latitude est en revanche laissée à la CNUCED pour bousculer les dogmes du développement, au risque de passer pour iconoclaste, voire dangereuse.

Pendant les années 80, elle a cumulé les critiques : lente, inefficace, tiers-mondiste, irréaliste, laboratoire d'idées fausses, défouloir... Le Nord et le Sud, loin d'établir un dialogue, se sont affrontés. Le nouvel ordre économique international a laissé le tiers-monde en souffrance. Le programme intégré sur les produits de base _ principal cheval de bataille de la CNUCED à partir de 1976, _ est resté lettre morte. L'idée de prix justes et rémunérateurs s'est heurtée à la réalité brutale des marchés. Et nul n'a trouvé, malgré la profusion d'études, de rapports, de comités et de résolutions, la voie royale qui mènerait d'un commerce équitable au développement durable, pour illustrer le fameux " Trade not aid ". En poste depuis six ans, Yves Berthelot ressent au jour le jour ce malentendu. " La CNUCED, explique-t-il, est un instrument peu utilisé à cause de la méfiance réciproque de ses membres. Le mûrissement des idées y est lent. Son rôle prophétique a diminué avec l'émergence d'une sagesse commune en matière économique où, par exemple, tout le monde s'entend sur le rôle nécessaire de la concurrence ".

Au neuvième étage du bâtiment, celui du secrétariat général, on prépare pourtant la CNUCED VIII de Carthagène, dans un climat de confiance. La grisaille des portes vient de disparaître sous un bleu crème accueillant. Et de bureau alvéole en bureau alvéole, chacun veut croire au réveil de l'institution, dût-elle au passage concentrer ses objectifs, s'abstenir de négocier sur tout et n'importe quoi et se réformer de l'intérieur en supprimant des comités pléthoriques, ennuyeux et inutiles.

Pour Yves Berthelot, la mission fondamentale de la CNUCED est de s'affirmer comme une " OCDE du monde ", c'est-à-dire un lieu de production d'analyses et de réflexions économiques fiables. Avec une coloration propre à la CNUCED : " Etre un chien de garde du développement ". Pas question, selon lui, d'enterrer le dualisme marxisme-capitalisme " en faisant du libéralisme pur et dur une idélogie ".

La CNUCED a connu son heure de gloire _ toute relative pour un organisme onusien _ avec des concepts novateurs : la fixation d'un objectif chiffré d'aide des pays riches au tiers-monde dès 1964 (1 % du PNB, ramené ensuite à 0,7 %) ; le système des préférences généralisées (1) la proposition, à partir de 1978, bien avant le Plan Brady, d'un allègement rétroactif de la dette.

Aujourd'hui, le monde et les modes de pensée ont changé. On ne croit plus à l'interdépendance entre les pays. Les nations développées peuvent connaître un progrès satisfaisant malgré le déclin de l'Afrique ou la stagnation de l'Amérique latine. " Mais il existe des problèmes communs à l'humanité entière qu'on ne pourra résoudre sans le tiers-monde, croit Yves Berthelot : l'environnement et le désarmement, avec la reconversion de complexes militaro-industriels qui touche aussi des pays du sud, comme le Brésil, l'Inde ou l'Argentine ".

Renonçant à une forme d'utopie du développement qui la vouait aux pensées marginales, la CNUCED a " retroussé les manches " et palpé les réalités concrètes du moment. Elle place ainsi la question de l'environnement au premier rang de ses priorités, au même titre que la formulation de politiques économiques coordonnées et consensuelles. Car les exigences de l'écologie sont autant de contraintes qui pourraient, demain, peser sur le tiers-monde s'il est soumis aux mêmes règles que les pays développés. Hypothèse plausible : il suffirait que soit adopté un seul modèle de fabrication de pâte à papier non polluant, à base de technologie occidentale, pour tuer dans l'oeuf l'essor des papeteries du Sud. Autre péril débusqué par l'organisme genevois : la globalisation, un terme qui désigne la manière dont les grandes entreprises s'organisent désormais à travers le monde en réseaux de services et d'informations mutuels, excluant de fait les firmes du tiers-monde opérant dans des secteurs similaires. Les compagnies se cooptent entre elles, comme dans un club, pour mener ensemble des politiques de coopération-concurrence. Il devient difficile, voire impossible, de jouer les trouble-fête sur leurs marchés.

Enormes handicaps

Une stratégie illustrée par l'alliance Mitsubishi-Mercedes, par les réseaux informatisés de réservation des grandes compagnies aériennes où seuls figurent sur les ordinateurs les vols de firmes " affiliées " à ces clubs informels. Une petite entreprise du Sud offrant des billets compétitifs sur des destinations comparables à celles des " majors " ne verra pas sa prestation annoncée dans le système. Les économistes de la CNUCED ont mesuré combien la globalisation atténue l'efficacité commerciale en réduisant à terme le nombre d'acteurs dans les échanges.

Par l'assistance technique, une de ses missions clés, la CNUCED entend limiter au maximum toutes les procédures du commerce qui représentent chaque année 300 milliards de dollars, soit 10 % des transactions mondiales. Dans le tiers-monde, les douanes sont le pire obstacle à la circulation des marchandises. Il a suffi de les réformer pour accroître de 300 % les recettes aux frontières en Mauritanie... Les pays du Sud ont conservé d'énormes handicaps dans toute la " tuyauterie " du commerce, depuis la gestion des ports au respect des normes électroniques fixées en Europe en passant par l'incapacité de répondre aux appels d'offres, de produire les formulaires idoines, d'assurer le suivi des marchandises qui finissent par se perdre. Sans parler des services douaniers restés ignorants des accords que leurs pays se sont battus pour obtenir... " Certains pays ne savent même pas ce qu'ils doivent payer, ni quand ", s'étonne Yves Berthelot, à propos de la dette. N'a-t-on pas vu, cas extrême, un Etat rembourser une ligne de crédit qu'il n'avait pas tirée !

Les produits de base, la lutte contre l'échange inégal, ce furent les chantiers majeurs ouverts par la CNUCED et son premier secrétaire général, Raoul Prebish, avec d'autres chantres du tiers-monde comme Celsio Furtado, Samir Amin, ou Mohamed Bedjaoui. Rêves et désillusions.L'institution a eu des idées. Elles ont débouché sur des accords qui n'ont abouti à rien de concret. Mais la nécessité demeure d'un regard global sur les interactions entre le développement, le commerce, les investissements, les technologies, les services et les finances. " Cela n'est examiné nulle part sauf ici ", plaide le Ghanéen Kenneth Dadzie, secrétaire général de la CNUCED. Arthur Dunkel, le " patron " du GATT, lui a lancé cette formule : " Vous êtes la forêt, nous sommes les arbres ". Au GATT _ un superbe palais face au lac Léman _ l'application d'un accord, sa renégociation ou son amélioration point par point ; le règlement des litiges. A la CNUCED d'embrasser l'ensemble du commerce en se préoccupant moins des règles de détail que de la philosophie dont les échanges mondiaux doivent être imprégnés.

Si certains délégués du GATT se sentent un peu dégradés lorsqu'ils reçoivent leur affectation à la CNUCED, c'est que cette dernière tourne en rond, désespère les bonnes volontés par ses inerties. " Il existe deux CNUCED, estime Murray Gibbs, le chef du groupe commerce international. Celle vue par les fonctionnaires internationaux, qui ont le sentiment de perdre leur temps dans un débat stérile, des réunions affreuses qui commencent en retard. L'autre CNUCED analyse les sujets en profondeur, soutient les PVD, favorise les négociations. L'enjeu de Carthagène n'est pas de savoir ce que la CNUCED va devenir mais d'identifier les objectifs de développement pour les années à venir, même si la négociation a lieu ailleurs ". La CNUCED a déjà accompli un pas important : elle débat des politiques économiques intérieures des Etats membres. Aucun sujet n'est tabou. On parle ajustement structurel, place du marché, Etat de droit, décentralisation des décisions, rôle de l'Etat, rapidité d'ouverture des économies, avec une convergence vers les systèmes mixtes.

" Le sentiment d'une nécessaire solidarité économique s'est estompé ", regrette Yves Berthelot. Mais, selon sa propre expression, " les délégués de la CNUCED veulent arrêter de marquer des points sur des virgules ". Le réchauffement est parfois sémantique. Il est question, dans les documents officiels, des pays d'Europe centrale et orientale. Oubliée l'appellation " Pays de l'Est ", avec sa connotation " guerre froide ". Soucieux de ne pas gêner l'initiative Bush d'intégration dans leur hémisphère, les Etats latino-américains ne veulent rien faire ou dire qui pourrait contrarier Washington. Au point que le Chili, pressenti pour organiser la prochaine conférence, y a renoncé par égard envers les Etats-Unis. Si la Colombie a accepté, c'est pour se donner une image de sérieux malgré l'insécurité liée au trafic de drogue (dans le même but de redorer leur blason, la Corée du Nord et l'Iran ont accueilli les réunions préparatoires de la CNUCED VIII).

De nouvelles méthodes de travail permettraient de " renoncer à l'habitude de conclure l'examen de la plupart des questions par l'adoption de résolutions négociées laborieusement par un système de groupe rigide ", estiment les pays nordiques... Il est suggéré de faire davantage appel à des experts extérieurs " qui pourraient rendre les débats plus animés et plus intéressants ". Et répondre à cette question relevant de la quadrature du cercle, mais inscrite depuis l'origine dans le sigle et le mandat de la CNUCED : le développement est-il un enfant du commerce ?

920208 DOC=FLA FAB=02071130 NUM=920208-2-019-36 REF=2-019-36 SEC=ECO TAI=34 ECO ETATS UNIS INDUSTRIE COMMERCE DECEMBRE 1991 ARGENTINE PRIX DE DETAIL JANVIER 1992 INDICE MENSUEL INDICATEURS Indicateurs

ETATS-UNIS

Commandes industrielles : _ 3,8 % en décembre. _ Les commandes industrielles ont chuté de 3,8 % en décembre aux Etats-Unis. Cette baisse est la plus forte depuis novembre 1990. En octobre et en novembre 1991, ces commandes avaient augmenté de 1,9 % et de 0,4 %. Le recul de décembre s'explique essentiellement par un plongeon de 5,2 % des commandes de biens durables. Il semble que de nombreux industriels aient suspendu leurs décisions en décembre dans l'attente des mesures fiscales que devait annoncer M. Bush. ARGENTINE Inflation : + 3 % en janvier. _ Les prix ont augmenté de 3 % en Argentine au cours du mois de janvier du fait notamment de l'alimentation (+ 4,8 %) mais aussi d'un très fort relèvement des tarifs du gaz (+ 42 %). En décembre, les prix avaient augmenté de 0,6 %. La forte hausse de janvier réduit les chances de réussite du plan de stabilisation économique appliqué depuis avril 1991 par M. Carlos Menem et son ministre de l'économie, M. Domingo Cavallo. Le gouvernement table pour l'année 1992 sur une hausse des prix comprise entre 6,5 % et 7 %.

920208 DOC=MYR FAB=02071133 NUM=920208-2-022-02 REF=2-022-02 SEC=ECO TAI=202 MUTATION INSTANCE NOMINATION DE DIETRICH RENAULT VEHICULES INDUSTRIELS OLIVETTI RADIO NRJ CHRYSLER PEUGEOT ORPAR COINTREAU REMY SOTAIR ATTALI BERNARD REZNIK JEAN ROBERT ATT CHIFFRES ET MOUVEMENTS C H I F F R E S E T M O U V E M E N T S

RÉSULTATS

De Dietrich et Cie : baisse de 3 % du chiffre d'affaires. _ Le groupe De Dietrich et C a vu son chiffre d'affaires reculer de 3 % l'an dernier. Cette diminution de 3,46 milliards de francs à 3,35 milliards de francs s'explique par la cession, avec effet rétroactif au 1 janvier, de la moitié du capital de son activité dans l'électroménager (fours encastrables) à Thomson électroménager (TEM). Le groupe n'a donc consolidé que la moitié des ventes de sa filiale, soit 438 millions de francs, au lieu de 946 millions l'année précédente. Toutes les autres divisions du groupe ont vu leur chiffre d'affaires sensiblement augmenter : l'activité thermique (chaudières) progresse de 25 %, la construction ferroviaire de 10 %, l'activité d'équipement chimique de 8 % et l'activité de fabrication et de pose d'appareillage ferroviaire de 8 %.

RVI compte dégager un résultat positif en 1991. _ Le groupe Renault véhicules industriels (RVI), détenu à 45 % par le suédois Volvo, compte dégager un résultat net (part du groupe) positif pour 1991. Ce résultat positif succéderait à une perte de 102 millions de francs en 1990. Le chiffre d'affaires est en léger recul, passant de 29,65 milliards de francs en 1990, à environ 27,5 milliards de francs en 1991. L'an dernier, les immatriculations de RVI en Europe ont baissé de 10,9 %, pour revenir à 30 440 camions de plus de 5 tonnes, soit une part de marché de 11,8 %. En France, avec 19 190 unités vendues, sa part de marché a progressé à 43,4 %, contre 41 % en 1990. Sur un marché américain en chute de 21 % à 26 % suivant les catégories de véhicules, les ventes de sa filiale Mack ont reculé de plus de 30 % sur le haut de gamme, à environ 11 300 unités. Sa part de marché a baissé de 12,7 % à 11 %.

Olivetti : 1,3 milliard de francs de pertes en 1991. _ Pas de surprise : conformément aux prévisions, le groupe informatique italien Olivetti a terminé son exercice 1991 dans le rouge, fait sans précédent depuis 1976, date de l'arrivée de la firme d'Ivrée dans le monde des fabricants d'ordinateurs. La perte nette du groupe, désormais directement dirigé par son actionnaire principal, M. Carlo de Benedetti, a atteint l'an passé près de 290 milliards de lires, soit 1,3 milliard de francs. En 1990, le groupe informatique dégageait encore un profit net de 250 millions de francs. Victime comme les autres constructeurs de l'érosion continue des marges notamment dans les micro-ordinateurs et contraint de comprimer ses prix, Olivetti a enregistré une chute de 5 % de son chiffre d'affaires, à 8 600 milliards de lires (39 milliards de francs). Les difficultés du groupe Olivetti, qui s'était vu refuser au mois de juin dernier un plan de 3 000 mises en retraite anticipées, sont actuellement au coeur de négociations tripartites gouvernement-patronat-syndicat à Rome.

Le groupe NRJ baisse le volume... et les résultats. _-24 % pour le résultat net du groupe (qui comprend la radio NRJ et les régies des réseaux Chérie FM et Rires et chansons), _ 66 % pour le résultat de NRJ SA, la société mère cotée en bourse... Les bénéfices du leader des radios FM restent confortables, avec 73,9 millions de francs sur un chiffre d'affaires groupe en légère baisse de 303,3 millions, et 21,3 sur 218 millions de francs de chiffre d'affaires pour NRJ SA. Mais la chute est rude pour le groupe de M. Jean-Paul Baudecroux, qui l'attribue à " la réglementation débile " du CSA, qui a par exemple retiré les autorisations d'émettre de NRJ dans une vingtaine de sites.

Chrysler : perte nette de 795 millions de dollars en 1991. _ Chrysler, troisième constructeur automobile américain, termine l'exercice 1991 avec une perte nette de 795 millions de dollars (4,3 milliards de francs) contre un bénéfice net de 68 millions de dollars (365 millions de francs) un an auparavant. Ses pertes sont annoncées malgré un bénéfice exceptionnel de 127 millions de dollars (681 millions de francs) provenant de la vente de sa participation de 50 % dans la firme Diamond-Star Motors. Son chiffre d'affaires régresse légèrement, passant de 30,6 milliards de dollars (164 milliards de francs) en 1990 à 29,4 milliards (158 milliards de francs) en 1991.

OPÉRATIONS

Peugeot va faire examiner toutes les 605. _ Peugeot va proposer prochainement un examen gratuit des quelque 70 000 voitures 605 vendues en France depuis le lancement de cette voiture, en 1989. La même opération devrait être étendue ensuite aux pays étrangers, essentiellement européens, vers lesquels a été exportée cette voiture (produite au total à environ 140 000 unités).

PARTICIPATIONS

Orpar renforce sa participation dans Rémy Cointreau. _ Orpar, holding contrôlé par la famille Hériard Dubreuil, a porté sa participation dans le capital de la nouvelle société Rémy Cointreau, de 45,5 % à l'issue de la fusion-absorption de Rémy et Associés par Pavis, à 50,46 %. Les droits de vote d'Orpar dans Rémy Cointreau sont passés de 55,8 % à 61,89 % à l'issue de ces achats d'actions supplémentaires en Bourse. Afin d'améliorer la liquidité de l'action Rémy Cointreau cotée à Paris et Francfort, le groupe a décidé de supprimer l'autocontrôle de Rémy Cointreau, détenu à hauteur de 20,84 % par sa filiale Rémy Martin. " Pour cela une opération de marché aura lieu dans les mois à venir. "

NOMINATIONS

Sotair : M. Bernard Attali nommé président de la filiale d'Air France. _ M. Bernard Attali, président du groupe Air France, va prendre la présidence de la Société de tourisme aérien (SOTAIR), filiale à 67 % d'Air France, et M. Jean-Robert Reznik en deviendra, le 1 mars, directeur général. M. Reznik, ancien du Club Méditerranée, assurera en outre la présidence de Tourisme France international (TFI), filiale à 100 % d'Air France spécialisée dans le tourisme en France pour les étrangers et de la Sodetif (Visit France), filiale à 65 % d'Air Inter. Il aura pour mission de rapprocher les deux entreprises.

SOCIAL

ATT annonce 2 000 suppressions d'emploi. _ American Telephone and Telegraph Co. (ATT), premier groupe mondial de télécommunications, a annoncé, jeudi 6 février, 2 000 suppressions d'emplois dans deux unités de la région de Chicago : Net Work Systems, sa filiale de fabrication de câbles et d'éléments de centraux téléphoniques, et ATT Bell Labs, l'un de ses laboratoires de recherche. Les performances de Net Work Systems ont été décevantes en 1991 et ont contribué à la chute de 32 % du bénéfice net du groupe pendant cette période. En octobre dernier, ATT avait annoncé une réduction de 4,2 milliards de dollars de son bénéfice net pour couvrir le coût de 14 000 suppressions d'emplois d'ici janvier 1994.

920208 DOC=FLA FAB=02071301 NUM=920208-2-021-31 REF=2-021-31 SEC=ECO TAI=66 FRANCE COREE DU SUD RESTRUCTURATION INDUSTRIELLE INDUSTRIE METALLURGIQUE PROJET INDUSTRIE INVESTISSEMENT INVESTISSEMENT ETRANGER AUTOMOBILE REGION LORRAINE ECONOMIE FINANCEMENT BRENAS JEAN DAEWOO RENAULT STRAUSS KAHN DOMINIQUE DELEBARRE MICHEL

METZ de notre correspondant

THIS JEAN LOUIS COMITE D'ORIENTATION DES BASSINS SIDERURGIQUES ET DES MINES DE FER DU BASSIN DE THIONVILLE Avec l'aide de Renault et du coréen Daewoo. Un plan de soutien pour le nord de la Lorraine devrait créer mille emplois

Pour aider le bassin de Thionville (Moselle), où est concentrée la quasi-totalité des trois mille trois cent soixante-dix suppressions d'emplois annoncées par Usinor-Sacilor en Lorraine d'ici à 1994, M. Michel Delebarre, ministre d'Etat chargé de la ville et de l'aménagement du territoire, et M. Dominique Strauss-Kahn, ministre délégué de l'industrie, ont présenté, jeudi 6 février à Metz, un " programme de soutien ". Ce plan prévoit 1 milliard de francs d'investissements publics et la réalisation de deux projets industriels, soit la création de mille emplois en trois ans.

Ainsi, Renault devrait créer sept cents emplois supplémentaires, en accroissant la capacité de son usine de Batilly (Meurthe-et-Moselle), où le constructeur doit investir près de 1 milliard de francs d'ici à 1995, pour lancer la production de sa nouvelle gamme de véhicules utilitaires (Excel). Le groupe coréen Daewoo implantera une unité de montage de téléviseurs (80 millions de francs d'investissements) à Famaeck (Moselle) qui doit employer trois cent quatorze salariés. Il étudie aussi la possibilité d'installer un centre de production de tubes cathodiques à Longwy (Meurthe-et-Moselle) avec trois cents emplois supplémentaires.

MM. Delebarre et Strauss-Kahn ont installé le comité d'orientation des bassins sidérurgiques et des mines de fer nord-lorrains, animé par M. Jean Brenas, ancien préfet de la région Lorraine. Il va définir des actions pour stimuler la conversion industrielle de cette zone. L'Etat et Usinor-Sacilor doteront un fonds d'industrialisation de 125 millions de francs durant trois ans. L'Etat a également décidé d'accélérer la mise en chantier de voies de communication nécessaires au désenclavement du bassin de Thionville et d'aider l'aménagement de friches industrielles. Il soutient financièrement la création d'un pôle " mécanique-soudage ". Les syndicats, à l'exception de FO, avaient appelé à un rassemblement qui a réuni mille cinq cents personnes à Metz.

920208 DOC=FLA FAB=02071302 NUM=920208-2-021-32 REF=2-021-32 SEC=ECO TAI=33 DOCKER POLITIQUE DU GOUVERNEMENT STATUT NEGOCIATION LE DRIAN JEAN YVES CGT Le désaccord entre le gouvernement et les dockers " s'amenuise "

Le secrétaire d'Etat à la mer, M. Jean-Yves Le Drian, a fait le 6 février une ouverture en direction de la CGT en assurant que des négociations nationales sur la réforme du statut des dockers pourraient s'ouvrir, à condition toutefois que le syndicat accepte au préalable d'entamer le dialogue " port par port ". A l'issue d'une rencontre avec la fédération CGT des ports et docks, M. Le Drian a précisé que ces discussions nationales _ que la CGT réclame de longue date _ devraient prendre en compte les " remontées " des négociations locales que le ministère prône en vain depuis plusieurs mois.

Le secrétaire général de la fédération CGT, Daniel Lefebvre, a indiqué que " le désaccord s'amenuise ". La CGT continue toutefois de demander, en préalable, de " faire sauter les deux verrous " du projet gouvernemental : la mensualisation des dockers dans les entreprises et la volonté des pouvoirs publics de mettre fin aux mécanismes de " péréquation " nationale du chômage des dockers.d

920208 DOC=FLA FAB=02071303 NUM=920208-2-021-33 REF=2-021-33 SEC=ECO TAI=32 ACCORD FORMATION PERMANENTE ET PROFESSIONNELLE INRA Signé par la CFDT et la CFTC. Accord sur la formation professionnelle à l'INRA

Négocié depuis juin, le protocole d'accord sur la formation professionnelle à l'Institut national de la recherche agronomique (INRA), qui emploie 8 500 salariés, a été signé le 6 février par la CFDT et la CFTC. Le document est accompagné d'un préambule qui fait le constat de la situation, évoquant des " déphasages importants entre les générations ", des " lignes de clivage " et des " conditions qui tendent à une déqualification des agents ".

Pour y remédier, un vaste programme, dans le cadre d'un plan pluriannuel 1992-1994, vise au développement des qualifications. Au cours des dix-huit mois suivant son embauche, chaque nouvel arrivant bénéficiera d'un crédit de dix jours de formation ; les nouveaux responsables suivront une formation " en accompagnement de la prise de fonction ", et les plus anciens auront droit à un bilan personnel et professionnel. Une première pour des agents de l'Etat, qui était réservée aux seuls salariés du secteur privé.e

920208 DOC=FLA FAB=02071304 NUM=920208-2-019-39 REF=2-019-39 SEC=ECO TAI=54 REGLEMENT MENSUEL RAPPORT ANALYSE BOURSE INSTANCE La modernisation de la Bourse de Paris. Le CBV examine la réforme du marché à règlement mensuel

Le Conseil des Bourses de valeurs (CBV), organisme chargé de la réglementation boursière, a examiné, depuis le 29 janvier dernier, les rapports des trois groupes de travail, présidés respectivement par MM. Gilles Dupont, Philippe Bordenave et Claude Giraud, qui depuis deux ans réfléchissent au remplacement du marché à règlement mensuel. Ce changement, prévu pour la fin de 1993, se ferait sous la forme d'un marché des actions tout au comptant aligné sur les mécanismes en vigueur sur les autres grandes places financières.

Un plus grand accès au Marché des options négociables de Paris (MONEP) et la possibilité pour le particulier de continuer à acheter des titres à terme et les moyens de développer un marché efficient de prêt-emprunt de titres ont été trois des systèmes de substitution envisagés par les différentes commissions.

" Formules simples "

En ce qui concerne la montée en puissance du MONEP, le Conseil estime que " celui-ci a atteint un degré suffisant de maturité pour répondre aux besoins des investisseurs particuliers ". Toutefois, souligne le Conseil, il serait préférable d'utiliser des " formules simples, à risques limités ", en privilégiant l'option d'achat et en éliminant l'option de vente la plus dangereuse en cas de perte. Le particulier continuant à payer ses achats à terme, le système s'inspirerait du compte sur marge américain et les intermédiaires feraient alors du portage pour leurs clients jusqu'au règlement des titres. Pour conclure, la substitution du marché à règlement mensuel par un marché au comptant passait nécessairement par la mise " sur pied d'un mécanisme approprié de prêt-emprunt de titres

920208 DOC=FLA FAB=02071305 NUM=920208-2-021-34 REF=2-021-34 SEC=ECO TAI=53 JAPON ETATS UNIS ACCORD SEMI CONDUCTEUR SHARP INTEL Nouvel accord nippo-américain dans les semi-conducteurs. Sharp et Intel misent sur les mémoires instantanées

Le groupe japonais d'électronique Sharp et le premier fabricant américain de composants Intel vont produire en commun des mémoires instantanées, dites " mémoires flash ". Les deux parties, qui misent sur l'explosion de ce marché dans les toutes prochaines années, ont conclu un accord de coopération industrielle et commerciale, annoncé à Tokyo mercredi 5 février. Cette alliance s'inscrit dans la lignée d'une série de coopérations américano-nippones dans le domaine des semi-conducteurs.

Après les accords Motorola-Toshiba, Texas Instruments-Hitachi dans les mémoires dynamiques (RAM) et les micro-processeurs, c'est au tour d'Intel de s'allier avec un grand de l'électronique japonaise, pour développer et commercialiser en commun une nouvelle génération de puces. Aux termes d'un accord dont Sharp a révèlé l'existence, le partenariat concerne " la mise au point, la production et le développement technologique des futurs composants à haute densité ". Sharp pourra commercialiser sous son nom les produits achetés à Intel. Intel pourra utiliser les mémoires instantanées produites par Sharp pour honorer la demande.

Les perspectives des mémoires instantanées sont encore incertaines. Ces mémoires qui peuvent garder des informations même lorqu'elles ne sont pas sous tension pourraient, en raison de leur légèreté, se substituer aux disques durs et disquettes, notamment dans les micro-ordinateurs portables. Selon certaines estimations, les ventes qui s'élèvent actuellement à 130 millions de dollars (715 millions de francs) pourraient atteindre 1,5 milliard de dollars (8,25 milliards de francs) en 1995.q

920208 DOC=MYR FAB=02071310 NUM=920208-2-022-01 REF=2-022-01 SEC=ECO TAI=62 FRANCE IRAN TRAVAUX PUBLICS INSTANCE MUTATION MUTATION NOMINATION INDUSTRIE ELECTRIQUE RESULTAT FINANCIER 1991 SPIE BATIGNOLLES BUFFEVENT GEORGES DE COPPIN CLAUDE SCHNEIDER LA VIE DES ENTREPRISES VIE DES ENTREPRISES. En raison des pertes de Spie-Batignolles. Les bénéfices de Schneider devraient diminuer des deux tiers

Spie-Batignolles, filiale du groupe Schneider, spécialisée dans le bâtiment et les travaux publics, que l'on savait en difficulté, a annoncé jeudi 6 février une perte consolidée de 950 millions de francs. Le président, M. Georges de Buffevent, a été remplacé par M. Claude Coppin, soixante-trois ans, qui avait pourtant décidé de prendre sa retraite. M. de Buffevent, qui présidait Spie depuis dix ans, était en désaccord avec le patron de Schneider, M. Didier Pineau-Valencienne, sur la stratégie de diversification du groupe.

De nombreux éléments expliquent ces mauvais résultats, anticipés par la Bourse de Paris, où le titre avait perdu 7 % depuis une semaine. L'activité de promotion immobilière de loisirs du groupe a été catastrophique. Il faudra trois ans pour résorber les stocks d'appartements invendus aussi bien sur le littoral qu'à la montagne, selon un porte-parole du groupe. L'activité " bâtiment " a fortement baissé, sauf en Ile-de-France. La sous-activité de l'Entreprise générale industrielle, filiale de la branche " génie industriel ", a souffert de nombreux reports de commandes, en raison notamment de la crise du Golfe.

D'autre part, Spie-Batignolles n'a pu honorer des contrats en Iran, à cause du contentieux entre Paris et Téhéran qui a entraîné un report des garanties de la Compagnie française d'assurance pour le commerce extérieur (COFACE). Dans ses opérations financières Spie a également manqué de chance, puisqu'il a perdu plus de 200 millions de francs lorsqu'il a, l'an dernier, décidé d'apporter au conglomérat britannique Trafalgar (qui avait lancé une OPA) les titres qu'il détenait dans la société d'ingénierie Davy.

A cause essentiellement de ces déconvenues, les résultats de Schneider ne devraient pas être très florissants en 1991 (on escompte quelque 300 millions de francs de bénéfice net, part du groupe), alors qu'en 1990 Schneider avait dégagé 924 millions.

920208 DOC=FLA FAB=02071351 NUM=920208-2-019-35 REF=2-019-35 SEC=ECO TAI=211 EXTECO PROTECTIONNISME BILAN ACCORD ESPACE UNIQUE CANADA ETATS UNIS POLEMIQUE

Une nouvelle réunion ministérielle, le 5 février à Aylmer (Canada), entre Canadiens, Mexicains et Américains sur la mise au point d'un accord de libre-échange nord-américain n'a pas permis de faire avancer ce projet. L'accord _ il est appliqué depuis trois ans _ est plus impopulaire que jamais au Canada. Et le débat sur ses bienfaits ou méfaits supposés, sur lequel se joua en 1988 la réélection du premier ministre conservateur, M. Brian Mulroney, reste très vif.

MONTRÉAL de notre correspondante

LECONTE CATHERINE Après trois ans d'application. L'accord de libre-échange avec les Etats-Unis. rencontre une vive hostilité au Canada

Jamais la majorité des Canadiens n'a appuyé cette entente commerciale, pourtant négociée, côté canadien, dans l'espoir d'une immunisation définitive contre le virus protectionniste qui saisit périodiquement son trop puissant voisin, lequel absorbe plus des trois quarts de ses exportations. Des deux grands partis d'opposition qui avaient fait campagne contre l'accord, l'un (le Parti libéral) dit vouloir le renégocier et l'autre (le NPD, nouveau parti démocratique) l'abolir. Longtemps marginal, le NPD s'est installé cette année au gouvernement dans trois provinces et un territoire qui représentent 55 % de la population du pays.

" Harcèlement douanier "

En novembre dernier, l'institut de sondages Gallup recensait 54 % de Canadiens opposés à l'ALE, 10 % de plus que lors de sa signature. Apportant de l'eau au moulin des détracteurs, une série de livres très critiques, récemment parus sous des titres tels que la Trahison du Canada, le Canada aux enchères ou Foi et peur, ont affirmé que les négociateurs canadiens se sont " laissés manoeuvrer " par leurs homologues américains. Techniquement, cependant, " l'ALE a en général donné les résultats prévus ", estime l'ex-numéro deux canadien aux négociations, M. Gordon Ritchie. Les tarifs douaniers ont diminué et d'autres obstacles ont disparu, selon le calendrier prévu, voire avant. Le mécanisme spécial de résolution des conflits commerciaux bilatéraux fonctionne. A ce jour, le Canada y a recouru dix-neuf fois, les Etats-Unis quatre fois.

Au ministère canadien des affaires extérieures, on affirme que le règlement des différends est deux fois plus rapide qu'avant ; et, surtout, ce système est à peu près imperméable à l'influence des lobbies américains. Cela dit, M. Ritchie, aujourd'hui consultant indépendant, met sérieusement en doute la bonne foi des Américains, qu'il accuse de céder aux pressions politiques intérieures et de " subvertir les rouages de l'accord " en prenant des mesures qui " vont à l'encontre de l'esprit et, dans certains cas, de la lettre de l'ALE ". Il leur reproche de faire pour certains produits du " harcèlement douanier ", des excès de zèle dans la vérification des normes et d'utiliser des " tactiques dilatoires " dans certains conflits.

Du coup, à l'ambassade américaine à Ottawa, on a cru bon de rappeler que l'ALE n'avait jamais prétendu mettre les relations commerciales canado-américaines à l'abri de tout conflit, ni des pressions politiques intérieures. En tout état de cause, l'hostilité de l'opinion publique canadienne à l'accord de libre-échange tient moins à ces modalités d'application qu'aux impacts économiques qu'on lui prête.

Ceux qui l'ont combattu en 1988 _ les milieux syndicaux, agricoles, culturels _ font porter à l'ALE toute la responsabilité de la récession qui frappe le Canada depuis le printemps 1990 et a déjà coûté 300 000 emplois industriels. A l'inverse, le gouvernement Mulroney soutient que le libre-échange a stimulé les exportations canadiennes de produits finis, valu aux Canadiens, en 1990, un apport net de capitaux étrangers de 4,3 milliards de dollars _ niveau jamais atteint depuis quinze ans _ et limité les dégâts de la récession. Arguments qui ne font pas le poids quand la balance commerciale canadienne, traditionnellement excédentaire, plonge dans le rouge, comme ce fut le cas en septembre 1991, pour la première fois là aussi depuis quinze ans.

En fait, le seul modèle économétrique, construit à l'université de Toronto, qui s'efforce de mesurer sérieusement les conséquences du libre-échange, en discerne pour l'instant assez peu.

En trois ans, l'ALE aurait accru la croissance économique canadienne de 0,4 %, réduit l'inflation de 0,2 % par an, stimulé importations comme exportations et accru les investissements productifs au Canada de 1 %. Mais, faute de méthodes incontestables pour évaluer les effets encore modestes d'un accord, qui n'est après tout qu'au premier tiers d'une période de transition de dix ans, chacun campe sur ses positions initiales. D'autant plus confortablement que les cartes ont été largement brouillées entre-temps par la politique monétaire restrictive de la Banque du Canada, l'introduction d'une TVA en janvier 1991, le ralentissement mondial de l'activité économique et la forte appréciation de la monnaie canadienne face au dollar US. Malgré un récent relâchement de la politique monétaire, le dollar canadien reste obstinément proche des 88 cents US, alors que les négociateurs de l'ALE tablaient sur un taux de change à 80 cents US.

Mais, au-delà de ces données conjoncturelles, la question fondamentale demeure, de l'avis de la plupart des observateurs, la compétitivité sous-jacente de l'économie canadienne. Entre 1985 et 1990, la hausse des coûts unitaires de main-d'oeuvre au Canada a été supérieure de 46 % à celle des Etats-Unis, où la production horaire manufacturière a crû de 19 %, alors qu'elle stagnait au Canada et que les salaires y augmentaient plus vite. Jusqu'en 1985, ce sont les Etats-Unis qui ont souffert de l'appréciation vertigineuse de leur dollar, explique une récente étude de la Banque Toronto-Dominion. Conséquence : " Alors que l'industrie manufacturière américaine a fait sa restructuration au début des années 80 et se trouvait bien placée pour connaître une expansion jusqu'à la fin de la décennie, le secteur manufacturier canadien semble avoir été protégé des pressions de la concurrence par un dollar canadien alors faiblissant ".

L'industrie du tapis est exemplaire à cet égard. Moins du tiers des quelque trois cents fabricants américains qui existaient en 1980 ont survécu mais, depuis le libre-échange, leur part du marché canadien est passée de 7 % à 35 %. Les tarifs douaniers de 20 %, qui ont protégé les fabricants canadiens jusqu'en 1988, ne baissent que de deux points de pourcentage par an. Les effectifs canadiens du secteur sont déjà diminué de moitié.

Le grand patronat canadien, principal instigateur de la conversion libre-échangiste du premier ministre, M. Mulroney, ne fait pas mystère de ses objectifs : pour sortir les Canadiens de leur cocon et leur imposer les dures nécessités d'un alignement des performances de leurs entreprises sur celles de la concurrence étrangère, il fallait un traitement de choc. L'accord de libre-échange, indiscutablement, en est un.

920208 DOC=FLA FAB=02071352 NUM=920208-2-019-38 REF=2-019-38 SEC=ECO TAI=98 ECO ALLEMAGNE CHOMAGE CHIFFRE JANVIER 1992

BERLIN de notre correspondant

BRESSON HENRI DE La difficile mutation économique de l'ex-RDA. Le chômage touche plus de trois millions d'Allemands

Trois cent mille chômeurs de plus ont été enregistrés en janvier dans la partie orientale de l'Allemagne où l'on compte au total 1,34 million de sans-emploi représentant 16,5 % de la population active. Selon les statistiques publiées mercredi 5 février par l'Office fédéral du travail, le nombre des chômeurs dépasse maintenant les trois millions pour l'ensemble de l'Allemagne. A l'ouest, où les créations d'emplois diminuent, leur nombre a augmenté en janvier de 144 000 pour s'élever à 1,88 million.

Après avoir créé un million d'emplois environ lors du boom qui a suivi la réunification, l'économie ouest-allemande, qui vient de connaître un semestre de moindre croissance, s'essouffle. Ces créations d'emplois avaient été les bienvenues pour absorber l'afflux sur le marché du travail de l'Ouest, au cours des deux années précédentes, des Allemands de l'ex-RDA et des Allemands originaires de l'Europe de l'Est et de l'ex-URSS. Près de 200 000 Allemands de l'Est ont encore déménagé vers l'ouest en 1991, et on compte environ 450 000 personnes de l'Est résidant dans les nouveaux länder mais travaillant à l'Ouest.

La poussée de chômage de janvier est en grande partie due à l'expiration le 31 décembre du règlement spécial qui permettait à l'Office fédéral du travail de financer le maintien dans les entreprises de chômeurs baptisés " travailleurs à temps partiel ". Ce règlement faisait partie des mesures prises au moment de la réunification pour atténuer l'impact psychologique de l'effondrement de l'économie est-allemande. Le nombre des travailleurs à temps partiel a diminué du même coup en janvier de la moitié, passant de plus de un million à 519 000.

Les nouvelles statistiques de chômage à l'Est ne font que refléter d'un peu plus près la réalité du marché du travail dans l'ex-RDA. Près de la moitié des postes de travail existant du temps du régime communiste n'existent plus ou sont encore appelés à disparaître. Trente-cinq milliards de DM sont prévus pour l'année en cours afin d'éviter des chômeurs supplémentaires, sous forme de pré-retraites, de formation professionnelle, de travail partiel ; 390 000 personnes étaient ainsi employées en janvier dans des programmes d'intérêt public, et 445 000 suivaient une formation.

En attendant la croissance

Au total ces mesures permettent d'éviter, selon les estimations de l'Office du travail, 1,8 million de chômeurs de plus. L'Institut de recherche économique de Berlin (DIW) estimait fin janvier que le taux de chômage atteindrait en leur absence 35 % à l'Est. Leur financement à long terme représente une gageure pour le budget public allemand. Or rien n'indique que l'on ait atteint le fond du gouffre. Si l'on escompte cette année une reprise de la croissance dans l'ex-RDA, celle-ci ne devrait pas aller de pair avec une augmentation des offres d'emplois. Les nouveaux investissements industriels ou dans les services ne compenseront pas les dégraissages dans les entreprises que la Treuhand, l'organisme chargé de gérer et de privatiser le patrimoine de l'ex-RDA, doit restructurer ou vendre.

920210 DOC=BHL FAB=02081750 NUM=920210-2-019-04 REF=2-019-04 SEC=ECO TAI=32 VERDICT GREVE USINE RADIOTELEPHONE OCCUPATION DE LOCAL ALCATEL RADIOTELEPHONE LAVAL APRES LA DECISION DU TRIBUNAL DES REFERES DU 31 JANVIER 1992: EVACUATION NUIT DES 7/8 FEVRIER 1992 Bloqué depuis le 28 janvier. L'accès de l'usine Alcatel de Laval est dégagé par les forces de l'ordre

Les forces de l'ordre sont intervenues, dans la nuit du vendredi 7 au samedi 8 février afin de dégager l'accès de l'usine Alcatel Radiotéléphone de Laval (Mayenne), bloquée depuis le 28 janvier par plusieurs dizaines de salariés grévistes. Il n'y a pas eu d'incidents. Temporairement levé dans la matinée du 4 février, le piquet de grève avait été rétabli dans la soirée, après l'échec des négociations engagées entre la direction et l'intersyndicale CFDT-CFTC-CGT sur le plan de 242 suppressions d'emplois (le Monde du 7 février).

Saisi par la direction, le tribunal des référés de Laval avait ordonné dès le 31 janvier la libération " sans délai " de tous les accès du site sous astreinte quotidienne de 800 francs par personne présente dans le piquet de grève. Le juge des référés avait aussi précisé que le rétablissement de la libre circulation dans l'usine pouvait s'effectuer " au besoin avec le concours de la force publique ".

920210 DOC=BHL FAB=02081752 NUM=920210-2-019-02 REF=2-019-02 SEC=ECO TAI=116 ECOEXT FRANCE SUISSE OPA ITALIE HISTORIQUE ENQUETE EAU MINERALE PRISE DE PARTICIPATION AGNELLI NESTLE LAZARD INDOSUEZ VOLVIC BSN PERRIER EXOR SAINT LOUIS COB GALLOIS DOMINIQUE AFFAIRE DE L'AUTOCONTROLE DE PERRIER EFFECTUE LE 3 JANVIER 1992 Avant la décision des tribunaux de commerce. La bataille autour de Perrier vue par la COB

Le rapport d'enquête de la COB, transmis le 4 février aux tribunaux de commerce de Paris et de Nîmes, retrace dans le détail la chronologie de l'affaire Perrier. Il fait la lumière sur la réunion du 5 janvier à Turin où tous les acteurs se retrouvèrent, avant le déclenchement des hostilités. Le lendemain, Perrier annonça la cession de son autocontrôle à un groupe ami, Saint-Louis, redonnant ainsi des droits de vote à des titres qui n'en avaient plus. Quinze jours plus tard, Nestlé et Indosuez déclenchèrent une OPA avec, en cas de réussite, la cession de Volvic à BSN.

D'après le rapport de la COB, il apparaît que, dans chaque camp, les deux projets (cession de l'autocontrôle pour les uns et acquisition de l'eau minérale pour les autres) étaient dans l'air depuis longtemps. " Le 5 décembre 1991, a déclaré M. Bernard Dumon, président de Saint-Louis, en audition, j'ai rencontré Jacques Vincent (président d'Exor et de Perrier), et nous sommes convenus d'un rendez-vous pour le 23 décembre. Ce jour-là, avec Jacques Vincent, j'ai passé un accord de principe pour l'acquisition de l'autocontrôle de Perrier. " L'enquête le rapporte.

" Le 20 décembre 1991, M. Antoine Riboud, président de BSN, reçut un appel téléphonique de M. Maure, président de Nestlé, l'informant qu'il avait été sollicité par la Financière Indosuez pour monter une opération sur Perrier. M. Riboud lui dit qu'il ne voulait pas être absent de l'opération. Le lundi 23 décembre, M. Riboud rencontra M. Domeniconi, directeur général de Nestlé, pour lui préciser que c'était Volvic qui l'intéressait dans Perrier. Il fut décidé de se revoir le 3 janvier 1992 chez Lazard, banquier de BSN. " Ce jour-là, différentes hypothèses furent envisagées, et tous décidèrent d'aller rencontrer les Agnelli à Turin, nouveaux propriétaires d'Exor, holding de contrôle de Perrier.

Selon la COB, assistaient à cette réunion qui s'est tenue le dimanche 5 janvier à 15 heures, MM. Umberto et Giovanni Agnelli, M. Gianluigi Gabetti, directeur général de l'Ifint, holding luxembourgeois du groupe Agnelli, M. Reto Domeniconi, MM. Antoine Riboud et Michel David-Weill, senior partner de la banque Lazard. Ce dernier " expliqua d'abord à Giovanni Agnelli l'intention de M. Antoine Riboud de faire avec Nestlé une opération sur Perrier, et son souhait de l'y associer. En cas de défaut d'accord, Antoine Riboud et Nestlé allaient faire une OPA sur Perrier et Exor. Deux solutions étaient proposées aux Italiens, soit ils laissaient faire une OPA sur Exor à 1 800 F, soit ils donnaient une option sur l'autocontrôle de Perrier à un prix d'OPA, soit environ 1 500 F ". M. Agnelli refusa la dernière solution. Néanmoins, " il fut demandé à M. Agnelli de convaincre M. Vincent d'accepter l'une de ses propositions et de fournir une réponse pour mercredi 8 janvier au soir... Le représentant de Nestlé insista pour que l'on fît des pressions amicales sur M. Vincent pour qu'il ne touchât pas l'autocontrôle. M. Agnelli répondit qu'il essayerait de le faire, mais qu'il croyait ne rien pouvoir faire. En effet, M. Gabetti venait, comme il l'a déclaré en audition, de glisser à l'oreille de Giovanni Agnelli que M. Vincent lui avait dit, le 23 décembre 1991, avoir réglé cette question d'autocontrôle ".

Cette cession fut alors annoncée officiellement le 6 janvier par Perrier, juste au lendemain de la rencontre de Turin. Pour la COB, même si celle-ci n'a pas à réussi à connaître avec exactitude le jour de cette transaction _ qui aurait été selon Perrier effectuée le vendredi 3 janvier _ cette opération ne relève pas d'un délit d'initiés. " Il s'agit d'une mesure de défense prise face à une initiative jugée hostile. " A la justice d'apprécier...

920210 DOC=BHL FAB=02081753 NUM=920210-2-019-05 REF=2-019-05 SEC=ECO TAI=28 LICENCIEMENT CHIFFRE ELECTRONIQUE SGS THOMSON THOMSON CEA INDUSTRIE LE 6 FEVRIER 1992 Secteur électronique de l'ensemble Thomson-CEA-Industrie. SGS-Thomson annonce des réductions d'effectifs

SGS-Thomson, filiale du groupe Thomson spécialisée dans les composants électroniques, a annoncé, jeudi 6 février, un plan de réduction d'effectifs portant sur 244 postes en France, sur un total de 3 700 salariés. Selon un communiqué de la direction, ces suppressions concernent l'ensemble des sites français de Gentilly, Nancy, Rennes, Rousset (Bouches-du-Rhône) et Tours.

Dans la région de Grenoble, la situation est un peu particulière du fait que les 87 suppressions d'emplois sur le Polygone de la ville doivent être compensées par 95 créations de postes à Crolles (Isère).

SGS-Thomson, dont le capital est détenu à parts égales par le groupe public français Thomson-CSF et le holding d'Etat italien IRI-Finmeccanica, doit faire partie du futur ensemble Thomson-CEA-Industrie en cours d'élaboration.

920210 DOC=BHL FAB=02081754 NUM=920210-2-019-08 REF=2-019-08 SEC=ECO TAI=66 INFORMATIQUE SIEGE COMMERCE PROPRIETE IMMOBILIERE ODDOUX LAURENT SOLECTRON BORDEAUX IBM

BORDEAUX de notre correspondante

MATHA GINETTE DE La fin d'un espoir en Aquitaine. IBM envisage de revendre son site bordelais

IBM envisage de revendre son site bordelais à une société elle aussi américaine, spécialisée dans les cartes informatiques, Solectron. Cette nouvelle a ravivé l'inquiétude déjà grande depuis plusieurs mois des 1 000 salariés d'IBM à Bordeaux-Canéjan. Solectron _ qui est par ailleurs l'un des fournisseurs d'IBM _ a un projet d'implantation en Europe, plus précisément en Ecosse. Cette société devrait racheter l'actif de cartes informatiques de la plus ancienne génération à IBM.

Scepticisme dans la région

Selon M. Laurent Oddoux, directeur régional d'IBM en Aquitaine, le choix de l'Ecosse pourrait être remis en question si l'étude d'implantation à Bordeaux, " lancée à l'initiative d'IBM ", est jugée positive par les dirigeants de Solectron. Les résultats seront connus dans deux mois.

Dans le même temps Solectron réembaucherait 250 personnes concourant actuellement aux activités qui seraient cédées, selon un communiqué d'IBM-France. Un chiffre qui pourrait être porté à 400 ultérieurement. IBM resterait locataire de Solectron à Bordeaux pour le reste de ses activités (fabrication d'ordinateurs et de modems, centrale d'achats et mutuelle) et continuerait à y employer 250 salariés.

Cette version selon laquelle IBM n'opère qu'un retrait partiel de Bordeaux soulève le scepticisme dans la région. La demande d'aide publique de l'ordre de 50 millions de francs adressée aux collectivités locales pour favoriser l'arrivée de Solectron a été très fraîchement accueillie. Le président du conseil général de la Gironde, M. Philippe Madrelle, l'a même qualifiée d'" extravagante ". " IBM nous annonce avec une brutalité qui confine au cynisme son retrait progressif ", remarque M. Madrelle, qui qualifie la solution Solectron de " pseudo-solution de remplacement dont on peut douter de la sincérité et de la réalité ".

L'implantation d'IBM à Bordeaux dans les années 70 avait suscité de grands espoirs de création d'un important pôle électronique dans la région. Avec son départ, ces illusions tomberaient définitivement.

920210 DOC=BHL FAB=02081755 NUM=920210-2-019-03 REF=2-019-03 SEC=ECO TAI=54 ECOEXT ITALIE FINLANDE COMMERCE CHIFFRE ACCORD FRANCE GRANDE BRETAGNE MATERIEL FERROVIAIRE FIAT FERROVIARIA GEC ALSTHOM METRO CAMMELL LE 7 FEVRIER 1992 Un contrat de plus de 2 milliards de francs. Fiat vend son train Pendolino à la Finlande

Le groupe Fiat a annoncé, vendredi 7 février, avoir conclu un accord avec les chemins de fer de Finlande pour la construction de vingt-cinq Pendolino, des trains à grande vitesse conçus par le groupe turinois. Le contrat, d'une valeur d'environ 500 milliards de lires (2,26 milliards de francs) a été emporté par Fiat au terme d'une adjudication internationale à laquelle participaient les principales entreprises ferroviaires européennes et japonaises.

La société Fiat Ferroviaria pourra, aux termes de l'accord, bénéficier des informations des chemins de fer finlandais sur la gestion du matériel roulant dans des conditions climatiques particulièrement sévères et collaborer avec des entreprises finlandaises qualifiées sous la direction de la société Oy Transtech. Les premiers essais du Pendolino finlandais sont prévus à partir de la mi-1994.

Le train pendulaire de Fiat fonctionne actuellement en Italie _ sur la ligne Milan/Rome _ avec quatorze trains en service. Dix autres sont en commande. Les chemins de fer allemands ont également commandé vingt trains dans la version diesel-électrique.

GEC-Alsthom et les trains de nuit

Le groupe franco-britannique GEC-Alsthom annonce, lui, que sa filiale Metro-Cammell a été retenue pour construire cent trente-neuf voitures des trains de nuit destinés à emprunter le tunnel sous la Manche. Montant du contrat : plus de 1 milliard de francs.

Dans un autre domaine industriel (les centrales électriques), GEC-Alsthom a été retenu par Power Gen, l'un des principaux producteurs d'électricité au Royaume-Uni comme maître d'oeuvre de la centrale, alimentée au gaz, qui sera construite dans le nord du pays de Galles.d

920210 DOC=BHL FAB=02081758 NUM=920210-2-019-01 REF=2-019-01 SEC=ECO TAI=73 ETATS UNIS PAYS INDUSTRIALISES RENCONTRE INTERNATIONALE CROISSANCE ECONOMIQUE POLITIQUE ECONOMIQUE 1991 1992 DEFICIT BUDGETAIRE CHIFFRE POLITIQUE ECONOMIQUE GROUPE DES SEPT VERNHOLES ALAIN APRES LA REUNION DE NEW YORK LE 25 JANVIER 1992 BILLET. Un budget français anticyclique

Lors de leur dernière réunion, samedi 25 janvier, dans la banlieue de New-York, les sept grands pays industrialisés ont pris la résolution de coopérer davantage pour renforcer la croissance économique. Comme chaque grand pays se trouve plus ou moins en situation difficile, aucun engagement précis n'a figuré dans le communiqué final : pas plus sur les taux de change que sur les taux d'intérêt. Un G7 pour rien, donc.

Avant même la réunion de New-York, des politiques de soutien à l'activité étaient heureusement déjà à l'oeuvre. M. Bush a décidé des mesures de réduction d'impôts qui viendront ajouter leurs effets _ sur le logement notamment _ aux baisses de taux d'intérêt. En France, sans le claironner sur tous les toits, le gouvernement mène une politique d'accommodement budgétaire. Si les dépenses ont été à peu près tenues l'année dernière, les recettes, elles, se sont littéralement effondrées, notamment la TVA, l'impôt sur les sociétés, la taxe professionnelle. Seul l'impôt sur le revenu a bien résisté.

C'est un manque de 70 à 75 milliards de francs que l'Etat s'apprête à comptabiliser pour 1991. On n'avait jamais vu cela de mémoire de fonctionnaire. En réduisant le prélèvement fiscal, le ralentissement économique joue automatiquement un rôle anticyclique bienfaisant. On apprendra dans quelques mois que la pression fiscale a sensiblement baissé en 1991 et que le déficit budgétaire a très largement dépassé les 80,7 milliards qui figuraient dans la loi de finances votée par le Parlement fin 1990. En fait, l'impasse pourrait avoir atteint l'année dernière 120 ou même 130 milliards de francs. Quarante ou cinquante milliards de plus que prévu : la voilà, la relance par les finances publiques.

A tel point que le gouvernement français va devoir songer à limiter cet effet de relance qui risque en 1992 _ si rien n'est fait _ de s'étendre aux dépenses. Dès maintenant le déficit du budget de 1992 s'est gonflé d'une vingtaine de milliards de francs qui n'avaient pas été prévus : indemnisation pour le sida (3 à 4 milliards), accord salarial conclu à l'automne avec la fonction publique (3 à 4 milliards également), mesures en faveur de l'emploi (une douzaine de milliards).

La question est de savoir si, politiquement, le gouvernement peut décider des économies budgétaires et si, économiquement, il doit le faire.

920210 DOC=BHL FAB=02081770 NUM=920210-2-019-06 REF=2-019-06 SEC=ECO TAI=41 DOCKER GREVE CGT Dockers : nouvelle grève samedi 8 et dimanche 9 février.

_ La CGT a appelé les dockers à cesser de nouveau le travail pour quarante-huit heures _ c'est la seizième grève en quatre mois _ les 8 et 9 février pour protester contre le projet de réforme du statut de la profession. Comme à l'accoutumée, ces arrêts de travail suivis, par la quasi-totalité des 8 300 dockers français, devraient paralyser le trafic de marchandises de la plupart des ports, mais pas celui des ferries transmanche. Cette nouvelle grève intervient alors que le compte à rebours pour la mise en place de la réforme est engagé. Le secrétariat d'Etat à la mer a fixé au 15 février la date butoir pour l'engagement de négociations port par port.

Chômeurs : relèvement de l'allocation de solidarité spécifique. _ L'allocation de solidarité spécifique, versée à quelque 325 000 chômeurs ayant épuisé leurs droits à l'indemnisation, est, depuis le 1 janvier, relevée de 69,45 francs à 70,71 francs par jour, soit une augmentation de 1,8 %, selon un décret publié vendredi 8 février au Journal officiel. Pour les chômeurs âgés de plus de cinquante-cinq ans et pouvant justifier de vingt années d'activité salariée, cette allocation journalière, qui n'avait pas été revalorisée depuis décembre 1990, augmente de 99,74 francs à 101,55 francs.

920210 DOC=BHL FAB=02081771 NUM=920210-2-019-07 REF=2-019-07 SEC=ECO TAI=19 ASSURANCE CHOMAGE CHOMAGE DECRET DECRET PUBLIE AU JO DU 8 FEVRIER 1992:RELEVEMENT DEPUIS LE 1ER JANVIER 1992 Chômeurs : relèvement de l'allocation de solidarité spécifique.

_ L'allocation de solidarité spécifique, versée à quelque 325 000 chômeurs ayant épuisé leurs droits à l'indemnisation, est, depuis le 1 janvier, relevée de 69,45 francs à 70,71 francs par jour, soit une augmentation de 1,8 %, selon un décret publié vendredi 8 février au Journal officiel. Pour les chômeurs âgés de plus de cinquante-cinq ans et pouvant justifier de vingt années d'activité salariée, cette allocation journalière, qui n'avait pas été revalorisée depuis décembre 1990, augmente de 99,74 francs à 101,55 francs.

920210 DOC=BHL FAB=02083111 NUM=920210-2-001-31 REF=2-001-31 SEC=ECO TAI=207 SYNTHESE ECONOMIE MONDE PROTECTIONNISME REGION ESPACE UNIQUE IZRAELEWICZ ERIK APRES LE FORUM SYMPOSIUM DE DAVOS SUR L'ECONOMIE MONDIALE : QUESTIONS A PROPOS DE L'INTEGRATION GLOBALE ET REGIONALE DE L'ECONOMIE MONDIALE Le marché universel Des zones de libre-échange autonomes se créent. Mais le régionalisme n'est pas incompatible avec la mondialisation des marchés

L'économie-monde est un village. Mais ce village n'est-il pas menacé par la construction en son sein de forteresses prêtes à s'engager dans de dangereux combats ? Parmi les dirigeants des affaires et de la politique du monde entier réunis à Davos (Suisse) du 30 janvier au 4 février, l'interrogation laissait parfois poindre une certaine inquiétude.

L'économie mondiale est, il est vrai, marquée aujourd'hui par deux évolutions lourdes, la globalisation des marchés d'un côté, la constitution de blocs économiques régionaux de l'autre. N'y a-t-il pas contradiction entre ces deux tendances ? Leur développement en parallèle ne risque-t-il pas de conduire, dans une conjoncture déprimée, à un choc des blocs, à une guerre économique entre groupes régionaux puissants ?

Le scénario le plus sombre _ celui qui, protectionnisme aidant, avait conduit à la longue crise des années 30 _ n'est pas le plus probable.

Première lame de fond donc, l'émergence d'un marché global.

Les économistes parlaient encore, dans les années 80, d'une mondialisation de l'économie. Ils voulaient traduire par ce terme l'interdépendance croissante des différentes économies nationales ; phénomène engagé en fait dès le lendemain de la guerre, qui a conduit notamment à l'explosion des échanges mondiaux et des mouvements de capitaux et à l'accroissement considérable du poids du commerce international par rapport à la production.

A la mondialisation succéderait, au cours des années 90, la globalisation. Il s'agit d'une étape nouvelle et qualitativement différente, conduisant à la constitution d'un marché global unique. Les signes en sont multiples. Pour le consommateur, la carte universelle de paiement en est l'un des symboles. A Madrid comme à Tokyo, à Pékin comme à Davos, un document en plastique permet tous les règlements ou presque. Autre exemple : après le walkman, le discman est devenu en quelques mois un produit universel. Les marchés mondiaux tendent à devenir un marché unique.

Favorisée par des facteurs techniques, notamment le développement des moyens de communication, cette globalisation de l'économie est portée par les firmes multinationales. Elle embrasse tous les secteurs de la vie économique _ la recherche, l'industrie, les services ou la finance... Elle affecte tous ses aspects (avec la standardisation et l'uniformisation des méthodes de production et des valeurs...). Elle a été naturellement autorisée par l'ouverture des frontières et la libéralisation des échanges.

Parallèlement, l'économie mondiale est l'objet d'une autre évolution profonde : la constitution de blocs économiques régionaux. Bien que spectaculaire et inquiétante, la désintégration du Comecon (Conseil d'assistance économique mutuelle, regroupant les pays d'Europe de l'Est et l'URSS) en 1990, puis celle, en cours, de l'économie soviétique apparaissent en fait comme des exceptions.

L'Europe de 1992, l'accord de libre-échange d'Amérique du Nord (NAFTA), la création d'une zone de libre-échange par les pays de l'ASEAN (l'Association des nations de l'Asie du Sud-Est), partout des forces identiques poussent à la constitution de blocs commerciaux. Les négociations y sont toujours difficiles. Le mouvement semble pourtant irrésistible.

" Marché commun continental "

L'émergence de tels blocs régionaux n'est-elle pas en contradiction avec la globalisation du marché ? Dans la mesure où ceux-ci sont des zones de libre-échange ouvertes sur l'extérieur, " le régionalisme actuel est parfaitement compatible avec le multilatéralisme ", estime M. Jagdish Bhagwati, professeur d'économie de l'université Columbia (Etats-Unis) et l'un des grands théoriciens du commerce mondial. Les blocs actuels en effet ne sont pas des forteresses. Ils sont ouverts à de nouveaux adhérents. Mobilisant six Etats au départ, l'intégration européenne au sein de la CEE concerne aujourd'hui douze pays.

Des demandes d'adhésion (Autriche, Suède) sont à l'étude. Des négociations sont en cours avec l'AELE (Association européenne de libre-échange) pour créer un espace économique européen comprenant dix-neuf pays.

Déjà, M. Jacques Attali, le président de la BERD (Banque européenne de reconstruction et de développement) appelle à la création d'un " marché commun continental " de cinquante Etats, comprenant tous les pays du Vieux Continent, y compris les Républiques issues de l'Union soviétique. En fait, toutes les alliances qui s'organisent sont ouvertes à de nouveaux membres.

Ensuite, ces blocs ne sont pas créés dans la perspective d'une autosuffisance régionale, mais plutôt pour tirer meilleur parti du commerce international. Ils sont soumis à des pressions internes qui les poussent à la libéralisation et à l'ouverture vers l'extérieur. Le commerce intra-régional n'y apparaît pas incompatible avec les échanges avec le reste du monde. Au contraire. Les négociations en cours autour du NAFTA entre le Canada, les Etats-Unis et le Mexique et qui pourraient déboucher à la fin de février poussent ainsi Mexico à l'ouverture et à la libéralisation de son économie.

La pression des échanges est telle qu'il est impossible, pour les groupements nouveaux, de chercher à substituer aux frontières nationales des frontières régionales. La zone de libre-échange envisagée par les pays de l'ASEAN (le Monde du 31 janvier) ne peut être un bloc fermé. Ses pays membres ont connu un développement économique rapide (une croissance annuelle de leur PNB de 7 % par an dans les années 80), tiré pour l'essentiel par le développement de leurs exportations, qui ont progressé chaque année de 12 %.

Le régionalisme d'aujourd'hui n'a donc rien à voir avec celui des années 30, qui se traduisait par des accords bilatéraux visant à rejeter les outsiders. M. Richard Cooper, professeur d'économie internationale à l'université Harvard, va plus loin : " La contribution nette du régionalisme actuel a été favorable au multilatéralisme. "

L'économie mondiale vit donc une double intégration : globale et régionale. Si la globalisation et le régionalisme tels qu'ils s'organisent actuellement ne sont pas incompatibles, cela n'empêche pas des tensions ponctuelles.

On le voit dans les négociations sur la libéralisation du commerce international (l'Uruguay Round). Mais dans ce cas ce ne sont pas les blocs régionaux qui sont en cause, mais davantage la montée des pressions protectionnistes, liée à une conjoncture économique déprimée. Dans la tempête, certains pays pourront être tentés de se refermer sur eux-mêmes, mais ils se heurteront à l'opposition des autres membres de leur groupement et aux forces qui poussent à la globalisation. La guerre des blocs n'aura pas lieu.

920210 DOC=BHL FAB=02081300 NUM=920210-2-021-05 REF=2-021-05 SEC=ECO TAI=39 ACCORD FRANCE ETATS UNIS PRIX BOURSE PARIS LOGICIEL REFORME COTATION EN BOURSE BOSTNAVARON FRANCOIS Un investissement de 100 millions de francs. Paris va rajeunir son logiciel de cotation

La Société des Bourses françaises (SBF) a conclu, jeudi 6 février, un accord avec les autorités de Wall Street, aux termes duquel la Bourse de Paris pourra utiliser le logiciel de transactions informatisées du New-York Stock Exchange comme base pour moderniser son système actuel de cotation assistée en continu (CAC) datant de 1986. Ce logiciel plus performant a, entre autres particularités, celle de mieux s'adapter aux volumes actuellement échangés et devrait être complètement opérationnel d'ici deux ans.

M. Jean-François Théodore, président de la Société des Bourses françaises, a souligné, à cette occasion, que " cet accord symbolisait une nouvelle association technique entre les places boursières, qui, malgré leur organisation différente, sont engagées sur les mêmes objectifs, consistant à offrir à tous les investisseurs un accès égal à l'information et aux marchés ".

Cet investissement de 100 millions de francs sera entièrement pris en charge par la SBF et payé en deux fois en 1992 et 1993. Le coût de cette modernisation ne sera pas répercuté sur les cotisations des sociétés de Bourse, dont la SBF rappelle qu'elles continuent à baisser.

920210 DOC=BHL FAB=02081751 NUM=920210-2-022-31 REF=2-022-31 SEC=ECO TAI=37 ECO ETATS UNIS JANVIER 1992 CHOMAGE INDICE MENSUEL Au mois de janvier. Nouvelle dégradation de l'emploi aux Etats-Unis

Si le taux de chômage est resté stable en janvier, l'économie américaine a portant mal commencé l'année puisque beaucoup d'emplois ont été perdus ; ce qui signifie que l'on n'est pas encore sorti de la récession.

Selon les chiffres publiés vendredi 7 février par le département du travail, le chômage a touché 7,1 % de la population active le mois dernier, niveau inchangé par rapport à décembre où la proportion de chômeurs avait nettement progressé, pour atteindre son niveau le plus élevé depuis juin 1986. Le nombre des chômeurs a augmenté de 38 000 en janvier. Il s'élève au total à 8,9 millions de personnes, chiffre jamais atteint depuis huit ans. Deux millions et demi d'Américains sont venus rejoindre les rangs des chômeurs depuis le début de la récession, qu'on date officiellement de juillet 1990.

La stabilité du taux de chômage le mois dernier cache ainsi une nouvelle dégradation de l'emploi puisque l'économie américaine a renoué avec les suppressions de postes de travail après une brève stabilisation en décembre. Les Etats-Unis ont ainsi perdu 91 000 emplois, après un gain insignifiant le mois précédent (+ 3 000).

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920210 DOC=BHL FAB=02081756 NUM=920210-2-019-09 REF=2-019-09 SEC=ECO TAI=60 LICENCIEMENT CHIFFRE GRANDE BRETAGNE AUTOMOBILE CRISE FORD

LONDRES de notre correspondant

ZECCHINI LAURENT La crise de l'automobile. Grande-Bretagne : Ford supprime 2 100 emplois

L'annonce, vendredi 7 février, par la direction de Ford-UK (Royaume-Uni), de la suppression de 2 100 emplois, alourdit le climat qui règne dans l'économie britannique. La firme américaine, qui a réduit les effectifs de ses usines en Grande-Bretagne à un rythme de 3 600 emplois par an depuis 1980, a assuré que cette nouvelle réduction n'était pas dictée par les pressions conjoncturelles de la récession, mais par un plan à long terme destiné à accroître l'efficacité de Ford.

La productivité dans les usines Ford de Grande-Bretagne s'est accrue d'environ 40 % depuis six ans, mais, selon M. Ian Mc. Allistair, président de Ford-UK, elle reste inférieure de 50 % à celle des principaux constructeurs japonais. Ceux-ci (Nissan, Toyota, Honda), qui contrôlent plus de 12 % du marché britannique, ont tous annoncé de nouvelles créations d'emplois en Grande-Bretagne depuis six mois.

La production de Ford-UK a atteint 451 996 véhicules l'année dernière, au lieu de 481 140 en 1980, les effectifs chutant de 80 000 à 39 500 salariés au cours de la même période. L'annonce de ces suppressions d'emplois, qui intervient dans un climat de campagne pré-électorale, relativise davantage les affirmations du gouvernement de M. John Major, pour qui la reprise de l'économie est en bonne voie. Les ventes de voitures ont chuté de 22 % en 1991 en Grande-Bretagne et de plus de 30 % par rapport à 1989, passant de 2,3 millions d'unités à 1,59 million en 1991.

La crise de l'automobile affecte la plupart des constructeurs : Vauxhall (filiale de General Motors) vient également d'annoncer 300 suppressions d'emplois et Rover offre des compensations financières à ses salariés acceptant de partir à cinquante ans. Jaguar, d'autre part, a indiqué au début du mois que ses pertes se sont élevées à 200 millions de livres (2 milliards de francs) l'année dernière.

920210 DOC=BHL FAB=02081757 NUM=920210-2-019-10 REF=2-019-10 SEC=ECO TAI=22 LICENCIEMENT ALLEMAGNE AUTOMOBILE CRISE BMW Allemagne : diminution de 3 000 postes chez BMW

Le constructeur automobile allemand Bayerische Motoren Werke AG (BMW) a annoncé, vendredi 7 février, la suppression de 3 000 postes environ cette année pour renforcer sa compétitivité. Le porte-parole de la société, qui emploie plus de 74 000 salariés dans le monde, a précisé que ces suppressions n'entraîneront aucun licenciement et se feront notamment par des accords de préretraite.

Quatre des six usines de BMW en Allemagne seront touchées par cette mesure, qui concernera 1 000 salariés au siège de la société. Les ouvriers, qui représentent à peu près les deux tiers des effectifs de BMW, seront les plus affectés par ces suppressions. _ (Reuter.)i

920210 DOC=BHL FAB=02087022 NUM=920210-2-020-01 REF=2-020-01 SEC=ECO TAI=175 BOURSE BOURSE DE PARIS BOSTNAVARON FRANCOIS SEMAINE DU 3 AU 7 FEVRIER 1992 PARIS. SANS FLAMME. INDICE CAC 40 _ 0,73 %

La flamme ne pouvait être à la fois en route pour Albertville et au palais Brongniart. Loin d'être lumineuse, la période écoulée fut plutôt terne. Retour à la baisse et à l'alternance après un début de terme que l'on avait hâtivement qualifié d'encourageant. Le bilan des cinq séances qui viennent de s'écouler est donc négatif (_ 0,73 %), mais la descente de l'indice est loin de s'être faite tout schuss. Le plus gros de la baisse a été enregistré lundi, avec un recul proche de 1 % (_ 0,97 %). Les jours suivants, le marché se consolidera mardi (_ 0,03 %), se reprendra mercredi (+ 0,50 %), abandonnera de nouveau quelques fractions le lendemain (_ 0,28 %) avant de terminer la semaine sur une note on ne peut plus indécise. Au cours de la dernière séance, l'indice CAC 40 hésita autour du point d'équilibre, ne franchissant pas la ligne moins de dix-huit fois au cours de la période pour finalement s'établir en hausse de 0,05 % à 1 861,61 points au terme des échanges.

Nos voisins d'outre-Rhin nous avaient laissés quelque peu dans l'expectative vendredi dernier. L'annonce de la grève votée à une grande majorité par les sidérurgistes allemands avait pesé dans un premier temps sur les marchés. A l'inverse, l'annonce d'une négociation puis celle d'un accord, au cours de la séance de lundi, stimulèrent dans un premier temps la tendance avant de franchement peser dessus. L'explication le plus souvent donnée est la suivante : l'augmentation accordée par le patronat allemand de la sidérurgie est trop forte (6,4 %) et plus importante, surtout, que les objectifs fixés par la Bundesbank.

La conséquence immédiate de ce risque inflationniste fut une tension sur les taux courts allemands qui s'est instantanément repercutée sur les taux français. La communauté financière conserva une position attentiste. Il faudra attendre, mercredi, le statu quo de la Bundesbank lors d'une prise en pension pour être rassuré, et la réunion de son conseil central, le lendemain, pour en être totalement convaincu. Si elle ne baisse ses taux, du moins les laissera-t-elle inchangés, attendant de voir les effets du relèvement du mois de décembre dernier.

Où l'on parle encore de Perrier

Autre élément rassurant, par ailleurs, les déclarations de M. Alan Greenspan, président de la Réserve fédérale américaine, selon lesquelles une nouvelle baisse du loyer de l'argent au Etats-Unis était toujours envisageable. La publication, vendredi, de statistiques américaines médiocres concernant l'évolution de l'emploi en janvier _ le premier mois après la forte baisse des taux d'intérêt destinée à relancer une machine économique en panne _ devrait peut-être précipiter le mouvement. Le taux de chômage aux Etats-Unis s'est établi à 7,1 % en janvier, niveau inchangé par rapport à décembre (mais le plus élevé depuis juin 1986). Fait plus grave, l'économie américaine a recommencé à supprimer des emplois : 91 000 (contre la création de 40 000 prévus) pour le mois de janvier et révisé à la baisse la création des 31 000 emplois du mois de décembre pour les ramener à 3 000. Autant penser que la reprise n'est pas pour tout de suite.

Aux valeurs, la semaine a été faite d'une mosaïque d'événements plus ou moins notables. Si l'on parla de Perrier de façon quasi quotidienne, il n'y eut aucune incidence sur les cours, Exor et Perrier restant suspendus jusqu'au lundi 10 février. En revanche, le Conseil des Bourses de valeurs (CBV) a maintenu sa décision du 15 janvier dernier : Exor, Saint-Louis et la Société générale devront lancer une OPA (offre publique d'achat) sur Perrier. Le CBV laisse le soin au tribunal de commerce de Nîmes de trancher pour déterminer s'il y a eu action de concert entre Exor et la Société générale pour le contrôle de Perrier et à celui de Paris pour examiner les conditions de la cession de l'autocontrôle de Perrier à Saint-Louis.

Les bons résultats de Casino _ une hausse de 35,5 % de son bénéfice net _ permit au titre de se distinguer sensiblement. Au terme de la séance du 5 février, l'action gagna près de 5 % pour 215 000 titres. Le même jour, Michelin s'appréciait de 3,9 % pour 309 000 titres. Le mouvement devait d'ailleurs se poursuivre le lendemain, permettant ainsi au manufacturier d'inscrire un nouveau " plus haut " de l'année à 164 F pour 561 000 actions. En revanche, à la baisse, le marché sanctionna les pertes consolidées de Spie-Batignolles (950 millions de francs). Ces pertes, qui devraient réduire les bénéfices de Schneider des deux tiers, entraînèrent tous les titres du groupe vers le bas. A l'issue de la séance de vendredi, Spie abandonna près de 6 % pour 81 000 titres.

Les autres nouvelles qui ont ponctué la vie de la cote sont les radiations du règlement mensuel et les transferts qui vont s'ensuivre vers le marché au comptant. Ces mesures toucheront Arjomari-Prioux, Penhoet, Wagons-Lits et Concept SA le 21 février. Notons encore la suspension du titre UCB (Union de crédit pour le bâtiment) dans la perspective du dépôt d'un projet d'OPR (offre publique de retrait) par la Compagnie bancaire.

Enfin, dès ce vendredi, Relit, le système automatisé de règlement-livraison de titres de la Bourse de Paris, s'est rapproché un peu plus de sa phase terminale. La Banque de France entamait ce jour-là la première étape qui devrait à terme la mener à une tenue des comptes en temps réels. Ce qui permettrait à Relit d'être en mesure, dès le 9 mars prochain, de réduire le délai de dénouement des opérations de cinq jours à trois jours. Les obligations assimilables du Trésor (OAT) seront alors introduites sur Relit avant que ne les suivent les quelque 3 000 valeurs qui représentent 5 % à 10 % du volume des transactions de la place.

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920210 DOC=BHL FAB=02087030 NUM=920210-2-021-01 REF=2-021-01 SEC=ECO TAI=159 EUROMARCHE EUROPE ORIENTALE VETTER CHRISTOPHE MARCHE INTERNATIONAL DES CAPITAUX. De bonnes nouvelles en provenance de l'Est

Les dernières nouvelles relatives au financement des pays d'Europe de l'Est sont encourageantes. Il est fait un bon accueil à l'emprunt de 600 millions de deutschemarks lancé, à la fin du mois de janvier, par la Banque nationale de Hongrie et, pour ce qui est de la dette soviétique contractée ces dernières années sur le marché euro-obligataire, le service des intérêts est irréprochable.

On accorde à cet égard une grande importance au fait que les fonds nécessaires sont directement fournis par le débiteur lui-même, organisme dont le nom officiel fait toujours mention de l'URSS. Il s'agit de la Vnesheconombank, la Banque pour le financement du commerce extérieur de l'Union soviétique. C'est elle qui, par exemple, vient de mettre à disposition d'une grande banque allemande les quelque 44,375 millions de marks correspondant aux coupons de 8,875 % attachés aux 500 millions de marks d'obligations émises outre-Rhin en 1990 pour une durée de cinq ans.

Cette continuité est un élément très positif. Un partage du fardeau de la dette de l'ex-Union soviétique entre les Républiques nouvellement créées est une affaire épineuse que les experts eux-mêmes ont de la peine à suivre. Il est rassurant de constater que les porteurs d'obligations n'ont pas à s'en préoccuper.

La solution retenue par Moscou de ne rien changer au débiteur tant que la question de la répartition de la dette soviétique demeure ouverte a d'ailleurs été bien accueillie par les experts. Elle est de nature à faciliter la poursuite du dispositif d'aide financière internationale mis en place en faveur de l'ensemble de l'Europe de l'Est, notamment en ce qui concerne les prêts de la Communauté économique européenne.

La CEE entend lever cette année sur le marché euro-obligataire pour plus de 3,2 milliards d'écus au profit de l'Europe de l'Est. Au mois de janvier elle a émis un emprunt de 190 millions d'écus dont le produit sera reprêté à la Roumanie. Elle s'apprête à lancer une nouvelle opération de 490 millions au total, dont 190 millions sont destinés à la Tchécoslovaquie et 140 à la Bulgarie.

Pour ce qui est de l'ex-Union soviétique un montant de 1,25 milliard d'écus figure à son programme d'emprunts. Une première tranche de 500 millions d'écus pourrait voir le jour assez prochainement pour le compte de la seule Russie si certaines conditions de nature politique étaient remplies. Toutes ces transactions devraient être libellées en écus, ce panier de devises qui préfigure la monnaie européenne et dont les autorités communautaires cherchent à propager l'usage.

Le compartiment de l'euromark en vedette

De fait le marché des titres en écus a bien besoin d'appuis officiels de ce genre. Car il souffre pour l'instant de la concurrence du deutschemark. Les rendements des titres en marks sont toujours nettement inférieurs à ceux des titres en écus, ce qui attire une foule de candidats à l'emprunt.

Certains débiteurs de premier plan sont en mesure de puiser dans le compartiment du mark des fonds à un coût inférieur à ce que rapportent les obligations du Trésor allemand. Cela a été le cas du royaume de Norvège qui, en deux étapes, vient de lancer pour 1,5 milliard de DM d'obligations, de cinq ans de durée, par l'intermédiaire de la Deutsche Bank. Le succès de cette opération a été d'autant plus éclatant que, parallèlement, la Finlande était très mal accueillie sur le marché de l'écu.

Deux emprunteurs français ont mis à profit les bonnes dispositions dont témoigne actuellement le compartiment du mark, en lançant chacun à Francfort, pour 200 millions de DM d'euro-obligations qui viendront à échéance dans dix ans. Il s'agit de la BNP qui propose un taux d'intérêt de 8 % l'an et de Total qui assortit ses titres de coupons de 8,25 %. Les deux emprunts dirigés respectivement par la Dresdner Bank et la Deutsche Bank ont été fort bien accueillis.

Parmi les autres compartiments qui retiennent actuellement l'attention, celui de l'eurocouronne suédoise est très sollicité. Les emprunteurs internationaux y bénéficient de conditions très intéressantes par rapport à celles qui sont concédées aux débiteurs suédois qui lèvent des fonds dans leur propre monnaie, mais sur le marché national. C'est une conséquence des jugements négatifs portés récemment par les principales sociétés d'évaluation de crédit sur de nombreux emprunteurs scandinaves.

Pour sa part le marché de l'euro-franc n'a guère l'occasion de se mettre en évidence. Emprunter en francs est très coûteux pour les débiteurs internationaux qui songent à émettre des obligations de type classique. Quant aux transactions complexes dont le remboursement dépendra de l'évolution d'un indice boursier ou du cours d'une action, elles se font de plus en plus rares, en raison de récents changements de nature fiscale qui rendent leur placement très difficile auprès de la majorité des investisseurs français. Alors que le revenu de ces titres indexés n'est pas connu d'avance et qu'il ne sera perçu qu'à l'échéance, les porteurs seront imposés comme s'ils touchaient une rémunération annuelle de l'ordre de celle servie sur des obligations traditionnelles.

920210 DOC=BHL FAB=02087031 NUM=920210-2-021-02 REF=2-021-02 SEC=ECO TAI=86 ETATS UNIS DOLLAR CONJONCTURE ECONOMIQUE RENARD FRANCOIS DEVISES ET OR. Déception sur le dollar

Comment dit-on, en américain, " Soeur Anne, ne vois-tu rien venir " ? Et comment répond-on, dans la même langue : " Je ne vois que langueur sur l'emploi et la Maison Blanche aux abois " ? Les marchés des changes, en tout cas, ont répondu : le dollar a baissé.

Il est vrai que les nouvelles d'Amérique n'ont rien de joyeux. A la veille du week-end, 91 000 pertes d'emplois étaient annoncées pour le mois de janvier, dont 51 000 dans la distribution (grosse déception) au lieu des 20 000 à 40 000 créations prévues. En outre, les 31 000 créations d'emplois de décembre étaient, après révision, ramenées à 3 000, autre mauvaise surprise. Enfin, l'indice national des directeurs d'achats est resté inchangé à 47,4 %, comme en décembre, tout indice inférieur à 50 % étant le signe d'un ralentissement de l'économie. Selon les directeurs en question, l'activité du secteur manufacturier continue de fléchir, la production nationale augmente peu, les commandes nouvelles reculent pour le deuxième mois consécutif et, à l'exportation, leur taux de croissance est le plus faible depuis quatre ans. Les importations ont diminué pour la dix-neuvième fois en vingt mois.

" L'économie américaine, au début de 1992, est comme elle était à la fin de 1991 : elle dérive ", simplement le rythme du déclin s'est stabilisé, a déclaré le porte-parole de l'Association des directeurs. Autrement dit, chaque mois, la possibilité d'une reprise s'éloigne un peu plus, à la grande inquiétude de la Maison Blanche dont le chef des conseillers économiques, M. Michael Boskin, a déclaré que la Réserve fédérale " devrait se préparer à abaisser à nouveau ses taux s'il apparaît que la situation ne s'améliore pas ". Déposant devant le Congrès, il a également estimé que la Réserve fédérale aurait dû abaisser ses taux plus précocement et plus sensiblement l'an dernier pour stimuler la reprise économique. En début de semaine, le président de la Réserve, M. Alan Greenspan, affirmait que la Fed n'avait jamais exclu la possibilité d'une nouvelle baisse des taux. Après les chiffres, très mauvais, sur le chômage, on peut penser qu'une telle diminution est susceptible de se produire. En ce cas, les cours du dollar replongent, après avoir déjà cédé du terrain après l'annonce des chiffres. D'une semaine à l'autre, il a perdu près de 5 pfennigs et près de 16 centimes à Paris, restant stable, toutefois, par rapport au yen, qui l'accompagne dans sa baisse vis-à-vis des monnaies européennes.

A dollar faible, mark fort, mais très modérément à Paris, où il n'est passé que de 3,4070 F à 3,4080 F, une misère ! Finalement, la plage de fluctuation du franc à l'égard du mark se stabilise, correspondant peu ou prou aux écarts de taux à court terme entre Paris et Francfort.

920210 DOC=BHL FAB=02087033 NUM=920210-2-021-04 REF=2-021-04 SEC=ECO TAI=189 ALLEMAGNE CONJONCTURE ECONOMIQUE RENARD FRANCOIS MARCHE MONETAIRE ET OBLIGATAIRE. Lourdeur et incertitudes

L'accord conclu, en début de semaine, sur une augmentation des salaires de 6,40 % pour les 130 000 ouvriers de la sidérurgie allemande " aurait sûrement des conséquences très graves s'il devenait un point de repère pour les autres négociations salariales cette année ". C'est l'opinion de M. Helmut Schlesinger, président de la Banque fédérale d'Allemagne, qui redoute la contagion dans toute une série de secteurs " chauds " comme le bâtiment, en pleine activité par suite de la réunification, les services, notamment les banques, et, surtout, la fonction publique, où des gains de productivité ne sont pas très facilement réalisables.

De toute façon, avec des gains de productivité qui seront, en début de récession, inférieurs à 2 %, les entreprises allemandes vont souffrir : elles ne pourront relever leurs prix en raison de la concurrence mondiale (ce qui limite le risque d'un dérapage des prix industriels), et cela entraînera un laminage sensible de leurs marges bénéficiaires et un ajustement brutal, à la baisse, des dépenses d'investissement, sans compter évidemment d'autres ajustements sur les effectifs, qui commencent déjà.

De cela, la Bundesbank n'a cure, du moins pour l'instant, sa seule préoccupation, selon la mission qui lui a été confiée par la Constitution, étant de jouer correctement son rôle primordial de gardien de la monnaie et de rempart contre l'inflation. Dans ce dernier domaine, les cinq " sages " allemands avaient déjà estimé qu'une augmentation des salaires de 4 % serait " raisonnable ", et qu'elle ne devrait, en aucune façon, dépasser 5 %, ce qui va être le cas. Le signal est donc au rouge, selon la Bundesbank. Mais cette dernière met surtout l'accent sur la croissance trop rapide de la masse monétaire M3, 9 % en taux annuel en octobre, novembre et décembre 1991, ce qui est proprement intolérable au vu de la fourchette d'augmentation officiellement fixée à 3,5 %-5,5 %.

Ce dérapage est imputable à la fois aux déficits des Läender, au gonflement des crédits aux entreprises, qui, à court de trésorerie, " tirent " sur leurs lignes bancaires, et à un effet " pervers ", le transfert d'épargne du long terme sur le court terme, qui offre une rémunération très supérieure (près de deux points en plus) en raison d'un phénomène d'inversion des taux dû à la politique restrictive de la banque centrale. Ajoutons-y le gonflement du montant des billets en circulation émis par la Bundesbank pour l'ex-RDA et qui sont utilisés dans les pays de l'Est comme monnaie véhiculaire, tel le franc CFA en Afrique de l'Ouest ex-britannique. Cette question de la masse monétaire est, probablement, le souci numéro un de la Bundesbank, peut-être même davantage que celui des augmentations de salaires.

Dans son rapport mensuel de janvier, la banque centrale allemande se montre, significativement, très " monétariste ", insistant, à grands coups de graphiques, sur les relations entre la croissance de la masse monétaire et celle des prix, qui suivrait dans les trois ou les six mois. Dans ces conditions, il n'est pas étonnant d'entendre des dirigeants de la Bundesbank, comme MM. Tietmayer, Issing, Gaddun, multiplier les déclarations sur le thème : " Les marchés sont trop optimistes, la baisse des taux d'intérêt allemands ne saurait se produire avant l'été, et peut-être même après, bien après. "

Illusion perdue

C'est l'opinion du service des études de la Banque Indosuez, que dirige, désormais, Mme Michèle Debonneuil, très honorablement connue à l'INSEE et au Trésor : " L'hypothèque des taux allemands risque de peser sur les marchés plus longtemps que ce qui est généralement attendu. "

Ces sinistres pronostics, de nature à fortement déprimer les marchés, rejoignent ceux de la grande maison de courtage américaine Shearson Lehman, qui voit le rendement des OAT françaises passer de 8,45 % actuellement à 8,90 % en fin d'année et à 9,60 % à la fin de 1993, sous l'influence d'une Allemagne en pleine inflation et d'une saturation du marché des obligations à Francfort.

Sur le MATIF, le cours de l'échéance mars est retombé de 108,60 à 108,20 environ, ce qui correspond à des rendements de 8,44 %-8,48 % pour les OAT à dix ans, à 0,6 point d'écart avec le Bund allemand à dix ans (7,87 %). Sur le marché obligataire, le climat est plutôt lourd, pour cause d'incertitudes et d'engorgement manifeste. Depuis le début de l'année, une avalanche d'émissions s'est abattue sur les prêteurs, qui commencent à renâcler. Sans doute, pendant les mois de janvier et de février, selon les statistiques du Crédit lyonnais, près de 70 milliards de francs auraient été déversés par les émetteurs, 53 milliards de francs en coupons et 16,5 milliards de francs en remboursements, mais une bonne partie de ces capitaux est placée à court terme, à des taux plus élevés, par des gestionnaires peu pressés d'investir.

C'est pourquoi les emprunts de la semaine sous revue n'ont pas reçu un accueil très enthousiaste, à commencer par l'adjudication mensuelle d'obligations assimilables du Trésor (OAT). Cette dernière, d'un montant de 9,3 milliards de francs, a reçu un accueil beaucoup moins flambant qu'en janvier : le rendement de la tranche à trente ans (2023) s'est inscrit en hausse, à 8,45 % contre 8,35 % le mois précédent. Celui de la tranche à dix ans (7,5 milliards de francs) s'est légèrement détendu à 8,45 % contre 8,48 %. Comme la demande finale a été faible, pour les raisons évoquées précédemment, les banques spécialistes en valeurs du Trésor (SVT), dont le contrat est pratiquement de prendre ferme l'adjudication, ont avalé le " papier ", plus 2 milliards de francs de soumissions non compétitives, et souffrent en silence, le temps de l'écouler.

Cet écoulement est lent, et même très lent, pour les deux autres émissions de la semaine. Le Crédit d'équipement des petites et moyennes entreprises (CEPME) a levé 2 milliards de francs à neuf ans et 8,60 % nominal avec les garanties de l'Etat, sous la houlette de la Société générale. De son côté, la SOVAC a emprunté 800 millions de francs, avec une option pour monter à 1 milliard de francs à 9 % nominal et 9,22 % réel, sous l'égide du Crédit lyonnais.

920210 DOC=BHL FAB=02087044 NUM=920210-2-021-03 REF=2-021-03 SEC=ECO TAI=148 MATIERE PREMIERE CAFE FOTTORINO ERIC MATIERES PREMIERES. Des accrocs et pas d'accord pour le café

L'ouverture à Carthagène, en Colombie, de la huitième Conférence des Nations unies sur le commerce et le développement (CNUCED) ne semble guère stimuler les énergies en vue du renouvellement de l'accord international sur le café, dont l'expiration est prévue pour la fin de septembre 1993. Les cours du robusta à Londres ont baissé jusqu'à 475 livres la tonne, touchant leur niveau le plus bas depuis dix-sept ans. Et c'est aux Colombiens principalement que l'on doit cette subite atonie du marché.

Ces derniers se sont d'abord abstenus d'envoyer à Londres des représentants officiels pour les discussions sur un nouvel accord, commencées la semaine dernière. Le 7 février à Bogota, le directeur de la Fédération colombienne des producteurs de café, M. Jorge Cardenas, a pronostiqué que les débats de Londres ne déboucheraient sur aucun progrès substantiel. Il a en revanche reconnu que les Etats-Unis avaient infléchi pour la première fois leur position en reprenant la proposition colombienne d'instaurer un quota d'exportation universel.

Cette solution éviterait de voir s'instaurer un double marché entre celui des quotas et celui du hors-quota, et d'abolir ainsi la différence entre les pays membres et non membres de l'Organisation internationale du café (OIC). La rumeur a de surcroît couru ces jours-ci que la Colombie envisageait de réduire sensiblement ses prix de vente afin de rendre son café plus compétitif face aux grains d'Amérique centrale. Si la Fédération colombienne des producteurs a démenti ce " bruit ", l'émotion a été vive sur le marché, et les prix en ont subi les conséquences.

Depuis la levée des quotas en juillet 1989, aucune initiative sérieuse n'a été prise pour redonner aux échanges mondiaux un certain ordre. Le Brésil s'obstine à refuser une réintroduction des contingents d'exportation, qui passerait par une limitation de sa part " traditionnelle " de marché au profit des producteurs d'Amérique centrale. La situation de surproduction qui prévaut dans le monde empêcherait en tout état de cause un mécanisme régulateur de redonner une véritable vigueur aux prix. En fin de semaine pourtant, les prix remontaient d'une centaine de livres, sur la foi... d'une autre rumeur : le Brésil et le Costa-Rica auraient finalement tempéré leur hostilité à un nouvel accord.

Une récolte payée en " assignats "

Que de conditionnels, que d'incertitudes sur une matière première qui continue de représenter l'essentiel des ressources d'exportation de nombreux pays africains et centraméricains. En Afrique précisément, les prix de revient sont de l'ordre de 6,5-7 francs CFA le kilo (1 CFA=2 centimes), alors que les prix de vente ne dépassent pas 5 francs CFA. En Colombie, où le système d'achat du café aux planteurs était l'un des plus élaborés du monde, le gouvernement paye désormais une partie de la récolte en " assignats ", autrement dit avec des bons à payer... ultérieurement.

L'une des inconnues majeures reste l'attitude du premier producteur mondial, à savoir le Brésil. Au retour d'un voyage dans les zones de plantation, M. Michel Vievard, de la société havraise de négoce Delamare, a publié mercredi 5 février un bref " carnet de route " où figurent quelques renseignements utiles. Il apparaît ainsi que les prévisions pour la récolte 1991-1992 (achevée en septembre et commercialisée actuellement) portent désormais sur 30-32 millions de sacs de 60 kilos, alors que les premières estimations étaient plutôt de l'ordre de 22-24 millions de sacs.

" Le café n'étant plus soutenu par le gouvernement, les planteurs qui avaient besoin de financement ont vendu massivement, note M. Vievard. Les prix moyens payés aux producteurs de la coopérative de Garca, la plus importante de la zone de Patrocinio, dans les Cerrados, sont passés de l'équivalent de 89,5 dollars par sac en février 1991 à 70 dollars en juin et 58 dollars en décembre. " Pour la prochaine récolte qui débutera en mai, les premiers calculs la situent autour de 24 millions de sacs, compte tenu de la sécheresse qui a endommagé les cerises de café en septembre et octobre.

Autre constatation livrée par le responsable de la société havraise : les producteurs ont fourni de gros efforts en matière de rendements. Les surfaces les moins productives ont été fortement réduites (_ 50 % dans le Parana entre 1980 et 1990 ; _ 10 % dans l'Etat de Sao-Paulo). " Par contre, explique-t-il, le Minas-Gerais a multiplié son parc caféier par 3,5, l'Espirito-Santo par 2,5, et le Rondonia est passé d'une production nulle à 1 million de sacs. " Dans ces conditions, on peut penser que les planteurs du Brésil sont mieux armés pour résister à la crise que leurs collègues africains. Situation qui explique en partie le peu d'entrain du Brésil à vouloir renouveler l'accord international.

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920127 DOC=JGB NUM=920127-2-001-32 REF=2-001-32 SEC=ECO TAI=2 RENCONTRE INTERNATIONALE PAYS INDUSTRIALISES CROISSANCE ECONOMIQUE GROUPE DES SEPT PLANTU REUNION DES MINISTRES DES FINANCES DU G7 LE 25 JANVIER 1992 A NEW YORK PRIX D'AMERIQUE 920205 DOC=BHL FAB=02041355 NUM=920205-2-024-02 REF=2-024-02 SEC=ECO TAI=255 MUTATION NOMINATION CANAL PLUS COMAREG PROMOGIN MEUNIER BOEING AMERICAN EXPRESS INFORMATION SERVICES CORPORATION FAUGERE ET JUTHEAU MINES ET PRODUITS CHIMIQUES DE SALSIGNE MICROSOFT HALLMAN MICHAEL MAPLES MICHAEL BALMER STEVEN GAUDETTE FRANCIS SOCIETE FRANCAISE DE PRODUCTION EUROMEDIA LTV MISSILES AND ELECTRONIC MARTIN MARIETTA LOCKHEED CHIFFRES ET MOUVEMENTS C H I F F R E S E T M O U V E M E N T S

un accord commercial dans le secteur de la prestation vidéo avec Euromédia-Studios de France. Ce groupe privé possède des studios porte de la Chapelle à Paris. Au-delà de cet accord commercial, Euromédia et SFP Vidéo devraient ultérieurement échanger des participations. C'est l'un des buts de la réforme de la SFP (dont la holding est détenue en majorité par l'Etat) que de permettre ce type d'association avec ses filiales. LTV : accord de principe pour vendre ses activités défense à Martin Marietta et Lockheed. _ Le conglomérat industriel américain LTV Corp., sous la protection de la loi sur les faillites depuis juillet 1986, a annoncé lundi 3 février la conclusion d'un accord de principe aux termes duquel il cède ses activités aérospatiales de défense à une société conjointe formée des firmes Martin Marietta et Lockheed. Cette transaction, dont le montant n'a pas été précisé, doit encore faire l'objet d'un accord définitif et recevoir l'aval du juge des faillites. Le Wall Street Journal avait rapporté, le 17 janvier en citant des sources proches des négociations, que l'offre de Martin Marietta et de Lockheed s'élevait à 350 millions de dollars (1,65 milliard de francs). Pour sa part, le Washington Post avait indiqué que le groupe français Thomson-CSF s'était allié à la firme d'investissement de Washington, Carlyle Group, pour faire une contre-proposition. Le Carlyle Group est dirigé par M. Frank Carlucci, ancien secrétaire à la défense de M. Reagan.o

920210 DOC=RIP FAB=02081760 NUM=920210-2-022-02 REF=2-022-02 SEC=ECO TAI=30 GEN PRESSE QUOTIDIENNE ACCORD DATE FRANCE GRANDE BRETAGNE AGENCE DE PRESSE THE DAILY TELEGRAPH AFP

LONDRES de notre correspondant

ZECCHINI LAURENT Le vendredi 7 février Reconnaissance de la qualité de l'agence française. Accord " historique " entre l'Agence France-Presse et le " Daily Telegraph "

L'Agence France-Presse (AFP) à Londres a signé, vendredi 7 février, un accord avec le journal The Daily Telegraph, principal tirage des " journaux de qualité " britanniques (1,1 million d'exemplaires). Celui-ci _ fait sans précédent dans les annales de Fleet Street, l'ancien quartier londonien de la presse _ a renoncé au service mondial de l'agence Reuter au profit de celui de l'AFP. Ce choix est dû à l'augmentation importante du coût de l'abonnement de Reuter mais aussi à la reconnaissance de la qualité du réseau international de l'AFP.

D'autre part, AFX _ service d'informations économiques en langue anglaise lancé il y a un an, et filiale à 50/50 de l'AFP et d'Extel-Financial _ a également remplacé Reuter-Financial, selon un accord conclu avec la direction du Daily Telegraph.

920210 DOC=RIP FAB=02081761 NUM=920210-2-022-01 REF=2-022-01 SEC=ECO TAI=28 GREVE SALAIRE JOURNALISTE RADIO FRANCE FRANCE INTER Le samedi 8 février La grève à Radio France est reconduite pour 24 heures

A l'unanimité moins une voix, l'assemblée générale des journalistes de Radio France a reconduit pour la journée de samedi 8 février la grève lancée la veille à l'appel du Syndicat national des journalistes (SNJ), avec le soutien de la Société des journalistes et de la CGT. Le SNJ et la CGT demandent " des négociations salariales sérieuses et l'assurance de 2,8 % d'augmentation des salaires en 1992 ".

Les grévistes de France Inter ont protesté contre le fait que la présentation des journaux ait été assurée, vendredi 7 février, par le directeur de l'information de Radio France, Yvan Levaï, le directeur de la rédaction de France Inter, Claude Guillaumin, et son adjoint, Jean-Luc Hees, " pour masquer l'ampleur du mouvement ". Ils ont d'ailleurs empêché Claude Guillaumin et Yvan Levaï de réaliser leurs journaux, vendredi soir.

920210 DOC=RIP FAB=02081762 NUM=920210-2-022-04 REF=2-022-04 SEC=ECO TAI=48 DECLARATION CHAINE DE TELEVISION PROJET CESSION D'ENTREPRISE LE LAY PATRICK LE LAY PATRICK BERLUSCONI SILVIO LA5 Le vendredi 7 février sur France Inter La reprise de La Cinq. Pour le PDG de TF 1, le plan Berlusconi est une " opération amorale "

M. Patrick Le Lay, PDG de TF 1, a estimé vendredi 7 février sur France Inter que le plan de reprise de La Cinq proposé par M. Silvio Berlusconi était une " opération amorale ". L'homme d'affaires italien, actionnaire à 25 % de La Cinq depuis sa création en 1986, fournit aussi des programmes à la chaîne, a fait remarquer M. Le Lay, qui a précisé : " En cinq ans, M. Berlusconi a fourni 14 000 heures de programmes pour l'équivalent de 2,5 à 3 milliards de francs. Or son catalogue ne vaut pas plus de 300, 400 ou 500 millions de francs maximum. Cela veut dire qu'il a fait 2 milliards de profits sur La Cinq. "

Parlant du passif " gigantesque " de 3,6 milliards de francs, M. Le Lay a critiqué M. Berlusconi, " qui, dans une des deux options offertes aux créanciers, propose de les rembourser, mais en vingt-cinq ans (...) ; il propose de rembourser moins de 600 millions, c'est-à-dire qu'il étouffe 3 milliards de francs et, là, je dis que c'est une opération amorale ". " Si nous sommes contre ce plan de reprise, c'est qu'il faut penser à l'avenir de l'audiovisuel. Depuis le départ, on sait qu'il y a une chaîne de trop ", a ajouté le PDG de TF 1. Le projet de chaîne d'information continue lancé par TF 1, M 6 et Canal Plus " n'est pas un leurre " pour " brouiller les pistes ", " ni un projet concurrent à celui de Berlusconi ; il intervient plus tard dans le temps. Ce n'est que si le projet Berlusconi est refusé que l'on fera une offre ", a encore déclaré M. Le Lay.

920211 DOC=BHL FAB=02101133 NUM=920211-2-030-02 REF=2-030-02 SEC=ECO TAI=172 DIGITAL EQUIPMENT AVENIR HAVAS MEDIAS NOKIA FINLUX PHILIPS HEWLETT PACKARD CAP GEMINI SOGETI PROGRAMATOR FOUGEROLLE SOCIETE AUXILIAIRE D'ENTREPRISES C H I F F R E S E T M O U V E M E N T S

RESTRUCTURATIONS Digital Equipment va de nouveau réduire ses coûts de fonctionnement. _ Digital Equipment (DEC), le constructeur informatique américain, numéro deux mondial de l'industrie derrière son compatriote IBM, va engager un vaste plan de réorganisation destiné à réduire ses coûts de fonctionnement. Le programme d'économies actuellement élaboré viserait à diminuer de 400 millions de dollars les dépenses annuelles du groupe. DEC, qui a déjà réduit de quelque 9 000 personnes ses effectifs salariés, s'apprêterait à annoncer de nouvelles suppressions d'emplois. Et l'on parle de réaménagement au sein du top management du groupe. DEC avait déja adopté au cours de l'été dernier (le Monde du 27 juillet 1991) d'importantes mesures de restructuration mais il n'est pas parvenu à rétablir sa profitabilité. Pis, pour la première fois de son histoire, la firme du Massachusetts a enregistré des pertes d'exploitation à la fin de l'année 1991.

RÉSULTATS

Avenir Havas médias : résultat net divisé par trois en 1991. _ Le chiffre d'affaires 1991 d'Avenir Havas médias (AHM), filiale du groupe Havas spécialisée dans l'affichage, la régie publicitaire et la presse gratuite et locale, s'est établi à 6,35 milliards de francs, en baisse de 0,8 % par rapport à 1990. Seul le secteur affichage a progressé. L'an dernier, le résultat net après impôts et avant amortissements de survaleur devrait être, selon les prévisions de la direction du groupe, de 85 millions de francs, soit le tiers du résultat enregistré en 1990 (257,4 millions de francs). Cette baisse s'explique notamment par la récession publicitaire qui frappe particulièrement le secteur de la régie publicitaire en France et son activité affichage en Grande-Bretagne. AHM prévoit cependant un résultat en 1992 de l'ordre de 115 millions de francs.

RACHAT

Nokia rachète Finlux, le dernier fabricant indépendant de téléviseurs. _ Nokia Consumer Electronics (matériels électroniques grand public), filiale du groupe finlandais Nokia et numéro trois du téléviseur en Europe, vient de racheter Finlux, le dernier fabricant indépendant de récepteurs TV, contrôlé par Metra, entreprise spécialisée dans l'ingénierie. Le prix de la cession s'élève à 205 millions de marks finlandais (256 millions de francs) payable en actions Nokia rachetées à la banque finlandaise Kansallis-Osake-Pankki. Metra se trouvera ainsi actionnaire à 3 % de Nokia, aux côtés d'Union Bank of Finland (12,8 %) et de l'assureur Pohjola (8,2 %). Finlux réalise un chiffre d'affaires de 600 millions de marks finlandais (750 millions de francs), principalement dans les pays scandinaves (11 % du marché), mais aussi en Allemagne. Très haut de gamme, ses téléviseurs portent la marque Finlux et Asa. Par ce rachat, Nokia (marques Salora, Luxor, Oceanic, Sonolor, Graetz, Schaub-Lorenz), dont les affaires ne sont guère brillantes, entend rationaliser sa production (environ 2,7 millions de téléviseurs sans Finlux) en concentrant ses fabricants à Turku (Finlande) et Bochum (Allemagne). Le groupe fermera ses unités française (Chartres) et portugaise. Sa direction précise que la marque Nokia sera destinée au marché européen (hors Scandinavie).

ACCORD

Philips et Hewlett-Packard intensifient leur coopération. _ Philips et Hewlett-Packard ont officialisé, jeudi 6 février, leur volonté d'intensifier leur coopération dans le secteur des équipements médicaux de pointe. Comme prévu, les deux groupes sont prêts à développer les travaux qu'ils mènent en commun depuis novembre 1991 dans le domaine des technologies cardiaques et à envisager une possibilité d'association dans le domaine des techniques ultrasoniques. En revanche, la multinationale neérlandaise et le groupe américain n'ont pas encore signé d'accord ferme : ils affirment n'en être qu'au stade de " la reconnaissance des possibilités d'aboutir à un rapprochement technique et opérationnel ". (Corresp.)

OPA

Cap Gemini Sogeti lance une OPA amicale sur le suédois Programator. _ Cap Gemini Sogeti attaque le marché scandinave. Le groupe français de services informatiques va lancer une OPA amicale sur le suédois Programator (2 500 salariés et un chiffre d'affaires d'1,9 milliard de couronnes en 1991, soit à peu près autant en francs), premier prestataire de services informatiques en Suède, en Norvège et au Danemark, numéro deux en Finlande. La fusion de Programator et des filiales du groupe Cap Gemini Sogeti en Scandinavie devrait donner naissance à un ensemble pesant plus de 3 milliards de francs de chiffre d'affaires et employant environ 3 600 personnes, indique-t-on du côté de la société française. Les modalités techniques de l'opération devraient faire l'objet d'une annonce officielle mardi 11 février. Le groupe Cap Gemini Sogeti, qui vient de publier ses résultats provisoires, annonce pour 1991 un chiffre d'affaires consolidé de 10 milliards de francs (calculé hors taxes), en progression de 9,3 % par rapport à 1990. A 560 millions de francs, le résultat net consolidé pour 1991 accuse un retrait de 10 %.

La SBF déclare recevable l'OPA de Fougerolle sur SAE. _ Après le Conseil des Bourses de valeurs (CBV), la Société des Bourses françaises (SBF) a donné son feu vert à l'offre publique d'achat lancée le 28 janvier par le groupe de bâtiment et travaux publics Fougerolle sur la Société auxiliaire d'entreprises (SAE). La firme se propose d'acquérir la totalité des actions de SAE au prix de 1 110 F par action (pour un paiement comptant) ou 1 210 F par action (payable le 31 décembre 1992). La cotation des titres SAE reprendra le 10 février sur le marché à règlement mensuel.f

920211 DOC=BHL FAB=02101357 NUM=920211-2-023-01 REF=2-023-01 SEC=ECO TAI=81 ECO SME ECU FINANCE SUPRANATIONALITE INSTITUTION POLITIQUE POLITIQUE ECONOMIQUE BANQUE CENTRALE ESPACE UNIQUE ALLEMAGNE CONFERENCE DE PRESSE TRAITE SCHLESINGER HELMUT BUNDESBANK CEE VERNHOLES ALAIN APRES LA SIGNATURE DU TRAITE DE MAASTRICHT LE 7 FEVRIER 1992 : RUMEURS DE DESACCORD AU SEIN DE LA BUBA BILLET. L'Allemagne et Maastricht

Le fait que M. Helmut Schlesinger, président de la Bundesbank, ait éprouvé le besoin d'organiser en toute hâte une conférence de presse vendredi 7 février à Francfort accrédite les rumeurs selons lesquelles la Banque centrale allemande serait profondément divisée sur le traité d'union européenne.

Certes, M. Schlesinger s'est appliqué à rassurer ceux qu'inquiète l'idée de voir l'Allemagne abandonner à terme sa monnaie et, d'une certaine façon, la direction de sa politique monétaire, confiée pour les douze pays européens à une banque centrale unique. Il n'empêche que le président de la " Buba " a avoué certaines craintes. La première est bien évidemment que, pour respecter les échéances fixées, l'examen de passage _ c'est-à-dire les critères de sérieux des politiques économiques menées par les différents partenaires _ ne soit assoupli. S'il en était ainsi, les Allemands, qui font de la stabilité des prix leur principal objectif, perdraient ce à quoi ils tiennent le plus et ce qui a fait la force du mark depuis trente ans.

La politique monétaire, c'est-à-dire le maniement des taux d'intérêt, ne peut à elle seule garantir la stabilité des prix, estime M. Schlesinger. C'est bien pourquoi l'Allemagne a toujours insisté _ M. Hans Tietmeyer, vice-président de la Banque centrale allemande, l'a encore fait il y a quelques semaines _ pour que des politiques budgétaires strictes soient menées. En fait, les Allemands auraient bien voulu que la monnaie unique ne devienne réalité qu'une fois les politiques économiques réellement harmonisées.

Les Allemands n'ont pas encore eu de véritable débat national sur tous ces sujets essentiels qui impliquent des abandons de souveraineté nationale. Aussi les informations publiées ces dernières semaines, par le Financial Times d'abord puis par Die Zeit, les troublent-ils. Plusieurs membres de la Banque centrale, et parmi les plus influents _ les représentants de la Bavière, du Land de Hesse, de Hambourg... _ auraient manifesté vertement leur désaccord avec les engagements pris à Maastricht, reprochant à M. Schlesinger sa faiblesse à l'égard du pouvoir politique. En clair, le président de la " Buba " n'aurait pas résisté à M. Kohl, contrairement à ce qu'il aurait dû faire, le chancelier allemand n'ayant pas obtenu ce à quoi les Allemands tenaient le plus pour compenser leurs abandons de souveraineté économique : des avancées importantes sur le plan de l'union politique.

La Bundesbank pourrait bien, au fil des mois, faire monter les enchères et rendre plus difficile la ratification par les Allemands du traité d'union européenne.

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920211 DOC=BHL FAB=02101550 NUM=920211-2-030-03 REF=2-030-03 SEC=ECO TAI=25 JAPON SOCIETE DE COURTAGE MOODY'S NOMURA NIKKO DAIWA YAMAICHI L'agence de notation américaine Moody's rétrograde les quatres grands du courtage japonais.

_ L'agence de notation financière américaine Moody's a rétrogradé, vendredi 7 février à Tokyo, les quatre grandes maisons de titres japonaises Nomura, Nikko, Daiwa et Yamaichi. La notation des dettes à long terme de Nomura passe du prestigieux Aaa à Aa2, celle de Daiwa de Aa2 à Aa3 et celles de Nikko et Yamaichi de Aa2 à A1. Moody's justifie sa décision par la baisse de rentabilité de ces maisons de courtage, affectées par les scandales de l'été dernier (le Monde du 28 juillet 1991), dans un environnement boursier difficile et de plus en plus concurrentiel. En effet, la morosité actuelle du marché et la chute des volumes de transactions contribuent au recul des performances de ces firmes.

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920211 DOC=BHL FAB=02101554 NUM=920211-2-030-01 REF=2-030-01 SEC=ECO TAI=45 CESSION D'ENTREPRISE RESTAURATION BUCHER JEAN PAUL HIPPOPOTAMUS FLO Nouveau coup d'éclat. Flo rachète la chaîne de restauration Hippopotamus

Nouveau coup d'éclat pour le groupe Flo, créé il y a près d'un quart de siècle par l'Alsacien Jean-Paul Bucher : le rachat de la totalité du capital de la chaîne Hippopotamus, spécialisée dans la viande grillée, jusque-là détenue pour moitié par Casino et son fondateur, M. Christian Guignard.

Le groupe Flo, qui gère déjà dix-sept brasseries, une centrale d'achats (Centra Flo) et une chaîne de magasins de traiteurs (Flo-Prestige), employait 1 500 salariés en 1991, pour un chiffre d'affaires de 600 millions de francs. Avant le rachat d'Hippopotamus et de ses dix-huit établissements (la plupart à Paris, trois seulement étant situés en province), Flo occupait la neuvième place dans la restauration française.

Sous-chef à dix-huit ans chez Lucas-Carton, M. Bucher a fondé sa chaîne en 1968, en rachetant son premier restaurant, en plein coeur de Paris, la Brasserie Flo. C'est dans ce cadre 1900 qu'il a d'ailleurs annoncé à ses cadres sa dernière acquisition, samedi 8 février. En 1973, il reprend un autre établissement, Le Terminus Nord, puis Julien (1975), Le Vaudeville (1979), Le Boeuf sur le toit (1985), trois ans plus tard, La Coupole. Il y a quelques mois, il s'est installé sous la magnifique coupole bleue du Printemps. Il gère aussi quatre établissements en province (Toulouse, Nancy, Metz et Nice), trois en Europe (deux à Barcelone et un à Stuttgart) et trois au Japon.

920211 DOC=BHL FAB=02100511 NUM=920211-2-023-07 REF=2-023-07 SEC=ECO TAI=31 TUNNEL LA MANCHE OUVERTURE DATE EUROTUNNEL DU 15 JUIN 1993 A SEPTEMBRE 1993 L'ouverture du tunnel sous la Manche serait retardée de trois mois

Le tunnel sous la Manche pourrait ne pas ouvrir le 15 juin 1993, comme il était prévu. Dans un communiqué, le concessionnaire Eurotunnel estime que la date de mise en service pourrait être repoussée en septembre si les travaux des constructeurs regroupés dans le consortium TML se poursuivaient au rythme actuel. La pose des rails et des radiers de béton aurait pris trop de retard pour que les procédures de réception et les essais soient réalisés en temps voulu. Cette mauvaise nouvelle prend place dans une suite de contretemps : la modification de la largeur des portes des navettes, pour des raisons de sécurité, a bouleversé les cadences des industriels qui ne peuvent promettre que quatre rames en juin 1993, de quoi juste assurer un service partiel. D'autre part, les retards accumulés par le constructeur GEC-Alsthom ne permettent pas d'attendre un service ferroviaire normal des TGV avant la mi-1994.i

920211 DOC=BHL FAB=02101350 NUM=920211-2-023-03 REF=2-023-03 SEC=ECO TAI=234 PROJET INSTANCE BUDGET CHIFFRE ANALYSE CEE

Le budget de la CEE augmentera d'un tiers au cours de la période quinquennale 1993-1997, bondissant de 67 milliards d'écus (469 milliards de francs) en 1992 à un maximum de 87 milliards d'écus (609 milliards de francs) en 1997. La Commission s'apprête en effet à proposer aux Douze que le plafond des ressources de la CEE passe de 1,2 % du PNB (produit national brut) communautaire aujourd'hui à 1,37 % au cours de la prochaine période de cinq ans, ce qui est la conséquence logique de la volonté manifestée à Maastricht d'élargir le champ d'intervention de la Communauté. La Commission met l'accent dans ses propositions sur trois priorités : le renforcement de la politique de solidarité en faveur des pays les moins riches de la CEE afin de leur permettre de participer au programme d'union économique et monétaire (UEM) ; les engagements extérieurs de la Communauté ; la nécessité d'améliorer la compétitivité des entreprises.

BRUXELLES (Communautés européennes) de notre correspondant

LEMAITRE PHILIPPE BUDGET 1993-1997 Pour faire face à l'élargissement de son champ d'intervention. La Commission européenne propose d'accroître fortement les moyens financiers de la CEE

La Commission devrait adopter mardi 11 février ses propositions de programmation budgétaire 1993-1997 pour les présenter le lendemain devant le Parlement européen à Strasbourg. L'exercice est délicat car, en cette période de stagnation économique, les États membres considéreront probablement avec réticence _ même si c'est la conséquence de leurs propres décisions _ la perspective d'une progression des dépenses communautaires beaucoup plus rapide que celle envisagée au niveau national. Cela promet d'être particulièrement vrai de la part des pays " payeurs net ", ceux qui, comme l'Allemagne, le Royaume-Uni et la France, contribuent davantage au budget européen qu'ils n'en reçoivent en retour.

Pacte financier

C'est la seconde fois que la Commission propose aux États membres ainsi qu'au Parlement européen de conclure un pacte financier pour cinq ans. En février 1988, après un an de discussions, les Douze avaient adopté le " paquet Delors ", autrement dit une programmation financière pour la période 1988-1992 impliquant le plafonnement des ressources communautaires à 1,20 % du PNB. Il s'agissait alors de " réussir l'Acte unique ". L'opération a été une réussite dans la mesure où la CEE a connu, grâce à cet accord auquel avait également souscrit le Parlement européen, cinq ans de paix budgétaire. L'objectif affiché du " paquet Delors 2 " est de " réussir Maastricht ".

La marge de manoeuvre de la Commission n'est pas considérable car des engagements importants ont été pris lors du Conseil européen de décembre qu'il convient maintenant d'honorer. C'est vrai en particulier sur la " cohésion économique et sociale ", c'est-à-dire l'effort consenti, principalement par le truchement des Fonds structurels (le Fonds régional, le Fonds social, le Fonds d'orientation agricole), pour moderniser l'économie des pays les moins riches de la CEE. Conformément aux décisions de Maastricht, à l'action de ceux-ci viendra désormais s'ajouter celle d'un " fonds de cohésion ", dont les crédits seront réservés à l'Espagne, au Portugal, à la Grèce, à l'Irlande. Les sommes mobilisées par le Fonds de cohésion serviront principalement à la modernisation des infrastructures de transport et à la défense de l'environnement. Au total (Fonds structurels + Fonds de cohésion), les quatre pays verront doubler, au cours de la période, les transferts financiers affectés à leur modernisation. Selon les calculs des experts bruxellois ceux-ci passeraient, toujours pour les quatre pays, de 7,5 milliards d'écus (52,5 milliards de francs) en 1992 à près de 15 milliards d'écus (105 milliards de francs) en 1997.

Dans quelle proportion l'aide apportée par les Fonds structurels aux autres pays membres sera- t-elle, elle aussi, revalorisée ? La Commission n'a pas encore tranché, sensible à l'existence d'un " problème allemand " : l'Allemagne apparaît à ce stade comme un " contributeur net " important, ce qui risque, en l'état de la conjoncture, de provoquer une réaction de rejet à Bonn. Un moyen de l'éviter pourrait consister à augmenter les contributions des Fonds structurels en sa faveur (et donc en même temps en faveur des autres pays " riches " de la CEE). Il semble acquis que les crédits accordés aux régions en retard _ celles dites de l'objectif 1 ; en France, la Corse et les DOM _ seront augmentés des deux tiers au cours de la période. Une progression d'un tiers avait été prévue pour les autres terrains d'intervention des Fonds structurels mais, compte tenu de ce " problème allemand ", ce pourcentage pourrait être relevé, ce qui ferait également l'affaire des Français.

Priorités pour l'aide extérieure

Autre moyen, côté ressources cette fois, pour parvenir à une répartition plus équitable entre les États membres des charges et avantages budgétaires dans la CEE, la Commission propose de plafonner à un niveau plus bas que précédemment les recettes de la TVA à transférer au budget de la CEE (1 % au lieu de 1,4 %). En contrepartie, la " quatrième ressource ", établie en fonction de la richesse relative de chacun, verrait son rôle sensiblement accru. Un tel aménagement favorise les pays pauvres, où la consommation, et donc la TVA, représente une part du PNB plus importante que dans le reste de la CEE.

Compte tenu des impulsions que les chefs d'État et de gouvernement ont voulu donner à Maastricht à une politique étrangère et de sécurité commune, compte tenu de la situation dans le monde, chacun comprend que les engagements extérieurs de la CEE devront être accrus. Mais la Commission veut définir des priorités, clarifier la place respective des différents instruments auxquels on veut faire appel (assistance technique, protocoles financiers, aides humanitaires, soutien à la balance des paiements). En 1989, l'aide extérieure de la Communauté _ non comprise celle, importante, aux pays africains au titre de la Convention de Lomé, qui n'est pas budgétisée _ s'est élevée à 1 milliard d'écus (7 milliards de francs) ; en 1992, elle atteindra 3,6 milliards d'écus (25 milliards de francs). M. Frans Andriessen, vice-président chargé des relations extérieures, souhaiterait qu'en fin de période l'effort collectif de la CEE (auquel il faut ajouter celui accompli de façon bilatérale par les États membres) atteigne 10 % du budget. La Commission n'ira pas jusque-là mais le montant inscrit dans le document soumis aux États membres et au Parlement devrait se situer aux alentours de 6 milliards d'écus (42 milliards de francs) et inclure une réserve substantielle afin que les Douze puissent faire face, le cas échéant, à des situations imprévues.

La nécessité d'inscrire des moyens importants dans cette programmation budgétaire pour favoriser une compétitivité accrue des entreprises de la CEE fait resurgir, déjà au sein de la Commission, la controverse entre ceux qui sont hostiles à tout ce qui de près ou de loin ressemble à une politique industrielle et ceux qui croient qu'il convient, pour les pouvoirs publics européens, d'au moins accompagner les mutationsindustrielles. Surtout lorsque celles-ci sont l'effet direct des politiques menées par la Communauté.

Pour agir dans ce sens, la Commission proposera de faire appel à toute une batterie d'instruments, au premier rang desquels la politique commune de la recherche dont les crédits seraient très sensiblement augmentés, peut-être presque doublés (ils atteignent 3,6 milliards d'écus, soit 25 milliards de francs, dans le budget de la CEE pour 1992). Une réflexion est en cours pour accroître l'efficacité, au niveau des entreprises, de l'effort ainsi consenti.

920211 DOC=BHL FAB=02101352 NUM=920211-2-023-02 REF=2-023-02 SEC=ECO TAI=22 CONJONCTURE ECONOMIQUE 1991 RAPPORT BANQUE ANALYSE BRI Selon un rapport de la BRI. Ralentissement de l'activité bancaire internationale

L'activité bancaire internationale est restée déprimée fin 1991. Selon un rapport de la BRI (Banque des règlements internationaux) publié lundi 10 février à Bâle, les financements internationaux sont demeurés " très faibles " au troisième trimestre 1991 par rapport aux années précédentes, qui avaient constitué des records.

La BRI explique cette évolution par l'affaiblissement de la demande de crédit entraînée par le ralentissement économique dans les pays industrialisés, par la priorité accordée par les banques à la qualité des actifs et par les préoccupations concernant la solvabilité des emprunteurs. _ (AFP)

920211 DOC=BHL FAB=02101355 NUM=920211-2-023-05 REF=2-023-05 SEC=ECO TAI=18 SOURCE DU DOCUMENT:ASFFI ECO ALLEMAGNE GRANDE BRETAGNE ITALIE JAPON CHIFFRE 1991 INVESTISSEMENT CHIFFRE 1991 INVESTISSEMENT TITRE DE L'HISTOGRAMME : LES PLACEMENTS PAR TYPE D'INVESTISSEMENT EN MILLIARDS D'ECUS La France en tête pour les placements collectifs

Une étude de l'ASFFI (Association des sociétés et fonds français d'investissement) confirme la prédominance de la France en matière d'actifs gérés par les organismes de placements collectifs en valeurs mobilières (OPCVM) ouverts au public. Au niveau européen, sans les OPCVM monétaires et en ne retenant que l'ensemble actions-obligations, la France reste en tête. La France est devancée pour les actions par les fonds britanniques. L'étude porte sur des données obtenues à fin septembre 1991. Un écu vaut environ 7 francs.

920211 DOC=BHL FAB=02101356 NUM=920211-2-023-04 REF=2-023-04 SEC=ECO TAI=117 ASSURANCE MALADIE SYNDICAT FINANCEMENT SECURITE SOCIALE MEDECIN ACCORD ASSEMBLEE GENERALE

L'assemblée générale de la Confédération des syndicats médicaux français (CSMF), réunie dimanche 9 février, a donné son " accord au schéma général " de maîtrise des dépenses de santé proposé par la Caisse nationale d'assurance-maladie des travailleurs salariés (CNAMTS). Cependant, la principale organisation de médecins ajoute six " conditions suspensives " qui s'éloignent sensiblement des propositions de la CNAMTS.

NORMAND JEAN MICHEL LE 9 FEVRIER 1992 : ACCORD ASSORTI DE SIX CONDITIONS SUSPENSIVES La maîtrise des dépenses de santé. La CSMF met des conditions à un accord avec la Caisse d'assurance-maladie

Ce n'est pas la première fois que la CSMF joue au chat et à la souris avec la CNAMTS et, à travers cette dernière, avec le gouvernement. En faisant connaître son accord de principe aux propositions de la Caisse nationale d'assurance-maladie mais en y ajoutant des " conditions suspensives " telles qu'elles dénaturent totalement le texte qui lui était soumis, le principal syndicat de médecins libéraux dit " non " à une véritable politique de maîtrise des dépenses de santé tout en donnant l'impression de se poser comme une force de proposition.

Le " marché " proposé par la CNAMTS était clair (le Monde du 31 janvier) : les médecins acceptent un taux global d'évolution des dépenses " exprimant la croissance médicalement utile " des remboursements comprenant des pénalisations individuelles en fonction d'objectifs négociés localement. En échange, les honoraires seraient revalorisés dès le 15 février et certains médecins seraient autorisés à dépasser les honoraires conventionnels. Or la CSMF place la barre très haut. Elle refuse d'afficher explicitement le principe d'une pénalisation et réclame la possibilité pour tous les nouveaux médecins de dépasser les honoraires conventionnels.

Désormais, la balle est dans le camp de M. Jean-Claude Mallet, président (Force ouvrière) de la Caisse nationale, et de M. Jean-Louis Bianco, ministre des affaires sociales. Le premier peut choisir de poursuivre les discussions avec la CSMF et d'accorder de nouvelles concessions incompatibles avec l'accord qu'il a conclu en octobre avec le gouvernement. M. Bianco _ qui devait s'exprimer lundi 10 février _ n'a pas l'intention de s'aventurer dans cette voie. Les diverses mesures proposées aux médecins ne se soldent-elles pas déjà par un coût estimé à quatre milliards de francs en année pleine ? Cependant, le ministre des affaires sociales ne paraît pas avoir les moyens politiques de " passer en force " pour obtenir un mécanisme susceptible de maîtriser les dépenses de santé sur le modèle des accords conclus à l'amaible avec les cliniques privées, les biologistes ou les infirmières libérales.

On ne peut d'ailleurs que s'étonner du " laisser faire " des pouvoirs publics à l'égard des praticiens appliquant _ au mépris de leurs engagements à l'égard des assurés sociaux _ des honoraires supérieurs à ceux fixés par la " Sécu ". Un tel laxisme, combattu par de rares directeurs de caisses primaires, n'a pas incité les syndicats médicaux au réalisme. Adopter à partir d'aujourd'hui une attitude plus ferme serait la moindre des choses. Dans ces conditions, la politique de maîtrise des dépenses de santé paraît mal partie, comme vient de le souligner M. Jean Kaspar, secrétaire général de la CFDT.

Mais les syndicats médicaux ne pourront pas éternellement fuir leurs responsabilités et se réfugier dans un corporatisme d'autant plus confortable que la " médecine libérale " française n'existe que grâce aux 190 milliards de francs (hors versements aux hôpitaux publics) que lui consacre la " Sécu ". Si l'actuel gouvernement est incapable de mettre en place une autre règle du jeu, les médecins n'échapperont pas à la nécessaire prise en compte des contraintes économiques (lire page 37 dans " le Monde de l'économie "). Apparemment, ils préfèrent attendre que celles-ci leur soient imposées.

920211 DOC=BHL FAB=02101551 NUM=920211-2-023-06 REF=2-023-06 SEC=ECO TAI=75 POLEMIQUE DEPARTEMENT INDRE ET LOIRE FINANCEMENT CESSATION MEDECIN HONORAIRE ASSURANCE MALADIE INSTANCE NAU JEAN YVES Dépassements d'honoraires. Des médecins d'Indre-et-Loire sont menacés d'être déconventionnés

Un courrier de dix feuillets, accompagné d'annexes et signé de M. Guy Duflot, directeur de la CPAM (Caisse primaire d'assurance-maladie) d'Indre-et-Loire, relance le conflit qui oppose les organismes sociaux aux médecins qui appliquent unilatéralement des tarifs supérieurs à ceux fixés par la Convention nationale de mars 1990. Ce document, adressé à chacun des 1 014 médecins libéraux exerçant en Indre-et-Loire (520 généralistes et 494 spécialistes), se présente comme une explication des textes toujours en vigueur. Il s'agit, aussi, d'une menace à peine voilée de déconventionnement à l'encontre des cent généralistes qui, depuis octobre dernier, ont, soutenus par leurs syndicats, fixé entre 95 francs et 100 francs (au lieu des 90 francs réglementaires) le tarif de leur consultation.

Peu banale, l'initiative ne manque pas non plus de surprendre par le ton adopté. " Il ne me paraît pas évident que tous les médecins libéraux soient aujourd'hui parfaitement informés ou conscients qu'ils sont tous concernés par les enjeux d'une négociation dont le problème de la consultation à 100 francs n'est que l'épiphénomène ", explique M. Duflot. " Les médecins n'ont pas rempli leur engagement pour la maîtrise des dépenses. Ils n'ont pas obtenu la revalorisation tarifaire, ce que je traduis généralement vulgairement en disant qu'ils ne peuvent pas avoir le beurre et l'argent du beurre ", souligne le directeur de la CPAM, qui reconnaît volontiers que si l'on prend le problème isolément, la consultation à 100 francs paraît parfaitement justifiée, voire notablement insuffisante.

" Au cas où l'on en viendrait au déconventionnement ", le directeur menace aussi " d'éclairer le public sur le montant des honoraires et des revenus médicaux ", soit, revenu net moyen pour l'année 1990 en Indre-et-Loire : 310 284 francs (pour les généralistes), 716 652 francs (cardiologues), ou 852 585 francs (anesthésistes)... Enfin, M. Duflot ne s'embarrasse pas pour qualifier l'attitude " scandaleuse, inadmissible, contraire à la déontologie [et] illégale ", des médecins incitant leurs patients à protester contre les tarifs en vigueur. Avant que la procédure de déconventionnement n'ait abouti, la CPAM d'Indre-et-Loire se propose néanmoins de ne pas sanctionner les généralistes qui accepteront au plus vite de rentrer dans le rang.

920211 DOC=BHL FAB=02101351 NUM=920211-2-034-32 REF=2-034-32 SEC=ECO TAI=34 TRAVAIL DUREE JEUNESSE EMPLOI CHARGES D'ENTREPRISE EMPLOI AUBRY MARTINE Mme Martine Aubry au " Grand Jury RTL-le Monde ". 27 000 jeunes ont été embauchés grâce à l'exonération de charges sociales

Invitée du " Grand Jury RTL-le Monde ", le 9 février, Mme Martine Aubry, ministre du travail, a promis " une position commune d'ici à quelques jours ", avec MM. François Doubin (ministre de l'artisanat, du commerce et de la consommation) et Jack Lang (ministre de la culture et de la communication), sur le travail du dimanche. Il s'agit " d'un problème de société " qui ne peut pas se " résumer, comme certains l'ont fait dans des campagnes publicitaires, à des slogans ", a-t-elle souligné.

" Cela me scandalise qu'on puisse penser que je fais du traitement statistique ", s'est écrié Mme Aubry, résolue à défendre sa conception du " traitement social " du chômage. Elle a indiqué que la mesure d'exonération de charges sociales avait permis, en deux mois et demi, l'entrée de 27 000 jeunes dans les entreprises. De plus, " plusieurs milliers d'emplois familiaux supplémentaires ont été inscrits entre le 15 et le 30 janvier dans les URSSAF ", a-t-elle précisé.

920211 DOC=BHL FAB=02101353 NUM=920211-2-023-08 REF=2-023-08 SEC=ECO TAI=31 REFORME DIALOGUE NORD SUD DECLARATION INSTANCE ROCARD MICHEL CNUCED LORS DE LA 8EME SESSION LE 8 FEVRIER 1992 La réforme de la CNUCED au centre de la conférence de Cartagena

La réforme de la Conférence des Nations unies pour le commerce et le développement a été abordée dès l'ouverture de la huitième session de cette organisation, samedi 8 février, à Cartagena en Colombie (le Monde du 4 février). " (La CNUCED) d'aujourd'hui ne peut plus être celle de toujours ", a déclaré le président colombien, M. César Gaviria, lors de l'inauguration de la session. " La CNUCED n'a pas évolué ", a ajouté M. Gaviria, qui souhaite que la conférence " reflète les changements dans le monde. Cela va nécessiter des réformes profondes tant pour les instruments de la conférence que pour la structure de cette entité ".

Arrivé dimanche 9 février à Cartagena, M. Michel Rocard a affirmé, en marge de la conférence, que le " décalage " Nord-Sud s'aggrave. " La CNUCED, a ajouté l'ancien premier ministre, est le Parlement d'un grand service passé par des hauts et des bas : il est temps de le réveiller.

920211 DOC=BHL FAB=02101354 NUM=920211-2-034-33 REF=2-034-33 SEC=ECO TAI=57 NOMINATION ANNONCE POLITIQUE SOCIALE INSTANCE PATRONAT MUTATION GIRAL JEAN LOUIS DOMANGE JEAN LEBAUBE ALAIN DECISION ANNONCEE LE 10 FEVRIER 1992 PAR FRANCOIS PERIGOT Succédant à M. Jean-Louis Giral. M. Jean Domange va devenir président de la commission sociale du CNPF

M. Jean Domange, président de la Fédération nationale du bâtiment (FNB), sera le prochain président de la commission sociale du CNPF, en remplacement de M. Jean-Louis Giral, démissionnaire depuis la fin de l'année. Le président du CNPF, M. François Perigot, a annoncé son choix le 10 février ; il sera soumis au conseil exécutif le 17 février.

Ainsi prend fin une période de vacance, M. Giral assurant ces dernières semaines l'intérim d'un poste qu'il occupait depuis septembre 1989, quand il succéda à M. Pierre Guillen, vice-président et délégué général de l'UIMM (Union des industries métallurgiques et minières). De nombreux noms avaient circulé et M. Perigot semblait éprouver des difficultés pour désigner une personnalité compétente, alors que 1992 sera marquée par des négociations importantes, pour les régimes de retraite, et pour l'adoption d'une nouvelle convention UNEDIC, en fin d'année.

Président de la FNB _ fonction qu'il conservera, _ PDG d'une entreprise familiale de couverture-plomberie-chauffage de cinquante personnes, M. Jean Domange, soixante et un ans, prend donc la suite de l'ancien président de la FNTP (Fédération nationale des travaux publics). Ironie du sort, les deux fédérations, cousines, n'ont pas toujours entretenu les meilleurs rapports, mais le nouveau président de la commission sociale pourra s'appuyer sur M. Bernard Boisson, directeur de la commission au sein du CNPF, et président de l'UNEDIC, et qui fut longtemps directeur des affaires sociales de la FNB. Pendant des années, avec ce dernier, M. Domange s'occupa des dossiers sociaux pour la profession du bâtiment et il fut à l'origine de la négociation d'une nouvelle convention collective en 1990 ainsi que d'une nouvelle grille de classification.

920211 DOC=JGB FAB=07DE1020 NUM=920211-2-040-33 REF=2-040-33 SEC=MDE TAI=76 GENEXT GRANDE BRETAGNE ITALIE ART VENTE AUX ENCHERES FRONTIERE ESPACE UNIQUE COMMERCE ART COMMERCE SOTHEBY'S CHRISTIE'S CEE ROUX EMMANUEL DE,GUERRIN MICHEL PERSPECTIVES. La libre circulation des objets d'art

" Il est souvent plus facile de travailler entre la Grande-Bretagne et les Etats-Unis ou la Suisse qu'entre deux pays du Marché commun. " Ce constat de Simon de Pury (Sotheby's Europe) montre bien les difficultés qui restent à aplanir pour que les objets d'art circulent librement dans l'Europe des Douze. François Curiel, de Christie's, est persuadé que, en janvier 1993, de nombreuses entraves subsisteront encore. L'harmonisation sera d'autant moins facile que la politique culturelle a jusqu'ici été laissée de côté et que la Commission de Bruxelles n'a pas le pouvoir d'intervenir dans ce domaine. C'est donc aux Etats de la Communauté de s'entendre entre eux.

Si les licences d'exportation sont supprimées, les Etats de la Communauté ont des réglementations fort différentes. Ceux du Nord (Grande-Bretagne, Benelux, Allemagne) sont, par tradition, assez souples sur la sortie d'oeuvres d'art. Les pays du Sud (Espagne, Italie) possèdent des lois sévères.

En Italie, par exemple, il est officiellement très difficile d'exporter une oeuvre d'art, mais cette sévérité suscite un solide marché parallèle. Aussi le gouvernement veut-il lancer un inventaire du patrimoine.

En France, l'Etat jouit d'un droit de préemption dans les ventes publiques. Il peut, en outre, interdire la sortie d'un objet du territoire. Mais un arrangement est souvent possible avec le ministère de la culture, partagé entre son désir de protéger le patrimoine national et le souci de faire de Paris une place internationale du marché de l'art.

L'article 36 du traité de Rome, qui protège les " trésors nationaux ayant une valeur artistique, historique ou archéologique ", donne lieu à des interprétations divergentes. Pour certains, il doit s'appliquer aux seuls trésors d'origine nationale ; pour d'autres, dont le gouvernement français, le texte vise tous les trésors existant sur le sol d'un pays. Le risque majeur est, par exemple, de voir un tableau français quitter l'Europe via les Pays-Bas, qui ne protègent que les oeuvres néerlandaises.

Pour tourner la difficulté, certains proposent de créer un " passeport culturel " pour les objets, mais que va-t-on mentionner sur ce passeport ? Le pays où l'objet a été fait ? Celui où il est conservé ? Ou celui de son propriétaire ? Ce n'est pas la seule difficulté : par exemple, sur quels critères harmonisera-t-on ces listes de trésors nationaux ?

920211 DOC=JGB FAB=07DE1022 NUM=920211-2-040-34 REF=2-040-34 SEC=MDE TAI=239 ECO GRANDE BRETAGNE GESTION FINANCIERE PRISE DE PARTICIPATION ENTREPRISE MULTINATIONALE PATRONAT ROWLAND TINY LONRHO ROCHE MARC PERSPECTIVES. La gloire déclinante de Lonrho. Parti d'Afrique, Tiny Rowland, créateur de ce groupe, admiré et haï des milieux dirigeants, avait fondé un conglomérat d'un millier de sociétés, des mines d'or au pétrole, en passant par l'hôtellerie. Aujourd'hui, il doit en vendre une partie pour payer ses dettes

LONDRES Correspondance APRÈS Polly Peck, Maxwell, Brent Walker, sera-ce le tour de Lonrho ? Le conglomérat britannique est mal en point, et son chef, le flamboyant Roland Tiny Rowland, est sur la sellette. Ce groupe international d'un millier de sociétés qui emploient 125 000 personnes dans plus de quatre-vingts pays, aux activités diverses _ des mines d'or et de platine à l'hôtellerie de luxe, en passant par la production pétrolière, l'agriculture, la mécanique, le textile, le transport, le commerce et les médias, _ réalisant un chiffre d'affaires de plus de 4,8 milliards de livres (48 milliards de francs), contre 5,4 milliards en 1990, enregistre son premier recul.

Pour tenter de réduire son formidable endettement de 1,1 milliard de livres, cette multinationale est contrainte de céder des participations qui pourraient se monter à 50 millions de livres.

Même le flegme traditionnel des opérateurs de la City a craqué un brin lors de l'annonce, il y a deux semaines, des mauvais résultats de Lonrho au cours de l'année 1991 : recul du chiffre d'affaires et des bénéfices. Conséquence de la baisse des cours de certains métaux (or, platine, rhodium), de la récession frappant l'hôtellerie et l'automobile en Europe et aux Etats-Unis, et de l'aggravation de la crise des économies africaines, les bénéfices avant impôt du groupe ont chuté de 24 %, tombant de 273 à 207 millions de livres. Pour la première fois en trente et un ans, Lonrho a réduit son dividende (de plus de 18 %).

CHUTE VERTIGINEUSE Lonrho va sans doute perdre aussi la distribution, en Grande-Bretagne, des automobiles Volkswagen et Audi : le constructeur allemand, désirant reprendre la gestion directe de son réseau commercial au Royaume-Uni, ne renouvellera pas le contrat qui le lie à Lonrho.

La chute vertigineuse de son cours de Bourse devrait entraîner l'exclusion de Lonrho du prestigieux indice dit " Top hundred " regroupant les cent principales valeurs du Stock Exchange londonien. " Après l'affaire Maxwell, la Bourse se méfie des magnats des affaires comme Rowland, seuls aux commandes. Heureusement pour lui, le capital de Lonrho n'est pas entre les mains des grands investisseurs institutionnels. Son sort est entre les mains d'une armée de petits actionnaires qu'il a toujours su choyer, leur accordant un dividende généreux. Mais, aujourd'hui, leur confiance risque d'être ébranlée par une avalanche de mauvaises nouvelles ", estime James Leahy, analyste minier auprès de la banque Crédit lyonnais-Laing. Le coup est dur pour Tiny Rowland, soixante-quatorze ans, né en Inde de père allemand et devenu à la force du poignet, sans conteste, l'un des plus célèbres patrons britanniques. Du thé au Malawi, du cuivre au Pérou, du charbon au Zimbabwe, des derricks en mer de Chine, des palaces mexicains..., cet empire sur plusieurs continents, Tiny Rowland l'a bâti à partir du cône sud de l'Afrique, en particulier de l'ex-Rhodésie. De là, cet aventurier de notre temps a conquis les pays d'Afrique australe en tirant profit de l'imbroglio politico-économico-racial qui avait agité les territoires de l'ex-Empire britannique lors de la décolonisation des années 60.

LONGUE VENDETTA L'étape suivante fut la Grande-Bretagne, frappée par la crise économique des années 70 où les méthodes de travail musclées, l'ambition gourmande et l'autoritarisme de Rowland choquent de plein fouet le monde feutré de la City. Ce flibustier des affaires rachète l'hebdomadaire dominical The Observer _ qu'il risque de devoir céder aujourd'hui _ mais échoue dans sa tentative d'OPA sur les grands magasins Harrods. En 1985, Mme Thatcher lui préfère les frères égyptiens Al-Fayed. Un premier échec et un affront que le patron de Lonrho n'oubliera jamais, comme l'atteste sa longue mais vaine vendetta contre les propriétaires du célèbre établissement de Knightsbridge. Récemment, son nom avait circulé comme repreneur potentiel du Daily Mirror du défunt Robert Maxwell et de Rolls Royce Motor Cars à la recherche d'un sauveteur.

Les yeux plissés de malice sous les cheveux gris gominés, élégance de gentleman, mais dédaigneux du mépris de l'establishment insulaire, ce personnage parti à l'assaut du sanctuaire du capitalisme anglo-saxon ne boit pas, ne fume pas et fuit les journalistes. " La face inacceptable du capitalime, " a dit un jour de lui le premier ministre conservateur Edward Heath. " Je n'ai pas besoin de respectabilité mais de bénéfices et d'affaires qui tournent ", lui a rétorqué " Tiny ", perpétuellement entre deux Concorde, et trois conseils d'administration aux quatre coins du monde.

SEUL MAITRE A BORD Ce que reprochent aujourd'hui banquiers et analystes à ce créateur génial, c'est, au fond, d'avoir oublié les règles de gestion, de ne pas avoir accepté le fait qu'un succès commercial à long terme se bâtit sur une organisation et non sur le charisme d'un seul homme. Dans l'organigramme de Lonrho. Tiny Rowland est responsable à la fois des orientations stratégiques et de la gestion quotidienne. Il n'aime guère déléguer et se mêle des moindres détails pour que rien n'échappe à son contrôle.

De même, la désignation récente d'un baron du sucre, originaire de l'île Maurice, totalement inconnu sur les rives de la Tamise, pour remplacer à la présidence de Lonrho Edward Du Cann, que le ministère du commerce et de l'industrie avait démis de son poste d'administrateur, a été très mal accueillie à Londres. Le monde de la finance aurait aimé voir dans ce fauteuil une personnalité de premier plan pour faire contrepoids à l'omnipotence du fondateur. Toute allusion à la retraite de Tiny Rowland est proscrite : un directeur prématurément présenté par la presse comme un dauphin potentiel a été contraint de démissionner après une campagne de dénigrement derrière laquelle les chroniqueurs ont cru distinguer la " patte " de Tiny Rowland.

INFLUENCE DE L'OMBRE Le chef de Lonrho s'est également laissé griser par le rôle d'éminence grise qu'il a longtemps joué auprès de plusieurs leaders d'Afrique anglophone. Cette influence de l'ombre a fait dire à un journaliste britannique : " Tiny Rowland est le meilleur ministre des affaires étrangères que le Royaume-Uni ait eu depuis trois décennies. " Mais le vent de démocratisation qui souffle sur le continent noir a eu raison de certains de ses alliés (comme le président Kenneth Kaunda en Zambie). D'autres sont fragilisés, à l'image des présidents du Malawi, du Kenya ou du Zimbabwe. Or, plus de 60 % des bénéfices du groupe proviennent toujours d'Afrique australe. A la suite de la dépréciation des devises locales par rapport au sterling, intervenue ces cinq dernières années, Lonrho a dû constituer des provisions pour perte de changes de l'ordre de 600 millions de livres, une somme gigantesque.

" Lonrho est une compagnie que la City adore haïr. Nos bénéfices sonten baisse, c'est vrai, mais nos résultats ne sont pas si mauvais compte tenu du climat économique général déprimant ", répond Philip Tarsh, directeur financier et bras droit de Tiny Rowland. Une répétition de l'affaire Maxwell ? La comparaison est insupportable pour notre interlocuteur. A l'entendre, le portefeuille bien équilibré du groupe et, d'autre part, les signes de reprise économique en Occident devraient permettre à l'entreprise de surmonter la crise. Mais, de l'avis général, cette société-phare, un des derniers symboles de l'ère des self made men, les fameux tycoons, et des conglomérats unis davantage par la personnalité de leur créateur que par des logiques " industrielles ", a fini de manger son pain blanc.

920211 DOC=JGB FAB=07DE1023 NUM=920211-2-039-31 REF=2-039-31 SEC=MDE TAI=309 ECO FINANCEMENT TRAVAIL DUREE JEUNESSE SYNDICAT JAPON CONCURRENCE PATRONAT CRISE ECONOMIQUE MOROI KEN

TOKYO de notre correspondant

PONS PHILIPPE,MOROI KEN PERSPECTIVES. ENTRETIEN. Les maladies du modèle japonais. Ken Moroi, figure atypique du patronat japonais, parle sans détour de la crise du système : concurrence effrénée, corruption, malaise des jeunes. Les " piliers " du succès nippon semblent ébranlés

LUTOT que d'argumenter pour savoir si l'économie japonaise entre en récession ou traverse une phase de croissance molle, Ken Moroi pense que le problème plus profond est celui de la " crise structurelle " qu'elle traverse. Crise de l'éthique des affaires qui n'est, à ses yeux, que l'effet pervers de la concurrence excessive entre les entreprises ; crise de la gestion dont les trois " piliers " (emploi à vie, salaire à l'ancienneté et syndicat maison) sont remis en cause ; crise enfin des choix pour un pays créditeur dont les dirigeants ne mesurent pas combien aujourd'hui, après le démantèlement de l'URSS, la grande question est celle de l'écart entre les pays riches et les pays pauvres.

Ken Moroi n'est pas un patron comme les autres. Contrairement à beaucoup de ses homologues, il parle sans détour. Une franchise qu'il peut se permettre précisément parce qu'il n'est pas un de ces présidents " fonctionnaires " des géants de l'économie nippone qui ont des comptes à rendre à leur conseil d'administration. Il a l'assurance d'un homme issu d'une dynastie industrielle.

Président du conseil d'administration d'une firme d'importance moyenne, Chichibu Cement, fondée par son grand-père au siècle dernier, il est considéré, malgré ses soixante-deux ans, comme l'un des représentants de cette génération d'hommes d'affaires, à la jointure entre l'ancienne et la nouvelle, dont les avis pèsent d'un poids certain dans les orientations d'avenir.

Fils d'un compositeur célèbre, ayant pris la succession de ses oncles à la direction de l'entreprise familiale, il a quitté celle-ci il y a six ans : " La gestion est une activité lassante ", nous dit-il. Depuis, il se consacre à la définition de la politique des milieux d'affaires, ayant un pied au Keizai doyukai, l'un des organismes du patronat japonais, dont il dirige le conseil exécutif, et dans une autre organisation patronale, Nikkeiren, dont les activités sont axées sur les relations employés-employeurs.

Dans le vénérable immeuble du Club industriel du Japon, Ken Moroi est visiblement chez lui. Son grand-père fut l'un des fondateurs, au lendemain de la guerre, du Keizai doyukai (littéralement : Association des amis de l'économie). Contrairement au Nikkeiren et au Keidanren, les deux grandes fédérations patronales, le Keizai doyukai est davantage un club d'hommes d'affaires, un lieu de réflexion et de proposition. Il demeure cette " conscience " du patronat.

FAUX PAS Ken Moroi commet aussi des faux pas : il a ainsi dû quitter la vice-présidence du Kei zai doyukai à la suite de son implication dans le scandale boursier Recruit (délit d'initiés) en 1988. Il était au demeurant en bonne compagnie puisqu'une bonne partie de l'élite politique et économique du pays était mêlée à cette affaire.

Echaudé, il parle aujourd'hui sans détour de la crise éthique du monde des affaires : " Les scandales de l'été _ les maisons de titres qui compensaient les pertes de leurs gros clients, la pénétration de la pègre dans les activités économiques _ démontrent une chose : la frontière désormais étroite entre activités légales et celles qui ne le sont pas ou qui, sans être délictueuses, ont un caractère antisocial (c'est le cas des compensations de pertes). A l'origine de ces phénomènes, il y a un dérapage plus grave : la concurrence traditionnelle entre les entreprises japonaises a été exacerbée à un tel point par la bulle financière (alimentée par les spéculations boursières et immobilières) que la maximalisation du profit est devenue l'objectif obsessionnel. Certes, la concurrence est la base de l'économie de marché et le profit la finalité normale des entreprises, mais comparées à leurs homologues occidentales, les firmes japonaises en sont venues à ignorer plus que jamais la responsabilité sociale de l'entreprise. Cette concurrence excessive contribue à renforcer la compétitivité mais cette fois s'est produit un dérapage auquel il convient de remédier. "

Comment, concrètement ? " En établissant des normes. Ce à quoi s'emploie le patronat. Sinon, nous nous trouvons devant une machine emballée et incontrôlable comportant des risques plus graves que les scandales qui ont déjà éclaté. "

AIDER L'AMÉRIQUE La collusion entre le monde politique et les milieux d'affaires dont témoigne, une nouvelle fois ces dernières semaines, un scandale de pots-de-vin dans lequel est impliqué l'ex-chef du clan du premier ministre Miyazawa, est un mal endémique au Japon. Les milieux politiques ont leur responsabilité. Les industriels qui les financent ont les leurs.

Ken Moroi n'est pas le seul patron à souhaiter un assainissement des moeurs du pouvoir. D'autant plus peut-être que le patronat ne semble plus jouir de l'influence qu'il avait autrefois lorsque son président était surnommé le " premier ministre du monde des possédants " et contraignit _ en 1956 _ le premier ministre, M. Ichiro Hatoyama, à démissionner. " Le patronat a longtemps conservé une grande influence par le biais des contributions politiques au parti conservateur. Celles-ci suivent deux routes : les fonds versés par le Keidanren et ceux versés directement par chaque entreprise à un homme politique.

Aujourd'hui, c'est regrettable, ces financements continuent mais le patronat a perdu une partie de sa capacité d'intervention. Pour ma part, je pense que ce n'est pas en alimentant le jeu de l'argent dans la politique qu'il doit agir. C'est plutôt aux milieux d'affaires eux-mêmes de trouver des remèdes à cet " égoïsme " des entreprises qui ne voient pas plus loin que leur part de marché. Le libéralisme n'est pas la solution miracle. Il faut aussi protéger les plus faibles, établir des clauses de sauvegarde. Entre États également ".

Dans le passé, le ministère du commerce international et de l'industrie (MITI) canalisait ces excès de concurrence pour favoriser la croissance. Avec la déréglementation, son dirigisme avait diminué. A l'occasion de la visite au Japon du président Bush, au début de janvier, il a nettement repris les rênes en " exigeant " des constructeurs automobiles des concessions.

Est-ce là une expression de la " concertation " évoquée par Ken Moroi ? " Le problème doit être posé dans une perspective plus large. Il est clair que les Etats-Unis sont affaiblis. Mais s'ils perdent l'initiative, cela provoquera une confusion généralisée et le Japon sera parmi les pays qui en souffriront le plus. Il faut donc aider les Américains à surmonter cette crise. Concrètement, pour les automobiles par exemple, en opérant des transferts de technologies pour que leurs voitures soient enfin adaptées à la demande japonaise. Dans le cas des constructeurs européens également. C'est par des accords technologiques que nous parviendrons à remédier aux frictions. Les Japonais ne peuvent pas survivre s'ils monopolisent des secteurs entiers de production. Le MITI peut donner des impulsions, non se substituer aux entreprises. "< MÉCONTENTEMENT Les Japonais ont néanmoins des avantages comparatifs non négligeables pour mettre leurs concurrents hors-jeu : la durée de travail, par exemple, qui est plus longue de quelque quatre cents heures annuelles par rapport à celle de la France. " Une convergence est nécessaire. C'est évident ", estime Ken Moroi. " Le problème est en voie de résolution de lui-même : si les employeurs japonais ne réduisent pas les heures de travail, il ne pourront plus embaucher de jeunes. Ceux-ci manifestent une nouvelle aspiration au temps libre et refusent de sacrifier leur vie à l'entreprise. Un quart des jeunes salariés quittent désormais leur premier employeur dans les trois ans après l'embauche. Cette mobilité de la main-d'oeuvre, notamment parmi l'élite des salariés, entame le principe du salaire à l'ancienneté. Ce n'est pas encore une tendance généralisée, mais elle ira en s'accentuant. La phase transitoire que nous traversons durera une dizaine d'années.

En ce qui concerne enfin les syndicats, trois phénomènes ont joué : un recul des syndicats les plus militants du secteur public qui entraînaient le mouvement, une meilleure prise en compte des aspirations des employés que le patronat essaye de satisfaire avant qu'elles ne se soient structurées en revendications, et une diminution du taux de syndicalisation, conséquence du moindre poids des " cols bleus " par rapport aux " cols blancs ". Un affaiblissement trop grand n'est cependant pas souhaitable : le syndicat est un relais des mécontentements. Sans lui, ceux-ci risquent de s'accumuler et d'exploser sous l'impulsion de groupes extrémistes. "

ÉGOÏSMES L'évolution reste cependant lente : l'édifice de la gestion à la japonaise tient. La concurrence excessive qui prévaut à tous les niveaux de la société (entre entreprises et, à l'intérieur de celles-ci, entre individus) donne un dynamisme particulier à l'" usine Japon ". Mais plus peut-être que par les accusations de leurs partenaires, fondées pour certaines et à usage interne pour d'autres, les Japonais sont préoccupés par le risque d'apparition de blocs économiques.

Ken Moroi a également sur ce point une opinion peu orthodoxe. " Je ne pense pas que le risque soit grand. Il existe une communication trop forte entre les pays et les hommes. Celle-ci se conjugue à une internationalisation de fait de la production qui transcende l'Etat-nation, bien que les frictions commerciales se cristallisent à ce niveau. L'Europe sera de ce point de vue un intéressant laboratoire. Pour moi, le vrai problème de l'après-communisme est celui de l'écart entre riches et pauvres, le " camp " de ces derniers s'étant renforcé des pays de l'Est libérés du socialisme. Un dépassement des égoïsmes nationaux permettant de conjuguer les efforts en aides et de définir des priorités est essentiel. De ce point de vue, le Japon doit cesser de concentrer son effort sur " sa " zone de prédilection : l'Asie. Il y a des pays qui souffrent davantage que cette région. "

920211 DOC=JGB FAB=07DE1025 NUM=920211-2-039-33 REF=2-039-33 SEC=MDE TAI=234 ECOEXT TAIWAN COREE DU SUD CHINE VILLE COMMERCE EXTERIEUR CONCURRENCE TIANJIN PERSPECTIVESREPORTAGE

TIANJIN de notre envoyé spécial

DERON FRANCIS PERSPECTIVES. REPORTAGE. Tianjin goûte au marché. Longtemps tenue d'une poigne de fer par le PC, la troisième ville de Chine se livre à son tour aux délices de la libéralisation économique et du commerce avec l'étranger. Un dégel idéologique à 100 kilomètres de Pékin

DU haut de la plus haute tour de radio télévision d'Asie, le cadre communiste fier de cette nouvelle réalisation de la Chine de Deng Xiaoping pouvait découvrir, un jour d'hiver peu après les fêtes, un grand graffiti inscrit au patin à glace sur l'étendue d'eau gelée au pied de l'édifice : " God is Love ". Pour qui n'aurait pas compris l'anglais, le message était assorti du dessin d'un crucifix.

Dans un autre quartier, près de la cathédrale, deux bâtiments très laids sont tout aussi révélateurs d'un effacement de l'idéologie communiste : le double Supermarché international, regorgeant de produits chinois et étrangers à des prix qui feraient pâlir certains boutiquiers de Hongkong. Les seules queues qu'on y remarque _ si l'on peut qualifier ainsi la bousculade anarchique de consommateurs brandissant des poignées de yuans _ sont celles des clients devant les caisses.

Entre les inscriptions chrétiennes _ impensables à Pékin _ et les temples de la consommation, Tianjin, la troisième ville de Chine (connue des Occidentaux sous l'orthographe Tien-tsin), longtemps tenue d'une poigne ferme par le PC, semble aller de l'avant vers l'économie de marché, sans trop se soucier des considérations idéologiques. La tour de radiotélévision toute neuve, qui a coûté 110 millions de yuans (à peu près autant de francs) pris sur le seul budget de la ville, est un symbole de cette fierté locale qui anime Tianjin face à la capitale. Un phénomène que l'on retrouve partout en Chine.

CONCURRENCE Le service de sécurité rappelle quand même qu'on est ici sous haute surveillance communiste. Des gaillards font passer le visiteur sous un portique détecteur de métal, comme dans un aéroport. Le citoyen chinois qui amène sa famille manger au restaurant panoramique tournant est observé par des caméras vidéo et ne risque pas de s'égarer dans les étages d'où sont diffusés les programmes de radio et de télévision officiels.

Cela n'empêche pas le maire, Nie Bichu, de tenir un langage en parfaite contradiction avec les dogmes moribonds du centralisme économique quand il évoque sa politique de développement pour Tianjin. " La concurrence entre villes et zones ouvertes sur le monde extérieur est une chose excellente, c'est une émulation souhaitable, que le meilleur s'enrichisse le premier ! ", lance-t-il quand on lui parle des tentatives pékinoises de remettre de l'ordre socialiste dans le démarrage en flèche des régions côtières.

Le slogan en vigueur à Tianjin, c'est " le peuple construit lui-même sa propre cité ". Sous-entendu : ce n'est pas le gouvernement central qui le fera pour lui. Les seules obsessions des hauts responsables de Tianjin sont produire, s'enrichir et consommer.

Pour ce faire, Tianjin, située à une centaine de kilomètres au sud-est de Pékin, a obtenu la permission de se doter de tous les atouts que d'autres cités du littoral recherchent avidement : une zone économique " ouverte ", aux facilités fiscales bien plus avantageuses qu'ailleurs, en bordure de son port, le premier de Chine pour le transport de marchandises ; non loin, une zone d'entrepôts sous franchise douanière où doit bientôt s'ouvrir un commerce hors-taxes ; et un parc industriel high-tech où travailleront, selon les projets grandioses des autorités, quelque 30 000 chercheurs et industriels de pointe en l'an 2 000.

Tout ceci reste, il est vrai, largement une vision d'avenir. Tianjin, dont les décennies de centralisme avaient fait un bastion de conservatisme social, souffre de l'image déplorable de la Chine dans le monde capitaliste. Les capitaux arrivent, mais pourraient venir plus vite encore sans la méfiance qu'inspire le discours idéologique cassant de Pékin.

Ainsi la Tianjin Economic Development Area, dont le sigle plaisant, TEDA, se prononce en chinois comme " vraiment très grand ", est en réalité très petite : 4,2 km² sur les 36 km² prévus, où n'est venu se nicher, pour le moment, qu'un petit milliard de dollars (l'américain Motorola ayant investi à lui seul 120 millions de dollars).

TAIWANAIS ET CORÉENS Au lendemain de la répression de Tiananmen, en 1989, la presse avait chanté sur tous les tons l'accord passé avec une firme américaine de Seattle, la MGM Commercial Company, qui s'engageait à faire de la TEDA la plus grande zone de développement industriel rapide du pays. Le premier ministre Li Peng avait félicité les hommes d'affaires américains, " conscients de l'importance du marché chinois ".

Deux ans et demi plus tard, la MGM n'a toujours pas trouvé les soutiens bancaires nécessaires au début des travaux. Si, d'ici le 1 mai, les bulldozers ne sont pas à l'oeuvre, elle perdra cinq millions de dollars et son bail de soixante-dix ans sera annulé. Pourtant, déjà, des candidats à la reprise du bail se montreraient, selon le président de la TEDA, Ye Disheng : il s'agit principalement d'hommes d'affaires de Taiwan qui, de rival politique, est en train de devenir un partenaire.

Taïwan a investi 70 millions de dollars dans la TEDA en 1991, soit 40 % du total des investissements étrangers l'an dernier. Pour le moment, les compagnies de Taipeh se consacrent à des activités simples : chaussures, prêt-à-porter, alimentation. Mais, à en croire les dirigeants de Tianjin, l'heure approche où les firmes taïwanaises vont passer à la vitesse supérieure, à la faveur de liaisons directes que les autorités nationalistes ne pourront pas longtemps empêcher de s'établir.

Malicieusement, le directeur du port, Wang Haiping, assure que de telles liaisons maritimes " existent déjà " discrètement. Le maire, lui, ne se cache pas de recevoir personnellement depuis quelque temps " un grand nombre d'hommes d'affaires de Taïwan (...) Nous trinquons à un avenir de prospérité commune pour la Chine ".

Les Sud-Coréens n'ont pas attendu une normalisation diplomatique entre Pékin et Séoul. Les premières liaisons maritimes par cargo avec Tianjin ont vite été suivies d'un service pour passagers, à la fréquence d'un bateau tous les cinq jours. Des vols charter sont fréquemment affrétés. Le commerce est encore faible (36 millions de dollars) et les dix-sept firmes créées, soit en joint-venture soit en propriété exclusivement sud-coréenne, ne représentent que 26 millions de dollars d'investissements. Mais les firmes Samsung et Hyundai sont en négociation, et un pool de quatre-vingts sociétés organisé par Séoul envisagerait de louer un quartier de la TEDA pour édifier un ensemble industriel voué à l'exportation, un investissement de 300 millions de dollars.

Bon exemple des retombées économiques sur l'environnement des zones spéciales, le village de Daqiuzhuang, non loin de Tianjin. C'était autrefois une de ces misérables brigades de production dans la Chine des communes populaires maoïstes ; aujourd'hui ses quatre mille habitants ne vivent plus qu'à 10 % des activités agricoles. Le reste de la production est assuré par une petite industrie florissante.< Combien de villages peuvent se permettre, comme Daqiuzhuang, d'envoyer soixante-dix jeunes à l'université avec une bourse supérieure au revenu d'un ouvrier ? Mais on est en Chine, et il y a un critère qui ne trompe pas : avant 1978, le village comptait 250 hommes célibataires, les jeunes filles cherchant époux ailleurs en raison de la pauvreté. Maintenant, ce sont les demoiselles d'autres communes qui, paraît-il, veulent épouser les petits gars du cru, réputé le " village numéro un de Chine ".

920211 DOC=JGB FAB=07DE2021 NUM=920211-2-035-39 REF=2-035-39 SEC=MDE TAI=338 EXTGEN VENTE AUX ENCHERES ART GRANDE BRETAGNE FRANCE MONACO ESPACE UNIQUE FRONTIERE DIPLOME COMMISSAIRE PRISEUR PROFESSION SOTHEBY'S CHRISTIE'S CEE

(1) Le chiffre d'affaires de Christie's est passé de 13 milliards de francs en 1989 à 5,8 milliards en 1991. Celui de Sotheby's de 18,6 milliards à 6 milliards. Celui de Drouot est de 3,5 milliards de francs en 1991, soit 37 % de moins qu'en 1990.(2) Il s'agit d'un prélèvement sur le montant de la vente destiné aux ayants droit de l'auteur de l'oeuvre.(3) Un colloque sur " Les aspects juridiques du commerce international de l'art " aura lieu à Madrid du 12 au 14 février. Renseignements : tél. : 49-53-28-53.

ROUX EMMANUEL DE PERSPECTIVES. Marteaux sans frontières. Les anglais Sotheby's et Christie's guettent le moment d'attaquer Paris. Les commissaires-priseurs français sauront-ils résister ?

DU mobilier français, appartenant à des Franco-Américains, dispersé par des Britanniques sur le territoire monégasque : à première vue, le marché de l'art se joue des frontières. Les objets sûrement, les professionnels pas encore. Ainsi, le 26 février prochain, le mobilier dix-huitième de l'hôtel de Luzy, propriété de Pierre Schlumberger, sera vendu aux enchères dans la principauté. Quatre lots, estimés de 1 à 8 millions de francs. Cette belle vente aurait dû se tenir à Paris. Mais c'est à Monaco que la dispersion aura lieu par les soins de la firme anglo-saxonne Sotheby's.

Cet exemple parmi tant d'autres révèle l'absurdité du fonctionnement du marché de l'art français à un an de l'ouverture du grand marché européen. Les deux poids lourds, Sotheby's et Christie's _ quelque 75 % du marché mondial des ventes publiques à eux deux _ ne peuvent pas organiser de vente sur le territoire français. Mais ils y ont déjà leurs bureaux avec leurs experts et leurs rabatteurs : un tiers du chiffre d'affaires de Christie's est réalisé à partir des objets collectés en France. Cette firme y organise des expositions et ventile le produit de ses chasses entre New-York, Londres, Genève ou Monaco : " Notre politique, indique François Curiel, patron de Christie's-Europe, est de déterminer la place où l'objet se vendra le mieux en fonction de sa nature, de son époque ou de son estimation. "

Et Simon de Pury, responsable de Sotheby's Europe, précise : " L'art contemporain à New-York les impressionnistes à Londres, le mobilier à Monaco et les bijoux à Genève. " Et Paris ? Cette ville qui, de l'avis de tous, pourrait rivaliser avec Londres ou New-York, est handicapée par le statut des commissaires-priseurs français, unique en Europe. D'abord, les 446 commissaires-priseurs de l'Hexagone sont des officiers ministériels, relevant à ce titre du ministère de la justice. Ils ont ensuite une compétence territoriale précise : un commissaire-priseur de Paris ne peut pas vendre à Versailles. Ils sont seuls habilités à faire des ventes aux enchères. Et, pour tenir le marteau, il faut passer à travers toute une série d'épreuves dont certains dénoncent l'archaïsme, voire l'injustice.

Jacques Tajan, de la plus grosse étude française, Ader-Tajan (1 milliard de francs de chiffre d'affaires en 1990, 550 millions en 1991), stigmatise ainsi le parcours du combattant du postulant : " Passer une licence en droit, décrocher un DEUG d'histoire de l'art, réussir au concours du stage, au bout d'un an repasser un examen de contrôle, deux ans plus tard satisfaire au concours des commissaires-priseurs proprement dit. Mais ce n'est pas suffisant ! A cause du numerus clausus, il faut attendre qu'une charge se libère et qu'un confrère vous la vende. Il faut ensuite pouvoir l'acheter. Son prix est en moyenne de 1 million de francs en province et de 5 millions à Paris. Ensuite, on doit subir une enquête de moralité de la gendarmerie, voir sa candidature acceptée par la chambre nationale, puis transmise à la chancellerie qui l'examinera à son tour... "

ARBITRE Mais cette organisation est défendue par Joël-Marie Millon, le président de la chambre nationale des commissaires-priseurs : " Les examens sont le garant du sérieux de la profession. Le commissaire-priseur français, officier ministériel, est un intermédiaire, un arbitre, pas un commerçant. Il est redevable sur ses biens propres des opérations qu'il conduit. Si les étrangers veulent s'installer en France, qu'ils satisfassent à nos conditions comme nous satisfaisons aux leurs quand nous voulons nous implanter chez eux. " Des différences jugées artificielles par Jacques Tajan : " Comme nous, les Anglo-Saxons sont des intermédiaires ; comme nous, ils avancent de l'argent aux vendeurs et aux acheteurs ; mais nous le faisons plus hypocritement, par l'intermédiaire des banques. "

La profession évolue pourtant. La compétence territoriale va être supprimée cette année, annonce le ministère de la justice. " Face au grand marché européen, il va falloir se tenir les coudes et nous appuyer sur le label Drouot, affirme Joël-Marie Millon. Drouot-Estimations, créé en septembre dernier, témoigne de cette dynamique de regroupement. Comme Drouot-Montaigne, où ont lieu les ventes prestigieuses, indiquait notre volonté d'expansion. En 1982, nous faisions un chiffre d'affaires de 1 milliard de francs ; huit ans plus tard, nous avons atteint 5,5 milliards de francs. En 1991, après l'effondrement du marché de l'art, nous avons perdu 35 % de ce chiffre, mais nous résistons mieux que Christie's et Sotheby's, qui ont vu leur chiffre divisé par deux ou par trois (1). "

Les plus grosses études parisiennes _ Ader-Tajan, Loudmer, Briest _ n'ont jamais caché leur hostilité à cette unité de façade. " Dans le monde entier, on connaît Sotheby's et Christie's, mais à Drouot, on ne sait jamais qui tient le marteau ", explique Francis Briest, du groupe Gersaint (dix études à Paris comme en province). En fait, la profession de commissaire-priseur recouvre en France deux entités bien distinctes : " D'une part, les auxiliaires de justice qui adjugent aux enchères des successions et des faillites, constate Jacques Tajan ; d'autre part, ceux qui sont essentiellement liés au marché de l'art. Nous ne faisons pas le même métier. "

DANS LE BON SENS Jacques Tajan réclame " la mise à égalité avec les professions européennes ". Et Francis Briest de préciser : " La majorité de la profession se bat pour des queues de cerise alors qu'il faut la réformer en profondeur. Ce qui est important aujourd'hui, c'est la bataille pour les tarifs, l'unification de la TVA dans la CEE, le droit de suite (2). "

Cette mise à égalité semble entamée. Joël-Marie Millon a en effet annoncé que le ministère des finances " s'est engagé à accorder à Drouot le même tarif acheteur que ses concurrents européens ". Les commissaires-priseurs toucheraient + 9 % sur les ventes, au lieu de la commission dégressive actuelle, qui tourne autour de 3 %. " Cette mesure va dans le bon sens, affirme François Curiel. Mais de nombreuses entraves au développement de nos activités en France subsistent : le taux élevé de la TVA pour les objets importés, la taxe forfaitaire de 4,5 %, le droit de suite de 3 %, qui n'existent ni en Grande-Bretagne ni aux Etats-Unis. "

TROP FAIBLES Guy Loudmer, un des plus gros commissaires-priseursfrançais, est persuadé que " les premières ventes de Sotheby's et de Christie's à Paris vont avoir lieu à l'automne ". " Pas si sûr, rétorque François Curiel, il sera toujours plus avantageux pour nous de vendre à Londres où à New-York. Nos marges à Paris seront encore trop faibles. Surtout après les baisses des chiffres d'affaires que nous avons subies depuis deux ans. Nous offririons des catalogues moins complets, des expositions moins bien menées, la promotion des ventes serait imparfaite. Nos investissements seraient limités. "

Et Simon de Pury de souligner les tracasseries administratives et la différence de statut des commissaires-priseurs et des experts. Les numéros un et deux du marché de l'art dans le monde ont donc adopté une stratégie d'attente : " Nous avons implanté à Paris notre siège pour l'Europe, indique François Curiel. Trente personnes, dont six experts, y travaillent déjà, installées dans 1 000 m² de bureaux. Nous avons ouvert une salle d'exposition de 600 m². Que faire de plus, si ce n'est attendre que les commissaires-priseurs ne soient plus une profession protégée en France ? Mais déjà avec une marge de 9 % la concurrence va être beaucoup plus rude. "

Concurrence qui joue déjà sur les ventes importantes. Seules les petites et les moyennes affaires leur échappent en raison du coût du transport. Mais les deux firmes sont prêtes à tenir le marteau le jour où la loi aura changé. Elles se veulent rassurantes. " Notre installation ne se fera pas au détriment des Français, assure Simon de Pury. Ainsi, chaque fois que Christie's est venu nous concurrencer, comme à Saint-Moritz il y a deux ans, le volume d'activité de Sotheby's n'a pas baissé. Sans doute de petites études, enfermées dans un système trop archaïque, disparaî- tront, mais les plus dynamiques, les plus pointues, prendront du poids. "

CAPITAUX EXTÉRIEURS Que la chambre nationale le veuille ou non, des commissaires-priseurs français vont bousculer la profession. Il leur est interdit d'accueillir des capitaux extérieurs ? Qu'à cela ne tienne, ils créeront des sociétés qui leur seront liées sur le modèle de Drouot-Estimations. Ici, l'apport de capitaux extérieurs sera possible, ces sociétés, qui pourront être communes à plusieurs charges, géreront la quête des objets, les expertises, les catalogues, la publicité, elles organiseront les ventes, bref, feront 80 % du travail d'un commissaire-priseur. " Ce dernier tiendra le marteau puisque la loi l'exige ", précise Francis Briest, qui n'appelle pas de ses voeux " une révolution ", mais préfère une " rapide évolution ".

Le 31 décembre 1992 à minuit, rien ni personne ne va bouleverser le paysage d'un coup de baguette magique et encore moins celui de la libre circulation des oeuvres (voir encadré). Mais, d'ici trois ans, rien ne sera plus comme avant. Personne en France ne désire claquer la porte au nez des Anglo-Saxons. Si les deux grands décident de s'installer massivement dans une autre ville européenne _ Berlin, par exemple, _ Paris sera marginalisée. " Nous refermer sur nous-mêmes serait la pire des choses ", reconnaît Joël-Marie Millon, qui plaide : " Il y a une place pour les deux systèmes en Europe : certains pays de l'Est, comme la Tchécoslovaquie, sont prêts à nous suivre. Nous voulons exporter nos règles et notre éthique. " Une stratégie considérée avec scepticisme par Sotheby's et Christie's, qui pensent trouver des alliés.

L'" assaut " viendra-t-il de Bruxelles ? " La Commission pourrait tomber sur les commissaires-priseurs pour abus de position dominante, indique Martine Briat, juriste à la Chambre de commerce internationale (3), elle peut considérer, par exemple, que la vénalité d'une charge est un obstacle à l'exercice de la profession. " Certains ont déjà fait des brèches dans le système. Ainsi Philippe Augier a monté, il y a quelques années, Deauville Auctions, une société spécialisée d'abord dans la vente aux enchères de chevaux, puis de voitures, maintenant d'oeuvres d'art. Il n'est pas commissaire-priseur ? Peu importe. Un " vrai " professionnel tient le marteau.

920211 DOC=JGB NUM=920211-2-039-32 REF=2-039-32 SEC=MDE TAI=2 ECO JAPON CRISE ECONOMIQUE MOROI KEN SERGUEI PERSPECTIVES. LES MALADIES DU MODELE JAPONAIS 920211 DOC=JGB NUM=920211-2-040-32 REF=2-040-32 SEC=MDE TAI=3 GENEXT ESPACE UNIQUE VENTE AUX ENCHERES ART GRANDE BRETAGNE FRANCE SOTHEBY'S CHRISTIE'S CEE VAZQUEZ DE SOLA PERSPECTIVES. MARTEAUX SANS FRONTIERES 920211 DOC=BHL FAB=07DE1027 NUM=920211-2-037-02 REF=2-037-02 SEC=MDE TAI=142 AUTOMOBILE SECURITE ROUTIERE

Un " petit " spécialiste du contrôle technique des voitures découvre que l'administration avantage les grands réseaux... incapables de répondre à la demande des automobilistes

CHENAY CHRISTOPHE DE Le contrôle des véhicules cartellisé ?

A Drancy, dans son garage de l'avenue Henri-Barbusse, Angelo Messina se lamente. Pour la quinzième fois de la journée, il vient de renvoyer vers un des treize centres de Seine-Saint-Denis un automobiliste attiré par son enseigne " Centre de contrôle technique " : " Ils ont obtenu leur agrément parce qu'ils font partie d'un réseau. Moi, parce que je veux rester indépendant, je n'ai toujours pas obtenu cette autorisation administrative. Je n'ai aucune envie de payer un droit d'entrée de 10 000 à 20 000 francs, ni de verser une commission sur chaque opération." Angelo Messina ne souhaite pas non plus rejoindre le réseau AFCCTA qui réunit aujourd'hui sous une forme associative cent quarante centres de contrôle indépendants.

Depuis quatre mois, Angelo Messina a l'impression de se battre contre des moulins à vent. Garagiste pendant plus de vingt ans, il effectuait depuis 1986 le contrôle technique obligatoire des véhicules de plus de cinq ans faisant l'objet d'une transaction. En octobre dernier, il décide de se spécialiser dans le contrôle technique des véhicules qui va devenir obligatoire le 1 janvier 1992 pour tous les véhicules de plus de cinq ans. Il dispose du matériel nécessaire qui représente un investissement d'environ 1 million de francs. Et, comme la loi du 10 juillet 1989 implique une séparation des activités de contrôle et de réparation, il ferme son garage le 9 décembre. Faute de pouvoir pratiquer la nouvelle activité pour laquelle il est dorénavant inscrit au registre du commerce, il a dû licencier ses deux employés et annonce 6 000 francs de pertes par jour.

Pendant trois mois, la préfecture ne lui communique pas la liste des organismes susceptibles de lui établir le rapport d'audit indispensable pour prouver que le matériel et le personnel sont en conformité avec la réglementation. Avec l'aide de l'Association nationale pour la sécurité et le contrôle technique automobile routier (ANSCTAR) créée par une centaine de centres indépendants qui rencontrent les mêmes difficultés, il tente en vain d'obtenir une explication des pouvoirs publics. Cet audit sera finalement effectué le 29 janvier, mais Angelo Messina devra encore attendre pour obtenir son agrément.

MAILLAGE On reconnaît aujourd'hui au ministère des transports que consigne a effectivement été donnée aux préfectures, pendant le dernier trimestre de 1991, de traiter en priorité les dossiers des centres adhérant à six réseaux nationaux. Ces derniers ont effet le mérite, aux yeux des pouvoirs publics, d'établir un véritable maillage du territoire puisqu'ils doivent ouvrir un centre dans au moins quatre-vingt-dix départements pour être reconnus. Ils disposent de leurs propres services pour effectuer un audit sur la conformité de leurs franchisés avant un agrément définitif qui ne sera donné qu'à la fin de 1992. Quelques jours avant l'entrée en vigueur de la nouvelle réglementation, quelques dizaines de centres seulement avaient obtenu leur agrément. Résultat : les automobilistes cherchent vainement, pendant les premiers jours de l'année, des centres agréés pour faire contrôler leur véhicule. Les pouvoirs publics sont obligés d'annoncer une certaine mansuétude devant les infractions. Ils prolongent également jusqu'au 15 février 1992 l'agrément des anciens centres, spécialisés dans le contrôle technique des voitures vendues d'occasion. Le secrétariat d'Etat aux transports annonce que 823 centres ont été agréés à la date du 24 janvier (pratiquement la moitié de l'objectif fixé pour 1992), il rappelle également que des centres auxiliaires vont pouvoir fonctionner dans des garages traditionnels avec des contrôleurs indépendants.

Avec une certaine virulence, Antoine Avazeri, le président de l'ANSCTAR, dénonce un système qui décourage les initiatives individuelles : " Les centres indépendants étaient prévus par la loi. Ils sont une garantie de saine concurrence à côté de réseaux qui risquent d'imposer un jour leurs tarifs à toute la France. " Et il se demande si les mutuelles, les banques, les assurances et les grands groupes industriels qui ont investi dans ces réseaux ne cherchent pas à garder le contrôle d'un marché qui représentera plus de 2 milliards de francs cette année... et beaucoup plus à l'avenir, puisque les directives européennes imposeront dès 1998 un contrôle technique périodique tous les deux ans pour toutes les voitures de plus de quatre ans : dix-huit millions de clients assurés.

920211 DOC=BHL FAB=07DE1029 NUM=920211-2-037-01 REF=2-037-01 SEC=MDE TAI=255 SANTE FINANCEMENT CHIFFRE NEGOCIATION SANTE ASSURANCE MALADIE FINANCEMENT MEDECIN 920225-2-029-03 OCDE

Pour maîtriser les dépenses de santé, qui augmentent plus vite que la richesse nationale, il faut limiter la croissance des effectifs médicaux, mais aussi changer l'état d'esprit des praticiens. Leurs syndicats hésitent encore sur l'attitude à adopter

(1) Bloc-notes statistique, n 53, avril 1991.

NORMAND JEAN MICHEL DE DOSSIER DES NEGOCIATIONS.HISTOGRAMME SOURCE OCDE PRESENTE LES DEPENSES DE SANTE DANS LE PIB EN 1990 DES 24 PAYS DONT LA FRANCE ACTUALITE. Les médecins aux prises avec les comptes

Si l'on ne s'en tenait qu'aux seuls chiffres, il faudrait d'urgence s'inquiéter de l'état de santé des Français. Depuis 1987, leurs dépenses de soins (9 537 francs par personne, soit 538 milliards de francs au total en 1990) augmentent de 7 % chaque année. A ce rythme, elles auront doublé en l'an 2000. Non seulement nous sommes malades, mais cela va empirer !

Comme les autres pays industrialisés, la France voit ses dépenses médicales s'accroître plus vite que la richesse nationale. Mais chez nous la dérive atteint des proportions telles que l'on peut difficilement la considérer comme spontanée et inévitable. D'autant plus que c'est la Sécurité sociale qui assure les trois quarts du financement.

Au sein de l'OCDE, La France occupe la troisième place pour la part des dépenses de santé dans le produit intérieur brut (voir graphique), mais la prévention n'y représente que 2 % des dépenses et elle ne se situe qu'à la huitième place pour l'espérance de vie : nous payons cher pour un système qui n'est pas performant.

RATIONALISER Un exemple, cité par de nombreux médecins, est éloquent. Si la France obtient de moins bons résultats que la Grande-Bretagne dans le dépistage du cancer du col de l'utérus, alors qu'on y réalise autant de frottis, c'est que ces prélèvements sont effectués sur deux fois moins de femmes...

Rationaliser notre système de soins est devenu une nécessité. L'hôpital public (40 % des dépenses), incapable de mesurer ses propres coûts, n'a pu maîtriser ses budgets qu'en les encadrant autoritairement. A son tour, la médecine libérale doit accepter de mettre son activité en équation avec les moyens de financement disponibles et participer à l'élaboration de nouvelles règles du jeu. Autrement dit, se réconcilier avec les contraintes économiques.

Déjà, après quarante-cinq ans de malentendus, les praticiens commencent à prendre conscience que leur exercice n'est " libéral " qu'en apparence : ce n'est pas la " main invisible du marché " mais bien la " Sécu " qui assure son fonctionnement. Abandonnant la logique infernale du paiement " à guichets ouverts ", les organisations représentant les cliniques privées, les ambulanciers, les infirmières libérales et les biologistes ont accepté, en accord avec le gouvernement et la Caisse nationale d'assurance-maladie (CNAM) _ qui paraît décidée à dépasser son rôle traditionnel de simple tiroir-caisse, _ de déterminer des objectifs chiffrés d'évolution des dépenses, à partir de critères " médicalisés ", fondés sur la démographie ou le contexte épidémiologique.

PENALISER Pour l'heure, généralistes et spécialistes _ pivots du système _ continuent de s'opposer à toute pénalisation financière du praticien dont l'activité ne serait pas conforme aux objectifs négociés. Une telle mécanique est pourtant la seule _ nos voisins allemands ou néerlandais en ont apporté la démonstration _ susceptible de mettre fin au double chantage auquel se livrent pouvoirs publics et médecins : les premiers bloquent les honoraires, les seconds accroissent leur activité...

" Tout dispositif de régulation devra comporter des sanctions. Encore faut-il que celles-ci reposent sur des références objectives et justes ", admet le docteur Jean Dugué, président de l'Union nationale des omnipraticiens français, qui regroupe les généralistes de la Confédération des syndicats médicaux français (CSMF), le principal syndicat. " Depuis la fin des années 50, nous avons reproduit le modèle de l'hôpital à tous les niveaux : un système où le payeur n'est pas le décideur et où faire plus, c'est forcément faire mieux, reconnaît pour sa part le docteur Alain Taïeb, président de la Fédération nationale des électro-radiologistes. Les médecins ne peuvent plus mener une politique de résistance permanente sans chercher à s'imposer comme une force de proposition ".

De fait, la nouvelle nomenclature des actes de radiologie, négociée avec les pouvoirs publics, introduit certaines formes de rémunération forfaitaire et devrait permettre " de réduire de un à deux points par mois " la croissance des dépenses. Mais, précise le docteur Taïeb, l'élaboration d'objectifs chiffrés doit épouser les évolutions techniques. Par exemple, prendre en compte le fait que la radiologie interventionnelle va réduire nombre d'opérations chirurgicales.

Cependant, ces plaidoyers ne font pas encore l'unanimité chez les médecins. Les réticences de certains responsables médicaux à l'égard d'un mécanisme visant à déterminer " ce qui est médicalement justifié " servent le plus souvent à habiller, au nom de " la liberté de prescription ", l'immobilisme le plus conservateur. Il est vrai que, jusqu'en 1989, les réformes ont davantage pesé sur la demande de soins (les assurés sociaux) que sur l'offre (les professions de santé). Les bonnes vieilles recettes que sont l'augmentation de la cotisation des seuls actifs (les retraités restent largement favorisés par un niveau de prélèvement plus de trois fois inférieur) et le grignotage discret des remboursements (comme l'ont fait les pouvoirs publics en s'attaquant à telle ou telle catégorie de médicaments, ou en limitant les remboursements à 100 %) ont encore leurs partisans.

MODERER Agir sur l'offre pour mettre un terme à la course poursuite (notoirement inégale) entre dépenses et recettes passe d'abord par la maîtrise des effectifs des médecins libéraux : de 1985 à 1990, plus de 17 000 cabinets médicaux supplémentaires ont été recensés. Selon une étude de la CNAM, l'évolution de l'offre (généralistes et spécialistes) explique 77 % de la croissance des remboursements entre 1985 et 1989 (1). En d'autres termes, l'accroissement du nombre de médecins se répercute sur la hausse des prescriptions (+ 5,4 % en 1990, + 9,1 % en 1991).

Aujourd'hui, cette croissance bénéficie surtout aux spécialistes : les derniers comptes de la santé observent que leur activité augmente plus vite que leurs effectifs, ce qui n'est plus vrai des généralistes. En d'autres termes, un généraliste qui s'installe doit, pour se faire une clientèle, prendre une partie de celle de ses confrères, alors qu'un spécialiste " suscite " en quelque sorte la demande.

Une des difficultés auxquelles se heurte la réforme de notre système de soins tient justement à ces contradictions d'intérêts. A la différence de nombreux spécialistes, les généralistes ne peuvent accroître leurs revenus en multipliant les actes techniques qui rémunèrent l'utilisation de leur équipement professionnel (échographes, endoscopes, etc.). D'autre part, encourager financièrement les médecins à modérer leurs prescriptions conduirait à faire peser l'essentiel de l'effort sur les praticiens qui assurent, en aval, les prescriptions (biologistes,radiologistes, pharmaciens). Rien d'étonnant à ce que ceux-ci se défendent...

En outre l'imprécision du " codage " des actes (on enregistre des coefficients, non des actes individualisés) interdit à l'assurance- maladie de suivre précisément l'activité des praticiens. Sans oublier que certains malades pratiquent impunément le " nomadisme médical " et considèrent trop souvent que le " bon " docteur est celui qui prescrit le plus de médicaments ou d'analyses, alimentant ainsi l'inflation des dépenses.

Trop de médecins, enfin, n'ont pas encore intégré la dimension économique de leur activité. Cela apparaît dans la conduite de leur propre cabinet : " Les médecins n'ont parfois aucun sens gestionnaire ", assure le docteur Marcel Pouthier, président de l'antenne de Besançon du Crédit mutuel des professions de santé, une banque qui conseille les praticiens pour leurs placements et, surtout, leur accorde des financements. " Le matériel médical est de plus en plus cher _ l'investissement de base atteint 5 à 6 millions de francs pour un radiologiste, 2 à 3 millions pour un cardiologue, et les praticiens connaissent des difficultés financières croissantes. A côté des aspects proprement médicaux, insiste cet ancien généraliste, il faudrait que leur formation intègre davantage les aspects gestionnaires. "

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920211 DOC=BHL FAB=07DE1031 NUM=920211-2-038-02 REF=2-038-02 SEC=MDE TAI=125 ECO UKRAINE MONNAIE LAZARE FRANCOISE LA KHRIVNA INTRODUITE EN UKRAINE LE 10 JANVIER 1992 PRUDENTE UKRAINE. Vraie-fausse monnaie

" J'espère qu'il s'agit de la dernière mesure du système communiste ! ", s'exclame un économiste de Kiev. Les coupons, ces petits billets semblables à ceux du jeu de Monopoly, introduits en Ukraine le 10 janvier, alimentent bien des conversations. Sont-ils un véritable embryon de monnaie nationale ? Un simple pis-aller permettant tant bien que mal de compenser les augmentations de prix intervenues au 2 janvier ? L'introduction de coupons est en tout cas, aux côtés des tentatives de réforme monétaire dans les Etats baltes, une expérience inédite dans l'ancienne Union soviétique.

Dès 1990, l'Ukraine avait affirmé sa volonté de sortir du système monétaire soviétique, et de remplacer le rouble par sa propre monnaie, la khrivna. A l'automne de 1991, apparut une première forme de coupons _ détachables d'une souche _ que l'on échangeait contre des produits de consommation. Des bons de ravitaillement, donc, plutôt qu'une nouvelle monnaie. Mais le 10 janvier dernier, les coupons prirent la forme de véritables billets de banque miniature, fabriqués en France, divisés en coupures d'un, de trois, de dix... coupons, et surtout réutilisables, comme une véritable monnaie.

En quelques jours, les habitants de Kiev ont appris à manier leurs nouveaux billets. Ils ont reçu 25 % de leur salaire en coupons (soit 200 à 400 coupons, selon le niveau de revenu), au taux d'un rouble pour un coupon, le reste restant versé en roubles. La manoeuvre avait un double but : compenser les aug- mentations de prix déclenchées par la Russie, et protéger autant que possible les magasins ukrainiens contre les achats des étrangers. Quiconque veut se procurer des coupons, parce qu'il a épuisé ceux qui lui ont été remis ou parce qu'il n'est pas salarié d'Ukraine, doit débourser... 10 roubles par coupon et un dollar (qui vaut actuellement 100 roubles environ) permet d'obtenir 10 coupons.

Mais dans la rue, les taux de change deviennent variables. Au marché kolkhozien (paysan) du centre de Kiev, certains marchands ont affiché leurs prix en roubles et en coupons : un kilo de champignons valait, le 29 janvier, 160 roubles ou 80 coupons. Dans les allées, pour se procurer un coupon auprès de changeurs amateurs, il fallait débourser 5 roubles. Dans les magasins d'Etat, c'est encore plus compliqué, chaque comptoir étant désormais réservé soit à la vente en coupons, soit à celle en roubles : par exemple, une paire de chaussures se vendait 1 000 roubles ou 300 coupons. Bref, le taux de change varie selon les circonstances, les personnes et les produits, et les Ukrainiens ont du mal à s'y retrouver : une vendeuse à qui l'on demande quel comptoir est le plus avantageux répond ainsi que c'est celui en coupons, puisque " le prix inscrit est plus bas "...

La complexité du procédé, la valse des étiquettes _ hyperinflation oblige, _ les approvisonnements toujours erratiques, expliquent largement l'accueil maussade réservé par la population à l'introduction des coupons. Le sentiment général est que " le rouble n'est pas prêt de disparaître ".

Bref l'apparence d'une monnaie, mais sans aucun contenu. Les coupons ne sont pas gagés sur des avoirs, pour la simple raison que la Banque nationale d'Ukraine n'en a pas. Leur valeur est donc entièrement fictive. Pour que les coupons deviennent des khrivnas, il faudrait que la banque ait les prérogatives d'un institut d'émission : gestion des réserves de changes, contrôle de la masse monétaire, définition des taux d'intérêt. Or, pour l'instant, on parle tout au plus à Kiev de développer la production d'or pour constituer des réserves. Oleksander Savchenko, vice-président de la Banque nationale d'Ukraine, prévoit une grave crise monétaire d'ici deux à trois mois, estimant suicidaire d'avoir introduit ces billets dans ces conditions.

Le président Kravtchouk avait promis que les roubles disparaîtraient totalement de la circulation dès le mois de février pour laisser la place aux coupons. A quand la vraie monnaie ? Au mois de mai prochain, a affirmé le premier ministre ukrainien, Vitold Fokine.

920211 DOC=BHL FAB=07DE1032 NUM=920211-2-035-02 REF=2-035-02 SEC=MDE TAI=223 ECO PRIVATISATION ENERGIE MISSILE RUSSIE CHIFFRE SYNTHESE UKRAINE POLITIQUE ECONOMIQUE INDUSTRIE

Pour affirmer son indépendance, l'Ukraine ne manque pas d'atouts. Mais en matière de transformations économiques, ses dirigeants se hâtent lentement

KIEV de notre envoyée spéciale

LAZARE FRANCOISE Prudente Ukraine

L ne se passe pas de jour sans que l'Ukraine affiche haut et fort son indépendance : volonté de créer une monnaie nationale, tentative de s'attribuer armée et flotte, refus de s'engager sur le remboursement collectif de la dette de l'ex-URSS... Les dirigeants de Kiev ne lésinent pas sur les revendications pour mettre en place les attributs d'un Etat : les armées et les finances en premier lieu.

Depuis l'effondrement des régimes communistes en Europe centrale et orientale, les difficultés de la transition économique ont souvent été mises sur le compte de marchés trop petits (pays baltes) ou trop grands (Russie), du manque de ressources naturelles (Hongrie), d'un effondrement massif de la production industrielle (Pologne). A première vue l'Ukraine, avec ses cinquante millions d'habitants, échappe à la plupart de ces obstacles. Elle bénéficie d'une grande richesse agricole, de ressources énergétiques importantes, d'une situation géostratégique intéressante, et, de l'avis des spécialistes, la crise économique a été ces deux dernières années ressentie moins durement à Kiev que dans la plupart des autres parties du territoire de la nouvelle Communauté des Etats indépendants (CEI).

PRIVATISATIONS L'Ukraine pourrait-elle donc jouer les pionnières de la transition vers l'économie de marché dans l'ex-Union soviétique ? Plusieurs évolutions récentes porteraient à le croire. Dès la mi-1991, l'Ukraine a repris à l'URSS le contrôle des structures industrielles situées sur son territoire. Elle s'est dotée d'une banque nationale, d'une banque des relations économiques extérieures, de ministères spécifiques pour le commerce extérieur et pour les privatisations. Elle s'est donné pour objectifs de privatiser la moitié de l'industrie en trois ans et surtout d'introduire une monnaie nationale à la mi-1992.

Pourtant l'Ukraine ne prend pas le chemin d'une transformation économique rapide. L'équipe de Leonid Kravtchouk, le président ukrainien, se bat pour obtenir le contrôle de la mer Noire, mais n'a rien fait pour définir les frontières économiques du pays. Il n'existe pas de droits de douane, le budget pour 1992 n'a pas encore été voté. Plus fondamentalement, on ignore toujours si l'Ukraine restera membre de la CEI. Leonid Kravtchouk déclare aux journalistes étrangers que la CEI " offre de bonnes perspectives " et que tous les problèmes actuels, qu'" ils soient économiques, politiques ou militaires, seront résolus de manière positive ". Mais, lorsqu'ils sont à usage interne, les propos du président ukrainien changent de teneur, et dans les bureaux de Kiev il est rare d'entendre des propos favorables à la CEI. La situation politique ainsi que les conflits entre le gouvernement et le Parlement peuvent expliquer le retard des réformes économiques. Cependant, début février, la propriété privée de la terre n'avait toujours pas été reconnue en Ukraine, alors qu'elle l'a été en Russie.

Les privatisations faisaient l'objet d'interminables discussions théoriques au Parlement. Quant à la stabilisation monétaire, qui aurait dû accompagner la libéralisation des prix du 2 janvier, personne n'a tenté de la mettre en oeuvre, le gouvernement se contentant d'introduire des coupons réutilisables (voir encadré). Or les experts occidentaux, qui ont changé d'avis, souhaitent aujourd'hui que l'Ukraine crée sa propre monnaie. Car seule une telle création contraindra les dirigeants à définir leur espace monétaire et à mettre sur pied les institutions nécessaires (une véritable banque centrale et des banques commerciales). " Il est évident que l'Ukraine a besoin d'une nouvelle monnaie... Les coupons peuvent créer beaucoup de distorsions en termes d'équité sociale, d'accès aux marchés ", a déclaré Jacques Attali, président de la Banque européenne pour la reconstruction et le développement (BERD) lors d'un récent séjour à Kiev.

Deux questions apparaissent déterminantes : quels types de contrats seront signés avec la Russie, notamment dans le secteur de l'énergie ; et comment se fera l'insertion dans la communauté économique internationale ? Comme dans tout le reste de l'ex-URSS, l'industrie de l'Ukraine est très intégrée à celle des autres Républiques et d'abord à celle de l'immense Russie. Son complexe houiller et sidérurgique à la faible productivité et aux équipements vieillissants trouvait son débouché sur le marché russe.

MISSILES. La nouvelle Russie maintiendra-t-elle ses achats ? Dans l'industrie lourde, qui représente 70 % du total, les restructurations s'annoncent très douloureuses. La conversion de l'industrie militaire est un défi de taille : l'Ukraine produirait entre autres la moitié des chars et des missiles de l'ancienne Union soviétique.

Le financement du déficit énergétique reste également en suspens. L'Ukraine n'assure actuellement que 50 % de sa consommation. Si elle parvient à faire payer des droits de passage au pétrole et au gaz russes transitant sur son territoire, alors les achats de pétrole (dont la production locale est pratiquement nulle) seront facilités. Si elle maintient en activité ses quatre centrales nucléaires (pour l'instant, elle n'a décidé d'arrêter que celle de Tchernobyl), elle pourra continuer à vendre de l'électricité aux Etats frontaliers (Russie et Europe de l'Est). Mais l'avenir du nucléaire n'a pas été encore défini.

CONTRATS PONCTUELS Confrontées à des pénuries de carburants et à la chute de leur production charbonnière, les autorités de Kiev signent des contrats ponctuels, comme les livraisons de charbon avec la Russie, de pétrole avec l'Azerbaïdjan.

Quant aux modalités d'insertion dans la communauté économique internationale, elles s'éclaireront probablement au cours des prochaines semaines. En novembre, le groupe des sept principaux pays industrialisés a exigé que les Républiques s'engagent conjointement sur le remboursement de la dette extérieure de l'ex-URSS, c'est-à-dire qu'elles soient solidairement responsables du total. L'Ukraine a refusé de signer ce texte, n'acceptant de régler que sa fraction de la dette extérieure (15 milliards de dollars, selon le gouverneur de la banque centrale).

Le FMI a fait savoir que seules les Républiques signataires de l'accord avec le G7 pourraient devenir membres de l'organisation. Mais, selon tous les observateurs présents à Kiev, une telle requête est tout à fait irrecevable et les pays industrialisés devront sans doute changer de position. En attendant, dans le petit ministère des relations économiques extérieures, un jeune fonctionnaire reste perplexe devant un courrier du FMI lui demandant de recueillir des données sur le commerce de l'Ukraine depuis les années 60 pour calculer son quota de participation au Fonds !

Pas plus que les Etats baltes et que les autres Républiques de l'ex-URSS l'Ukraine ne paraît aujourd'hui en mesure de concrétiser son indépendance économique. Comme la Russie, toutes ont subi de plein fouethyper-inflation et chute de la production ; elles restent dépendantes des décisions de politique économique prises à Moscou. Les prochains mois révéleront si l'impact de la monnaie nationale est suffisant pour enclencher les réformes.

920211 DOC=BHL FAB=07DE1033 NUM=920211-2-038-01 REF=2-038-01 SEC=MDE TAI=255 ECO ALGERIE POLITIQUE ECONOMIQUE INDUSTRIE SYNTHESE CONJONCTURE ECONOMIQUE

Le pays est au bord de l'explosion. Pour faire repartir une industrie enlisée et redonner espoir aux chômeurs, le gouvernement compte sur les importations et sur un réaménagement de la dette extérieure avec l'aide de ses créanciers, en premier lieu la France

ALGER de notre correspondant

MARION GEORGES Urgence économique en Algérie

COMMENT remettre en route une machine industrielle totalement bloquée, alors que les sources de financement font cruellement défaut ? Telle est la quadrature du cercle à laquelle est confrontée l'Algérie. Le gouvernement de Sid Ahmed Ghozali comme le Haut Comité d'Etat (HCE), que préside Mohamed Boudiaf, savent qu'ils jouent là leur dernière carte : il leur faut d'urgence sortir le pays de l'ornière économique et sociale où il a versé, et qui explique en bonne partie la victoire du Front islamique du salut aux législatives avortées de décembre dernier.

INTÉGRISTE La politique du " bâton " contre les islamistes ne permettra pas à elle seule de régler les problèmes du pays. Une relance est nécessaire, afin de donner au 1,5 million de chômeurs recensés sinon du travail, du moins un peu d'espérance dans l'amélioration future de leur sort. " Les Algériens sont précis et concrets, estimait récemment Sid Ahmed Ghozali, ils ne demandent pas des réponses, mais des débuts de réponses. " C'est, estime le premier ministre, l'unique manière de séparer définitivement du noyau réellement intégriste du FIS les électeurs ralliés au mouvement par désespoir.

La catastrophe économique et financière qui affecte le pays ne permet plus de grande politique visionnaire. La quasi-totalité des grandes entreprises nationales qui étaient censées entraîner l'économie et structurer le développement algérien travaillent à perte, à 20 % ou 40 % de leur capacité, incapables d'écouler sur le marché, national comme international, une production bien souvent de qualité douteuse.

Selon des chiffres officiels, les vingt-deux plus grosses entreprises nationales, employant 134 000 personnes dans des secteurs vitaux comme l'ingénierie, la construction, les transports, le textile, les plastiques, cumulaient, fin 1990, 9 milliards de dinars de pertes (2,2 milliards de francs) pour un chiffre d'affaires total de 43,6 milliards de dinars (11,8 milliards de francs). Certaines d'entre elles se payaient même le luxe d'un déficit équivalant à leur chiffre d'affaires, régulièrement couvert par les revenus du pétrole, puis, quand les cours baissèrent, par la planche à billets.

PETITS PAS Manquant de ressources pour restructurer en profondeur ses entreprises, décidée à s'interdire les facilités de l'émission monétaire, l'Algérie, dans un environnement où tous les indicateurs économiques sont dans le rouge, ne peut plus que suivre une politique des petits pas pour tenter de faire repartir la machine.

Ministre délégué au Trésor, Ali Benouari a fait connaître les grandes lignes d'un projet gouvernemental qui consiste, d'abord, en une nouvelle ventilation des importations, passage obligé d'une économie qui, hormis les hydrocarbures, ne produit et n'exporte presque plus rien. En 1992, la priorité sera donnée aux équipements et aux biens intermédiaires, qui représenteront environ 65 % des 8 à 9 milliards de dollars d'importations prévues (contre 7,6 milliards en 1991). En hausse également, les achats à l'étranger de biens de consommation et de produits alimentaires.

" TRABENDO " Des moyens devraient être affectés en priorité à l'industrie du bâtiment et des travaux publics, secteurs réputés créer rapidement quelques dizaines de milliers d'emplois tout en ayant, à court terme, des effets d'entraînement appréciables. On parle de la construction de 100 000 logements sociaux (100 000 autres seraient en instance de finition... depuis cinq ans), d'une autoroute reliant Tlemcen à Annaba, de travaux d'infrastructures dans le Sud (routes, réseau électrique, puits) dans le but de favoriser la mise en valeur de terres qui pourrait alléger la facture d'un pays qui importe aujourd'hui 70 % de ses besoins alimentaires.

Selon Sid Ahmed Ghozali, ces derniers travaux pourraient être menés en dix-huit mois, alors qu'il faudrait quinze ans pour construire les indispensables barrages qui, dans le nord du pays, sont la condition d'un accroissement significatif des terres cultivables.

Le textile, secteur sinistré entre tous, ayant perdu, en quelques années, des milliers d'emplois, devrait bénéficier d'une relance. Mais celle-ci devrait s'accompagner d'une lutte résolue contre le marché parallèle (que les Algériens désignent par le néologisme de trabendo), ce qui pose de délicats problèmes sociaux, le trabendo demeurant le seul " emploi " de milliers de jeunes.

Ces initiatives seront-elles autre chose qu'une goutte d'eau dans un océan de difficultés ? Pourront-elles même être financées par un pays dont la dette, à court et moyen terme, est évaluée, fin 1991, à 23,8 milliards de dollars, auxquels s'ajoutent 4 milliards de dette militaire ? En 1992 l'Algérie devra rembourser quelque 9 milliards de dollars, alors que ses recettes d'exportation sont estimées à 11 milliards.

" REPROFILAGE " Pour financer la relance et faire face à la surconsommation que suscitent les fêtes du Ramadan, rendez-vous plus délicat cette année que d'autres, l'Algérie doit rapidement trouver 2 milliards de dollars. Certes, l'ouverture aux investissements étrangers du secteur des hydrocarbures devrait lui procurer des ressources, mais cela prendra du temps (une dizaine de compagnies pétrolières américaines viennent d'entamer des discussions discrètes à Alger).

Dans l'immédiat, les perspectives s'annoncent sombres. En décembre dernier, l'Algérie, qui avait un urgent besoin de liquidités, a proposé sur le marché du pétrole 1,5 milliard de ventes par anticipation, sans réussir à lever la somme demandée. Quant à la politique de " reprofilage " _ terme local pour réaménagement _ engagée depuis dix-huit mois, pour reporter les remboursements de la dette tout en évitant les procédures habituelles de rééchelonnement, elle connaît, elle aussi, des difficultés.

DÉLAI DE GRACE Les quelque deux cents créanciers, banques et organismes financiers, essentiellement américains, français et japonais, groupés derrière le Crédit lyonnais, ne se sont toujours pas mis d'accord pour reporter 1,5 milliard de dollars de créances (que l'Algérie a d'ailleurs cessé d'honorer depuis octobre).

Les événements de ces dernières semaines ont en effet bousculé le fragile équilibre qui se mettait en place. Le prêt de 404 millions de dollars consenti par le Fonds monétaire international en juin 1991, et dont les trois quarts ont déjà été touchés, est lié à l'adoption d'une politique de libération des prix et de dévaluation du dinar.

Ces exigences, au coût social douloureux, sont difficiles à mettre en oeuvre alors que la société est à la limite de l'explosion. Pis, elles conditionnent l'accès à un prêt de 510 millions de dollars de la Communauté européenne. Quant aux 2,4 milliards accordés en juin 1991 par l'Italie pour alléger la dette, ils ont pour contrepartie des livraisonsd'hydrocarbures que l'Algérie, dont les capacités de production sont limitées faute d'investissements, a du mal à fournir.

" Il nous faut un délai de grâce, dit-on dans les milieux financiers d'Alger. Il nous faut renégocier avec le FMI, qu'il allège ses conditions. " Certains évoquent la possibilité d'un rééchelonnement, qu'écarte toujours, pour sa part, le président de la Banque d'Algérie, Hadj Nacer : " Nos calculs montrent que cela nous coûterait plus cher que cela ne nous rapporterait, assure-t-il. Nous avons déjà fait supporter à la population le prix de la restructuration en cours. Il faut que nos créanciers comprennent que nous ne pouvons pas aller au-delà. Si nous coulons, ils coulent aussi. Il faut donc continuer dans la voie du reprofilage, allonger les durées de remboursement, seule solution qui permettra de nous en sortir. "

La France, principal créancier public de l'Algérie, est ici interpellée au premier chef. Les responsables algériens estiment en effet que Paris devrait faire un effort en réaménageant quelque 7 milliards de dollars de dettes. " Il s'agit d'une décision de pure politique ", dit-on à Alger. En clair, Paris doit choisir entre l'aide demandée, et le risque d'une situation économique ingérable qui ferait basculer le pays dans l'aventure, intégriste ou autre.

920211 DOC=BHL FAB=07DE1034 NUM=920211-2-035-01 REF=2-035-01 SEC=MDE TAI=21 ASSURANCE MALADIE MEDECIN FINANCEMENT SANTE BARBE Les médecins aux prises avec les comptes

L'une après l'autre, les professions de santé doivent se résoudre à participer à un effort collectif de limitation des dépenses. Celles-ci augmentent au rythme de 7 % par an et placent la France au troisième rang des pays riches pour l'" investissement santé ". C'est au tour des médecins de répondre aux propositions de la Caisse nationale d'assurance-maladie, qui semble décidée à dépasser son rôle traditionnel de tiroir-caisse. " Responsabiliser " est le maître mot : il devra s'appliquer non seulement aux patients tentés par la surconsommation, mais aussi aux médecins qui auront à tenir compte des contraintes économiques.

920211 DOC=RIP FAB=02101552 NUM=920211-2-024-02 REF=2-024-02 SEC=ECO TAI=20 ANNULATION GREVE RADIO FRANCE Le dimanche 9 février Fin de la grève à Radio-France.

Le travail a repris à Radio-France, dimanche 9 février, après quarante-huit heures de grève lancées par le Syndicat national des journalistes (SNJ), avec le soutien de la Société des journalistes. Celle-ci dénonce la " dérobade " du SNJ, qui a levé le mot d'ordre de grève " sans consultation des journalistes ", et exige " une rencontre le plus tôt possible avec la direction ", en indiquant " que rien n'est réglé à l'heure actuelle ". Le conflit avait débuté vendredi 7 février, à l'appel du SNJ, seul syndicat à avoir refusé de signer un accord salarial pour les journalistes.

920211 DOC=RIP FAB=02101553 NUM=920211-2-024-01 REF=2-024-01 SEC=ECO TAI=50 DECLARATION INSTANCE JOURNALISTE STATUT MISE EN GARDE SYNDICAT DE LA PRESSE PARISIENNE MIOT JEAN MIOT JEAN DURIEUX CLAUDE COMMISSION DE LA CARTE D'IDENTITE DES JOURNALISTES PROFESSIONNELS M. Jean Miot (SPP) critique la mise en garde de la Commission de la carte des journalistes

M. Jean Miot, directeur délégué du Figaro et président du Syndicat de la presse parisienne (SPP), a jugé " saugrenue " l'invitation faite par la Commission de la carte d'identité des journalistes professionnels (CCIJP) aux 27 000 professionnels et aux éditeurs de faire preuve de " vigilance " afin d'éviter la " cascade de dérapages " qui affectent leur crédibilité (le Monde du 6 février).

" Comme à l'accoutumée, nous sommes mis en accusation : " c'est la faute à la presse ", écrit notamment M. Miot au président de la CCIJP, M. Claude Durieux, et ce " à l'heure où le président de la République lui-même convoque devant tous les Français, sur les télévisions, deux de nos confrères pour nous intimer à tous l'ordre de nous taire et accuser publiquement l'AFP de présentation mensongère ".

" Loin de moi d'ignorer les dérives et les dérapages, souligne M. Miot. N'ajoutez pas au discrédit dont les journalistes font l'objet dans l'opinion publique, parce que celui-ci provient beaucoup moins des sondés que des accusations de ceux qui souhaiteraient avant tout que nous cessions d'informer ".

Le président du SPP indique aussi que " la Commission n'a pas pour vocation de prêcher une éthique de l'information. Le SPP demandera à ses membres de le rappeler ". Dans son communiqué, la CCIJP indiquait d'elle-même ne pas avoir de " prérogative déontologique ", mais reconnaître " un professionnalisme fondé, en principe, sur la connaissance des textes régissant le droit de la communication et l'observance d'une éthique

920211 DOC=FLA FAB=06DE1010 NUM=920211-2-045-31 REF=2-045-31 SEC=MDE TAI=217 TECHNOLOGIE CRISE RISQUE TECHNOLOGIQUE OPINIONS

(*) Chercheur à l'Ecole polytechnique.

LAGADEC PATRICK Opinions. La gestion du futur. Pour une science des crises

NEW-YORK, le 17 septembre 1991 : confrontée à une forte demande d'électricité, la Consolidated Edison Corp. prie certains de ses clients de se détacher de son réseau et de s'alimenter de façon autonome. Un central téléphonique d'ATT met donc en route ses propres générateurs, qui se révèlent défaillants : l'alimentation passe sur batteries de secours _ sans que personne ne s'en aperçoive. Six heures plus tard, les batteries sont à plat, le système de télécommunication s'effondre. Conséquences : fermeture des trois aéroports de New-York, saturation des aéroports de Boston, Philadelphie, Baltimore et Washington, annulation et retard de centaines de vols.

Cet exemple, étrangement passé inaperçu en Europe, illustre la vulnérabilité et la complexité de nos sociétés industrielles et urbaines. En quelques instants, on ne traite plus seulement une difficulté ponctuelle _ fût-elle aussi sérieuse qu'à Bhopal ou à Tchernobyl, _ mais un processus de dégradation rapide de vastes systèmes interdépendants. Et, sur cette ligne de faille, viennent rapidement se greffer maints problèmes de société qui trouvent là une occasion d'expression. On sort de l'univers de l'accident pour entrer dans celui de la crise qui, le plus souvent, laisse les responsables démunis.

Décisions " fatales "

Plus nos sociétés deviennent complexes et interdépendantes, plus elles se spécialisent, plus elles sont exposées au risque de crise. Or l'insuffisante capacité à les traiter contribue à fragiliser les organisations. Ne pas être préparé à la crise, c'est produire la crise. Pourtant, il existe maintenant des connaissances validées, à travers une vaste expérience internationale, qui peuvent être utiles sur le plan pratique : capacité de repérer précocement l'entrée en crise ; guides pour la formulation de stratégies de réponse ; élaboration de stratégies d'apprentissage. La crise est le produit d'une triple dynamique associant le plus souvent un déferlement _ la multiplication des difficultés déborde les capacités de réplique ,_ un dérèglement _ le fonctionnement des systèmes est bouleversé _ et des divergences sur les choix essentiels.

Ces mises en question fondamentales, couplées à un ébranlement de l'univers de référence, conduisent à une situation de rupture. Il ne s'agit plus, comme dans une urgence classique, de mobiliser le spécialiste idoine ; le problème devient alors d'arrêter des stratégies malgré l'incertitude, ce qui passe par la définition de valeurs et d'objectifs partagés par les protagonistes. Le tout bien sûr en situation d'intense médiatisation, avec un risque fort de perte de légitimité. Les responsables sont brutalement confrontés à ce que le politologue Yezehel Dror appelle des décisions " fatales " (c'est-à-dire " qui entraînent une destinée "), si bien évoquées par cette parabole chinoise : " Chang Yu, pleurant à la croisée des chemins, dit : " N'est-ce pas ici que, si on fait un demi-pas dans la mauvaise direction, on se réveille à des milliers de kilomètres ? "

La première urgence est de reconnaître l'important effort d'apprentissage à engager. Or dans une large majorité d'organisations, la réticence est vive, ne serait-ce qu'à évoquer des scénarios de situations perturbées ; les crises réellement subies ne font pas l'objet d'examens approfondis systématiques, alors que le " retour d'expérience " est la clé de tout progrès. Trop rares sont les exemples du type de ce qui a été fait après l'accident de la centrale nucléaire de Three Mile Island à la demande du président des Etats-Unis (le rapport Kemeny de 1979).

Si les responsables sont disposés à amorcer une démarche d'apprentissage, l'important n'est pas d'avoir rédigé des plans, mais de s'être résolument engagé sur la voie de l'expérimentation hors des scénarios classiques, en coopération avec les acteurs internes et externes : il est tout à fait possible d'opérer, à moindre coût, des tests stimulants en séminaires de simulation.

Mais la connaissance acquise sur les phénomènes post-accidentels ne suffit pas. Dans le domaine technologique, il serait judicieux d'élargir les travaux déjà réalisés aux technologies émergentes, par exemple l'informatique, la monétique, le génie génétique ; de sortir du seul champ des accidents localisés pour aborder les crises liées à des défaillances de réseaux et de systèmes complexes. Au-delà des crises à événement initiateur bien caractérisé, il est nécessaire de s'intéresser aux situations dégradées, aux univers gravement déstructurés, aux situations bloquées en raison de la sédimentation sur très longue durée de problèmes multiples (comme la question des déchets industriels et des décharges) ? Comment réagir lorsque c'est le système tout entier qui est affecté (par exemple l'appareil industriel en Europe orientale) ?

Intolérance à l'incertain

L'interrogation sur les mécanismes générateurs de crises est également nécessaire. Ainsi, l'intolérance à l'incertain et la forte espérance de vie dans les pays riches rendent de plus en plus insupportables les menaces sur la santé, surtout lorsqu'elles sont liées à des expositions involontaires. C'est sur ce facteur que se jouent et se nouent de nombreux épisodes de crise _ dont l'affaire du sang contaminé constitue l'avatar le plus récent. Plus globalement, l'incertitude sur les valeurs, la mondialisation des problèmes, la médiatisation générale, l'affaiblissement de légitimité de l'Etat sont autant d'ingrédients constitutifs des crises du futur.

Le domaine des crises technologiques a souligné la nécessité de bien des ruptures : reconnaissance des limites de la science et des zones d'incertitude ; transformation de la culture des organisations ; hardiesse dans les initiatives, à opérer sur base de consensus, de négociation plus que sur des ordres hiérarchiques ou des règlements formels. Il a aussi révélé l'importance de l'apprentissage constant pour mieux apprendre à faire face à l'improbable, et même à l'impensable.

Pour affronter ces situations, il faut à l'évidence disposer de capacités d'expertise spécifiques, de recherche et d'intervention, qui font cruellement défaut. Cela signifie mettre en place une " masse critique " de recherche sur ce que les professionnels de la gestion des dangers ont baptisé " cindynique ". Quant à l'expertise d'" intervention ", elle ne pourra être apportée que par de solides équipes, reflétant des cultures diversifiées, rompues à l'intégration rapide de savoirs éclatés, habituées à intervenir ensemble, assez rodées pour fournir une aide précieuse sans jamais déborder de leur rôle _ le conseil et non la décision.

Ces équipes doivent travailler sur la base de retours d'expérience constants et mener leurs réflexions à une échelle internationale. Aujourd'hui, elles n'existent que dans de très rares groupes industriels. De grandes organisations commencent aussi à comprendre l'intérêt de pareilles équipes d'intervention. Mais il ne doit pas s'agir de clubs secrets travaillant dans l'ombre : les crises risqueraient alors de faire une victime supplémentaire, la démocratie.<

920211 DOC=FLA FAB=07DE1001 NUM=920211-2-046-31 REF=2-046-31 SEC=MDE TAI=56 ECO ALLEMAGNE GRANDE BRETAGNE ITALIE ETATS UNIS JAPON CHOMAGE DECEMBRE 1991 INDICE MENSUEL CHOMAGE INDICE MENSUEL DECEMBRE 1991 CEE INDICATEURCONJONCTURE 6 GRAPHIQUES Conjoncture. INDICATEUR. Le chômage. Dégradation

La hausse des taux de chômage est probablement la manifestation la plus tangible des difficultés que traversent nos économies depuis le second semestre 1990. Après plusieurs années d'expansion soutenue, les créations d'emplois ont cédé la place à des suppressions dans la quasi-totalité des nations industrialisées. Dans les pays les plus affectés par la récession, les pertes ont été précoces et plus marquées qu'ailleurs, si bien que le chômage s'y est significativement accru, même si son niveau n'est pas parmi les plus élevés.

En Grande-Bretagne, le nombre de personnes à la recherche d'un emploi atteint 10,3 % de la population active en décembre 1991 au lieu de 7,7 % douze mois plus tôt, soit une augmentation de 2,6 points, la plus forte des pays de l'OCDE. Aux Etats-Unis, la hausse du taux de chômage atteint 1,6 point depuis le début de la récession, mais le taux (7,1 %) demeure inférieur à celui de nombreux pays mieux portants.

La dégradation du marché du travail a été moindre dans le reste de l'Europe, car le contexte conjoncturel était meilleur. Toutefois, le taux de chômage tourne autour de 10 % en France et en Italie, 16 % en Espagne et 18 % en Irlande. Pour l'ensemble de la Communauté, il atteint 9,2 % en décembre dernier contre 8,4 % un an plus tôt, touchant près de 15,5 millions de personnes.

L'Allemagne et le Japon font figure d'exceptions : dans ces deux pays l'activité est demeurée soutenue jusqu'à l'automne dernier, maintenant à de très bas niveaux le nombre de personnes à la recherche d'un emploi. La situation a commencé à se dégrader depuis, mais les taux de chômage n'en sont pas encore affectés : respectivement de 4,3 % en Allemagne et 2,2 % au Japon en décembre 1991, ils restaient à des niveaux comparables à ceux de décembre 1990.

920211 DOC=FLA FAB=07DE1002 NUM=920211-2-046-32 REF=2-046-32 SEC=MDE TAI=183 ECO CONJONCTURE ECONOMIQUE CHIFFRE 1991 CONJONCTURE MONET HERVE Conjoncture. PAYS. La France. La déception

L'ANNÉE 1991 a été celle de la déception. La croissance s'est établie à 1,1 ou 1,2 %, après 2,8 % en 1990 et 4,5 % en 1989. Contrairement aux attentes, la reprise qui s'est fait sentir aux deuxième et troisième trimestres, à un rythme voisin de 3 % l'an, a avorté à la rentrée. Au-delà du rattrapage consécutif à la guerre du Golfe, la demande n'a pas suivi. La morosité s'est installée, alourdie par le chômage, qui a touché 300 000 personnes de plus en un an.

Dans ce contexte difficile, la stratégie de " désinflation compétitive " incarnée par le ministre des finances, Pierre Bérégovoy, a fait l'objet de nombreuses critiques. Pourtant, c'est à partir de 1991 que cette stratégie a le plus clairement porté ses fruits : le taux d'inflation français est devenu inférieur à celui de l'Allemagne, ce qui a permis d'atténuer le différentiel de taux d'intérêt entre les deux pays et d'améliorer la compétitivité des produits français. Paradoxe d'une année où les bonnes nouvelles ont constamment côtoyé les mauvaises.

L'investissement productif n'a cessé de régresser, après les fortes progressions des années précédentes : les taux d'utilisation des capacités de production ont fléchi tandis que stagnaient les débouchés intérieurs et à l'exportation ; la situation financière des entreprises ne s'est que modestement améliorée ; les taux d'intérêt réels restent élevés. Au total, la baisse de l'investissement en volume a avoisiné 9 % dans l'industrie et 3 % pour l'ensemble des entreprises, ce qui est considérable.

Faible en début d'année du fait de la constitution d'une épargne de précaution durant la crise du Golfe, la consommation des ménages n'a connu ensuite qu'une reprise limitée malgré cette fois une correction en baisse du taux d'épargne. En effet, un faisceau d'éléments a entraîné un ralentissement très net de la hausse du pouvoir d'achat du revenu disponible des ménages : d'environ 3,5 % par an en 1989 et 1990, elle est revenue à guère plus de 1,5 %.

Ont principalement joué dans cette inflexion le ralentissement prononcé des créations d'emplois, l'alourdissement des cotisations sociales maladie en juillet et, dans une moindre mesure, la modération sensible des hausses salariales, sans doute liée à la dégradation du marché de l'emploi. Parallèlement, les encours de crédits de trésorerie aux particuliers ont pratiquement stagné après leur vive progression des années précédentes, reflétant le souhait des ménages de consolider leur situation financière (notamment en limitant leurs achats à crédit de biens durables comme les automobiles).

Mais l'évolution la plus marquante de 1991 est indiscutablement l'aggravation du chômage : le nombre de demandeurs d'emploi en fin de mois a augmenté de 11,7 % entre décembre 1990 et décembre 1991. A la fin de l'année dernière, 2 826 000 personnes (données CVS) étaient inscrites à l'ANPE, dont 893 000 depuis plus d'un an ; au sens du BIT (Bureau international du travail), le chômage touchait 2 408 000 personnes (+ 235 000 personnes en un an), soit 9,8 % de la population active. Cependant, cette montée du chômage, très rapide pour les cadres, est surprenante par son ampleur.

En effet, l'emploi total n'a que peu diminué, malgré le ralentissement de la production. La croissance aurait donc été " riche en emploi " grâce au secteur tertiaire (les effectifs industriels poursuivant leur baisse). Une telle tendance, renforcée par les diverses mesures d'allégement du coût du travail non qualifié, est naturellement souhaitable dans un pays gravement affecté par le sous-emploi, mais elle implique un faible gain de pouvoir d'achat du salaire moyen.

La population active aurait augmenté de près de 200 000 personnes, un chiffre sensiblement supérieur aux tendances récentes (120 000 à 130 000 actifs supplémentaires par an hors effets migratoires). Il y a là pour l'INSEE une énigme à élucider, qui tient peut-être à la fragilité des statistiques disponibles... Depuis 1986, le taux d'inflation mesuré par la hausse en glissement annuel des prix de détail ne dépasse guère 3 % dans notre pays. Après 3,4 % en 1990, la progression des prix sur douze mois est revenue en décembre dernier à 3,1 %. L'écart d'inflation avec l'Allemagne de l'Ouest s'est ainsi établi à 1,1 point en faveur de la France, contre 0,6 point en sens inverse les deux années précédentes.

Cependant, la flambée des prix énergétiques avait gonflé l'indice des prix en 1990 et, hors énergie, la hausse des prix a été légérement plus forte en 1991 qu'en 1990 : 3,4 % contre 3,1 %. Mais cette accélération est imputable aux seules taxes indirectes et ne reflète pas de tensions internes accrues. Si les loyers ont connu une hausse plus rapide l'an dernier (+ 5,2 % contre + 4,5 %), une évolution significative est le moindre renchérissement des services du secteur privé, en rupture avec la période précédente.

Conjointement à cette maîtrise des prix, le déficit commercial de notre pays s'est considérablement réduit. Le déficit des transactions courantes, incluant les transferts en faveur de la France liés à la guerre du Golfe et l'amélioration de l'excédent touristique, devrait revenir à environ 25 milliards de francs contre 52,9 milliards en 1990. Rééquilibrage bienvenu, car un pays dont les entreprises investissent massivement à l'étranger se doit d'avoir dans la durée une balance courante au pis faiblement déficitaire. Sinon, le financement extérieur devient vite excessif, compromettant la stabilité de la monnaie et des marchés financiers (on sait que les étrangers détiennent déjà une part importante des titres du Trésor français).

La désinflation, la crédibilité de la politique de " franc fort " et l'amélioration de nos soldes extérieurs ont permis de réduire sensiblement l'écart entre taux d'intérêt français et allemands, mais sans parvenir à les annuler : 1991 peut être qualifiée d'année-test quant au degré d'autonomie de la politique monétaire française.

Economiste d'entreprise.

920211 DOC=BHL FAB=07DE1005 NUM=920211-2-036-01 REF=2-036-01 SEC=MDE TAI=186 PROJET STATUT CREDIT CREDIT MUNICIPAL

Les caisses du Crédit municipal accordent toujours des prêts contre le dépôt d'un objet. Un rattachement aux communes doit leur permettre d'accorder d'autres types de crédit et d'assurer d'autres activités

(1) Les vingt et une caisses sont, dans l'ordre, selon leur en-cours global au 30 juin 1991 : Paris, Lille (plus de 2 milliards de francs), Dijon, Bordeaux, Nice (1 à 1,5 milliard), Nantes, Marseille, Lyon (800 millions à 1 milliard), Toulouse, Toulon (400 à 800 millions), Nîmes, Le Havre, Boulogne, Avignon, Rouen, Reims (200 à 400 millions), Strasbourg, Rouen, Roubaix, Limoges et Calais (moins de 200 millions).

GALLOIS DOMINIQUE MODE D'EMPLOI. CRÉDIT " Ma tante " retourne à la ville

EVOQUEZ le Crédit municipal et vous vous heurterez à un silence interrogateur de votre entourage. Parlez de prêts sur gages, et les langues se délieront un peu plus pour y associer le Mont-de-Piété, " ma tante " ou " le clou ", bref toute une imagerie glanée au fil des romans du XIX siècle.

Demandez maintenant s'il existe encore un tel établissement dans votre ville, et la perplexité s'affichera de nouveau sur les visages... Qui sait ainsi qu'existent en France vingt et une caisses de crédit municipal, couvrant tout le territoire (1), la plus ancienne étant celle d'Avignon (1577). Et qu'une réforme en préparation devrait, en les rattachant aux communes, renforcer le caractère spécifique de chaque établissement ? Sans oublier le prêt sur gages, certains se spécialisent déjà vers les prêts aux fonctionnaires, les crédits au secteur privé ou le marché de l'art.

Depuis le milieu des années 80, le réseau à l'enseigne du griffon (inspiré des armoiries de la ville italienne de Pérouse, où fut fondé le premier mont-de-piété en 1462), s'affiche comme " l'autre banque ". Il n'oublie pas le rôle originel du mont-de-piété, devenu en 1918 Caisse de crédit municipal : lutter contre l'usure en fournissant un crédit immédiat contre le dépôt d'un objet quel qu'il soit. Si à Paris, la valeur minimale du dépôt est de 200 francs, dans les autres caisses, aucun plancher n'a été fixé. Mais ce prêt, ressource ultime, n'est pas toujours bon marché : le taux d'intérêt, fixé librement par chaque caisse, peut atteindre 8,6 % à 9,2 % pour un semestre à Bordeaux. Toutefois, au-dessous de 200 francs, les prêts sont souvent accordés sans intérêt.

EN CROISIÈRE Mais pour éviter la connotation misérabiliste des " prêts sur gages " et élargir leur clientèle, on a, depuis un an, susbstitué à ce terme celui de " prêt sur garde ". Ce changement s'est accompagné d'une campagne de publicité à la télévision en avril 1991, montrant une riche veuve déposant son collier de perles pour partir en croisière... Les retombées furent quasi nulles. Comble de malchance, cette campagne de séduction fut suivie par une crise du réseau durant l'été...

Cette tentative de jouer dans la cour des grands, dans un secteur bancaire en pleine concurrence, a révélé les difficultés structurelles et financières d'un groupe qui ne représente, au total, que l'équivalent de deux ou trois caisses régionales du Crédit agricole. Pour l'en sortir, le gouvernement a jugé préférable de le dissoudre et de rattacher chaque caisse à sa ville d'origine. Le projet sera soumis au Parlement à la session de printemps. En clair, vingt et un maires prendront en direct la gestion de leurs caisses, pour, au choix, mieux les contrôler, les fermer, voire les vendre.

Ce " retour à la ville " contribuera à renforcer le caractère spécifique de chaque établissement. Pas question pour autant d'abandonner le " prêt sur garde ", même s'il est peu rentable et ne représente, en dépit du nombre important d'emprunts, que 1 % à 10 % de l'en-cours selon les caisses. De même, il est exclu, dans la plupart des caisses, de supprimer ou de refuser les petits comptes comme le font les grands réseaux bancaires. Mais chaque établissement a déjà sa stratégie propre.

A Lille, par exemple, l'idée est de se concentrer sur les prêts aux fonctionnaires, à travers des organismes collectifs comme les mutuelles : des accords ont ainsi été passés avec celle de la police. Un autre projet est de se tourner vers le financement des associations et de l'économie sociale, qui pourrait, à terme, représenter le quart de l'activité. " Pas question d'être une machine à distribuer des subsides ", tient cependant à préciser Jean-Pierre Duez, directeur adjoint.

A Dijon, au contraire, la volonté est de se tourner vers les salariés du secteur privé, qui représentent 20 % de la clientèle, les fonctionnaires formant le reste. Parallèlement, la caisse développe les ventes à thème : elle a mis aux enchères du mobilier ancien, des armes... Mais le volume est sans commune mesure avec celui du Crédit municipal de Paris, qui a fait de cette activité son axe prioritaire de développement depuis l'arrivée à sa tête d'Yves Laulan en 1984, et en tire près de la moitié de son résultat d'exploitation.

EN-COURS Le désengagement éventuel de certaines municipalités pourrait réduire le nombre de caisses. A Lille, des discussions sont menées pour reprendre celles de Calais et Boulogne et pour se rapprocher de celle de Roubaix, sans pour autant fermer les agences installées dans ces villes. La caisse de Lille, déjà présente à Amiens, Dunkerque, Beauvais, Creil et Clermont de l'Oise, augmenterait ainsi sa couverture du nord de la France, en faisant passer de 2 milliards à 2,5 milliards de francs son volume d'en-cours. La caisse de Dijon, elle, dispose de neuf implantations allant de Mâcon à Belfort via Besançon, Auxerre, Nevers, Bourges et Orléans (rachetée à Paris en 1987)...

A Lyon, le maire, Michel Noir, a annoncé au mois d'octobre son intention de céder la caisse. Choisira-t-il de la vendre à un réseau bancaire ou à un autre crédit municipal ? Le critère de choix sera-t-il seulement le prix ou aussi la couleur politique de l'acheteur et sa stratégie en matière de prêts. Car, en accordant ou non des prêts au personnel communal, le futur repreneur s'ingérera indirectement " sans gages " dans la vie de la cité. Respectera-t-il le slogan des caisses : " des prêts sans préjugés " ?

920211 DOC=FLA FAB=07DE1006 NUM=920211-2-044-31 REF=2-044-31 SEC=MDE TAI=133 VAN PARIJS PHILIPPE CRITIQUE D'OEUVRE JUSTICE PHILOSOPHIE ECONOMIE LIVRE OPINIONS

(1) Théorie de la justice, Seuil, 1987.

MARIS BERNARD LIVRES. Justice et efficacité. A la frontière de l'économie et de la politique, un plaidoyer pour la philosophie politique à la manière anglo-saxonne QU EST CE QU UNE SOCIETE JUSTE?

QU'EST-CE QU'UNE SOCIÉTÉ JUSTE ? Introduction à la philosophie politique. Philippe Van Parijs, Seuil, 315 p., 150 F. S'ils veulent découvrir enfin ce dont ils parlent, cet ouvrage est pour les économistes. Ils y seront chez eux, en compagnie du " maximin ", de l' " impossibilité d'Arrow " et d'autres vieilles connaissances.

Public ou privé ? Pour ou contre le RMI ? La justice accroît-elle l'efficacité ? Quelles limites au marché ? Toutes ces questions " spontanées " gravitent autour de la justice sociale au sens de Rawls. Rawls est le héros de ce livre. L'auteur lui apporte un appui sans faille. Par là même il défend la manière de penser anglo-saxonne, curieuse dialectique de l'intuition et de l'intime conviction, appuyée sur des exemples horripilants : "Supposons qu'une navette spatiale découvre un passager clandestin ". " Imaginons que la société soit constituée d'un homme normal et d'un paralytique "...

Que le jeu en vaille la chandelle, sans doute : il s'agit ici de rien moins que de justifier la social-démocratie moderne contre l'anarcho-capitalisme. Ça mérite quelques moments d'agacement et une poignée de redites. Et quand on saura que cette justification embarque la démocratie, on voudra parier sur ce John Rawls (1), qui parle si bien aux économistes.

La grande originalité de Rawls est de fonder la justice sociale sur un principe de maximisation du minimum (maximin), dit " principe de différence ". Une société juste est une société qui fournit le maximum de " biens sociaux premiers " aux plus démunis, c'est-à-dire de libertés fondamentales (expression, vote, etc.), chances d'accès aux fonctions, pouvoirs, dignité, richesses et revenus. Entre une société égalitaire qui donne peu à tous, et une société inégalitaire, qui donne beaucoup aux plus démunis, la justice impose de préférer la seconde.

" LIBERTARIEN " Van Parijs remarque que le " principe de différence ", légèrement transformé, conduit à l'optimalité, au sens de Pareto, c'est-à-dire à une organisation efficiente des ressources. A ce stade " idéal ", on ne pourrait accroître le bien-être d'un individu sans réduire celui d'un autre. Donc la justice de Rawls est efficiente. Notons qu'elle n'implique pas obligatoirement la croissance. Une société peut avoir un fort taux de croissance (comme l'URSS de l'après-guerre) sans donner autant qu'elle le pourrait aux plus démunis.

Tour de force, Rawls réconcilie l'équité, l'efficacité et la liberté, en offrant la plus grande liberté réelle (consommer par exemple) à ceux qui en ont le moins. Dit de façon " économiste ", dans la société juste l'inégalité des revenus maximise le revenu minimal. Il est donc fondé de donner, bien plus qu'un revenu minimum, une allocation universelle sans contrepartie à tout citoyen désireux de travailler ou non, ayant ou non d'autres revenus.Ce solidarisme hérisse évidemment les tenants d'un second grand courant, dit " libertarien " ou " propriétariste ", représenté moderato par Robert Nozick et fortissimo par Friedman (le fils), et dont les assauts sont patiemment anéantis au long de l'ouvrage. Cette école radicale libéraliserait volontiers la drogue, l'immigration, refuserait l'impôt et prêcherait la désobéissance civile.

Mais son talon d'Achille est l'appropriation de la terre, justifiée cyniquement par le slogan " premier arrivé, premier servi ".

La critique écologiste reproche aux libéraux, solidaristes ou non, d'étendre la logique industrielle au maigre stock qui n'a pas encore été saccagé par elle. A quoi Van Parijs répond : le problème de la justice ne se pose qu'autant que se pose celui de la rareté, et la justice à la Rawls est le seul moyen de conserver ce qui peut l'être encore.

Avivant notre frustration autant que notre feu naissant pour Rawls, il souffle in fine que, contrairement aux autres théories libérales, " la société juste de Rawls est par essence démocratique ". Espérons donc une suite du livre, pas toujours facile malgré l'indépendance des chapitres (commencer par le dernier, qui fournit le titre), mais témoignant d'une pensée vivace. Le lecteur économiste, non content de savoir, va devoir s'interroger. Et peut-être même penser...

920211 DOC=BHL FAB=07DE1007 NUM=920211-2-036-03 REF=2-036-03 SEC=MDE TAI=64 VOCABULAIRE MODE D'EMPLOILA COTE DES MOTS COLIGNON JEAN PIERRE MODE D'EMPLOI. LA COTE DES MOTS. Globalisation

Parmi les mots " dans le vent " qui se sont implantés notamment par la grâce des énarques, des audits (...nous reviendrons sur ce mot !) et des gestionnaires, nous relevons globalisation, apparu dans les années 60-70.

La globalisation, on ne s'en étonnera pas, c'est le fait de considérer un problème dans son ensemble. Et aussi le résultat obtenu d'après des études menées selon une vision globale. Il n'y a pas de raison de rejeter ce nom, pas plus que le verbe globaliser, d'ailleurs, et nous écrirons très licitement : " La globalisation de l'enveloppe budgétaire a permis de rectifier certaines discordances. "

Mot à la mode, globalisation revêt d'autres acceptions, qu'on ne saurait proscrire... Ainsi, ce terme décidément très apprécié désigne l'extension à la planète, c'est-à-dire au globe terrestre, d'un problème économique, politique, écologique... ou bien d'un conflit, hélas ! Cette dérive de sens n'est pas condamnable. Au sein d'une multinationale, la globalisation revient, pour chacune des branches nationales, à élaborer ses produits de façon à éviter un " doublon " avec une autre branche : à pratiquer, à l'échelle mondiale, un jeu plus collectif.

Un autre sens est apparu, désignant une sorte de coopération planétaire entre grandes entreprises qui en viennent à concentrer entre leurs mains la quasi-totalité des moyens leur permettant de se répartir des pans entiers du commerce et de l'industrie. Comme abondance de biens nuit parfois, si nous ne rejetons point ces multiples significations de globalisation, nous attirons cependant l'attention sur les confusions que peut entraîner l'emploi imprécis de ce mot.

Lorsque l'on écrit, on hésite à recourir trop souvent aux participes présents et adjectifs verbaux, considérés comme étant des mots " lourds ", " pesants ". Mais, à part cette remarque d'ordre... global, il n'y a rien à reprocher à globalisant (e), et l'on respectera le bon usage en disant : " En globalisant à l'excès l'étude de l'industrie, on perd de vue les problèmes humains... "

920211 DOC=FLA FAB=07DE1010 NUM=920211-2-043-31 REF=2-043-31 SEC=MDE TAI=69 RISQUE TECHNOLOGIQUE SCHNEIDER NATHALIE DOSSIER 1 PAGE DOSSIER - Les risques technologiques majeurs

Seveso, Bhopal, Tchernobyl, Mexico, autant de catastrophes industrielles qui consacrent la montée en puissance d'un nouveau danger : le risque technologique majeur. Nucléaire, chimie, transports, informatique, biotechnologies, etc., de nombreux secteurs industriels portent en eux un incroyable potentiel d'anéantissement des hommes, de l'environnement et des biens. Même si la probabilité de réalisation du risque reste très faible, il ne faut pas non plus sous-estimer les actes de malveillance ou de terrorisme attachés aux installations industrielles. A telle enseigne que certains qualifient notre société de " civilisation du risque ".

Avec une faible propension à l'anticipation, pouvoirs publics, municipalités et entreprises cherchent aujourd'hui les parades à ce fléau moderne en prenant des mesures préventives et en mettant en perspective les moyens pour limiter la " casse " en cas d'accident. Six ans se sont tout de même écoulés entre la catastrophe de Seveso et la naissance d'une législation européenne. Souvent lié à des systèmes technologiques complexes encore mal appréhendés, le risque n'est pas aisé à circonscrire. D'ailleurs, c'est trop souvent après un drame, et avec le recul du long terme, qu'on mesure son réel impact. Les chlorés de la première guerre mondiale et les irradiés d'Hiroshima ont été de véritables laboratoires vivants pour les générations qui ont suivi. D'autre part, la guerre du risque n'est jamais gagnée, car la rapidité du progrès engendre aujourd'hui de nouvelles menaces en temps réel.

Ainsi se pose la redoutable question : faut-il accepter de vivre avec des risques au-dessus de la tête, transmissibles sur des générations ? C'est aux gouvernants et aux citoyens de répondre. (Lire par ailleurs, l'article de Patrick Lagadec en page 45.) En tout cas, l'attitude adoptée conduit à faire des choix politiques, économiques et culturels : opter ou non pour le nucléaire, relancer ou non le charbon avec les risques d'effet de serre additionnels comportés... Reste qu'une négligence coûte cher, car elle peut ruiner à tout jamais la crédibilité d'un gouvernement, d'une entreprise... et, surtout, la vie de milliers de gens.

Dossier établi par

920211 DOC=FLA FAB=07DE1011 NUM=920211-2-043-32 REF=2-043-32 SEC=MDE TAI=32 RISQUE TECHNOLOGIQUE DOSSIER DOSSIER Dossier. Les risques technologiques majeurs. Quelles sont leurs origines ?

Lié à l'activité industrielle, le risque technologique est dit majeur lorsqu'il porte en lui un potentiel de dégâts importants sur les biens (incendie, explosion), l'environnement (pollution eau, terre, air) ou les hommes (brûlures, intoxication, décès), en particulier à long terme.

Aucune activité industrielle n'est totalement à l'abri, même si certaines sont plus exposées que d'autres. Bhopal, Mexico, Seveso, Tchernobyl, Bâle, des villes dont les noms restent attachés à des accidents technologiques de grande ampleur (voir chronologie ci-dessous) concernant trois secteurs ultra-sensibles : le nucléaire, la chimie et le transport/stockage des matières dangereuses. Défaillance d'un grand réseau vital, erreur humaine liée à la conduite d'un système complexe, effets à long terme sur la nature d'une manipulation génétique, les nouvelles technologies (informatique, biotechnologies, génie génétique) sont elles aussi génératrices de risques.

920211 DOC=FLA FAB=07DE1012 NUM=920211-2-043-34 REF=2-043-34 SEC=MDE TAI=48 RISQUE TECHNOLOGIQUE DOSSIER Dossier. Les risques technologiques majeurs. Pourquoi les dangers sont-ils de plus en plus grands ?

La mondialisation de l'économie et l'interdépendance des technologies ont transformé la planète en un système complexe et fragile. Ainsi, la concentration d'installations industrielles (effets de taille) non loin des centres urbains devient un réel facteur de risque. Une agglomération comme celle du Havre ne comporte pas moins de trente-trois entreprises classées dangereuses.

Dans les pays en développement, cette vulnérabilité augmente fortement avec les " greffes artificielles " de technologies très perfectionnées dans des structures de civilisation traditionnelles, comme le montre l'accident de Mexico. Par ailleurs, la multiplication des échanges internationaux se traduit par une forte croissance du transport de matières premières, parfois dangereuses.

Enfin, l'automatisation, via les systèmes d'informations complexes, crée une relation nouvelle entre la machine et l'homme. La solitude de l'ouvrier, celle du conducteur de train ou du pilote d'avion qui regarde se dérouler devant lui un processus désincarné et qui doit décider toujours plus vite, mais avec de moins en moins le droit à l'erreur... sans oublier les menaces que fait peser le terrorisme technologique. La catastrophe écologique du Koweït liée aux puits de pétrole en feu en est une illustration frappante. Au final, des risques omniprésents et diffus, dont la quantification exige un très important travail d'analyse systématique auquel beaucoup d'industriels sont encore peu préparés.

920211 DOC=FLA FAB=07DE1013 NUM=920211-2-043-35 REF=2-043-35 SEC=MDE TAI=74 RISQUE TECHNOLOGIQUE ENTREPRISE PREVENTION DOSSIER Dossier. Les risques technologiques majeurs. Comment les entreprises agissent-elles ?

Une production stoppée, une opinion publique et des médias hostiles, une indemnisation des collectivités et des victimes qui peut atteindre des sommes très élevées, les entreprises ont tout intérêt à limiter les risques car ils peuvent mettre en cause leur survie. Par exemple, début 1988, la pollution du Rhin suite à l'incendie d'un entrepôt chimique à Bâle, en novembre 1986, avait coûté à Sandoz plus de 100 millions de francs suisses.

La plupart des catastrophes donnent même lieu à des crises internes dévastatrices, pour reprendre l'expression de Patrick Lagadec, l'un des grands spécialistes du risque technologique majeur. Absence de stratégie de décontamination, mesures physico-chimiques difficiles à effectuer, études médicales menées à tâtons, le tout sur fond d'affrontements socio-politiques : après la fuite de dioxine de Seveso, les responsables d'Hoffmann-La Roche ont été véritablement pris de cours.

Tirant leçon du passé et soumises à des obligations légales, les entreprises les plus exposées intègrent lentement le risque technologique majeur dans leur management en prévoyant les moyens techniques à mettre en oeuvre pour réduire le danger et les scénarios pour faire face à la crise.

Certaines entreprises construisent même aujourd'hui de vrais plans de crise appuyés par une organisation opérationnelle et une politique de communication, en particulier en direction des médias. Pour le nucléaire, par exemple, compte tenu de toutes les mesures de précaution prises, EDF évalue la probabilité d'un accident grave sur le coeur d'un réacteur à un pour cent mille par an.

Pour chaque site existe un plan d'intervention établi par le préfet de département en liaison avec le responsable de l'installation qui prévoit des mesures telles que le confinement à domicile ou sur les lieux de travail, la distribution de pastilles d'iode stable aux populations potentiellement exposées...

De façon générale, deux personnes jouent un rôle-clé en matière de sécurité : l'ingénieur sécurité et le risk-manager. Le premier étudie la vulnérabilité de l'entreprise, propose les moyens de prévention, de protection et un plan de survie (voir lexique ci-dessous). Appréhender les conséquences techniques, commerciales et financières du risque à travers l'étude de scénarios catastrophes, tel est le rôle du second.

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920211 DOC=FLA FAB=07DE1014 NUM=920211-2-043-36 REF=2-043-36 SEC=MDE TAI=60 RISQUE TECHNOLOGIQUE INSTANCE PREVENTION REGLEMENT FORMATION PERMANENTE ET PROFESSIONNELLE RISQUE TECHNOLOGIQUE PREVENTION REGLEMENT BIOTECHNOLOGIE GENETIQUE CEE DOSSIER Dossier. Les risques technologiques majeurs. Comment interviennent les pouvoirs publics ?

Sur le plan légal, la prévention des risques industriels est prise en charge par la législation sur les installations classées pour la protection de l'environnement (loi du 19 juillet 1976) qui a intégré les exigences de la directive européenne Seveso du 24 juin 1982 et de ses deux amendements de 1987 et 1988. Prendre les mesures pour prévenir les accidents, prévoir des plans en cas d'accident majeur, informer les populations riveraines et les travailleurs, tels sont les trois grands volets de la directive qui s'applique à plus de deux cents installations en France.

Sans l'élaboration de textes particuliers, les biotechniques sont elles aussi sous surveillance. Ainsi, la commission du génie génétique classe les organismes biologiques selon leur danger potentiel et formule des recommandations sur les mesures de sécurité à prendre dans les laboratoires et les unités de production industrielle. La commission du génie bio-moléculaire, quant à elle, étudie dans le domaine agricole les risques de dissémination d'organismes vivants ayant subi des modifications génétiques.

Du ministère de l'environnement et son outil scientifique d'évaluation des risques, l'Institut national de l'environnement industriel et des risques (INERIS), à l'Institut de protection et de sécurité nucléaire et à l'Institut de recherche sur les transports et leur sécurité (INRETS), de nombreux organismes officiels sont impliqués dans l'étude de ces risques.

A noter également au niveau européen un programme de formation aux risques technologiques majeurs dans le cadre du projet communautaire de coopération entre l'université et l'entreprise, Comett. Travaillent sur le thème en France : l'université Bordeaux-I, le Centre national de prévention et de protection, l'université Montpellier-II et le Centre aquitain de formation européenne sur les risques technologiques majeurs.

920211 DOC=FLA FAB=07DE1015 NUM=920211-2-043-37 REF=2-043-37 SEC=MDE TAI=46 VOCABULAIRE LISTE RISQUE TECHNOLOGIQUE DOSSIER Dossier. Les risques technologiques majeurs. LEXIQUE

CATASTROPHE. _ Evénement particulier et inattendu qui par les conséquences graves qu'il entraîne (dégâts, pollution, pertes en vies humaines) fait prendre conscience du risque technologique.

CRISE. _ Déferlement de difficultés humaines, techniques, financières et commerciales imputables à la catastrophe et aboutissant à la mise en question des choix fondamentaux de l'entreprise, voire de sa survie.

VULNÉRABILITÉ DE L'ENTREPRISE. _ Analyse et quantification des risques à travers les scénarios catastrophes issus de l'étude du danger.

PLAN DE SURVIE. _ Etude des procédés à mettre en oeuvre lorsque survient une catastrophe, afin de permettre la continuité du service à la clientèle, d'éviter la dégradation de l'image de marque, d'assurer momentanément la production par des moyens de remplacement.

RISK-MANAGER. _ Ce nouveau gestionnaire d'entreprise a pour mission de préserver la pérennité de l'entreprise et de maîtriser le coût global du risque par la mise en oeuvre des moyens techniques, juridiques et financiers adaptés.

ÉCOTOXICOLOGIE. _ Prévision du comportement, du devenir et des effets des produits chimiques dans l'environnement _ faune et flore, aquatiques ou terrestres.

DÉNÉGATION DU RISQUE. _ Réflexe défensif chez certains individus pour vivre avec sérénité dans un contexte dangereux, mais susceptible de faire obstacle à l'intégration d'une information préventive comme l'apprentissage de gestes de survie.

920211 DOC=FLA FAB=07DE1017 NUM=920211-2-043-37 REF=2-043-37 SEC=MDE TAI=28 RISQUE TECHNOLOGIQUE RISQUE TECHNOLOGIQUE LISTE LIVRE DOSSIER Dossier. Les risques technologiques majeurs. BIBLIOGRAPHIE

Etats d'urgence, défaillances technologiques et déstabilisation sociale, de Patrick Lagadec. Le Seuil, mars 1988.

Les Accidents technologiques, les données de l'expérience, analyses et recommandations. CNPP, AFNOR, décembre 1988.

Des risques technologiques majeurs ? Ville du Havre, agence Savoir pour agir, septembre 1990.

La Gestion des crises, de Patrick Lagadec. Mc. Graw-Hill, avril 1991.

L'Archipel du danger, de Georges-Yves Kervern et Patrick Rubise. CPE-Economica, juillet 1991.

" La psychologie de l'homme face aux risques ", revue Face au risque du Centre national de prévention et de protection, décembre 1991.

L'Energie nucléaire en questions. Le Cherche-Midi/ministère de l'industrie et de l'aménagement du territoire, avril 1991.

Revue préventive spécialisée sur la prévention et la gestion du risque. Lire notamment les n 36, 38, 40 et 41.

920211 DOC=FLA FAB=07DE1018 NUM=920211-2-045-32 REF=2-045-32 SEC=MDE TAI=210 CHOMAGE TRAVAIL AMENAGEMENT DU TEMPS OPINIONS

(*) Président des Amis de la Terre. Animateur du Collectif de recherche sur le partage du travail.

AZNAR GUY Opinions. Réduire le chômage. Organiser le partage du travail

L'ATTENTE d'un père Noël miraculeux qui viendrait mettre fin au chômage a longtemps dominé la collectivité française, encouragée dans cette attitude infantile par les discours politiques et les médias. Elle n'est pas sans rapport avec l'absence d'expression collective des chômeurs, qui sont pourtant trois fois plus nombreux que les agriculteurs et autant que les fonctionnaires.

Un très grand pas sera effectué le jour où des hommes politiques non tricheurs voudront bien considérer les Français comme des adultes en leur disant la vérité. Celle-ci tient en quelques phrases. La diminution des emplois étant corrélée au progrès économique et technique, ceux-ci vont nécessairement diminuer. La croissance ne peut pas résorber le chômage : dans les années les plus folles, elle n'a jamais créé plus de 200 000 emplois par an, or, actuellement le nombre de chômeurs approche les 3 millions ; d'autre part, la nouvelle croissance se fabrique en diminuant les emplois (dans la décennie 80, la croissance a été de 25 % et le chômage a augmenté de 1,2 million de personnes). Last but not least, les courbes démographiques laissent présager, d'ici 2005, 2,5 millions de chômeurs supplémentaires qui sont déjà nés.

Les deux routes

Il n'existe que deux voies pour résoudre ce problème de vases communicants entre une offre d'emplois supérieure à la demande des bras et des têtes disponibles.

La première consiste à couper la poire en deux : une partie des gens travaillent et payent pour verser un genre d'assurance-détresse (chômage, RMI, etc.) à l'autre partie qui est interdite d'activité. Le partage n'est pas fait au hasard : ceux qui travaillent sont ceux qui correspondent le mieux à des normes établies ; ceux qui sont exclus le sont en fonction de critères ségrégationnistes : l'âge, le sexe, le quotient intellectuel, etc. C'est ce qu'on appelle la société " duale ", que tout le monde réprouve à haute voix mais dans laquelle nous vivons en fermant les yeux.

C'est la solution la plus pratique à court terme parce qu'elle évite d'affronter la réalité, parce qu'elle maintient les avantages acquis, parce qu'elle cache la dureté des faits sous le voile hypocrite de la générosité sociale. C'est la solution la plus odieuse sur le plan social, la plus injuste sur le plan individuel, la plus imprévoyante sur le plan politique parce qu'elle débouche inévitablement sur une explosion sociale. L'histoire montre qu'une exclusion massive du jeu social fait toujours le lit du fascisme.

L'autre voie, moins évidente parce qu'elle heurte quelques tabous, bouscule quelques habitudes et oblige à imaginer un tout petit peu, est celle qui consiste à organiser le partage du travail.

Il ne s'agit pas de proposer une démarche caritative où les uns s'appauvriraient pour soulager les autres comme saint Martin partageait son manteau. Il s'agit d'organiser une autre répartition du travail où personne ne perde, ni les salariés, ni les entreprises, ni l'Etat et qui ne repose que sur le désir. La philosophie est simple : faire en sorte que ceux qui ont un emploi travaillent moins afin de laisser de la place pour ceux qui ne travaillent pas du tout.

Puisque nous avons opté pour le réalisme il ne s'agit pas de revenir au slogan ancien : " Réduction de la durée du travail sans réduction des salaires ". Comment peut-on réduire la durée du travail sans perte pour le salarié, sans coût supplémentaire pour l'entreprise, sans charges supplémentaires pour l'Etat ?

Enigme qui ne trouve sa solution que si l'on invente un nouvel outil : l'indemnité de partage du travail. Le principe est simple : tout salarié qui diminue son plein temps (individuellement ou par suite d'une nouvelle organisation de l'entreprise) touche un salaire réduit (pas de problème pour l'entreprise) mais reçoit une indemnité compensatrice (pas de problème pour le salarié) financée par un transfert du budget chômage (pas de problème pour l'Etat).

Diminuer le temps de travail

Au lieu d'utiliser les quelque 400 milliards du chômage pour indemniser des inactifs, on s'en sert pour financer la diminution du temps de travail. Cette proposition n'est pas nouvelle. Comme l'écrivait Michel Albert dans le Pari français (Le Seuil, 1981), alors qu'il était commissaire au Plan : " Tous les instruments possibles pour réduire le chômage ont été explorés systématiquement grâce au modèle DMS ; ils sont au nombre de 100 qui ont été combinés et recombinés par l'ordinateur pour sortir des solutions optimales. Il n'en reste qu'une : la réduction de la durée du travail. " Facilitée par une " prime pour les volontaires au travail réduit ".

Comment mettre au point cette stratégie ? De manière diversifiée, souple, flexible, reposant dans tous les cas sur le volontariat et l'accord syndical. Il faut abandonner l'idée des solutions uniformes, globales, imposées à tous.

Parmi les modalités les plus favorables du partage du travail, il faut citer celle qui s'accompagne d'une meilleure utilisation des équipements : une équipe travaille trente-cinq heures, une seconde la complète, recrutée parmi les chômeurs. Le gain de productivité permet de payer les trente-cinq heures comme trente-neuf. De nombreuses expériences existent déjà ; elles seraient multipliées par le mécanisme de l'indemnité de partage du travail permettant de garantir la compensation à 100 %.

Une autre famille de solutions vise à favoriser le passage volontaire au mi-temps associé à une embauche à mi-temps. Le salarié toucherait un demi-salaire et une indemnité compensant 50 % de la perte. Si 10 % des actifs à plein temps pouvaient réaliser le désir qu'ils expriment dans les sondages, le chômage serait en voie de résolution.

De multiples formules sont déjà en germe dans les textes ou expérimentées ponctuellement. Citons : le passage à la quatrième équipe pour ceux qui font les 3 x 8, le congé maternité de deux ans à mi-temps/mi-salaire complété par une indemnité de partage du travail, le développement de l'année sabbatique (si chacun prenait une année sabbatique tous les dix ans...).

Seul le principe compte : servons-nous du budget chômage non pour indemniser des exclus enfermés dans leur statut comme des Indiens dans une réserve mais pour organiser une réduction-partage du temps de travail.

L'objectif social de la nation n'est pas seulement de redistribuer des richesses, il est prioritairement de redistribuer ce bien rare : le travail, afin de garantir le droit à la vie sociale, le droit à la citoyenneté, afin de garantir un droit de l'homme fondamental. Partager le travail n'est pas seulement résoudre un problème conjoncturel. C'est inventer un nouveau projet de société qui, au moment où s'élabore la construction européenne, pourrait devenir le projet de l'Europe.

920211 DOC=BHL FAB=07DE1028 NUM=920211-2-036-05 REF=2-036-05 SEC=MDE TAI=71 RETRAITE ASSURANCE DOYERE JOSEE HUMEUR &dia; Retraités sans assurance

VOUS êtes un(e) jeune retraité(e) _ il y en a de plus en plus _ et, c'est bien normal, vous avez la bougeotte. A vous les petits voyages, les visites aux vieux amis installés à 400 kilomètres, à la vieille cousine restée au pays, les balades organisées au Mexique ou à Bornéo... Pour profiter de tout ce qu'offre la grande ville et combler votre appétit de concerts, musées, cinémas, vous avez gardé un pied-à-terre en ville. Dès les beaux jours, vous filez dans la résidence secondaire chèrement acquise et arrangée pendant vos (toujours trop) longues années d'activité. Le bonheur, quoi !

Où les choses se sont un peu gâtées, c'est quand vous avez voulu assurer votre nouveau domicile citadin. Vous vous êtes aperçu que, ni en ville, ni à la campagne, vous ne répondez aux exigences des compagnies d'assurances pour vous assurer contre le vol. La " multirisque " c'est très joli, et à peu près efficace pour les dégâts des eaux et l'incendie. Mais pour le vol... Il faut habiter là une bonne partie de l'année (et la durée est variable d'une compagnie à l'autre : trois mois, souvent, mais parfois six mois) pour prétendre bénéficier d'une assurance. Comment dire ce que vous aurez envie de faire, cette année, ou l'an prochain ?

Allons, pas de panique, ces gens-là sont pleins de sollicitude : vous pouvez obtenir une " clause d'inhabitation " _ c'est comme ça que ça s'appelle _ moyennant, bien sûr, une surprime, assez confortable, il faut le dire. Confortable pour la compagnie d'assurances.

Si vous avez des objets précieux, il faut de toute façon les faire assurer spécialement, en plus. Et quant à votre maison de campagne, ne rêvons pas : pour que l'assurance soit efficace, il faut nécessairement prendre les " mesures préventives " imposées par votre contrat. Cela peut être des barreaux aux fenêtres (comme dans les prisons, mais oui !), des portes blindées (même celle qui donne sur la remise attenante au jardin), une alarme branchée sur la gendarmerie la plus proche, un portail d'un certain type, opaque et lisse, voire... un mur suffisamment haut ! Je n'ai pas encore entendu parler de miradors au coin du jardin, mais...

Les compagnies d'assurances n'assurent contre les risques de vol que quand ceux-ci sont inexistants. Normal, non ?

920211 DOC=BHL FAB=07DE1035 NUM=920211-2-036-06 REF=2-036-06 SEC=MDE TAI=65 MARQUE DE FABRIQUE IMPOT BREVET D'INVENTION MODE D'EMPLOI. LOIS ET DÉCRETS

Marques

81 139 marques ont été déposées en 1990 à l'Institut national de la propriété industrielle (INPI) et aux greffes des tribunaux, contre 44 730 en 1980 et 21 794 en 1970. Un nouveau décret précise les formalités d'enregistrement des marques.

Les demandes sont déposées à l'INPI ou au greffe du tribunal de commerce ou du tribunal de grande instance du lieu où réside le déposant. Elles peuvent aussi être faites par un mandataire. Elles doivent préciser l'identification du déposant, le modèle de la marque, les produits ou les services auxquels celle-ci s'applique. Dès réception à l'INPI, la demande reçoit un numéro national. Si elle est acceptée, la marque est publiée au Bulletin officiel de la propriété industrielle. Dans le cas contraire, le déposant est prié de régulariser sa demande et de répondre aux objections de l'Institut. A défaut, la demande est rejetée.

Depuis la loi du 4 janvier 1991, une " procédure d'opposition " peut être présentée par le propriétaire d'une marque antérieure : elle doit être faite par écrit en précisant l'origine et la portée des droits. Cette opposition est signalée au titulaire de la demande d'enregistrement qui dispose d'un délai pour présenter ses observations (sinon sa demande peut être déclarée irrecevable). Il peut inviter le propriétaire de la marque antérieure à fournir des preuves d'usage. Si celui-ci ne peut le faire, l'opposition est rejetée.

Un tableau publié en annexe du décret précise les dates de mise en application de la procédure d'opposition, selon les produits ou les services.

Décret n 92-100 du 30 janvier 1992, Journal officiel du 31 janvier 1992, pp. 1542 à 1547.

Bibliographie : le Nouveau Droit des marques, Institut de recherche en propriété intellectuelle Henri-Desbois, Litec, 1991, 185 pages, 190 F.

Redevances de l'INPI

Un arrêté modifie l'ensemble des taxes payables à l'INPI pour toutes les procédures de dépôt des brevets et des marques. La redevance pour le dépôt d'une marque est portée à 1200 F.

Arrêté du 30 janvier 1992, Journal officiel du 31 janvier 1992 pp. 1547 et 1548.

920211 DOC=BHL FAB=07DE1036 NUM=920211-2-036-04 REF=2-036-04 SEC=MDE TAI=116 ECONOMIE LISTE MODE D'EMPLOIBLOC NOTES MODE D'EMPLOI. BLOC-NOTES. D'UNE SEMAINE... A L'AUTRE

ALLEMAGNE : PAS DE GRÈVE DANS LA SIDÉRURGIE. Les dirigeants syndicaux d'IG Metall et le patronat de la sidérurgie ont signé, le 3 février, un accord fixant à 6,35 %, la hausse des salaires en 1992, au lieu des 10 % réclamés par les syndicats (le Monde daté 2-3 ainsi que 4, 5, et 7 février).

RHONE-POULENC-RORER A DOUBLÉ SES BÉNÉFICES EN 1991. Le bénéfice net de la filiale pharmaceutique franco-américaine, publié le 3 février, atteint 326 millions de dollars en 1991. Le chiffre d'affaires est de 3,82 milliards de dollars (+ 12 %) (le Monde du 5 février).

OPA D'EXOR SUR PERRIER : LES TRIBUNAUX TRANCHERONT. La COB a transmis, le 4 février, son rapport d'enquête relevant des défaillances dans l'information donnée au public. Le CBV confirme, le 5 février, qu'Exor, Saint-Louis et la Société générale sont " tenus de déposer " un projet d'OPA sur Perrier (le Monde du 6 et du 7 février).

LES SUITES DE L'AFFAIRE DE HAVILLAND. La Commission européenne a décidé, le 5 février, d'associer désormais tous les commissaires concernés à l'examen des projets de fusion ou de concentration d'entreprises. Cette décision limite les pouvoirs de Sir Leon Brittan, commissaire à la concurrence, très critiqué pour avoir empêché, le 2 octobre 1991, le rachat de l'avionneur canadien De Havilland par l'Aérospatiale (le Monde du 7 février).

VISITE D'ÉTAT DE BORIS ELTSINE EN FRANCE. A cette occasion, on a appris la signature d'un accord, le 6 février, à Moscou, entre Elf-Aquitaine et la Russie pour l'exploration et l'exploitation du bassin pétrolier de Sartov-Volgograd. Le 7 février, la France a accordé 3,5 milliards de francs de crédits à la Russie (le Monde des 5, 6, 7 et 8 février)

LES DOUZE SIGNENT A MAASTRICHT LE TRAITÉ SUR L'UEM. Le traité de Maastricht créant une union européenne politique, économique et monétaire a été signé, le 7 février, par les ministres des affaires étrangères et des finances de la Communauté européenne (le Monde du 8 février).LUNDI 10 FÉVRIER. Francfort-Moscou : début du pont aérien de deux semaines lancé par les Etats-Unis pour approvisionner en vivres et en médicaments les Républiques de l'ex-URSS.

MARDI 11 FÉVRIER. Boulogne- Billancourt : réunion du comité central d'entreprise de Renault, consacré au plan social 1992. Vietnam-Thaïlande : visite du secrétaire d'Etat français du Commerce extérieur Jean-Noël Jeanneney (jusqu'au 17 février).

MERCREDI 12 FÉVRIER. Bruxelles : propositions de Jacques Delors concernant les finances de la Commission des Communauté européennes (CEE) pour la période 1993-1997. Genève : réunion de l'OPEP (jusqu'au 15 février). Lisbonne : journée d'action des syndicats portugais en vue d'obtenir des hausses de salaires.

JEUDI 13 FÉVRIER. Paris : dîner de travail entre le président François Mitterrand et le chancelier allemand Helmut Kohl. VENDREDI 14 FÉVRIER. Etats-Unis : publication des prix à la production et de l'indice d'utilisation des capacités de production pour janvier. Londres : mise en vente chez Sotheby's de tout le mobilier de la résidence à Londres de Robert Maxwell, magnat de la presse, décédé l'an dernier. Minsk (Biélorussie) : rencontre des dirigeants de la CEI (ex-URSS).

SAMEDI 15 FÉVRIER. France : date limite fixée par le gouvernement aux dockers pour des négociations dans chaque port. Moldavie : congrès à Kichinev (Chisinau, de son nom roumain), du Front populaire moldave, parti d'opposition. A l'ordre du jour : réunification avec la Roumanie.

DIMANCHE 16 FÉVRIER. Tokyo : visite au Japon de Sir Leon Brittan, vice-président de la Commission européenne et commissaire européen à la concurrence (jusqu'au 21 février).

LUNDI 17 FÉVRIER. Lisbonne : rencontre des ministres des affaires étrangères de la CEE sur la coopération politique européenne.S

920211 DOC=FLA FAB=07DE2018 NUM=920211-2-043-33 REF=2-043-33 SEC=MDE TAI=67 RISQUE TECHNOLOGIQUE DOSSIER Dossier. Les risques technologiques majeurs. QUELQUES DATES

10 JUILLET 1976, Seveso, l'avertissement. _ Des fuites de dioxine dans l'usine de Seveso de la filiale italienne du groupe Givaudan- Hoffmann-La Roche créent un mouvement de panique face au risque de contamination possible de la banlieue nord de Milan, heureusement beaucoup plus circonscrit que prévu. La polémique rebondit en octobre 1982 après la disparition de 41 fûts de déchets.

16 MARS 1978, côte nord du Finistère, l'Amoco-Cadiz. _ Un pétrolier de 210 000 tonnes s'échoue sur la côte nord du Finistère. Bilan : 250 kilomètres de côtes polluées. C'est la sixième marée noire qui frappe la Bretagne en quelques années.

19 NOVEMBRE 1984, Mexico. _ C'est la catastrophe à grande échelle : des réservoirs de gaz explosent les uns après les autres. Une zone urbaine entière est sinistrée. De très nombreuses victimes et une panique monstrueuse.

3 DÉCEMBRE 1984, Bhopal. _ La fuite accidentelle d'eau dans un réservoir de stockage de l'usine d'Union Carbide à Bhopal, spécialisée dans les pesticides, provoque l'émission dans l'atmosphère d'une quinzaine de tonnes d'isocyanate de méthyle pendant deux heures. Bilan : 2 000 morts pour une population d'environ 100 000 habitants sur 40 kilomètres carrés.

26 AVRIL 1986, Tchernobyl. _ Des erreurs de manipulation provoquent l'emballement d'un réacteur de la centrale nucléaire de Tchernobyl, conduisant à une explosion, un incendie et l'émission dans l'atmosphère de produits radioactifs pendant dix jours. Bilan officiel : moins de 30 morts, sur 100 à 200 irradiés, mais certains en annoncent plus de 2 000. 135 000 personnes habitant dans un rayon de 30 kilomètres évacuées. Un nuage radioactif sans frontières.

17 SEPTEMBRE 1991, New-York, nouvel avertissement. _ Une panne non détectée dans un central téléphonique de Manhattan, liée à des difficultés de distribution d'électricité, conduit à un effondrement du système téléphonique concerné avec de sérieuses répercussions sur le système aéronautique : fermeture des trois aéroports de la ville de New-York, saturation d'autres aéroports comme ceux de Washington, Baltimore, Philadelphie, ou Boston, etc.n

920211 DOC=FLA NUM=920211-2-043-38 REF=2-043-38 SEC=MDE TAI=4 RISQUE TECHNOLOGIQUE DEPARTEMENT ISERE DOSSIER Dossier. Les risques technologiques majeurs. Risques technologiques en Isère 920211 DOC=FLA NUM=920211-2-045-32 REF=2-045-32 SEC=MDE TAI=3 RISQUE TECHNOLOGIQUE TECHNOLOGIE CRISE BANUS TUDOR Opinions. La gestion du futur. Pour une science des crises 920211 DOC=FLA FAB=06DE1003 NUM=920211-2-046-33 REF=2-046-33 SEC=MDE TAI=62 ECO CONJONCTURE ECONOMIQUE BALANCE COMMERCIALE INDICE ANNUEL 1991 CONJONCTURE MONET HERVE Conjoncture. Commerce extérieur. La bonne surprise

L'AMÉLIORATION imprévue des échanges extérieurs en fin d'année a permis une réduction marquée du déficit commercial, revenu en 1991 à 30,2 milliards de francs après 49,6 milliards en 1990. Cette réduction d'une vingtaine de milliards est d'autant plus remarquable que la croissance de l'économie française, quoique médiocre, a été plutôt supérieure à celle de ses principaux partenaires.

Pourtant, différents éléments négatifs ont joué. L'excédent agro-alimentaire s'est réduit, après le record de 1990 ; le déficit énergétique s'est légèrement creusé, et l'excédent militaire a fondu de moitié. Les progrès enregistrés sont donc concentrés sur le solde industriel civil, avec des exportations en valeur progressant de près de 6 % tandis que la hausse des importations ne dépassait pas 2 %. S'agissant des biens intermédiaires, le redressement du taux de couverture résulte surtout de la baisse des importations. En revanche, pour les biens d'équipement professionnel, on constate une progression remarquable des ventes à l'étranger : + 12 % en valeur, soit + 32,9 milliards de francs (dont 5 milliards dus aux meilleures ventes d'Airbus).

Les exportations automobiles ont connu une croissance rapide, les constructeurs français tirant parti de l'explosion du marché allemand, tandis que les importations stagnaient. De même, les ventes de biens d'équipement des ménages ont progressé de 17 %. Par zones géographiques, le fait marquant est l'amélioration spectaculaire du solde avec les pays de la CEE. Le solde s'est en revanche dégradé vis-à-vis des Etats-Unis tandis qu'il connaissait de faibles variations avec le Japon et les zones hors OCDE. En 1991, l'industrie française a tiré profit de deux évolutions positives : d'une part, un effort sur la qualité des produits (compétitivité hors coût), fruit des investissements des années précédentes ; et d'autre part, une amélioration de la compétitivité coût vis-à-vis de ses partenaires européens.

920211 DOC=FLA FAB=07DE1000 NUM=920211-2-046-36 REF=2-046-36 SEC=MDE TAI=118 ECO HORLOGERIE CONJONCTURE ECONOMIQUE CHIFFRE 1991 CONJONCTURE DESSOT ANDRE Conjoncture. SECTEUR. L'horlogerie. Ressort détendu

L'INDUSTRIE horlogère a perdu son ressort, au sens figuré comme au sens propre. Les espoirs de reprise pour le dernier trimestre de 1991 exprimés par les industriels l'été dernier se sont évanouis. Et dix ans après le dernier choc conjoncturel, la profession traverse à nouveau une passe difficile.

A des degrés divers, la situation s'est dégradée partout, au Japon, d'où partit la révolution du quartz, comme à Hongkong, centre mondial de la montre au kilo ; en France, berceau de l'horlogerie, comme en Suisse, la Mecque des machines à mesurer le temps. Déjà favorisée par la guerre meurtrière des prix lancée en 1989 par la firme nippone Citizen, premier producteur mondial de montres (146 millions), la baisse d'activité est générale et les marchés sont moroses, suivant la conjoncture économique générale, dans l'ensemble des pays développés.

Partout les stocks s'accumulent, au point que Citizen lui-même a été contraint de réduire de 16 % sa production. Seiko, l'autre colosse japonais, a décidé de diminuer la sienne de 11 %.

Dans la colonie britannique de Hongkong, de nombreuses firmes horlogères spécialisées dans les montres publicitaires à l'enseigne des entreprises sont au bord de l'asphyxie et souvent menacées de fermer leurs portes.

Pour les industriels français, la crise est sérieuse : l'année écoulée a été encore plus mauvaise que 1990 avec une chute de 25 % du chiffre d'affaires. François Perret, président de France-Ebauches, premier producteur de mouvements (10 millions en 1991), ou Michel Dalin, délégué général de la Chambre française de l'horlogerie et de microtechniques, avouent n'avoir pas vécu de crise aussi grave. Pour éviter d'être prise au piège, France-Ebauches a pris des mesures de chômage technique : treize jours de fermeture sur janvier et février 1992.

De l'autre côté de la frontière, l'horlogerie suisse, toujours première mondiale avec 55 % du marché, a stoppé net sa croissance. La Fédération helvétique de l'horlogerie assure néanmoins qu'elle " se porte mieux que les autres " _ ou moins mal.

Certes, son principal débouché, le marché américain, est en plein marasme, mais elle peut tirer bénéfice de ses investissements considérables et de son imagination pour relever le défi japonais et déjouer les à-coups de la conjoncture. Les Suisses assurent toutes les étapes de la fabrication, des puces aux habillages, et toutes les gammes de produits : ils ont tout inventé ou réinventé, de la Swatch, vedette de la SMH (marques Longines, Omega, Tissot, Rado), montre à grande diffusion, véritable diesel de l'horlogerie (à cause de son bruit), toujours bien en selle, jusqu'à la " 1 735 " de Blancpain, la montre la plus chère du monde, sans oublier la " montre molle " de Salvador Dali, lancée par Philippe Muller.

Mais la crise, technologique au début des années 70, conjoncturelle au début des années 80, semble aujourd'hui existentielle : l'acquisition d'une montre, objet familier mais à valeur sentimentale, jalonnait les étapes de la vie. L'électronique l'a banalisée.

Autre phénomène nouveau : les riches deviennent économes. La montre haut de gamme, pour la première fois depuis quarante ans, marque le pas. Les ventes horlogères de Cartier (marques Cartier, Piaget, Baume & Mercier) ont seulement augmenté de 3 % en 1991, contre 15 % en 1990. La firme, qui, jusqu'à l'automne, espérait une progression de 10 %, avoue même des reculs sur le " Must de Cartier " (_ 3 %) et sur les montres en or et acier (_ 6 %). Sans la reprise des achats par l'Arabie saoudite et le Koweït en cours d'année, 1991 eût été un mauvais cru pour l'horlogerie de luxe.

Cependant, les Suisses veulent se convaincre que ce n'est qu'un passage difficile : ils espèrent la reprise pour la fin de 1992, et Cartier, de son côté, table sur une croissance de 5 %.

920211 DOC=FLA FAB=07DE1004 NUM=920211-2-046-34 REF=2-046-34 SEC=MDE TAI=4 ECO ALLEMAGNE GRANDE BRETAGNE ITALIE ETATS UNIS JAPON CHOMAGE INDICE ANNUEL 1991 CHOMAGE INDICE ANNUEL 1991 CONJONCTURE Conjoncture. Taux de chômage en poucentage de la population active.. Sources nationales pour le Japon et Eurostat. 920211 DOC=FLA FAB=07DE3019 NUM=920211-2-044-32 REF=2-044-32 SEC=MDE TAI=277 POLITIQUE DU GOUVERNEMENT SECTEUR PUBLIC INDUSTRIE PRIVATISATION PRISE DE PARTICIPATION FARNOUX ABEL THOMSON CEA INDUSTRIE BULL OPINIONS

(1) Lire à ce propos les Grandes Manoeuvres industrielles, d'Elie Cohen et Michel Bauer. Editions Pierre Belfond. 1985. (2) Le Fer de lance, Essai sur les nationalisations industrielles (préface de Laurent Fabius). Editions Olivier Orban. 1985.

FABRA PAUL CHRONIQUE. Les contorsions de l'Etat-actionnaire

TANT l'accord passé entre l'entreprise nationalisée Bull et IBM que les péripéties parfois rocambolesques de la négociation ont mis en lumière l'urgence d'un aggiornamento. Le comportement industriel de l'Etat apparaît encore quasiment infantile si on le compare à la conduite, désormais adulte et responsable, de sa politique " macro-économique ". Pour presque tout ce qui concerne cette dernière, le gouvernement, depuis mars 1983, a progressivement renoncé aux faux-semblants (contrôle des prix, etc.) de la maîtrise des affaires.

D'où vient que l'illusion que l'Etat peut agir par des oukases sur la réalité des entreprises soit beaucoup plus tenace, comme certaines initiatives récentes de Matignon semblent le montrer ? La personne du premier ministre et celle de son plus proche conseiller, Abel Farnoux, y sont évidemment pour quelque chose.

Edith Cresson, dont une des premières décisions avait été de bloquer l'entrée de la société japonaise NEC dans le capital de Bull (elle dut vite revenir sur cette interdiction), paraît croire à la politique industrielle telle qu'on la concevait dans les années 60 sous le général de Gaulle ou au début des années 80, sous le premier septennat de M. Mitterrand. Abel Farnoux a beau affirmer qu'il est " fondamentalement anti-Meccano " (la Tribune de l'Expansion du 31 janvier), rien n'y ressemble plus que le mariage forçé entre CEA-Industrie et l'" électronique grand public " de Thomson. On se croirait revenu en 1982. Si cela est possible, c'est que préférences et convictions individuelles n'expliquent pas tout.

La clef de l'énigme, on la trouve dans la formidable ambiguïté d'expression que tous les tenants de la politique dite industrielle répètent à satiété comme pour lui donner la simplicité des choses qui vont de soi. Cette expression-clef, c'est tout bonnement celle d'Etat-actionnaire. On comprend qu'elle ait à leurs yeux plus d'un mérite. Elle leur confère toutes les prérogatives de l'actionnaire majoritaire et rassure en " banalisant " la nationalisation. Cette dernière n'opérerait rien d'autre qu'un changement de propriétaires.

Il reste que les actionnaires ordinaires, je veux dire privés, fussent-ils majoritaires, ne peuvent pas, par un acte purement discrétionnaire, s'adonner au petit jeu de l'assemblage avec des grosses pièces dont chacune vaut des milliards. Sont-ils tentés par le Meccano, ils doivent, pour procéder aux prises de contrôle convoitées, commencer par réunir les fonds nécessaires. Le résultat de l'opération projetée est conditionnel. La séquence est inversée quand l'acteur principal est l'Etat. Il commence par prendre la décision de créer un nouveau groupe : Thomson - CEA-Industrie. Celle-ci est, en principe, irrévocable. Le montage financier ne vient qu'après. Peut-être difficile à obtenir, il ne sera en fin de compte qu'une formalité, voire un habillage.

L'acte de politique industrielle, accompli par la puissance publique, est condamné à n'être que très rarement un acte de véritable stratégie industrielle. Pourquoi ? Parce que, contrairement au monde réel auquel est confronté l'entrepreneur livré à ses propres forces, l'Etat aura, du moins dans la phase cruciale du lancement, été en mesure de faire fi d'un certain nombre de contraintes essentielles auxquelles aucun acteur privé ne peut se dérober. Les succès, comme la création du groupe Elf, ont presque toujours été dus à l'action d'un homme ou d'un petit groupe d'hommes qui ont préparé de longue date, parfois à l'insu du pouvoir, leur affaire.

Capital privé et capital public sont deux choses très différentes. Un Etat déficitaire est-il vraiment en mesure de faire des dotations de capital au sens strict du terme ? Une entreprise nationalisée, n'est-ce pas, fondamentalement, une société qui, à concurrence de la part de son capital " attribuée " à l'Etat, a été soustraite au droit commun de la propriété ? Par ce tour de passe-passe juridique, ou par tout autre moyen visant à l'affranchir des conditions du marché, l'Etat n'aura le plus souvent qu'en apparence imposé sa volonté. L'histoire de Bull en est une presque parfaite illustration (1).

". ..Je pense, avait dit le président de la République le 24 septembre 1981, que ces nationalisations nous donneront les outils du siècle prochain... si cela ne se faisait pas, loin d'être nationalisées, ces entreprises seraient rapidement internationalisées. " Nationalisé en vertu de ce principe en 1982, Bull ne voit plus aujourd'hui son salut que dans l'entrée dans le vaste réseau tissé par une des plus puissantes multinationales. Depuis un quart de siècle, le groupe Bull s'était construit contre IBM. Il s'agissait d'en contester l'" hégémonie " (du reste réelle, et fièrement affirmée), fût-ce en s'alliant à d'autres américains : General Electric, puis Honeywell. C'est cette ligne de conduite que le premier ministre et son zélé conseiller voulaient perpétuer.

Jusqu'au dernier moment, Edith Cresson et Abel Farnoux ont été partisans d'un accord entre Bull et " H-P " (Hewlett-Packard) contre la " solution IBM ". Abel Farnoux, multipliant les déplacements aux Etats-Unis, aura essayé de doubler les négociations menées avec IBM et H-P par le PDG de Bull, Francis Lorentz. Celui-ci avait vite fait son choix en faveur d'IBM.

Quitte à adosser sa technologie et son réseau commercial sur un partenaire américain, Bull préfère celui qui reste, et de loin, le plus important. Or, pour la première fois dans son histoire, IBM paraît renoncer à ne conclure que des accords de domination. C'est en tout cas la façon optimiste dont Bull a interprété, avant de s'engager à son tour, le contrat passé par IBM avec Siemens sur les composants et avec Apple et Motorola sur les logiciels. " Big Blue " représente encore environ 25 % du marché mondial, au lieu de 60 % il y a dix ans. Il a paru tentant de lier son sort à ce géant qui a cessé d'être un monstre par le poids.

Le marché n'est plus dominé par les constructeurs depuis que les utilisateurs exigent l'installation de systèmes " ouverts ", pouvant opérer avec des matériels de marques différenteset répartis, par opposition à l'informatique centralisée. La récession aidant, la concurrence acharnée entre les fournisseurs a occasionné une chute des prix, entre 30 % et 50 % selon les cas. La diminution de la demande de grosses machines, vendues avec une marge brute de 65 %, sur laquelle sont financées les considérables dépenses de recherche, est une autre et importante cause d'amputation (ou de disparition) des profits. Simultanément, les progrès de la technique entraînent une baisse des coûts de fabrication et d'exploitation des matériels.

Voilà les préoccupations qui guidaient l'équipe de Bull dans ses négociations. Est-ce au membre d'un cabinet ministériel, au premier ministre d'en discuter avec les dirigeants des firmes américaines ?C'est à des confusions de ce genre que mène l'incantation de la " high-tech ". Dans ses conversations avec Hewlett-Packard, Abel Farnoux a essayé d'arracher à ses interlocuteurs californiens un droit de préemption sur la firme américaine au cas où cette dernière viendrait à recevoir une offre d'achat de son partenaire japonais Hitachi. S'est-il avisé que l'Etat-actionnaire n'était autre que le... contribuable ?

Bull joue un rôle de pionnier _ comme l'atteste le récent lancement du Distributed Computing Model (DMC) _ dans l'adaptation aux nouvelles exigences d'ouverture et de standardisation. Pour valoriser son outil de production, le groupe a grand besoin de participer au développement d'une technique américaine nouvelle connue sous le nom de RISC. RISC qui permet d'obtenir un rendement maximal des composants (puces).

UNE autre urgence, c'est le renforcement des fonds propres. La participation d'IBM ne dépassera pas 5,7 % du capital. Mais, venant après la participation de NEC (4,7 %), l'accord avec IBM n'est-il pas un autre pas vers une privatisation nécessaire ? L'entreprise ploie sous le fardeau des frais financiers. Les défaillances de l'Etat-actionnaire ont été plus ou moins palliées par un endettement considérable.

Ses intérêts d'actionnaire, il arrive aussi que l'Etat les compromette par ses velléités de " stratégie " ou d'" indépendance " industrielle. Le veto initial de Matignon à la souscription de NEC au capital de Bull eut pour effet d'arrêter, pendant plusieurs semaines, les ventes de gros ordinateurs : le coeur de ces machines est équipé par la firme nippone. Il en est résulté, pour l'exercice 1991 (déficitaire de 1,6 milliard de francs), un manque à gagner de plusieurs centaines de millions de francs. Sans doute par inadvertance mais opportunément, le regretté Lionel Zinsou, a écrit dans son livre le Fer de lance (2) publié à la gloire des nationalisations : " On ne parvient à décrire une politique industrielle qu'a posteriori. "

920211 DOC=FLA NUM=920211-2-046-35 REF=2-046-35 SEC=MDE TAI=2 ECO FRANCE ALLEMAGNE CROISSANCE ECONOMIQUE TAUX D'INTERET POLITIQUE DES PRIX BALANCE COMMERCIALE CONJONCTURE ECONOMIQUE CHIFFRE 1991 CONJONCTURE Conjoncture. Pays. La France 920211 DOC=FLA NUM=920211-2-044-31 REF=2-044-31 SEC=MDE TAI=1 SECTEUR PUBLIC POLITIQUE DU GOUVERNEMENT FUSION D'ENTREPRISE PRIVATISATION INDUSTRIE PRISE DE PARTICIPATION GUILBERT NICOLAS ILLUSTRE CHRONIQUE DE PAUL FABRA "LES CONTORSIONS DE L'ETAT-ACTIONNAIRE 920212 DOC=BHL FAB=02111302 NUM=920212-2-020-04 REF=2-020-04 SEC=ECO TAI=45 ECO CRISE CREDIT A LA CONSOMMATION CHIFFRE DECEMBRE 1991 GRANDE BRETAGNE CONJONCTURE ECONOMIQUE La récession outre-Manche. La consommation ne reprend pas en Grande-Bretagne

L'encours des crédits à la consommation a enregistré en décembre 1991 sa baisse la plus importante depuis quinze ans en Grande-Bretagne, contrariant ainsi les espoirs du gouvernement, qui parie sur une reprise de la demande pour mettre fin à la récession démarrée au second semestre de 1990.

En décembre 1991, les nouveaux crédits à la consommation ont augmenté de 4,1 milliards de livres (40,2 milliards de francs) par rapport à novembre. Les analystes attendaient une hausse de 3,6 milliards de livres (35,3 milliards de francs). Mais dans le même temps, l'encours total des crédits à la consommation a chuté de 196 millions de livres, à 30,193 milliards de livres, après un recul de 33 millions en novembre. Cette baisse, la plus importante en quinze ans, illustre une tendance générale depuis plusieurs mois : les consommateurs britanniques préfèrent rembourser leurs emprunts plutôt qu'augmenter leur endettement.

Des chiffres jugés inquiétants par les spécialistes, car ils montrent que l'habitude d'économiser prend le dessus sur celle de dépenser. Sur trois mois, la tendance a été encore plus marquée : l'encours des crédits à la consommation a décliné de 303 millions de livres d'octobre à décembre, soit la première baisse trimestrielle jamais enregistrée par l'Office central de statistiques (CSO) depuis 1975, date de la première publication de ces chiffres.

d

920212 DOC=BHL FAB=02111303 NUM=920212-2-020-02 REF=2-020-02 SEC=ECO TAI=55 EMPLOI CHOMAGE POLEMIQUE STATISTIQUES POLITIQUE DU GOUVERNEMENT INDICATEUR ECONOMIQUE INSEE OIT BIT ANPE A la demande du gouvernement. L'INSEE lance une enquête trimestrielle sur le chômage

L'INSEE va effectuer, à la demande du gouvernement, une enquête trimestrielle sur les évolutions de l'emploi, du chômage et de la population active. Le lancement du nouveau dispositif aura lieu en juin et les premiers résultats seront connus à la mi-septembre. Ainsi disposera-t-on de chiffres établis selon les critères du Bureau international du travail (BIT), inférieurs depuis cinq ans à ceux de l'ANPE, qui sont, eux, publiés mensuellement : 2,4 millions de chômeurs contre 2,8 millions de demandeurs d'emploi.

Jusqu'à présent, l'INSEE réalisait une seule enquête annuelle, en mars, en interrogeant 65 000 ménages. L'institut national de la statistique " calait " ensuite ses estimations mensuelles sur les données de l'ANPE. Désormais, les statisticiens s'appuieront sur les renseignements fournis par 20 000 ménages, interrogés par téléphone.

Une " expérience " sur deux ans

" L'expérience ", qui est prévue pour deux ans (1992-1993), provoque des réactions, notamment de la part de tous les syndicats de l'INSEE ; dans un tract commun, ils affirment que " cette commande a (...) été passée contre l'avis des experts de l'emploi et sans aucune consultation du Conseil national de l'information statistique ". Ils mettent en doute " la précision des résultats " et estiment qu'il " est impossible dans les délais imposés de cerner la fiabilité du chiffre ". Selon eux, " un minimum de quatre ans " serait nécessaire pour s'assurer la valeur d'une telle série.

La direction de l'INSEE met en avant " un défi intéressant ". Mais elle reconnaît aussi que les " résultats seront entachés d'une marge d'incertitude assez grande ", ajoutant que l'on fera " de plus en plus référence à des difficultés de précisio

920212 DOC=BHL FAB=02111304 NUM=920212-2-020-03 REF=2-020-03 SEC=ECO TAI=57 FRANCE SUISSE OPA EAU MINERALE OPA PERRIER EXOR NESTLE INDOSUEZ AGNELLI COB BSN GALLOIS DOMINIQUE L'OPA sur le numéro un des eaux minérales. La Bourse table sur une surenchère d'Exor sur Perrier

La reprise des cotations des actions Perrier et de sa maison-mère Exor, lundi 10 février, a entraîné une flambée des cours dans des marchés très actifs, comme si les investisseurs s'attendaient à des surenchères sur ces titres soumis à des offres publiques d'achat (OPA). Ainsi, avec 158 000 titres échangés représentant 2 % du capital de Perrier, le titre s'est apprécié de 7,5 % pour terminer la séance à 1 501 francs. Durant toute la journée, les transactions se sont faites à un niveau supérieur aux 1 475 francs proposés par Nestlé et Indosuez dans le cadre de leur OPA sur le numéro un mondial des eaux minérales. Les initiateurs du raid boursier n'ont pas acquis de titres, car, s'ils l'avaient fait, ils auraient été contraints, selon la réglementation boursière, de relever et d'aligner automatiquement leur prix d'OPA sur celui de leurs achats. Scénario identique pour Exor, où l'action a gagné 8,94 %, terminant la journée à 1 438 francs, alors que le groupe Agnelli a déposé une OPA au cours unitaire de 1 320 francs ; 21 000 titres représentant 0,5 % du capital ont ainsi changé de mains. Dans cette bataille que livrent Nestlé, Indosuez et BSN au groupe Agnelli, via Exor, pour la prise de contrôle de Perrier, les acheteurs de titres de ce lundi ont visiblement tablé sur une surenchère d'Exor et de ses alliés pour contrer la proposition franco-suisse. Toutefois, cette effervescence a été jugée par chaque camp comme purement spéculative. De son côté, visiblement agacée par les fuites concernant ses deux enquêtes sur l'affaire Perrier, la Commission des opérations de Bourse (COB) a condamné " la divulgation d'extraits de rapports ou auditions susceptibles de mettre en cause des personnes et de porter atteinte à leurs droits ".

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920212 DOC=BHL FAB=02111473 NUM=920212-2-020-01 REF=2-020-01 SEC=ECO TAI=37 SONDAGE DOCKER SALAIRE RESULTAT DUNKERQUE Selon un questionnaire patronal. Près de la moitié des dockers de Dunkerque sont favorables à une mensualisation

Selon les réponses à un questionnaire qui leur a été envoyé par l'Union maritime et commerciale, près de la moitié des dockers du port de Dunkerque seraient favorables à une mensualisation de leurs revenus. Sur 1 032 dockers contactés, 634 ont accepté de participer à l'enquête sur le projet de réforme du statut de travailleur intermittent, appliqué à leur profession depuis 1947. Le choix de cette procédure de consultation avait été arrêté par l'organisme patronal à la suite du refus de la CGT, syndicat unique, d'entrer dans la négociation.

142 dockers envisagent d'accepter des préretraites, 479 optent pour une mensualisation, qui se traduirait par l'intégration dans une entreprise de manutention avec un contrat à durée indéterminée, et neuf préfèrent des mesures de reconversion (quatre réponses sont inexploitables).

A Dunkerque, les entreprises du port envisagent de fournir, dans les prochains jours, la liste des 550 dockers à mensualiser. Depuis l'annonce de la réforme du statut, et le début du conflit, c'est la première fois qu'un tel résultat est obtenu.

920212 DOC=BHL FAB=02113110 NUM=920212-2-001-32 REF=2-001-32 SEC=ECO TAI=231 PENINOU GEORGES CONSEQUENCE PUBLICITE ALCOOL LOI CRITIQUE D'OEUVRE RAPPORT EVIN CLAUDE

(1) Directeur d'Intelligences, filiale de recherche de Publicis. (2) Disponible sur demande à Intelligences, 127, Champs-Elysées, 75008 Paris.

DOYERE JOSEE LOI EVIN DU 10 JANVIER 1991 Pub sans alcool>La loi Evin a contraint les publicitaires à changer de langage LE DIT SOUS INTERDITS L EXPRESSION PUBLICITAIRE DES BOISSONS ALCOOLISEES SOUS L EGIDE DE LA LOI EVIN

Le langage publicitaire global (image, verbe, graphisme...), spécialisé dans le superlatif, le dithyrambe, la suggestion, a dû faire face depuis un peu plus d'un an, pour les boissons alcoolisées, à de nouvelles règles du jeu, imposées par la loi Evin.

Ce nouveau texte a corseté la liberté d'expression des producteurs et des publicitaires, les contraignant à un effort de recherche et d'adaptation sans précédent par sa soudaineté et sa radicalité. S'appliquant à une gamme de produits bien déterminée (toutes les boissons alcoolisées, de la bière au champagne, en passant par les whiskys, les cognacs, les vermouths, vins et autres rivesaltes), la transformation des messages _ destinés désormais uniquement à la presse écrite pour adultes _ constitue à la fois une révolution copernicienne dans la conception des campagnes publicitaires, mais aussi un cas d'école pour l'étude à la fois de l'adaptabilité des agences et de leurs créatifs à une situation nouvelle et pour la détermination de l'efficacité d'une réglementation législative sur la pratique publicitaire.

Le chercheur qu'est Georges Péninou (1) ne pouvait rester indifférent à ce cas de figure exemplaire. Il a donc scruté l'évolution des messages publicitaires de produits de grandes marques (Kanterbraü, " 33 " Export, Veuve Clicquot, Taittinger, Johnnie Walker, Eristoff, Grand Marnier, Marie Brizard, etc.) et dégagé les grandes lignes des transformations constatées, qu'il livre dans une plaquette intitulée " Le dit sous interdits ", avec ce sous-titre explicatif : " L'expression publicitaire des boissons alcoolisées sous l'égide de la loi Evin " (2).

A vrai dire, la loi Evin du 10 janvier 1991 (le Monde du 29 mars 1990) n'a fait que rendre impossibles les détournements et contournements de la loi Barzach du 30 juillet 1987 (produits voisins sans alcool, parrainage, sponsoring, publicité indirecte), en limitant les supports autorisés, en inversant la lecture de la loi (dans le texte de 1987, tout ce qui n'était pas interdit était autorisé, tandis que, dans celui de 1991, tout ce qui n'est pas expressément autorisé est interdit).

La loi Barzach disposait déjà _ outre l'obligation d'un conseil de modération, transformé depuis en message sanitaire précisant que l'abus de l'alcool est dangereux pour la santé _ que la publicité " ne peut présenter les boissons [alcoolisées] comme dotées ou dénuées d'effets physiologiques ou psychologiques ", qu'" elle ne doit comporter aucune incitation dirigée vers les mineurs ni évoquer d'aucune façon la sexualité, le sport, le travail, les machines et véhicules à moteur ", ni " avoir recours à des personnalités connues pour une activité n'ayant pas de rapport avec la production ou la distribution de boissons alcooliques ".

Le résultat le plus évident de ces dispositions est la déshumanisation du message publicitaire. Finie l'évocation de la fête alsacienne ou bavaroise où l'on brandit des chopes débordantes de mousse, finie l'atmosphère feutrée d'un salon très masculin, tout cuir fauve et tartan où le maître de maison déguste un whisky hors d'âge en compagnie d'un vieil ami, fini le romantisme de la terrasse au clair de lune où smoking et robe du soir donnent, sous les frondaisons de roses, un goût plus pétillant que nature au champagne que partage un couple de jeunes amoureux, finie l'exhibition de filles superbes et à moitié nues qui donnent l'impression que le bonheur est là...

Ces techniques, devenues classiques pour le publicitaire, qui conduisent le consommateur à s'identifier aux acteurs mis en scène avec le produit, sont désormais interdites, tout comme l'utisation de vedettes de cinéma, de sportifs célèbres ou de personnalités diverses. Les seuls humains que la loi autorise sont... les producteurs, et ils sont loin d'avoir une capacité d'évocation aussi large. Les vignobles de champagne et ceux qui les travaillent peuvent difficilement suggérer la vie citadine, luxueuse et festive, cadre où le consommateur de l'or pétillant rêve de se retrouver avec la femme ou l'homme de sa vie.

Constat passif

La disparition de l'humain a entraîné la disparition de son environnement, du lieu attractif où l'action de consommation prenait place et des accessoires symbolisant le confort, le bien-être, la joie de vivre, l'amour, la réussite.

Le vocabulaire du message publicitaire lui-même se trouve appauvri, l'interpellation incitative de l'acheteur potentiel s'étant transformée en constat passif de l'existence du produit : le " Ricard, sinon rien " est devenu un " Ricard, avec de l'eau fraîche ", le whisky de Grant's (" la tentation est grande ") est simplement devenu " d'origine résolument écossaise ", les " 27 de fraîcheur excitante " de Get 27 n'est plus que " 21 côté Get 27, 0 côté glaçons ", la " sensuelle harmonie " de Bailey's devient " the original irish cream "... " Les corps, les visages, les gestes, avaient été des adjuvants précieux pour reconstituer des ambiances propices, des atmosphères complices, où pouvaient se lire la soif, l'envie, le plaisir à portée de vue, la tentation à portée de mains, la satisfaction à portée de verre, écrit Georges Péninou. Ce relais étant devenu défaillant, c'est au produit lui-même qu'est incombé le soin de se mettre en condition d'être désirable. "

Alors, que reste-t-il comme déclencheur de l'imaginaire ? Le produit lui-même, dont l'étiquette doit respecter la loi : indication du degré volumique d'alcool, origine, dénomination et composition du produit, nom et adresse du fabricant, mode d'élaboration, modalités de vente et mode de consommation du produit ; ses enveloppes, dont, dit Georges Péninou, " la liste est extraordinairement limitée " (bouteilles, boîtes, flacons, emballages, packs, carafes, verres, chopes, coupes...) ; ses emblèmes (écussons, armoiries...) et... l'eau, sous toutes ses formes.

Goutte, gouttelette, perle d'eau, glaçon, " tous les signifiants optiques du froid et du frais ". Et enfin les couleurs et les teintes, souvent monochromes, dont on cherche à faire un symbole de la marque. Tout aboutit à un grossissement démesuré du produit, qui envahit toute l'image... sans phrase ou presque.

Un changement peu encourageant pour les producteurs et les publicitaires, peu enclins à franchir " le difficile passage du langage symbolique au langage de l'information ". Rien d'étonnant que certaines marques aient _ momentanément ? _ choisi le mutisme (Heineken, Guinness, Suze, Kronenbourg, Label 5, Famous Grouse, selon M. Péninou), pour se réfugier uniquement dans l'image.

La première sanction, dans les tests d'impact public, est une dégradation " assez sèche " des scores de reconnaissance ou d'attribution. Entendez que les consommateurs ne lient plus aussi automatiquement qu'avant le message publicitaire et la marque qu'il défend...< La loi Evin serait donc _ pour l'expression publicitaire et à ce seul niveau _ d'une efficacité exemplaire. Au moins dans l'immédiat, car les publicitaires n'ont sûrement pas encore exploré toutes les possibilités qui leur restent.

Le succès de la loi Evin sur la pratique publicitaire ne permet en rien de préjuger de son efficacité sur la baisse de la consommation d'alcool. L'effet réel de la publicité sur les ventes et sur la consommation reste sujet de controverse, et il faudra attendre d'autres études et d'autres constats pour en juger. C'est une tout autre histoire.

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920212 DOC=BHL FAB=02111300 NUM=920212-2-020-05 REF=2-020-05 SEC=ECO TAI=35 PARFUMERIE CHIFFRE D'AFFAIRES 1991 CHIFFRE Avec un chiffre d'affaires de 46,75 milliards en 1991. La parfumerie a progressé de près de 10 %

La Fédération des industries de la parfumerie a rendu public le bilan de ce secteur en 1991. Le chiffre d'affaires des parfums, produits de beauté, capillaires et d'hygiène a été de 46,75 milliards de francs, soit une progression de 8,5 % par rapport à l'année précédente. En 1990, la hausse par rapport à 1989 s'était élevée à 7,2 %. Les exportations représentent 20,5 milliards de francs.

Il existe cependant une importante différence entre les augmentations en valeur et en volume. Ainsi, sur la France, les ventes ont progressé de 7,6 % en valeur, mais seulement 1,5 % en volume. La hausse des prix et le lancement de nouveaux produits expliquent cette différence.

En France, les différents secteurs de la distribution conservent les mêmes parts de marché. Avec 13,3 milliards de francs, la grande distribution représente 50 % du marché. Les ventes en pharmacie ont atteint 2,7 milliards de francs (en progression de 10 % par rapport à 1990) et celles de la distribution sélective 8,2 milliards de francs (en hausse de 6,5 %).i

920212 DOC=RIP FAB=02111311 NUM=920212-2-020-01 REF=2-020-01 SEC=ECO TAI=27 CHIFFRE PROJET CESSATION GROUPE DE PRESSE FRANCE SUISSE PRESSE HEBDOMADAIRE RINGIER LE POINT Une diversification manquée. Le groupe suisse Ringier cherche à se retirer du " Point.

Le groupe de presse suisse Ringier souhaite se retirer du capital de l'hebdomadaire le Point, dans lequel il détient une participation de 20 %. Sud-Ouest, actionnaire à hauteur de 10 %, pourrait en faire autant. Le capital du Point, troisième news magazine français, est détenu à hauteur de 51 % par la Gaumont que dirige M. Nicolas Seydoux. Les Editions mondiales détiennent 10 % des titres. " Nous avons fait savoir au management du Point que nous souhaitons valoriser nos actions soit par plus-values, soit par dividendes ", a déclaré M. Jean-Clément Texier, président de Ringier France. En fait, il semble que le groupe suisse n'ait pas trouvé dans le Point la base qu'il souhaitait pour une diversification en France puis dans la communauté européenne.

920212 DOC=RIP FAB=02111312 NUM=920212-2-020-02 REF=2-020-02 SEC=ECO TAI=25 CESSATION GIE FRANCE ETATS UNIS SONDAGE AUDIENCE RTV SOFRES NIELSEN Le vendredi 7 février La SOFRES et Nielsen mettent fin à leur GIE sur les sondages d'audiences télévisées

La Société française d'enquêtes et de sondages (SOFRES) récemment passée sous le contrôle de M. Marc Ladreit de Lacharrière et A. C. Nielsen, la filiale française du géant américain, ont mis fin le 7 février au groupement d'intérêt économique (GIE) lancé en 1989 pour la réalisation en commun de sondages d'audiences télévisées.

Le GIE SOFRES-Nielsen gérait à la fois le panel et les résultats de sondages. Cette activité sera désormais assurée par Nielsen seule. La raison de cette séparation tient à la volonté de la Sofres de se diversifier dans le secteur des études quantitatives et au rachat de la Secodip, dont certaines activités entrent en concurrence avec celles où Nielsen est dominant.

920212 DOC=RIP FAB=02111313 NUM=920212-2-020-03 REF=2-020-03 SEC=ECO TAI=26 JEUX OLYMPIQUES D'HIVER 1992 FRANCE ETATS UNIS POLEMIQUE CARTE DE CREDIT ALBERTVILLE COMITE INTERNATIONAL OLYMPIQUE AMERICAN EXPRESS VISA American Express accuse Visa de vouloir monopoliser les Jeux olympiques

Le groupe American Express a démenti vendredi 7 février que la campagne de publicité qu'il mène actuellement aux Etats-Unis puisse laisser croire que la société américaine parraine officiellement les Jeux olympiques d'Albertville. Un porte-parole de la société à Paris a indiqué qu'à sa connaisance, aucune poursuite judiciaire n'avait été engagée par le Comité international olympique (CIO) à propos de cette campagne.

D'autre part, dans une lettre adressée à M. Richard Pound, responsable des questions de marketing auprès de la commission exécutive du CIO, le président d'American Express, M. Harvey Golub, accuse le groupement bancaire Visa d'avoir voulu tromper le public en lui faisant croire que seule cette carte de crédit était acceptée sur les sites.

920212 DOC=BHL FAB=02111490 NUM=920212-2-019-01 REF=2-019-01 SEC=ECO TAI=83 DECLARATION HONORAIRE SANTE NEGOCIATION MEDECIN ASSURANCE MALADIE FINANCEMENT SYNDICAT BIANCO JEAN LOUIS NORMAND JEAN MICHEL DEPENSES DE SANTE : APRES L'ACCORD DE MODERATION DU 9 FEVRIER 1992 AVEC LA CSMF BILLET. La patience de M. Bianco

En décembre 1991, M. Jean-Louis Bianco, ministre des affaires sociales, avait prévenu les syndicats de médecins qu'il n'était pas question de renvoyer " aux calendes grecques, à Pâques ou à la Trinité " la définition d'un " véritable engagement sur des mécanismes de régulation " des dépenses de santé (le Monde daté 1-2 décembre 1991). Lundi 10 février, commentant les " conditions suspensives " opposées la veille par la Confédération des syndicats médicaux français (CSMF) aux propositions de la Caisse nationale d'assurance-maladie, M. Bianco a souligné que sa " patience a des limites ". Mais, a précisé le ministre, il est souhaitable de donner encore " quelques semaines " aux syndicats médicaux avant d'imposer un dispositif permettant de freiner la dérive des remboursements. " Quelques semaines ", c'est-à-dire aux alentours de Pâques...

Bien que ses mises en garde commencent à perdre de leur impact, il serait injuste d'accuser M. Bianco d'être un ministre velléitaire. D'abord parce qu'il est parvenu à convaincre plusieurs professions médicales (les cliniques privées, les ambulanciers, les biologistes et les infirmières libérales) de conclure des accords de modération. Ensuite, parce qu'au cours de la dernière période, les contraintes politiques qui pèsent sur son action ont réduit considérablement sa marge de manoeuvre.

L'accord conclu en octobre avec la Caisse nationale d'assurance-maladie (CNAM) impose à M. Bianco de ne pas se démarquer de cette dernière. Or, celle-ci _ dont le conseil d'administration devait se réunir mardi _ n'a pas l'intention de faire de nouvelles concessions aux médecins mais elle semble très soucieuse de calmer le jeu. Plus grave, tout paraît indiquer que les syndicats de médecins considèrent que, compte tenu des hypothèques qui pèsent sur la durée de vie (et, donc, sur l'autorité) du gouvernement, les pouvoirs publics n'ont pas la capacité de s'engager dans une épreuve de force. D'autant plus que l'excédent artificiel de la branche maladie de la Sécurité sociale prévu cette année ne plaide pas en faveur d'une " action chirurgicale ".

En attendant, M. Bianco ne cache pas son amertume. Alors que la convention de mars 1990 imposait aux médecins dépassant les honoraires de la " sécu " de soigner au moins le quart de leurs patients au tarif conventionnel, il s'avère aujourd'hui que cette obligation n'est respectée que par 42 % des praticiens concernés (10 % en Ile-de-France). Les exigences de la CSMF _ que M. Jean-Yves Chamard (RPR) juge " frappées au coin du bon sens " _ en faveur d'une extension des honoraires libres, consacrerait la déroute d'un système de santé devenu passablement anarchique.

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920212 DOC=BHL NUM=920212-2-020-06 REF=2-020-06 SEC=ECO TAI=2 PUBLICITE ALCOOL LOI SERGUEI (DESSIN) PUB SANS ALCOOL 920212 DOC=RIP FAB=02111030 NUM=920212-2-021-02 REF=2-021-02 SEC=ECO TAI=165 CHAINE DE TELEVISION HISTORIQUE LA5 COLONNA D'ISTRIA MICHEL POINT/LA CINQ. Six années chaotiques à la poursuite du public

L'histoire de La cinq se confond depuis six ans avec ce qu'on a pris désormais l'habitude d'appeler le PAF (paysage audiovisuel français). Comment expliquer qu'une chaîne qui n'a jamais dépassé 15% de part d'audience occupe le centre de ce paysage, nombril très regardé d'un milieu narcissique, vortex où se creusent toutes les dépressions du secteur, autour duquel se nouent toutes les alliances, où s'engloutissent les déficits? Parce que chacune des décisions, largement politiques, qui ont présidé à sa naissance puis à ses transformations, a eu des conséquences sur tous les acteurs du secteur. Et sa continuation ou son remplacement auront la même valeur d'orientation pour l'ensemble du système.

La Cinq fut la première chaîne généraliste commerciale française. On l'oublie trop souvent aujourd'hui que TF 1 incarne ce modèle dans toute sa puissance. Pour François Mitterrand qui avait libéré les radios privées en 1981, et qui sentait bien que le monopole des images craquait de toute part, il urgeait d'ouvrir un peu les vannes de la télévision avant les élections de 1986. Les milliardaires socialisants ne couraient pas les rues, les spécialistes de l'audiovisuel encore moins. C'était assez pour que le gouvernement place cette " liberté " nouvelle entre les mains de Silvio Berlusconi, de Jérôme Seydoux et de Christophe Riboud, fils d'un ami du président qui avait failli le convaincre de transformer Canal Plus en chaîne en clair à l'été 1985.

La télévision française n'avait pas attendu pour découvrir les délices de l'audimètre, les saveurs des variétés racoleuses et l'ivresse des jeux primés. Mais l'émulation italienne allait accélérer cette course... La nouvelle venue, mal captée sur un réseau embryonnaire, commençait à modifier les us et coutumes de ses consoeurs plus sûrement qu'elle ne bouleversait immédiatement les courbes d'audience.

La revanche de Jean-Luc Lagardère

Deuxième acte : la droite, furieuse, perdante d'une étrange guérilla pour implanter des émetteurs sur la tour Eiffel, s'est juré de casser le joujou des socialistes. Une CNCL taillée sur mesure ne peut rien refuser au patron-député du Figaro, Robert Hersant. Il n'a pas le cash pour s'offrir la Une, vouée à la privatisation par la vague libérale ? Il aura gratuitement La Cinq, et gardera Berlusconi pour la fabriquer. Faut-il alors consoler la CLT et la Lyonnaise des eaux, en mal d'audiovisuel, alors que Havas mène une bizarre valse-hésitation ? La chaîne musicale TV 6 deviendra M 6 généraliste, aggravant un peu plus la concurrence publicitaire. Est-ce un peu trop, pour une opinion que ces méthodes de hussard déconcertent ? Là réside sans doute l'une des raisons cruciales de l'échec de Hachette, grand favori jusqu'au dernier moment face à Bouygues pour l'attribution de TF 1, un mois après celle de La Cinq. La CNCL ne sauvera pas sa tête par cet acte de dédouanement tardif, mais Hachette en perdra la sienne... et voilà en partie pourquoi le groupe de Jean-Luc Lagardère, malgré tous les avertissements, se relancera dans l'aventure en 1990 comme dans une revanche.

Troisième acte : La Cinq fait la démonstration qu'il ne suffit pas d'acheter des vedettes (les Bouvard, Sabatier, Collaro et compagnie) pour acheter le public ni d'ouvrir des écrans pour récolter de la publicité. En même temps qu'il impose un journal vif jusqu'à la caricature, amoureux des scoops jusqu'à la bavure, aiguillon des autres rédactions et immortel écrin de sondages Minitel interprétés par la star Guillaume Durand, Robert Hersant découvre que la télévision coûte cher. La Cinq aux abois va vite se jeter dans les bras des centrales d'achat, faisant entrer la télévision dans l'opacité tarifaire où se débattait déjà la presse. Quant au mieux-disant culturel, La Cinq y contribue avec force sexe et violence, se moquant des ligues de vertu comme des lois sur les quotas, préférant acquitter des amendes que faire amende honorable.

Mais rien n'y fait : la litanie des déficits continue. Aussi, une fois déjoué le complot de ses " alliés " Seydoux et Berlusconi à l'automne 1989, Robert Hersant est-il soulagé de laisser le " bébé " à Jean-Luc Lagardère sans trop de casse, en deux étapes au cours de 1990, sous l'oeil bienveillant d'un CSA pourtant sceptique sur la viabilité économique du nouvel attelage. Le premier groupe multimédia français l'a tant voulue, cette chaîne, qu'il se refuse à anticiper le désastre, espérant que sa vertu (le retour à une chaîne " familiale ") paiera, en audience comme en relâchement des contraintes réglementaires. Mais La Cinq ne peut plus compter sur l'" effet-parc " de nouveaux émetteurs pour augmenter son audience. Lassé par tant de changements d'image erratiques, le public boude une nouvelle grille coûteuse. Pour mettre Hachette à l'abri de la gangrène financière, ses dirigeants se décident à l'amputation, fin 1991.

En six ans, La Cinq a déjà accroché à son tableau de chasse une chaîne musicale, deux autorités de régulation, trois logos et autant de PDG. Elle a largement contribué à américaniser les après-midi de l'Hexagone, à pimenter ses soirées d'érotisme cheap, à banaliser les interruptions publicitaires tous azimuts. Elle a découragé le premier éditeur de presse français et mis à genoux le premier éditeur de livres. Elle vient encore d'innover avec le premier dépôt de bilan d'une chaîne généraliste.

920212 DOC=RIP FAB=02111031 NUM=920212-2-021-04 REF=2-021-04 SEC=ECO TAI=24 CHAINE DE TELEVISION REPARTITION DU CAPITAL CHIFFRE LA5 POINT/LA CINQ. En chiffres

En 1991, le chiffre d'affaires de La Cinq était de 1,1 milliard de francs, pour un déficit prévisionnel de 1,121 milliard.

Le capital de La Cinq se répartissait ainsi : Hachette (opérateur de la chaîne) : 25 %, Reteitalia (groupe Berlusconi) : 25 %, Clinvest (Crédit lyonnais) : 10 %, Crédit commercial de France : 8,O1 %, TVES (groupe Hersant) : 7,5 %, groupe Kleinwort-Benson : 7,01 %, Société générale : 4,99 %, groupe Expar : 4,99 %, groupe Vernes : 3,18 %, Société de participations mobilières : 0,92 %, Société de mobilisation et d'avances : O,9 % et Cofintex (GAN) : 2,5 %.

La chaîne emploie environ 910 salariés intermittents ou permanents _ ces derniers étant au nombre de 576 _ parmi lesquels 122 journalistes.

920212 DOC=RIP FAB=02111032 NUM=920212-2-021-03 REF=2-021-03 SEC=ECO TAI=171 AUDIOVISUEL CHAINE DE TELEVISION INDUSTRIE DE PRODUCTION AUDIOVISUELLE PUBLICITE RTV LA5 CSA LABE YVES MARIE POINT/LA CINQ. Des conséquences en chaîne

Le maintien ou la disparition de La Cinq dans le paysage audiovisuel français (PAF) aura des conséquences pour ses actionnaires et ses partenaires actuels, la production cinématographique ou les publicitaires. Mais le sort de La Cinq revêt également une certaine importance pour les chaînes de télévision concurrentes, voire pour l'instance de régulation de l'audiovisuel français, le Conseil supérieur de l'audiovisuel (CSA).

Le maintien de La Cinq dans son format de chaîne généraliste, projet défendu par M. Silvio Berlusconi, offre l'avantage apparent de conserver une chaîne privée dans le décor audiovisuel de l'Hexagone et de garantir une partie de ses emplois _ 613 sur 910. Mais il ne s'agit que de la partie émergée et visible de l'iceberg. Un nouveau " départ à zéro " semble difficile, tant La Cinq laisse derrière elle d'épines financières et politiques.

Le 25 février, une assemblée générale des actuels actionnaires de la chaîne doit se réunir afin de déterminer ceux qui participeront à la première augmentation de capital prévue par le groupe Berlusconi (700 millions de francs). Une partie seulement des actionnaires devraient y souscrire, parmi lesquels, bien sûr, la Fininvest de M. Berlusconi et sans doute le groupe Hachette. Mais il faudra sans doute convoquer une autre réunion afin que se découvrent les nouveaux actionnaires nécessaires à la survie de la chaîne et annoncés par " Sua Emittenza ".

Le passif financier reste l'autre point central du dossier de La Cinq. Le cumul de ce passif s'établit à quelque 3,6 milliards de francs, que ce soit sous la forme de dettes ou de créances. Or M. Berlusconi a proposé un mode de remboursement difficilement acceptable de la part des partenaires de la chaîne : un dédommagement de l'ordre de 25 %, payable en cinq ans, ou un remboursement total, mais sur... vingt-cinq ans. Cette proposition a incité le PDG de TF 1, M. Patrick Le Lay, à parler d'" opération amorale " (le Monde daté 9-10 février), en écho au PDG de Canal Plus, M. André Rousselet, qui confiait que le groupe Berlusconi avait largement " épongé sa participation à La Cinq, en vendant 14 500 heures de programmes pour un montant de plus de 2 milliards de francs ".

La production menacée

Les sommes dues aux principaux actionnaires de la chaîne, le groupe Hachette et la Fininvest _ 400 millions de francs chacun, _ ne figurent plus au passif de la chaîne, les deux groupes ayant décidé d'abandonner leurs créances. En revanche, le passif accumulé auprès des banques qui soutenaient La Cinq _ le CCF, la Société générale, le Crédit lyonnais, le groupe Vernes, _ évalué à plus de 1 milliard de francs, risque d'être une épine supplémentaire. Le refus de la plupart de ces banques de concourir à la survie de La Cinq rend a priori caduque la transformation de leurs créances en participations. Les négociations seront donc cruciales.

Mais c'est surtout du côté de la profession cinématographique que la demande de remboursement de créances s'apparente à un véritable appel à l'aide. Les grands distributeurs de films _ UGC, Gaumont, Paravision _ peuvent toujours compter sur le paiement à la diffusion des oeuvres fournies à La Cinq. Pour les producteurs, l'avenir est infiniment moins rose. Les quarante-quatre sociétés de production avec lesquelles La Cinq avait conclu des contrats concernant la production de téléfilms, de documentaires, de programmes pour la jeunesse ou d'émissions quotidiennes _ météo, jeux, etc, _ toutes productions déjà livrées mais non payées ou encore en tournage ou à l'étude, estiment leur volume de créances à 270 millions de francs. Mais plusieurs de ces productions ayant nécessité des " tours de table " internationaux, les producteurs évaluent la perte de leur chiffre d'affaires à 550 millions de francs. Soit un quart du chiffre d'affaires du secteur de la production.

La profession publicitaire attend avec une certaine anxiété la solution du dossier de La Cinq. Son maintien permettrait d'éviter la suprématie de TF 1 _ la chaîne recueille actuellement 52,8 % des investissements publicitaires en télévision selon la SECODIP _ et de retarder l'inévitable bras de fer avec les centrales d'achat d'espaces.

Mais, surtout, le maintien de La Cinq ne modifiera pas le paysage audiovisuel français. Il a des chances de relancer le débat sur " la chaîne de trop ", que l'exiguïté du marché publicitaire français serait inapte à alimenter. On voit mal comment, pour ne pas sortir les chaînes d'une nasse financière, les acteurs ne seraient pas tentés de faire sauter le verrou du CSA et de réclamer une déréglementation ou au moins des aménagements substantiels, en matière de seconde coupure publicitaire ou d'accès à des secteurs économiques encore interdits de publicité.

Ces différentes épines donnent une chance aux propositions des adversaires de M. Silvio Berlusconi. Mais avant que la chaîne " tout infos " _ proposée par TF 1, M 6 et Canal Plus, et vraisemblablement par les télévisions publiques, _ avant que la chaîne culturelle franco-allemande ou " la télévision de second marché " privilégiée par les producteurs (rediffusion des productions audiovisuelles françaises) puissent occuper le réseau de La Cinq, il faudra sans doute en passer par la liquidation de l'actuelle télévision et par une phase dite de l'" écran noir ". Il reviendra alors au CSA de réattribuer les dépouilles de la chaîne. Une mort hautement symbolique qui donnerait raison au marché, contre la volonté politique affirmée en 1985 par le président de la République de donner plusieurs chaînes généralistes privées à la France.

920212 DOC=RIP FAB=02111033 NUM=920212-2-021-05 REF=2-021-05 SEC=ECO TAI=126 CHAINE DE TELEVISION GROUPE MULTIMEDIA HACHETTE SABOURET YVES LAGARDERE JEAN LUC LA5 MAMOU YVES POINT/LA CINQ. Hachette, le grand perdant

Pourquoi Hachette, groupe de communication de rang international, dirigé par Jean-Luc Lagardère, s'est-il lancé dans l'aventure de la télévision ? D'abord, parce qu'un groupe multimédia digne de ce nom ne peut se passer d'une télévision. Ainsi, Jean-Luc Lagardère, de passage aux Etats-Unis alors que son groupe venait de mettre la main sur la maison d'édition Grolier, s'était fait " snober " par des patrons de presse qui l'avaient interrogé sur l'identité du network que contrôlait son groupe, prétendument majeur en France et en Europe. Et le numéro 2 d'Hachette, Yves Sabouret, s'interrogeait, au début de 1990, sur la cible du groupe, qui hésitait alors à s'implanter en Grande-Bretagne _ en rachetant l'une des chaînes indépendantes d'ITV _ ou à demeurer en France.

Mais, outre l'image de marque, la possession d'une télévision permettait à Hachette de devenir un acteur majeur sur le marché français et européen de la publicité. En France et en Europe, le groupe Hachette a beau jouer un rôle de premier plan, tout à la fois dans la presse quotidienne et magazine, l'édition et la distribution (soit une trentaine de milliards de francs de chiffre d'affaires), les marges sont réduites et le poids global insuffisant pour négocier d'égal à égal avec les centrales d'achat d'espace publicitaire. Le média télévisuel, en revanche, est celui qui draine le plus de recettes publicitaires.

Sur le marché de la publicité

Yves Sabouret, PDG de la Cinq, le rappelait lors de l'audition publique du groupe Hachette devant le CSA en 1990 : " La seule TF 1 recueille en recettes nettes plus que la totalité des supports radio, journaux, magazines, presse quotidienne régionale du groupe Hachette. C'est-à-dire que nos nombreuses régies de gestion autonomes, dotées d'intérêts différents et de politiques commerciales différentes font moins additionnées que la seule TF 1 qui encore une fois est majoritaire sur le segment essentiel de la publicité française. "

Exister sur le marché télévisuel ne revenait donc pas seulement pour Hachette à ajouter une corde à son arc, mais à effectuer une percée majeure sur le marché de la publicité, rendre le groupe incontournable aux professionnels de la publicité. Econduit du dossier TF 1 en 1986 au moment de la privatisation de la chaîne par le gouvernement de Jacques Chirac, Jean-Luc Lagardère ne pouvait donc rater le train de la Cinq. Malgré les doutes clairement exprimés du Conseil supérieur de l'audiovisuel (CSA) sur les capacités financières d'Hachette et l'optimisme exagéré de ses prévisions financières, la chaîne lui fut donc attribuée.

Que s'est-il passé pour qu'un an après cette attribution Hachette soit contraint à déposer le bilan ? D'abord et avant tout, un échec commercial. La Cinq, liftée par Jean-Paul Goude, repensée par Pascal Josèphe et lancée à grands frais publicitaires par Hachette, a vu son audience stagner. Par la suite, la guerre du Golfe a entraîné une hausse importante des coûts de l'information, alors que les recettes publicitaires chutaient. En outre, la Cinq a dû compter avec la guerre des prix sans merci que TF 1 lui a menée. La chaîne dirigée par Francis Bouygues, résolu à prouver qu'il existait une chaîne de trop sur le marché, a préféré abaisser ses prix et rogner ses résultats plutôt que laisser les dirigeants de la Cinq atteindre l'équilibre financier.

Mais le retrait rapide de la Cinq par Hachette quelques jours après le dépôt de bilan, en décembre dernier, s'explique surtout par des motifs politiques. Alors que des promesses avaient, semble-t-il, été faites aux dirigeants d'Hachette sur l'allègement des quotas de diffusion d'oeuvres culturelles aux heures de grande écoute et sur le retour de l'autorisation de couper les films deux fois avec de la publicité, celles-ci n'ont pas été tenues.

Cette brusque prise de conscience de son isolement politique et financier a incité Hachette à renoncer à " reformater " la grille et l'a conduit à passer la main à un tiers, si celui-ci se présentait. Sinon, c'est Hachette tout entier qui menaçait d'être entraîné dans le gouffre de la Cinq.

920212 DOC=RIP FAB=02111034 NUM=920212-2-021-01 REF=2-021-01 SEC=ECO TAI=47 CHAINE DE TELEVISION LA5

DOC:AVEC UN GRAPHIQUE

POINT/LA CINQ. Un miroir de l'audiovisuel francais

La Cinq mourra-t-elle ? Son échec servira-t-il de leçon à tous les apprentis sorciers, hommes politiques, gestionnaires, journalistes qui ont cru pouvoir dompter l'audimat à coups d'émissions racoleuses et courir après l'équilibre avec des tours de table bancals et des comptes mirifiques ? Des réponses à ces questions dépend l'avenir du PAF, ce fameux " paysage audiovisuel français " qui n'en finit pas de se chercher entre les nécessités de l'argent et les foucades des pouvoirs. On ne sait pas encore exactement le nombre de chaînes généralistes que le marché publicitaire actuel peut supporter : tout dépend des règles et des exceptions. On ignore donc qui osera relancer une Cinq qui a creusé sa propre tombe, un trou de 3,6 milliards de francs. On ne peut dire qui l'emportera d'un Berlusconi avec ses projets de relance sans passif, d'un Bouygues et d'un Rousselet tentés par la chaîne " tout-info " ou d'un Jack Lang séduit par une chaîne franco-allemande. Avant que la situation ne se stabilise, La Cinq continuera donc d'être le miroir de l'audiovisuel national. Ses fièvres feront souffrir les professions qui l'alimentent, à commencer par la profession cinématographique qui verrait, avec la disparition de La Cinq, s'envoler une partie de son chiffre d'affaires. Les journalistes paieront leur tribut à cette crise, tout comme Hachette qui s'est fait abuser, et aussi les téléspectateurs qui pourraient voir leur écran virer au noir sur le cinquième canal.

920212 DOC=BHL FAB=02111470 NUM=920212-2-019-02 REF=2-019-02 SEC=ECO TAI=96 GEN NATALITE MARIAGE DEMOGRAPHIE EUROPE EUROPE DU NORD EUROPE DU SUD DEMOGRAPHIE NATALITE INSTITUT NATIONAL D'ETUDES DEMOGRAPHIQUES POPULATION ET SOCIETES CALOT GERARD LAUNAY CATHERINE INSEE PREMIERE

Faut-il parler du " Nord fertile " pour la population de l'Europe, comme on le fit longtemps pour celle de la France ? La chute de la fécondité s'arrête au nord de l'Europe et s'accélère au sud. Dans Population et sociétés, bulletin mensuel de l'Institut national d'études démographiques (INED), M. Gérard Calot, directeur de cet établissement, met en évidence ces évolutions inversées.

(1) Il serait toutefois un peu retombé en 1991. (2) En France, il y a eu 287099 mariages en 1990, contre 416 052 en 1972.

HERZLICH GUY COURBE DE 1975 A 1990 PRESENTANT LE NOMBRE MOYEN D'ENFANTS PAR FEMME POUR L'ITALIE,L'ESPAGNE,LA SUEDE,LA FRANCE ET LA NORVEGE L'évolution démographique de l'Europe. Nord fertile, Sud stérile

Ainsi, en 1990, la hausse du taux de fécondité enregistrée en Suède depuis le début des années 80 _ après un déclin de quinze ans _ s'est encore accentuée, pour atteindre un chiffre rare aujourd'hui en Europe : 2,17 enfants par femme (1). Cette remontée touche aussi la Norvège (1,9) et la Finlande (1,7) et l'on constate une stabilisation, voire une légère hausse, en Belgique et aux Pays-Bas (à 1,6) et dans l'ex-RFA (1,4), suivant l'exemple de la France (où le taux reste depuis près de quinze ans à 1,8). Au contraire, dans les pays méridionaux (le Monde du 25 avril 1989), la chute s'accélère jusqu'à un niveau proche de 1,3 en Italie, à peine plus élevé en Espagne, au Portugal et en Grèce. La taille des familles continue à diminuer, le nombre de familles sans enfants à augmenter.

Parallèlement, la descendance finale (c'est-à-dire le nombre total d'enfants qu'une femme a eus) s'est stabilisée pour les générations nées vers 1950-1955, en Suède (à 2) et en Finlande (à 1,85) comme en France (à 2,1), grâce à l'arrivée de naissances plus tardives. Selon M. Calot, on devrait y parvenir en Belgique avec les générations 1955-1960 (à 1,8 environ), dans le reste de l'Europe de l'Ouest seulement avec celles nées après 1960 : à 1,9 en Angleterre, au-dessous de 1,8 ailleurs (et même vers 1,5 dans l'ex-RFA).

Autre mouvement international : la recrudescence des mariages, après une baisse de quinze ou vingt ans, qu'évoque Mme Catherine Launay dans le dernier numéro d'INSEE Première. Dans l'ex-RFA, on a retrouvé en 1990 le niveau de 1972, que l'on avait atteint au Danemark comme en Suède dès 1988. En Italie ou en France, la remontée est plus faible (2), mais elle se confirme pour la troisième année consécutive (le Monde du 21 décembre 1991). Dans l'Hexagone, le développement de l'union libre et la multiplication des naissances hors mariage (28 % du total en 1989) n'empêchent pas des " régularisations " ultérieures. De plus en plus d'enfants assistent ainsi au mariage de leurs parents : en 1990, 18 % des mariages ont ainsi légitimé des enfants (67 000 au total). La proportion a été multipliée par 2,5 depuis 1980.

A cette recrudescence de noces en France, les étrangers prennent une part croissante, à travers les mariages mixtes (30 543), en forte croissance pour la deuxième année consécutive : en 1990, ils ont représenté 10,7 % du total, contre 6,2 % en 1980. Sur ces mariages mixtes, 40 % concernent aujourd'hui des personnes originaires d'Afrique ou de Turquie, et 21 % seulement du Portugal, d'Espagne ou d'Italie (contre 42 % en 1980).

920212 DOC=RIP FAB=02119610 NUM=920212-2-021-06 REF=2-021-06 SEC=ECO TAI=3 CHAINE DE TELEVISION AUDIENCE RTV LA5 POINT/LA CINQ. Part d'audience de la Cinq 920212 DOC=LEY FAB=02110511 NUM=920212-2-026-03 REF=2-026-03 SEC=ECO TAI=25 PRESSE REGIONALE GREVE GROUPE DE PRESSE HERSANT ROBERT 11 FEVRIER 1992 Un mouvement de grève empêche la parution des journaux du groupe Hersant à Lyon.

Aucun des journaux du groupe Hersant habituellement fabriqués à l'imprimerie de Chassieu (Rhône) _ le Progrès, Lyon-Matin, Lyon-Figaro _ n'était en kiosque mardi 11 février. Un mouvement de grève a en effet été déclenché, lundi soir, par les ouvriers de la photocomposition, toutes tendances syndicales confondues. Ces derniers protestent contre l'introduction de micro-ordinateurs d'une nouvelle génération en remplacement du précédent système de traitement de texte, que la direction estime obsolète. Selon M. Bernard Saugey, directeur de Lyon-Matin, la direction s'est pourtant engagée, par écrit, à ce qu'" aucun développement technique ne soit entrepris sans négociation avec les organisations syndicales ".

920212 DOC=BHL FAB=02111130 NUM=920212-2-019-05 REF=2-019-05 SEC=ECO TAI=26 ECO ETATS UNIS CROISSANCE ECONOMIQUE INDICE ANNUEL 1992 PROSPECTIVE ECONOMIQUE BLUE CHIP ECONOMIC INDICATOR INDICATEURS. ETATS-UNIS. Croissance : + 1,6 % en 1992 selon des analystes.

_ Selon cinquante analystes américains interrogés par la revue spécialisée Blue Chip Economic Indicator, la croissance aux Etats-Unis devrait enregistrer un taux de 0,5 % en rythme annuel pour le trimestre en cours, suivie d'une progression de 2,2 % au deuxième, 3,1 % au troisième et 3,3 % au quatrième trimestre 1992. Pour l'ensemble de l'année, les experts tablent sur une croissance de 1,6 %. Ces prévisions sont en léger retrait sur celles faites par le même groupe d'analystes en janvier. Ils prévoyaient alors une croissance de 0,8 % au premier trimestre mais tablaient déjà sur une progression annuelle de 1,6 %. Dans son projet de budget transmis au Congrès fin janvier, l'administration américaine prévoyait pour sa part une croissance de 1,5 % en 1992.n

920212 DOC=BHL FAB=02111133 NUM=920212-2-022-02 REF=2-022-02 SEC=ECO TAI=153 BARLOW CLOSES MONTLAUR MATRA UNITED AIRLINES COMPAQ CHIFFRES ET MOUVEMENTS C H I F F R E S E T M O U V E M E N T S

FRAUDES Barlow Clowes : condamnation du dirigeant du groupe d'investissement. _ M. Peter Clowes, dirigeant du groupe d'investissement Barlow Clowes, a été reconnu coupable de fraude et vol, lundi 10 février, par un tribunal londonien pour avoir détourné les économies de plus de 18 000 épargnants afin de s'offrir un yacht et un château dans le vignoble bordelais. M. Clowes, quarante-neuf ans, a été placé en détention provisoire dans l'attente de la fixation de sa peine, mardi 11 février. Son ancien bras droit, M. Peter Naylor, a été aussi condamné pour vol, mais deux autres collaborateurs ont été acquittés. La société Barlow Clowes s'était effondrée il y a trois ans et demi, provoquant la ruine de nombreux épargnants _ pour la plupart retraités _ et un scandale retentissant (le Monde du 15 juin 1988). Le gouvernement britannique avait dû verser 150 millions de livres de compensation aux victimes, car le fonds d'investissement de M. Clowes disposait d'une licence en règle délivrée par les autorités.

Montlaur : enquête pénale. _ La brigade financière du SRPJ de Montpellier mène depuis le mois de mai 1991 une enquête pénale sur le groupe de distribution Montlaur, racheté par Carrefour en mars 1991 après son dépôt de bilan. Des auditions doivent encore intervenir dans le cadre de l'enquête préliminaire, notamment celle de M. Michel Montlaur, qui a bâti en trente ans un groupe indépendant comptant 14 hypermarchés et 2 700 salariés et réalisant un chiffre d'affaires annuel de 4,7 milliards de francs. L'enquête aurait mis en évidence pour les trois dernières années de faux bilans et de fausses informations sur les stocks depuis 1987. Lors du dépôt de bilan, l'absence de lisibilité sur l'ampleur du passif avait découragé plusieurs candidats à la reprise. De bonne source, on indique n'avoir " pas eu de surprise " sur son montant : l'an passé, le chiffre de 2 milliards de francs avait circulé.

VENTE

Matra veut se désengager de l'équipement automobile. _ Matra, actionnaire à hauteur de 35 % de l'équipementier automobile Ufima, aux côtés de Magnetti-Marelli, filiale de Fiat, avait indiqué en juin 1991 qu'il comptait se désengager de ce secteur. Le gouvernement ayant bouclé les deux principaux dossiers relatifs aux industriels de l'électronique et de l'informatique (Bull et Thomson), la question revient sur le devant de la scène. Conformément à la notion de " filière industrielle ", développée par M. Abel Farnoux, conseiller du premier ministre, après avoir restructuré l'amont de la filière _ les fournisseurs _, il faut s'attaquer à l'aval _ les utilisateurs. Or, Ufima, spécialisé dans l'électronique automobile, est un client potentiel du fabricant de composants SGS-Thomson. Le gouvernement souhaiterait qu'un repreneur français soit trouvé pour reprendre la participation de Matra au capital d'Ufima. Il a l'appui des constructeurs automobiles, Renault et PSA-Peugeot-Citroën. Ils sont désireux de maintenir sur l'Hexagone un pôle électronique automobile puissant, face à l'allemand Bosch et au japonais Nippondenso. Sagem, qui se développe depuis une dizaine d'années dans l'électronique automobile, serait pressenti. Mais ses dirigeants ne semblent guère se précipiter pour reprendre une entreprise dont le chiffre d'affaires (9,8 milliards de francs) avait régressé en 1990, année où l'entreprise avait pour la première fois contribué de façon négative aux résultats du groupe Matra.

CRISE

United Airlines réduit ses commandes. _ United Airlines (UAL), deuxième compagnie aérienne américaine, a annoncé lundi 10 février qu'elle allait réduire de 6,7 milliards de dollars (près de 37 milliards de francs) ses investissements et ses commandes d'avions d'ici à 1995 en raison de ses mauvais résultats financiers. Entre 1992 et 1995, UAL prévoit de prendre livraison de 156 appareils seulement alors que ses commandes et options totalisent actuellement 278 appareils pour cette période. Le nouveau programme entraînera des investissements de 12,2 milliards de dollars. Tous les appareils commandés ou en option sont des Boeing.

RÉSULTATS

Compaq : baisse de 71 % des bénéfices en 1991. _ Le constructeur informatique américain Compaq a réalisé un bénéfice net de 131 millions de dollars en 1991 (620 millions de francs), en baisse de 71 % sur 1990 (455 millions), a annoncé lundi 11 février son président, M. Eckhard Pfeiffer, lors d'une conférence de presse à Munich. Le chiffre d'affaires du groupe texan a reculé de 7 % à 3,3 milliards de dollars (18,15 milliards de francs). Les ventes européennes ont atteint 53 % du chiffre d'affaires total (50 % en 1990). Ces résultats, même s'ils marquent une chute en raison de la forte baisse du prix des PC, traduisent " un redressement " au quatrième trimestre 1991, a indiqué M. Pfeiffer. Au prix de mesures de restructuration, Compaq a recommencé à gagner de l'argent à la fin de l'année dernière, après avoir enregistré les premières pertes de son histoire au troisième trimestre 1991.

920212 DOC=BHL FAB=02111301 NUM=920212-2-019-09 REF=2-019-09 SEC=ECO TAI=65 ECOEXT FRANCE PROCHE ORIENT NAVIRE DE GUERRE INVESTISSEMENT ETRANGER CONSTRUCTION NAVALE CESSION D'ENTREPRISE CONSTRUCTIONS MECANIQUES DE NORMANDIE

CHERBOURG de notre correspondant

MOIRAND RENE Revendu pour la deuxième fois en cinq ans. Le chantier des " vedettes de Cherbourg " accueille des capitaux du Proche-Orient

Les Constructions mécaniques de Normandie, plus connues comme étant le chantier naval des " vedettes de Cherbourg ", vient de s'ouvrir à des capitaux venus du Proche-Orient. En cinq ans, c'est la deuxième fois que ce groupe, fondé par Félix Amiot, change de propriétaire. La transaction a porté sur quelque 15 millions de francs et elle nécessite l'aval de la direction du Trésor.

Appartenant à la Société financière de Rosario depuis 1987 et présidés par M. André Ravier, un ancien contrôleur général des armées âgé de cinquante-trois ans, les chantiers de Cherbourg, qui emploient cinq cent cinquante salariés, ont été vendus à la Société financière française pour l'industrie de l'armement (SOFFIA), dont les actionnaires sont au nombre de six personnes physiques et une personne morale : la Triacorp International, reconvertie dans le commerce avec le Proche-Orient. La SOFFIA est une société anonyme dont le capital de 1,5 million de francs serait détenu à 33 % par des investisseurs du Proche-Orient. Derrière la SOFFIA, dont M. Ravier ne contrôle que 18 % du capital, on trouve le puissant groupe Indosuez, par le biais d'une de ses filiales bien introduite dans les pays arabes, la Banque française de l'Orient. M. Ravier reste à la tête de l'entreprise.

" Nous avons dans nos cartons, a précisé le PDG du chantier, des nouveaux petits bâtiments de guerre sophistiqués et des yachts de luxe. Car, après avoir fait la Rolls du navire militaire, on ne peut tomber dans la 2 CV. " Une canonnière lance-missiles Combattante de nouvelle génération serait ainsi proposée actuellement au Koweït, qui doit reconstruire sa marine détruite pendant la guerre du Golfe. Un prototype d'intercepteur ultra-rapide, légèrement armé et à coque en carbone, est en cours de montage et il intéresserait plusieurs petites marines confrontées à des trafiquants divers, au Proche-Orient, en Extrême-Orient, en Amérique centrale et sur certaines côtes d'Afrique.

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920212 DOC=BHL FAB=02111320 NUM=920212-2-022-01 REF=2-022-01 SEC=ECO TAI=84 PLAINTE JUDICIAIRE CHAUSSURE ARRESTATION FRAUDE DESCOURS JEAN LOUIS ANDRE LECLERY GERARD COB Après la plainte d'un héritier du fondateur. Le PDG des Chaussures André inculpé à sa demande

Le PDG du groupe André (chaussures, vêtements), M. Jean-Louis Descours, a été inculpé d'abus de biens sociaux par M. André Dando, juge d'instruction au tribunal de Paris. Cette décision, prise le 30 janvier, a été rendue publique, lundi 10 février, par le groupe André. Selon un communiqué du groupe, elle a été prise à la demande de M. Descours lui-même, qui la réclamait afin d'avoir accès au dossier. Elle fait suite au dépôt, en 1988, d'une plainte avec constitution de partie civile de l'un des petits-fils du fondateur, M. Gérard Leclery, qui conteste à la fois la cession, en 1976, de la Société française de chaussures (Weston) et celle, en 1978, de ses intérêts dans les Chaussures André.

Selon le communiqué du groupe André, " depuis 1985, M. Gérard Leclery a multiplié les instances judiciaires à l'encontre de M. Descours : un référé en 1985 qu'il a perdu ; une instance devant le tribunal de grande instance qu'il a abandonnée ; une plainte à la Commisssion des opérations de Bourse (COB) en 1987 à laquelle il n'a pas donné suite. Et enfin une plainte avec constitution de partie civile déposée en 1988 ". Depuis cette date, ajoute le communiqué, l'instruction a donné lieu à " diverses diligences et expertises sans que M. Descours puisse en prendre connaissance ni être entendu ". D'où sa demande d'être inculpé afin d'avoir accès au dossier et " démontrer une fois pour toutes l'absence de fondement " de ces accusations. M. Descours, qui a choisi Me Jean-Denis Bredin comme avocat, a aussi demandé à son conseil de " poursuivre M. Gérard Leclery pour dénonciation calomnieuse ".

A soixante-quinze ans, M. Descours est l'une des personnalités les plus connues de la distribution française : " J'ai toujours voulu faire des affaires ", racontait-il en octobre 1985 à l'Entreprise. D'origine peu fortunée et après une dizaine d'années aux " contributions directes ", il fait la connaissance en 1947 de M. Georges Levy, le fils de l'un des deux fondateurs de la Manufacture nancéienne de chaussures, créée en 1896 et rebaptisée en 1904 " Chaussures André ".

" C'était un homme remarquable, auprès duquel j'ai beaucoup appris ", reconnaît-il. A sa mort, en 1960, il devient PDG de l'entreprise : " Ses deux fils, les principaux actionnaires, ne voulaient pas prendre eux-mêmes les rênes de l'affaire et ils m'ont demandé d'en prendre la responsabilité ", précisait-il encore dans le même entretien. Il mène le groupe au succès, puisqu'il occupe aujourd'hui la première place en France et la deuxième en Europe, avec 8,7 milliards de francs de chiffre d'affaires en 1991 (+14 %) et un bénéfice net de 324,8 millions.s

920212 DOC=BHL FAB=02111450 NUM=920212-2-019-07 REF=2-019-07 SEC=ECO TAI=43 ECO POLITIQUE ECONOMIQUE REFORME OUVERTURE BOURSE MONGOLIE OULAN BATOR Après soixante-dix ans d'économie planifiée. La Mongolie inaugure sa première Bourse

La Mongolie a ouvert vendredi 7 février la première Bourse de son histoire, dans un ancien cinéma de sa capitale, Oulan-Bator, à une heure jugée propice par les lamas bouddhistes. Cette Bourse a pu être mise sur pied avec l'aide d'économistes américains de Harvard et d'un conseiller de la Banque asiatique de développement.

La Mongolie s'est lancée depuis 1990 dans un vaste programme de libéralisation après soixante-dix ans d'économie " marxiste ". Les privatisations reposent sur la distribution de bons qui peuvent être utilisés pour acheter des actions. Le jeune président de la Bourse, M. Zolzhargal, vingt-sept ans, estime que près de 60 % des 2,1 millions de Mongols ont réclamé leurs bons. Lors de la première séance de la Bourse, vendredi 7 février, 16 000 actions de trois firmes ont été vendues au public pour 3,16 millions de tugriks (435 000 F).

La Bourse d'Oulan-Bator ne sera ouverte au départ que quatre heures chaque mardi, mais devrait passer à une activité de cinq jours par semaine d'ici au mois de juin. Un marché secondaire, où les actions seraient achetées non plus en bons mais en argent, devrait être ouvert vers la mi-1992. Les étrangers seront alors autorisés à acheter des actions, mais ne pourront dépasser le seuil de 49 % du capital d'une société mongole. _ (AFP.)d

920212 DOC=BHL FAB=02111471 NUM=920212-2-019-03 REF=2-019-03 SEC=ECO TAI=83 RAPPORT CREDIT A LA CONSOMMATION RAPPORT INSTANCE FONDS COMMUN DE PLACEMENT POSTE CREDIT BANQUE FOURRE JEAN PIERRE ULLMO YVES ASSOCIATION FRANCAISE DES BANQUES CREDIT AGRICOLE BARSALOU YVES

La Fédération nationale du crédit agricole (FNCA) prend une nouvelle fois la tête de la croisade contre l'extension des services financiers de La Poste. Et M. Yves Barsalou, président de la fédération, est décidé à user de toute sa puissance.

LESER ERIC A la suite d'un rapport parlementaire. Le Crédit agricole repart en guerre contre l'extension des services financiers de La Poste

M. Yves Barsalou a déclaré, lundi 10 février, que " l'extension des services financiers de La Poste sera au centre " des assemblées générales des 3 000 caisses locales du Crédit agricole, animées par 40 000 administrateurs, qui auront lieu surtout en mars et en avril, lors d'une période politiquement sensible.

La polémique, que l'on croyait provisoirement éteinte, rebondit à la suite de la publication du rapport d'information de M. Jean-Pierre Fourré, député (PS) de Seine-et-Marne et membre de la commission de la production et des échanges. Il propose l'extension des services financiers de La Poste à la distribution de prêts à la consommation pour le compte de tiers et de prêts immobiliers sans épargne préalable, hors plan et compte d'épargne-logement.

La fureur de la FNCA est d'autant plus grande que M. Fourré s'appuie sur une étude demandée par le gouvernement à M. Yves Ullmo, secrétaire général du Conseil du crédit, publiée en septembre 1991, qui semblait défavorable à l'extension des services financiers de La Poste. Une position que M. Ullmo n'a pas manqué de réaffirmer.

Mais M. Fourré juge la construction de l'étude de M. Ullmo " ambiguë " et " les comptes rendus faits dans la presse trop simplifiés ".

L'AFB également inquiète

" La possibilité existe, à certaines conditions très précises, d'une extension des produits offerts par La Poste ", précise-t-il dans le rapport. Pour le plus grand plaisir de M. Yves Cousquet, président de La Poste, qui se réjouit de préconisations " conformes à la volonté constante de La Poste d'améliorer les services offerts à sa clientèle ".

De son côté, l'Association française des banques (AFB) constate avec inquiétude le succès des produits d'épargne lancés par La Poste, et notamment d'Evolys, en décembre 1991. Ce fonds commun de placement, à rendement garanti sur trois ans, a collecté plus de 10 milliards de francs alors que l'objectif initial ne dépassait pas 3 milliards. Qu'en sera-t-il d'Evolys 2 lancé en mars ?

Consciente du danger, l'AFB a intitulé son dernier bulletin hebdomadaire : " La Poste doit rester La Poste ". Le bras de fer entamé au printemps 1990 lors de la réforme du statut de La Poste et de France Télécom n'est pas arrivé à son terme. D'autant que les pouvoirs publics et le PS sont loin d'adopter une position claire.

920212 DOC=BHL FAB=02111472 NUM=920212-2-019-04 REF=2-019-04 SEC=ECO TAI=37 ECO PAYS BAS PRODUIT LAITIER FUSION D'ENTREPRISE PROJET COOPERATIVE AGRICOLE COBERCO FRIESLAND FRICO DOMO

AMSTERDAM de notre correspondant

CHARTIER CHRISTIAN Poursuivant le mouvement de concentration. Deux groupes laitiers néerlandais étudient une fusion

A compter du 1 janvier prochain, les Pays-Bas ne compteront sans doute plus que deux coopératives laitières contre cinq en 1989. Un peu plus de deux ans après Melkunie et Campina, les coopératives Coberco et Friesland Frico Domo (FFD), elles-mêmes issues d'une fusion, viennent d'entrer à leur tour dans la danse des concentrations. Les 9 600 producteurs laitiers membres de la première et les 5 800 membres de la seconde ont donné leur feu vert, lundi 10 février, à la mise à l'étude d'un rapprochement rapide des deux groupes.

C'est l'une des plus importantes coopératives laitières européennes qui pourrait ainsi prendre naissance. Elle " pèserait " plus de 4 milliards de kilos de lait par an (destinés pour la moitié à la production de fromages) et dégagerait un chiffre d'affaires annuel de quelque 7 milliards de florins (21 milliards de francs). La baisse des apports de lait consécutive aux quotas européens et la limitation des exportations hors CEE qui se profile à l'horizon des négociations du GATT motivent cette fusion.

e

920212 DOC=BHL FAB=02111491 NUM=920212-2-019-08 REF=2-019-08 SEC=ECO TAI=48 ECOEXT ACCORD NEGOCIATION VOYAGE ETRANGER FRANCE COREE DU SUD AUTOMOBILE VOYAGE A L'ETRANGER STRAUSS KAHN DOMINIQUE STAUSS KAHN DOMINIQUE A SEOUL LE 10 FEVRIER 1992 Au terme de négociations menées à Séoul. La France ouvre ses frontières aux automobiles coréennes

Interdites jusqu'à présent, les automobiles coréennes vont maintenant pouvoir franchir les frontières de l'Hexagone. Annoncé lundi 10 février par le ministre de l'industrie M. Dominique Strauss-Kahn, en voyage à Séoul, cet accord a été conclu pour favoriser le choix de la France comme fournisseur du train à grande vitesse pour lequel les Coréens doivent donner une réponse à leur appel d'offres en avril prochain.

La France était jusqu'à présent le seul pays européen complètement fermé aux importations d'automobiles coréennes. Fabriquées par quatre constructeurs (Hyundai, Daewoo, Kia et Ssangyong) elles ont déjà réussi leur percée aux Etats-Unis où plus de 300 000 véhicules sud-coréens ont été vendus en 1991. Des chiffres encore relativement faibles mais qui pourraient réveiller les craintes des constructeurs nationaux. Non seulement parce qu'ils vont devoir affronter de nouveaux concurrents connus pour leur politique de prix agressive. Mais aussi parce que la Corée pourrait servir de plate-forme d'exportation aux constructeurs japonais, qui ajouteraient ainsi leurs véhicules fabriqués sur ce territoire à leur quota. Les accords négociés à Bruxelles en juillet dernier sont en effet relativement ambigus sur ce point.

Au ministère de l'industrie, on minimise néanmoins la portée de cet accord, arguant du fait que cette ouverture était de toute façon inévitable dès le 1 janvier 1993 et qu'elle ne devrait porter que sur quelques centaines de véhicules.s

920212 DOC=BHL FAB=02112130 NUM=920212-2-019-06 REF=2-019-06 SEC=ECO TAI=31 CONJONCTURE ECONOMIQUE CROISSANCE ECONOMIQUE 1992 CREDIT LYONNAIS INDICATEURS FRANCE. Expansion : + 2 %, selon le Crédit lyonnais.

_ Dans sa note de conjoncture publiée le 10 février, la direction des études économiques du Crédit lyonnais prévoit que la croissance de l'économie française connaîtra une " reprise très limitée " en 1992. La croissance du produit intérieur brut, limitée à 1,2 % en 1991 contre 2,6 % en 1990, serait de 2 % en moyenne annuelle en 1992, tirée principalement par la consommation des ménages (+ 2,1 % contre + 1,6 % en 1991), qui constituera " la composante la plus dynamique de la demande ". Le pouvoir d'achat augmenterait de 2 % en 1992 comme en 1991 et le taux d'épargne baisserait très légèrement, revenant de 12,4 % à 12,3 %. Des inquiétudes persistent sur le chômage et le niveau de vie. Quant à l'investissement des entreprises, il devrait progressivement redémarrer au cours de l'année, avec une progression probablement plus marquée au second semestre. La hausse en moyenne annuelle serait d'environ 1,8 %, succédant à un recul de 2,9 % en 1991.

920206 DOC=MHC FAB=02070520 NUM=920206-2-026-43 REF=2-026-43 SEC=ECO TAI=23 DECLARATION ESPACE UNIQUE SME FINANCE INSTITUTION POLITIQUE SCHLESINGER HELMUT CEE VENDREDI 7 FEVRIER 1992 La Bundesbank insiste sur la nécessité de promouvoir l'union politique.

_ M. Helmut Schlesinger, président de la Bundesbank, a insisté vendredi 7 février sur la nécessité d'accélérer l'union politique européenne. " Les futurs développements dans le domaine de l'union politique ont une signification déterminante pour le succès de la future union monétaire ", a-t-il précisé lors d'une conférence de presse tenue à Francfort. M. Schlesinger a formellement démenti les rumeurs faisant état de dissensions au sein du conseil des gouverneurs de la Bundesbank. Les différents points inscrits dans le traité ont été acceptés à l'unanimité par les dix-huit membres du conseil de la Bundesbank, a-t-il indiqué. _ (Correspondance.)

920213 DOC=FLA FAB=02121300 NUM=920213-2-022-34 REF=2-022-34 SEC=ECO TAI=28 ECO GRANDE BRETAGNE BIERE PROCES DELIT D'INITIES ANNULATION GUINNESS MARDI 11 FEVRIER 1992 Annulation du deuxième procès Guinness. _

Le deuxième procès du scandale Guinness, affaire qui avait éclaté en 1986 avec des délits d'inités lors du rachat par le fabricant de bière britannique du producteur irlandais Distillers, a été brusquement clos, mardi 11 février, à Londres. Cette suspension est due aux inquiétudes qui pèsent sur l'état de santé mentale de l'un des accusés, M. Roger Seelig, ancien responsable de la banque d'affaires Morgan Grenfell. Le juge, Sir Denis Henry, a interrompu le procès entamé en septembre 1991 et a demandé au bureau des fraudes britanniques (SFO) de décider d'ici une semaine des suites à donner. M. Seelig, quarante-sept ans, assurait sa propre défense depuis le début du procès il y a soixante-dix jours. Il est soigné pour dépression et pourrait aussi avoir subi des dommages cérébraux lors d'une attaque en 1990, selon le juge. _ (AFP.)

920213 DOC=FLA FAB=02121301 NUM=920213-2-022-35 REF=2-022-35 SEC=ECO TAI=17 ASSURANCE MALADIE SYNDICAT MEDECIN FINANCEMENT La CNAMTS fixe un terme pour les négociations avec les médecins. _

Le conseil d'administration de la Caisse nationale d'assurance-maladie des travailleurs salariés (CNAMTS), réuni mardi 11 février, a souhaité qu'un accord sur la maîtrise des dépenses de santé soit conclu " avant le 18 février " avec les syndicats de médecins. Celui-ci devra intervenir " sur la base " des dernières propositions de la CNAMTS, auxquelles la Confédération des syndicats médicaux français a opposé " des conditions suspensives " (le Monde du 11 février).

920213 DOC=FLA FAB=02121303 NUM=920213-2-022-33 REF=2-022-33 SEC=ECO TAI=57 PREVENTION ENTREPRISE FAILLITE CHIFFRE 1991 Mortalité élevée des jeunes entreprises. Dix propositions pour prévenir les faillites

35 000 faillites en 1989, 45 000 en 1990, 55 000 en 1991, un coût de 100 milliards de francs pour la collectivité : à la vogue de la création d'entreprises des années 80, succède celle du pragmatisme. Le taux de mortalité des jeunes sociétés (entre 43 % et 48 % dans les quatre premières années) montre en effet les limites de ce type de mode.

Fidèle au dicton " mieux vaut prévenir que guérir ", M. François Doubin, ministre du commerce et de l'artisanat, a donc demandé à une commission de se pencher sur " la prévention et l'accompagnement des entreprises en difficulté et la sauvegarde des emplois ". D'où dix propositions qui lui ont été remises, mardi 11 février. Sans remettre en cause la liberté fondamentale d'entreprendre, les membres de la commission suggèrent une action " prénatale " d'amélioration de l'information et de la formation des futurs nouveaux patrons. Ils préconisent aussi une " police plus sévère et une information en retour vers les tribunaux de commerce de la part des préfectures " pour lutter contre le " laxisme à l'égard des commerçants de nationalité étrangère qui sont inscrits au registre du commerce sur la foi d'un titre provisoire de séjour ".

Puis viennent d'autres remèdes comme la généralisation des commissions de prévention des difficultés des entreprises au sein des tribunaux de commerce ou l'institution de cinq ou six " clignotants " à partir des informations fournies aux greffes, capables d'alerter sur la situation de l'entreprise. Les membres de la commission proposent encore une palette d'autres mesures comme l'augmentation du capital social des SARL et des SA ou la création d'un fichier national des débiteurs faillis, ayant fait l'objet de sanctions patrimoniales ou d'interdiction de gérer.

920213 DOC=FLA FAB=02121305 NUM=920213-2-022-32 REF=2-022-32 SEC=ECO TAI=53 ECO GRANDE BRETAGNE BANQUE CENTRALE RAPPORT CREDIT A LA CONSOMMATION CREDIT IMMOBILIER CROISSANCE ECONOMIQUE La Banque d'Angleterre s'inquiète. L'endettement des ménages et des entreprises. britanniques pourrait freiner la reprise

La récession en Grande-Bretagne a été plus sévère que prévu au second semestre 1991, et la reprise attendue cette année pourrait être freinée par l'endettement des ménages et des entreprises, estime la Banque d'Angleterre dans son dernier bulletin trimestriel.

Aucune reprise ne s'est produite jusqu'à maintenant, poursuit la Banque d'Angleterre, et après quatre trimestres de récession la baisse de production est à l'égal des plus longues depuis la deuxième guerre mondiale. La reprise va dépendre cette année d'un redémarrage des dépenses de consommation, redémarrage qui devrait se produire du fait de la baisse des taux d'intérêt. " Les principaux risques sur la perspective et le rythme d'une reprise sont associés à l'endettement du secteur privé auprès des banques et sociétés de crédit immobilier ", note la Banque d'Angleterre. Le dernier bulletin de conjoncture de Paribas répond d'une certaine façon à l'analyse de la Banque d'Angleterre : c'est la baisse du prix des actifs, tout particulièrement dans l'immobilier, qui a rendu les ménages plus sensibles à leur degré d'endettement.

La consommation en a été freinée. Mais, souligne Paribas, les ménages ont maintenant beaucoup assaini leur situation financière : leur solde financier (épargne + transferts nets + placements) est redevenu excédentaire de 15,8 milliards de livres (155 milliards de francs) au premier semestre 1991, après avoir été constamment déficitaire depuis 1988. La consommation pourrait donc redémarrer, même si dans l'immédiat la crainte du chômage " empêche toute contraction significative de l'épargne

920213 DOC=FLA FAB=02121306 NUM=920213-2-022-36 REF=2-022-36 SEC=ECO TAI=43 ECO DANEMARK EDITION PRIX TVA

COPENHAGUE de notre correspondante

OLSEN CAMILLE TVA PASSEE DE 22% A 25% DEPUIS LE 1ER JANVIER 1992 Des hausses de prix ont suivi celle de la TVA au Danemark

La TVA sur toutes lesmarchandises, les denrées et les services est passée de 22 % à 25 % au Danemark depuis le 1 janvier 1992. En annonçant cette mesure début décembre (le Monde du 4 décembre 1991), le ministre de l'économie, M. Fogh Rasmussen, avait expliqué que le consommateur ne s'apercevrait pas de ce petit coup de pouce car les prix ne bougeraient pas, ces 3 % de hausse étant destinés seulement à remplacer une taxe du même ordre sur les transactions (taxe dite AMBI) jugée contraire au règlement de la CEE.

Cependant, dans certains secteurs les prix ont augmenté, en particulier dans l'édition (+2 % à + 3 % en janvier). Les éditeurs ont justifié ces augmentations par la nécessité de tenir leurs engagements envers leurs auteurs. En moyenne, ceux-ci touchent environ 15 % du prix de chacun de leur ouvrage vendu, 15 % sans TVA. Si le prix des livres n'avait pas été changé, ils auraient perdu des revenus. Mais dans la perspective du marché unique le Danemark sera bien obligé d'harmoniser ses taux de TVA pour les rapprocher de ceux de ses partenaires. En attendant, plusieurs maisons d'édition envisagent déjà de déménager pour s'installer, ou au moins ouvrir une filiale de l'autre côté de la frontière, en Allemagne, où la TVA sur les livres n'est que de 7 %.

920213 DOC=BHL FAB=02121475 NUM=920213-2-021-02 REF=2-021-02 SEC=ECO TAI=171 EMPLOI POPULATION ANALYSE STATISTIQUES INDICATEUR ECONOMIQUE CHOMAGE ECONOMIE ET STATISTIQUES INSEE OIT BIT ANPE

Dans un exercice qui n'avait pas été accompli depuis cinq ans, l'INSEE livre une analyse sur l'évolution récente de l'emploi en France. Loin de faire taire toutes les querelles de chiffres, le dernier numéro d'Economie et statistiques (n 249, décembre 1991) conclut qu'il n'y a pas de " bonne mesure " du chômage et souligne l'existence d'un " halo ". Et, pour ajouter à la perplexité, constate que la situation française, avec ses zones d'ombre, n'est pas unique.

LEBAUBE ALAIN ETUDE DE L'INSEE SELON LAQUELLE IL N'Y A PAS DE BONNE MESURE DU CHOMAGE VALABLE La querelle sur les données fournies par L'INSEE et le BIT. les statisticiens mesurent mal les rapports entre le chômage et l'emploi

Pour l'INSEE, chargé désormais de publier une enquête trimestrielle, la cause est entendue : il n'existe pas une " bonne mesure du chômage, valable en tous lieux et en tous temps ". En témoigne l'écart qui ne cesse de grandir depuis 1986, en France comme dans sept pays de la CEE, entre le chiffre du BIT (Bureau international du travail) et celui, chez nous, de l'ANPE. Tandis que l'un baisse, avec le taux de chômage par rapport à la population active, l'autre continue d'augmenter. A la fin de l'année, il y avait 2,4 millions de chômeurs selon le BIT, et 2,8 millions d'après l'ANPE et le ministère du travail.

Techniquement, l'explication se tient. Les critères du BIT correspondent à une norme statistique internationale. Les listes d'inscrits à l'ANPE répondent à une logique de gestion. Dans un cas, on ne tient compte que des personnes qui sont sans emploi et n'ont même pas travaillé une heure la semaine précédente, sont disponibles immédiatement et recherchent activement un poste. Dans l'autre, l'enregistrement est non seulement moins restrictif, mais il reste aussi fonction de la politique de l'emploi. C'est ainsi qu'on acceptera des personnes occupées à temps partiel (272 000) et d'autres qui ne peuvent travailler tout de suite, pour cause de stage ou de maladie (123 000).

Surtout, on y admet des chômeurs qui n'effectuent pas de recherche, pour différentes raisons, dont le découragement s'ils sont âgés et inscrits depuis longtemps. Or cette catégorie sensible ne cesse de progresser puisque les 71 000 de 1988 étaient devenus 315 000 en mars 1991. Dans le même sens, s'accroît l'écart dit " résiduel ", passant de 73 000 en 1988 à 280 000 en 1991, qui proviendrait de la différence entre l'inscription effective et le silence fait sur sa situation lors des enquêtes sur l'emploi. Comme le phénomène touche massivement des hommes, on peut en déduire qu'ils sont méfiants ou gênés, notamment s'ils travaillent " au noir ".

Plusieurs mystères

Pour compliquer le tout, et toujours par rapport aux classifications statistiques du BIT, les chercheurs de l'INSEE estiment que, en marge de ce noyau de chômeurs, " gravitent d'autres personnes qui constituent une sorte de halo autour du chômage ". Pêle-mêle, on retrouve dans cet ensemble hétéroclite la plupart des catégories déjà citées. Pour des motifs familiaux chez les femmes, en raison de stages ou d'études chez les hommes, 300 000 personnes ne sont pas disponibles immédiatement, qui pourtant se déclarent postulants à un emploi. D'autres (389 000) ne cherchent plus ou pas encore, dont les " chômeurs découragés ", qui représentent la moitié des cinquante-cinq à soixante-quatre ans, inscrits à l'ANPE pour 80 % d'entre eux. Mais il conviendrait encore d'y ajouter, sans qu'on puisse toujours les chiffrer avec précision, ceux qui travaillent à temps partiel mais veulent autre chose (230 000), les saisonniers qui formulent la même demande (15 000) et, enfin, les stagiaires en tout genre ou nombre de salariés sous statut précaire (contrats à durée déterminée et intérim).

A ce point, plusieurs mystères demeurent encore, sur l'évolution respective de l'emploi et du chômage, cette fois, que les auteurs du numéro d'Economie et statistique, dirigé par M. Olivier Marchand, analysent en détail pour la période 1988-1990. Ils tentent de répondre à cette lancinante question : comment se fait-il que, avec 700 000 emplois supplémentaires créés, il n'y ait eu que 300 000 chômeurs de moins, au sens du BIT ?

Sans pouvoir établir des causes indiscutables, une liste des mécanismes en jeu est dressée. Par exemple, il avait toujours été affirmé que 2 % de croissance étaient nécessaires pour créer de l'emploi et que 3 % étaient indispensables pour commencer à faire baisser le chômage. Il apparaît que " cette contrainte n'est pas aussi serrée dans d'autres pays " et que, en France, la croissance n'est pas aussi riche en emplois qu'ailleurs. Notamment, en comparaison des Etats-Unis, les gains de productivité seraient relativement forts.

L'évolution positive de la population active, qui amènerait de 150 000 à 200 000 personnes de plus par an sur le marché du travail, pourrait être l'une des origines de la " spécificité française ". On sait que la hausse du taux d'activité des femmes âgées de vingt-cinq à cinquante ans se traduirait chaque année par une augmentation comprise entre 100 000 et 150 000 selon les sources. Mais, souligne l'INSEE, hormis pour les femmes, la situation n'est pas différente dans d'autres pays, dont le Japon, la Grande-Bretagne, les Etats-Unis et l'Allemagne, quelquefois à la suite d'un fort appel à une population immigrée (de travailleurs en provenance de l'ex-RDA pour l'Allemagne).

Alors ? Il reste à dire que les établissements de moins de dix salariés ont certainement moins embauché en 1990 qu'on ne l'avait pensé. Ou que l'industrie n'a connu qu'une année d'embellie, en 1989. Sinon, c'est le brouillard, et les premiers chiffres pour 1991, contradictoires, ne font que l'accroître.

920213 DOC=BHL FAB=02121476 NUM=920213-2-021-01 REF=2-021-01 SEC=ECO TAI=74 CHOMAGE INDICATEUR ECONOMIQUE STATISTIQUES POLITIQUE DU GOUVERNEMENT POLEMIQUE ANPE OIT BIT INSEE LEBAUBE ALAIN POLEMIQUE A PROPOS DE L'ETABLISSEMENT D'UN NOUVEL INDICE DU CHOMAGE DEMANDE PAR LE GOUVERNEMENT BILLET. Querelle sur les donnees fournies par l'insee et le bit. Imprudence et tentation

Depuis que les statistiques du BIT (Bureau international du travail) et de l'ANPE divergent, la tentation est forte, pour les gouvernements, de ne retenir que les plus favorables. A l'approche d'échéances électorales, 2,4 millions de chômeurs, et une baisse, autorisent un meilleur bilan que 2,8 millions, et une augmentation.

Bien sûr, un tel choix ne serait pas sans fondement. Sous couvert de critères internationaux, et au nom de la cohérence, il semble préférable de présenter des chiffres qui soient comparables entre eux. Il y a en outre un avantage certain à faire coïncider un taux de chômage par rapport à la population active, actuellement de 9,8 %, avec le nombre estimé de chômeurs selon la même méthode.

Mais le raisonnement a aussi ses limites : ne pas reconnaître comme demandeur d'emploi quelqu'un ayant travaillé une heure dans la semaine peut sembler abusif, au regard de la conception qu'une société se fait du chômage. En montrant les zones d'ombre, et en soulignant l'existence d'un " halo " qui graviterait autour du chômage " officiel ", l'INSEE démontre aussi ce que la démarche peut avoir de réducteur. Ce qui conduit l'institut national de la statistique à considérer, " au fond ", qu'il n'y a pas de " bonne mesure " du chômage.

Pourquoi, dans ces conditions, s'entêter ? L'annonce de la publication prochaine d'une enquête trimestrielle sur l'emploi sur la base du BIT, commandée par le gouvernement, n'est pas de mesure à rassurer. Non seulement ce nouvel indice risque d'introduire davantage de cafouillage dans un dossier déjà confus, mais ses résultats, selon l'INSEE lui-même, seront " entachés d'une marge d'incertitude assez grande ". Tous les syndicats de l'institut ont d'ailleurs réagi vigoureusement. Et, sans malice, on peut se demander ce qui, en dehors des préoccupations politiques, justifie de mener une expérimentation hasardeuse, justement en 1992 et 1993...

D'autres imprécisions actuelles appellent pourtant à la prudence statistique. Pour 1991, les experts affirment que la population active aurait mystérieusement augmenté de 300 000 personnes et expliquent ainsi la hausse de 295 300 chômeurs. Or, en 1989, un chiffre presque identique (290 000) avait d'abord été avancé, qui a finalement été ramené à 130 000. Faut-il donc continuer dans l'imprudence statistique ?

920213 DOC=FLA FAB=02121050 NUM=920213-2-022-37 REF=2-022-37 SEC=ECO TAI=37 NOMINATION LOGEMENT SOCIAL TRAVAILLEUR IMMIGRE INSTANCE MUTATION ROLANT MICHEL GAGNEUX MICHEL SONACOTRA NOMME PAR DECRET DU 10 FEVRIER 1992 M. Michel Rolant nouveau président de la SONACOTRA

M. Michel Rolant, maire (PS) de Valbonne-Sophia-Antipolis (Alpes-Maritimes), a été nommé président du conseil d'administration de la Société nationale de construction de logements pour les travailleurs (SONACOTRA) par décret du 10 février. Il remplace M. Michel Gagneux, dont la gestion a été mise en cause par la Cour des comptes (le Monde daté 8-9 décembre 1991), et qui avait démissionné le 3 janvier. M. Gagneux vient d'être nommé chargé de mission à la compagnie immobilière Phénix, filiale de la Compagnie des eaux.

M. Rolant sera assisté, à la tête de la SONACOTRA, d'un directeur général, M. Bertrand Maréchaux, qui était auparavant chef de cabinet de M. Jean-Louis Bianco, ministre des affaires sociales et de l'intégration.

[Né le 21 mars 1934 à Vallauris (Alpes-Maritimes), M. Michel Rolant est secrétaire national de la CFDT de 1971 à 1982. Il préside l'Agence française pour la maîtrise de l'énergie de 1982 à 1987. Depuis 1988, M. Rolant est conseiller auprès du ministre de l'économie, des finances et du budget. Il siège au Conseil économique et social depuis 1989, année où il a été élu maire (PS) de Valbonne-Sophia-Antipolis.]

920213 DOC=FLA FAB=02121133 NUM=920213-2-024-32 REF=2-024-32 SEC=ECO TAI=188 LE RECTIF SUR EURODISNEYLAND SEULEMENT 920217-2-019-10 CLOWES PERTER PEUGEOT CITROEN AGFA GEVAERT UFB LOCABAIL EURO DISNEY FIAT PEUGEOT RHONE POULENC VIE DES ENTREPRISESCHIFFRES ET MOUVEMENTS C H I F F R E S E T M O U V E M E N T S

FRAUDES

Peter Clowes condamné à dix ans de prison. _ Le financier britannique Peter Clowes, qui avait escroqué plus de 18 000 épargnants et causé un scandale financier retentissant en 1988, a été condamné mardi 12 février à dix ans de prison ferme par le tribunal londonien de l'Old Bailey (le Monde du 12 février). M. Clowes, quarante-neuf ans, avait utilisé sa société de placements Barlow Clowes, officiellement spécialisée dans les obligations d'Etat, pour financer un mode de vie extravagant. " Je crois que jamais aucun juge dans ce pays n'a eu à se prononcer sur une pire fraude que la vôtre ", a commenté le juge en lisant la sentence, qui interdit aussi à Clowes d'occuper un poste d'administrateur de société pendant quinze ans. Parmi les victimes de la fraude figuraient de nombreux retraités et le gouvernement avait dû dépenser 150 millions de livres en 1989 pour indemniser les épargnants escroqués. L'ancien bras droit de Clowes, Peter Naylor, a été condamné à dix-huit mois de prison pour vol. Le procès Barlow Clowes a duré cent-douze jours et son organisation a coûté 5 millions de livres au contribuable.

RESULTATS

PSA Peugeot-Citroën : stagnation du chiffre d'affaires en 1991. _ Le groupe automobile PSA Peugeot-Citroën a réalisé en 1991 un chiffre d'affaires stable par rapport à celui de 1990. Les ventes consolidées ont atteint l'an dernier 160,1 milliards de francs, soit 0,1 % de plus qu'en 1990 (159,9 milliards de francs). Les ventes de Peugeot (57 % du total) ont légèrement régressé (_ 2 %), celles de Citroën (38 % du total) sont en hausse (+ 2,7 %) et les activités mécaniques et de services, notamment celles d'ECIA (pièces et cycles) ont progressé de 5,3 %. Les ventes réalisées hors de France ont porté sur 89,2 milliards de francs (+ 4,2 %). La part de l'étranger représente désormais 55,7 % du chiffre d'affaires, contre 53,5 % un an plus tôt.

Agfa-Gevaert : de bons résultats photo pour 1991. _ Agfa-Gevaert, filiale du géant de la chimie allemande Bayer, a réalisé de bons résultats en 1991 dans ses activités photo. Les ventes de films, papiers et équipements de laboratoire ont augmenté de 15 %, soit deux fois plus vite qu'en 1990 (+ 6 %). La rentabilité du secteur s'est aussi fortement accrue. Cette amélioration n'a toutefois pas été suffisante pour faire grimper de façon significative les résultats du groupe, dont le chiffre d'affaires atteint 6,8 milliards de deutschemarks (23,12 milliards de francs). La progression est de 3,1 % sans les bandes magnétiques vendues à BASF fin 1990. Mais, en tenant compte de cet élément, c'est une baisse de 4,4 % qui ressort. Cela étant, le bénéfice avant impôt du groupe est tout de même satisfaisant. Il est en effet du même ordre de grandeur que pour 1990 soit 285 millions de DM.

UFB Locabail : baisse de 52 % des bénéfices. _ UFB Locabail, filiale de la Compagnie bancaire (groupe Paribas) spécialisée dans le financement de l'équipement des entreprises, a annoncé, mardi 11 février, avoir enregistré en 1991 une baisse de 52 % de son bénéfice net consolidé à 91 millions de francs, contre 191 millions en 1990. Le résultat d'exploitation est en recul de 66 % à 55 millions de francs et les profits exceptionnels augmentent de 24 % à 36 millions de francs. La chute de la rentabilité est essentiellement la conséquence des difficultés que traverse la filiale britannique de UFB Locabail touchée de plein fouet par la récession. Le démarrage en paralèlle de l'activité de filiales en Allemagne, en Espagne et en Italie pèse aussi sur les résultats. Pour autant, la rentabilité des seules activités françaises s'est maintenue à un niveau comparable à celui de 1990. Le dividende versé par UFB Locabail sera maintenu à 10 francs par action assorti de 5 francs d'avoir fiscal. La société offrira à ses actionnaires la possibilité d'opter pour le paiement du dividende en actions.

ACCORDS

Euro. Disney : accord avec les sous-traitants en difficulté. _ Sous l'égide de la Fédération nationale du bâtiment (FNB), Euro. Disney a annoncé, mardi 11 février, la signature d'un accord avec les sous-traitants mis en difficulté par la faillite du groupement Gabo-Eremco, interlocuteur direct de Disney (le Monde du 25 janvier). L'accord prévoit qu'Euro. Disney prend en charge des créances qui n'avaient pas été réglées par de groupement. La FNB et la Chambre syndicale du bâtiment de l'Oise " soulignent l'attitude positive d'Euro. Disney, qui accepte aujourd'hui de payer une seconde fois des travaux qu'elle avait déjà réglés au groupement en question ".

FIAT et PSA ne sont pas prêts au mariage. _ " Je t'aime, moi non plus ". Si Fiat et PSA ont de nombreuses relations industrielles (en particulier dans le cadre d'une société commune, la Sivel, pour fabriquer des petits véhicules utilitaires), ils ne sont pas prêts pour un mariage malgré les fréquentes rumeurs à ce sujet. D'autant plus qu'en fin de semaine dernière, M. Jacques Calvet, président de PSA, affirmait, devant des représentants de la presse américaine que M. Agnelli, président de Fiat, lui avait proposé d'unir les destinées de leurs deux firmes et qu'il s'y était opposé. Le président italien oppose un démenti formel : " Nous n'avons jamais dit que nous voulions fusionner. Cela fait des années que nous faisons des pièces ensemble, mais nos philosophies sont toujours différentes. "

SOCIAL

Rhône-Poulenc lance un nouveau programme de formation interne. _ MM. Maurice Gadrey et Jacques Cornilliat, responsables des ressources humaines et des relations sociales du groupe Rhône-Poulenc, ont présenté mardi 11 février à Paris un nouveau programme de formation axé sur la " promotion des ressources internes et la progression continue des carrières ". Fondé sur une formation en alternance et la prise en compte de l'expérience acquise, ce plan devrait ainsi permettre de faire évoluer 16 % des 3 000 techniciens de haut niveau (sur 15 000) vers un poste de cadre d'ici l'an 2000. Ce plan concerne aussi la promotion d'ingénieurs de terrain, via une formation en alternance menée en partenariat avec les écoles d'ingénieur et les universités. Cinq promotions devraient être lancées en 1992.

920213 DOC=BHL FAB=02121302 NUM=920213-2-021-04 REF=2-021-04 SEC=ECO TAI=31 EFFECTIF FRANCE ALLEMAGNE SYNDICAT INSTANCE SYNDICAT STEINKUHLER FRANZ IG METALL La France a besoin d'un " syndicat unique " selon le président de l'IG Metall

M. Franz Steinkuhler, président du syndicat allemand IG Metall (2,6 millions d'adhérents, auxquels s'ajoutent un million de " métallos " syndiqués à l'Est), estime que la France a besoin d'un " syndicat unique ".

" Les syndicats français font partie des organisations qui ont perdu leur influence durant ces vingt dernières années et je me demande pourquoi un salarié adhérerait à un syndicat qui n'a pas d'influence ", explique M. Steinkuhler dans un entretien publié, mardi 11 février, par le Figaro.

" Si les syndicats ne veulent pas être mis en cause, il faut qu'ils se transforment en organisations de défense exclusive des travailleurs. D'où l'importance, à mon avis, des syndicats uniques ", poursuit-il.

Selon le leader du puissant syndicat allemand, le " système de cogestion " sera " impossible à éviter " dans la CEE. Celle-ci " ne doit pas devenir un marché économique mais constituer pour les travailleurs une patries

920213 DOC=BHL FAB=02121470 NUM=920213-2-021-03 REF=2-021-03 SEC=ECO TAI=24 INDUSTRIE MECANIQUE CONJONCTURE ECONOMIQUE CHIFFRE EFFECTIF 1991 HISTOGRAMME DE 1980 A 1991 : EVOLUTION DES EFFECTIFS SALARIES, SOURCE FIM L'industrie mécanique perd à nouveau des postes

Deuxième secteur manufacturier en France, l'industrie mécanique a vécu une année 1991 très difficile. Ce secteur de biens d'équipement a été heurté de plein fouet par la chute des programmes d'investissement des entreprises. Le chiffre d'affaires de la profession a diminué de 2,1 % en valeur, 4 % en volume, selon les données annuelles publiées mardi 11 février par la fédération professionnelle. Pis, le timide redémarrage de l'emploi a été stoppé net. Saignée à blanc au début des années 80, l'industrie mécanique avait recommencé à créer des emplois en 1989 et 1990. En 1991, 13 600 postes ont été perdus, alors que 20 000 créations étaient intervenues au cours des deux années précédentes. Lourde rechute.S

920213 DOC=BHL FAB=02121478 NUM=920213-2-021-06 REF=2-021-06 SEC=ECO TAI=125 RELATION ENSEIGNEMENT ENTREPRISE INSERTION JEUNESSE EMPLOI PRE RETRAITE CHIFFRE AUTOMOBILE PROJET OUVRIER RENAULT

La direction de Renault a présenté mardi 11 février devant le comité central d'entreprise (CCE) un " plan jeune " qui prévoit le départ en préretraite progressive à mi-temps de 500 salariés, qui assureront la formation de 250 nouveaux embauchés. Le constructeur se propose aussi de " contribuer à l'insertion professionnelle " de 300 jeunes de moins de vingt-cinq ans dans le cadre d'une formation en alternance.

NORMAND JEAN MICHEL LE DISPOSITIF DU PLAN "OPTIM'HOMMES" Embauche de 250 nouveaux salariés et préretraite à mi-temps. Renault lance un " plan jeunes "

Embaucher du personnel ouvrier ? Renault en avait depuis longtemps perdu l'habitude : il faut remonter à 1976 et à 1982 (par le biais des " contrats de solidarité ") pour trouver la trace des derniers recrutements significatifs. Appréciable, l'arrivée de " sang neuf " prévue cette année reste toutefois modeste puisque le nombre de nouveaux venus sera limité à deux cent cinquante.

Dans les prochaines semaines, le constructeur proposera à cinq cents opérateurs de plus de cinquante-cinq ans (le Monde daté 15-16 décembre 1991) d'adhérer à un système de préretraite à mi-temps. Perçevant 80 % de leur dernier salaire (50 % par l'employeur et 30 % par l'Etat), ceux-ci assureront une fonction de tuteur afin de favoriser l'intégration de deux cent cinquante jeunes. La direction, qui doit passer une convention avec les pouvoirs publics, espère vaincre les réticences des plus anciens et compte sur " la tradition ouvrière de transmission du savoir ".

Plan " Optim'hommes "

Une des nouveautés de ce dispositif (approuvé par la CFDT et la CFE-CGC alors que FO et la CGT se sont abstenues) réside dans son caractère dérogatoire. Renault a dû batailler ferme pour obtenir de l'administration _ qui, trop souvent, "gère des textes au lieu de gérer des situations ", regrette M. Michel Praderie, secrétaire général de Renault _ qu'elle accorde des FNE à mi-temps alors que l'entreprise poursuit la diminution de ses effectifs (3 746 postes de travail seront supprimés cette année). Un précédent qui pourrait intéresser d'autres firmes.

Cette opération _ qui concernera les usines de Flins, Cléon, Douai, Le Mans, Choisy-le-Roi et Sandouville _ s'adresse à des jeunes sans qualification reconnue ou titulaire d'un CAP ou d'un BEP. Elle doit permettre de rajeunir le personnel ouvrier, dont la moyenne d'âge atteint 44,5 ans en moyenne (47 ans à Flins), et s'inscrit dans une démarche qui vise à " relever le défi japonais en comptant sur les hommes qui, aujourd'hui, composent l'entreprise ". La mise en place de nouvelles formes d'organisation nécessite en effet que les opérateurs " sachent faire preuve d'autonomie ", a rappelé M. Praderie. En 1992, le plan " Optim'hommes ", destiné à élargir progressivement les capacités professionnelles de quelque 15 000 ouvriers à faible niveau de qualification et le plus souvent illettrés, s'adressera à 3 000 personnes.

" La marque de l'échec scolaire "

Renault a présenté, d'autre part, devant le CCE un " dispositif d'aide à l'insertion " qui doit permettre d'inclure trois cents jeunes en difficulté dans un parcours de formation en alternance d'une durée de six mois à un an. Pour y parvenir, le constructeur compte mobiliser les PME des bassins d'emploi de Flins, du Mans et de Douai. Les cinq cents " tuteurs " seront aussi appelés à assurer le suivi de ces jeunes " souvent marqués par l'échec scolaire ", qu'il s'agit de " remotiver " pour faciliter leur insertion sans pour autant envisager a priori leur embauche. Le statut de ces jeunes, qui seront présentés par l'ANPE, sera celui de stagiaires de la formation professionnelle.

Dans le cadre des groupes de travail lancés après les conflits de Cléon et du Mans, qui ont réduit de 1,5 milliard de francs les bénéfices de l'exercice 1991, la direction et les syndicats envisagent d'aborder le délicat dossier de l'annualisation du temps de travail. Ils comptent sur une méthode nouvelle mais qui a déjà permis d'élaborer l'accord d'entreprise de 1990 : discussions préparatoires informelles et ouverture de négociations en bonne et due forme lorsqu'un accord devient envisageable.

920213 DOC=BHL FAB=02121481 NUM=920213-2-021-07 REF=2-021-07 SEC=ECO TAI=27 ETATS UNIS BANQUE CENTRALE TAUX D'INTERET CONJONCTURE ECONOMIQUE RESERVE FEDERALE AMERICAINE GREENSPAN ALAN LE 11 FEVRIER 1992 Afin d'aider une relance de l'activité. La Réserve fédérale américaine pourrait une nouvelle fois baisser les taux d'intérêt

La " Fed " (Réserve fédérale des Etats-Unis) pourrait à nouveau assouplir sa politique de crédit si cela était " nécessaire " pour aider à une relance de l'activité économique, a déclaré mardi 11 février M. Alan Greenspan, président de cet organisme, devant une association de banquiers à San-Antonio, au Texas.

La déclaration de M. Greenspan survient quelques jours après la publication des chiffres de l'emploi en janvier, mois au cours duquel 91 000 emplois ont encore été supprimés. Avant même cette mauvaise nouvelle, qui montre que l'économie américaine n'a toujours pas retrouvé le chemin de la croissance, M. Greenspan avait évoqué la possibilité de réduire à nouveau les taux. Les statistiques de l'emploi pourraient hâter sa décision.

920213 DOC=BHL FAB=02121482 NUM=920213-2-021-05 REF=2-021-05 SEC=ECO TAI=78 PETROLE RENCONTRE INTERNATIONALE PRODUCTION OPEP

Les années se suivent et ne se ressemblent guère pour l'OPEP. Il y a un an, la guerre du Golfe permettait à la plupart d'entre eux d'utiliser leurs capacités de production au maximum, afin de pallier les livraisons du Koweït et de l'Irak défaillantes. Aujourd'hui, le retour de ces deux acteurs sur la scène pétrolière mondiale se précise. Une nouvelle discipline s'impose. La réunion du comité de surveillance de l'organisation, qui débute mercredi 12 février à Genève, devrait donner lieu à des discussions serrées.

REUNION DU COMITE DE SURVEILLANCE DE L'OPEP, LE 12 JANVIER 1992 A GENEVE Lors de leur réunion à Genève. Les pays de l'OPEP devraient négocier une baisse de leur production de pétrole

Activité économique languissante dans la plupart des pays industrialisés, retour à terme sur le marché mondial de deux grands acteurs, le Koweït et l'Irak, neutralisés par le conflit du Golfe, et (plus anecdotique) décrochage saisonnier de la demande attendue pour la fin de la période hivernale : les pays membres de l'OPEP, qui se réunissent mercredi 12 février à Genève, vont devoir s'accorder sur une baisse de leur production s'ils veulent éviter une chute des prix du pétrole. Au sein d'une organisation largement dominée par l'Arabie saoudite (35 % de la production de l'OPEP contre 24 % avant la crise du Golfe), ce constat n'a pas, jusqu'à présent, souffert de contestation. Dès leur arrivée dans la capitale helvétique, un certain nombre de participants se sont prononcés ouvertement en faveur d'une réduction substantielle de la production de brut de l'organisation.

L'ampleur de cette réduction, ainsi que les moyens d'y parvenir, devrait donner lieu à de durs échanges. Le président de l'OPEP, le ministre nigérian du pétrole, M. Jibril Aminu, indiquait à son arrivée qu' " une réduction de 5 % à 7 % semblait raisonnable " pour les deuxième et troisième trimestres, par rapport à la production actuelle qu'il évaluait à un peu moins de 24 millions de barils par jour. Les discussions devraient ainsi porter sur une réduction comprise entre 1 million et 2 millions de barils/jour. L'Irak estime à 1,5 million de barils l'effort de réduction nécessaire.

Le partage des sacrifices sera encore plus délicat à gérer. M. Aminu n'excluait pas un retour aux quotas nationaux. Ces derniers avaient été supprimés au début de la guerre du Golfe en raison de l'embargo des Nations unies sur le brut irakien et koweïtien. L'Arabie saoudite serait favorable à une réduction uniforme en pourcentage s'imposant à tous les pays. Les petits pays seront vraisemblablement opposés à une telle solution, qui les pénaliserait davantage.

920213 DOC=FLA FAB=02121499 NUM=920213-2-024-31 REF=2-024-31 SEC=ECO TAI=66 ECO BELGIQUE SUISSE OPA BANQUE PRISE DE PARTICIPATION ASSURANCE BRUXELLES LAMBERT WINTERTHUR ASSURANCES VIE DES ENTREPRISES LESER ERIC Avec l'augmentation de la participation de Winterthur-assurances. La Banque Bruxelles-Lambert consolide son tour de table

Pour désamorcer des rumeurs insistantes d'OPA (le Monde du 12 décembre 1991), M. Jacques Thierry, président du conseil d'administration de la Banque Bruxelles-Lambert (BBL), deuxième banque belge, a annoncé mardi 11 février que la compagnie suisse Winterthur-assurances allait porter sa participation de 4,8 % à 10 %.

L'objectif est de prouver à la compagnie d'assurances néerlandaise ING (Internationale Nederlander Groep) que le capital de BBL est bien " verrouillé ". ING, qui possède 5,8 % de BBL à travers sa filiale à 100 % La Patriotique, a tenté en vain depuis l'été dernier de convaincre les actionnaires de lui céder le contrôle.

Avec un actionnariat plutôt dispersé, BBL semblait être une proie facile. Le principal actionnaire, le Groupe Bruxelles-Lambert, possède 11,5 % des actions, la compagnie d'assurances Royale Belge (filiale à 47 % de l'UAP) en détient 9,35 %, SBH Investment, un holding luxembourgeois, 7,5 %, la Patriotique 5,8 % et Winterthur 4,8 %. On retrouve ensuite avec de faibles participations un ensemble d'institutionnels allant de l'UAP en direct (2,4 %) à des fonds de pension britanniques (3,2 %) en passant par Assubel (2 %) et les Caisses d'épargne italiennes (2 %).

Mais M. Albert Frère, président du Groupe Bruxelles-Lambert, a réussi au cours des derniers mois à fédérer les principaux actionnaires dans un syndicat qui représenterait, au dire de la banque, 54 % des titres. La montée en puissance de Winthertur-assurances vise à assurer définitivement le contrôle. Elle devrait être assortie de la vente de produits d'assurances Winthertur et Royale Belge via le réseau de BBL. ING ne semble pourtant pas renoncer à toute ambition et propose aussi sa coopération dans le domaine de la " bancassurance ". " Il revient au conseil de BBL de choisir la meilleure offre ", explique M. Thierry.

La santé de BBL, qui annonce une progression de 35 % de son bénéfice net consolidé pour l'exercice clos le 30 septembre 1991 (735 millions de francs), semble justifier l'intérêt qu'elle suscite.

920213 DOC=BHL FAB=02122130 NUM=920213-2-021-09 REF=2-021-09 SEC=ECO TAI=14 ECO ESPAGNE CHOMAGE JANVIER INDICE MENSUEL 1992 INDICATEURS. ESPAGNE Chômage : + 0,3 % en janvier.

_ Le nombre des chômeurs a augmenté de 0,3 % en Espagne au cours du mois de janvier par rapport à décembre mais a baissé de 1 % par rapport à la même période de l'année dernière. C'est la cinquième fois consécutive que les statistiques indiquent une augmentation mensuelle. Le chômage, qui touche 2,3 millions de personnes, représente 15,4 % de la population active.

920213 DOC=FLA NUM=920213-2-024-34 REF=2-024-34 SEC=ECO TAI=29 AUTOMOBILE COLLECTIONNEUR SALON LAMOTTE CLAUDE RETROMOBILE,LE SALON DE LA VOITURE DE COLLECTION DU 14 AU 23 FEVRIER 1992,PORTE DE VERSAILLES A PARIS Rétromobile s'agrandit. _

Déprimé par une constante baisse des prix depuis plus de deux ans, le marché de la voiture ancienne semble retrouver une certaine stabilité. La dix-septième édition de Rétromobile, le Salon de la voiture de collection, sera l'occasion d'apprécier cette convalescence. Pour son dix-septième anniversaire, Rétromobile retrouve un hall de 20 000 mètres carrés à la mesure de ses ambitions et des cent mille visiteurs attendus. Parmi plus de deux cent cinquante exposants et deux cents voitures, une Dusenberg et Ruxton de 1930 ainsi qu'une Daimler de 1926 seront les stars du plateau. Rétromobile se déroule du 14 au 23 février, au Parc des expositions de la porte de Versailles, à Paris, hall 2-1. Prix d'entrée : 60 F. (Samedi et dimanche : de 10 heures à 19 heures. Lundi, mercredi et jeudi : 11 heures à 19 heures. Mardi et vendredi : de 11 heures à 23 heures.)

920213 DOC=BHL FAB=02121130 NUM=920213-2-021-08 REF=2-021-08 SEC=ECO TAI=18 GRANDE BRETAGNE PRIX DE GROS JANVIER INDICE MENSUEL 1992 INDICATEURS. GRANDE-BRETAGNE Prix de gros : + 0,7 % en janvier. _

Les prix de gros en Grande-Bretagne ont augmenté de 0,7 % en janvier par rapport à décembre. En un an (janvier 1992 comparé à janvier 1991), la hausse est de 4,5 %. La hausse de janvier, plus forte qu'on ne l'attendait, s'explique en partie, selon l'office central de statistiques, par un changement dans les listes de prix utilisées pour le calcul de l'indice. Les pressions inflationnistes semblent cependant être aussi à l'origine du mauvais résultat de janvier, notamment la faiblesse de la livre.n

920213 DOC=RIP FAB=02121320 NUM=920213-2-022-02 REF=2-022-02 SEC=ECO TAI=32 PRESSE QUOTIDIENNE PRESSE D'OPINION GREVE REGION LIMOUSIN L'ECHO DU CENTRE CGT La CGT du Limousin condamne une grève à " l'Echo du Centre ".

Le quotidien communiste de Limoges l'Echo du Centre (35 000 exemplaires) n'a pas paru, mardi 11 février, à la suite d'une grève des ouvriers du Livre CGT, qui protestaient contre le paiement étalé de leur treizième mois. Les prud'hommes leur avaient donné raison, mais la direction du quotidien s'était déclarée incapable de les payer, du fait du blocage d'un prêt bancaire. Le mouvement, prévu pour quarante-huit heures, s'est arrêté mardi, les grévistes ayant obtenu la promesse que " la situation serait reconsidérée dès le déblocage des fonds ". En fait, les ouvriers craignent d'être victimes de la restructuration subordonnée au déblocage de ce prêt, qui prévoit une vingtaine de suppressions d'emplois. La grève a été explicitement condamnée par l'union régionale CGT du Limousin, pour laquelle " la grève de dix-neuf salariés sur les deux cents que compte l'entreprise est contraire à la démocratie syndicale telle que le conçoit la CGT ". _ (Corresp.)

920213 DOC=RIP FAB=02121321 NUM=920213-2-022-03 REF=2-022-03 SEC=ECO TAI=30 PRESSE GRATUITE PRESSE QUOTIDIENNE PRESSE REGIONALE FAILLITE TOULOUSE LE JOURNAL DE TOULOUSE " Le Journal de Toulouse " sur la voie de la liquidation.

Le tribunal de commerce de Toulouse a examiné la demande de liquidation judiciaire du quotidien le Journal de Toulouse et de deux journaux gratuits, le 31 et le 65, tous dirigés par M. Michel Pradas. Le tribunal statuera le 18 février. Les dettes du quotidien s'élèveraient à 50 millions de francs, mais une partie est contestée par M. Pradas, qui a été inculpé en décembre 1991 d'abus de biens sociaux et de présentation de faux bilan. Créé en mars 1988, le Journal de Toulouse s'était transformé en quotidien d'information gratuit un an plus tard. Il était vendu 12 centimes l'exemplaire aux commerçants qui l'offraient à leurs clients ; il avait été attaqué à ce titre par la Dépêche du Midi (le Monde du 20 avril 1989). Revenu dans les kiosques en février 1991, au prix de 2 francs, il vendait en moyenne 1 500 exemplaires par jour. Il avait été mis ensuite en redressement judiciaire (le Monde du 16 mai 1991).

920213 DOC=RIP FAB=02121322 NUM=920213-2-022-01 REF=2-022-01 SEC=ECO TAI=30 CHIFFRE PRISE DE PARTICIPATION INDUSTRIE DE PRODUCTION AUDIOVISUELLE CINEMA MK2 GROUPE DES ASSURANCES NATIONALES La restructuration de MK2. Le GAN entre dans le capital du groupe Karmitz

Le Groupe des assurances nationales (GAN), groupe d'assurances nationalisé, a pris une participation de 6,84 % (24,5 millions de francs) dans le capital de MK2, société de production et de distribution cinématographiques de M. Marin Karmitz. Ce dernier poursuit ainsi la restructuration de son groupe, qui a commencé en juin dernier avec le rapprochement de MK2 et de la Compagnie européenne de droits (CED).

Selon M. Karmitz, cette opération va " renforcer l'indépendance du groupe et accélérer le rythme de ses productions ". MK2, qui affiche un chiffre d'affaires de 200 millions de francs pour 1991 et espère une augmentation de 10 % de son résultat net pour l'an prochain, produit déjà cinq films par an en moyenne. Par cette prise de participation, le GAN confirme son intérêt pour le septième art, puisqu'il anime déjà une fondation pour le cinéma et détient 25 % du capital des Cahiers du cinéma

920214 DOC=BHL FAB=02131133 NUM=920214-2-018-02 REF=2-018-02 SEC=ECO TAI=168 PLAINTE JUDICIAIRE COMPAGNIE AERIENNE FAILLITE GROUPE DE PRESSE SUEDE EAU MINERALE CREDIT A LA CONSOMMATION APPLE MICROSOFT EXOR PERRIER SAS CETELEM A PRESSEN CHIFFRES ET MOUVEMENTS C H I F F R E S E T M O U V E M E N T S

PROCÈS

Apple va réclamer plus de 4 milliards de dollars à Microsoft pour violation de copyright. _ Le constructeur informatique californien Apple compte réclamer 4,36 milliards de dollars (23 milliards de francs environ) à l'éditeur de logiciels Microsoft dans le cadre d'un procès pour violation de copyright. La demande de dommages n'a pas encore été déposée, précise-t-on chez Apple. Toutefois Microsoft annonçait mercredi 12 février être informé des intentions de la firme de Cuppertino. La procédure judiciaire a été entamée par Apple en 1988 avec une plainte contre Microsoft et Hewlett-Packard pour violation de copyright sur l'ordinateur Apple Macintosh, qui contenait alors l'une des premières versions du logiciel Windows, en vertu d'un accord entre Apple et Microsoft.

Décision le 21 février pour l'OPA d'Exor sur Perrier. _ Les sociétés Exor, Société générale et Saint Louis, sauront, après l'audience du 21 février à la cour d'appel de Paris, si elles disposent d'un sursis pour déposer une offre publique d'achat (OPA) sur Perrier. Le 15 janvier, le Conseil des Bourses de valeurs (CBV) avait demandé à ces trois sociétés qui détiennent 49,3 % de Perrier de déposer une OPA sur le leader mondial des eaux minérales, convoité par ailleurs depuis le 20 janvier par Nestlé et Indosuez. Exor et ses alliés avaient alors fait appel. Leurs avocats devraient demander un " sursis à exécution " en attendant le jugement du dossier sur le fond. Le 26 mars se déroulera l'audience sur le fond de la cour d'appel. D'autre part, le groupe Agnelli, qui a lancé une OPA _ via sa holding luxembourgeoise IFINT _ sur Exor, a demandé devant la cour d'appel l'annulation de la décision du CBV de prolonger l'OPA sur Exor. La cour se réunira le 6 mars pour entendre les plaidoiries.

ALLIANCES

Joint venture entre ATT et la compagnie russe d'équipements de téléphone. _ American Telephone and Telegraph Co. (ATT), premier groupe américain de télécommunications, a annoncé mercredi 12 février la création d'une société conjointe avec la seule compagnie russe d'équipements téléphoniques, qui lui permettra de vendre des centraux de téléphone en Russie. ATT Net Work Systems International, une filiale d'ATT, détiendra 68 % de la nouvelle société baptisée ATT of Saint Petersburgh et les autres 32 % par Dalnya Sviaz, la compagnie russe de téléphone, qui emploie à l'heure actuelle 7000 salariés. Cette société conjointe vendra en Russie des équipements numériques de transmission téléphonique fabriqués aux Pays-Bas et qui seront adaptés aux normes russes. En annonçant cet accord, ATT a lancé un nouvel appel au gouvernement américain en faveur d'un assouplissement des restrictions encore existantes sur les exportations d'équipements téléphoniques de grande capacité aux Républiques de l'ancienne Union soviétique.

SAS prend le contrôle de la compagnie intérieure suédoise. _ La compagnie aérienne scandinave SAS contrôlera 51 % du capital de la compagnie intérieure suédoise Linjeflyg, qu'elle rachètera pour 50 % à Bilspedition AB et pour 1 % à ABA, la maison-mère du groupe SAS contrôlé par des capitaux publics danois, norvégiens et suédois. Pour expliquer ce rapprochement, qui s'inscrit dans le cadre de la libéralisation du transport aérien en Europe, M. Jan Carlzon, PDG de SAS, a déclaré que " contrairement à nos concurrents européens, [nous faisons] face à la concurrence des compagnies intérieures sur [notre] propre marché ".

RÉSULTATS

Cetelem : hausse de 23 % du bénéfice. _ Le Cetelem, filiale de la Compagnie bancaire (groupe Paribas) spécialisée dans le financement aux particuliers, a enregistré en 1991 un bénéfice net consolidé de 664 millions de francs, en hausse de 23 % par rapport à l'année précédente. Ce profit se décompose entre un résultat d'exploitation de 627 millions de francs, en progression de 24 %, et 37 millions de francs de plus-values dégagées lors de cessions de titres. Le groupe a distribué 32,5 milliards de francs de crédits en 1991, 5 % de plus qu'en 1990. L'encours total géré par le Cetelem et ses filiales a progressé de 10 % à 51,5 milliards de francs au 31 décembre 1991. Dans un contexte économique plus difficile, la proportion d'encours impayés est passée de 3,8 % en 1990 à 4,7 %. En 1991, le Cetelem attribue à ses seuls gains de productivité la croissance de sa rentabilité. D'autant que les provisions ont augmenté de 30 % à 1 milliard de francs. Le résultat par action s'établit à 65 francs, en hausse de 6 % seulement par rapport à 1990 compte tenu de l'augmentation de capital effectuée en juin 1991. Le dividende sera maintenu à 10 francs par action, plus 5 francs d'avoir fiscal.

Faillite du groupe de presse du Parti social-démocrate suédois. _ Le groupe de presse du Parti social-démocrate suédois, A-Pressen, a annoncé sa mise en faillite lundi 10 février. M. Bo Toresson, secrétaire du Parti social-démocrate _ dans l'opposition depuis l'an dernier _ et membre de direction du groupe, a offert sa démission. A-Pressen publie quinze quotidiens régionaux, dont le tirage est d'environ 400 000 exemplaires. L'éditeur du principal titre, Arbetet (Malm), a estimé que cette faillite était due à " une série d'investissements irresponsables ". Le parti devrait réinjecter environ 95 millions de francs dans ses journaux et créer un nouveau groupe de presse. Mais il ne pourra redresser la totalité, et trois des quinze titres devraient disparaître, dont Arbetet, ce qui entraînera le licenciement de 800 salariés.i

920214 DOC=BHL FAB=02131304 NUM=920214-2-018-03 REF=2-018-03 SEC=ECO TAI=32 INTRODUCTION EN BOURSE SECOND MARCHE INDUSTRIE ELECTRIQUE SEAE BUETAS GERARD La première entrée en Bourse de 1992

LYON de notre bureau régional

L'entreprise toulousaine de matériel électrique SEAE entrera sur le second marché boursier de Paris jeudi 20 février. Réalisant un chiffre d'affaires consolidé de 152 millions de francs, avec deux cents salariés, cette société met en vente 10 % de son capital, soit 116 000 actions, au prix minimum de 90 francs, représentant, selon la société FIP Bourse, seulement sept fois les estimations de résultats pour 1992. L'action doit être introduite sur le marché libre de la Bourse de Stuttgart à la fin mars et à la Bourse de Madrid, avant la fin juin.

L'entrée en Bourse de la SEAE sera la première de l'année 1992. Elle est présentée comme un exemple de " délocalisation ", puisqu'elle est organisée par le Crédit agricole de Toulouse et du Midi toulousain, la Société bordelaise de crédit industriel et commercial, la société FIP Bourse, présente à Lyon et Paris, et le cabinet d'ingénierie lyonnais Europe finance et industrie (EFI).

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